Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

François-Charles de Bourlamaque

 

BOURLAMAQUE (François-Charles de) (1716-1764), ingénieur militaire, capitaine aide-major, colonel d'infanterie, comman­dant d'infanterie, commandant, brigadier général, major-général, commandeur de Saint-Louis, chevalier honoraire de l'Ordre de Malte, gouverneur de la Guadeloupe. – Armoiries : D'or à une croix d'azur.

 

La famille des Burlamacchi appartenait à une antique maison de la République de Lucques, dans l'Italie centrale. Dès le XIVe siècle, elle tenait rang parmi les familles de haute noblesse et, en 1436, elle fournit un gonfalonnier de justice, la suprême dignité de l'Etat. Dans la suite elle jouit des mêmes honneurs, en faisant également partie du Conseil des Nobles de la ville de Lucques. Plusieurs de ses membres se firent recevoir chevaliers de Malte. Au XVIe siècle, une bran­che de la famille émigra à Genève. L'un de ses descendants, conseiller d'Etat, est l'au­teur du livre intitulé : Des Principes du Droit naturel : Jean-Jacques Burlamaqui est connu comme philosophe, publiciste et moraliste genèvois (1694-1748).

 

Au XVIIe siècle, une autre lignée vint s'éta­blir à Paris dans la personne de Francesco, qui devint par son mariage seigneur de Viviers et de Courteron, en Brie : il eut deux enfants : Catherine-Isidore et Jean-François. Celui-ci, reçu page de la Grande-Ecurie en 1693 et tué en 1734 au combat livré sous les murs de Parme, fut le père de Claude-Fran­çois, capitaine de cavalerie au régiment de Saluzie, et de François-Charles. Entré dans les troupes du roi, M. de Bourlamaque avait le grade de capitaine aide-major au régiment Dauphin, lorsque le roi le promut, le 11 mars 1756, au grade de colonel et de troisième commandant des troupes au Ca­nada. Le 15 du même mois, le ministre infor­mait le gouverneur de Vaudreuil qu'il avait octroyé des instructions à M. de Bourlama­que comme remplaçant au besoin M. de Montcalm et M. de Lévis.

 

Le 26, M. de Bourlamaque s'embarquait à Brest sur la Sirène, commandée par M. de Brugnon et arrivait à Québec, le 15 mai, ayant laissé le navire au Cap-Tourmente. Le 21 juin, il reçut ordre de Montcalm d'aller pren­dre le commandement des troupes cantonnées au fort Frontenac. Dans la première huitaine du mois d'août, les troupes traversent le lac pour se rendre devant les forts de Chouaguen. Le 12, M. de Montcalm fit fortifier les batteries du débarquement et ouvrir des tranchées. Il confia le commandement de cette opération à M. de Bourlamaque, avec les ingénieurs Desandrouins et Pouchot. Le 14, eut lieu la capitulation. Le colonel fut chargé de tous les détails rela­tifs à l'évacuation et au déblaiement. Le 17, le général vainqueur écrivait à M. de Lévis :

 

« Bourlamaque s'est très bien conduit et, pour vous le prouver, Bougainville en convient.» Ce dernier évidemment n'avait pas été jusque-là un admirateur de Bourlamaque, qui, insuffisamment apprécié au début, ne cessa de monter dans l'estime de ses chefs et de ses compagnons d'armes. Le 29 août, M. de Bourlamaque et M. de Rigaud, au nom du gouverneur, présentaient à Montréal deux des drapeaux conquis sur les Anglais au chanoine de Tonnancour. Le pre­mier officier prononça ces paroles :

 

« M. de Vaudreuil consacre à Dieu par nos mains et dépose en cette église ces drapeaux pris à Chouaguen sur les ennemis du roi, comme un monument de sa piété et de sa reconnaissance envers le Seigneur, qui bénit la justice de nos armes et protège visiblement cette colonie. »

 

Le même jour, M. de Bourlamaque écrivait à M. d'Argenson, ministre de la Marine :

 

« Je fais profession de vous être dévoué d'une façon trop particulière pour ne pas vous féliciter de ce succès dont vous êtes la première cause, puisqu'il est dû à la bonne conduite de celui que vous avez choisi pour commander les troupes du roi en Canada. Je me trouve moi-même très heureux d'avoir eu, sous ses ordres, quelque part à un événement aussi intéressant, quand je n'y trouverais d'autre avantage que celui d'avoir appris à surmonter les plus grands obstacles, à se préparer à force de talent et d'activité un suc­cès qui paraissait même peu vraisemblable, et à savoir multiplier les moyens en tirant de toutes les troupes un parti fort au-dessus de celui qu'on en devrait naturellement atten­dre : ce n'est pas toujours dans les plus grandes armées que l'on voit les choses les plus extraordinaires. »

 

Le 1er novembre suivant, M. de Montcalm écrivait au même, de Montréal : « M. de Bour­lamaque, qui a dû quitter hier l'armée avec la première division, se rendra à Québec. Il l'a même désiré, à cause de sa mauvaise santé. Point de crainte sur cet article, auquel on ne croit pas. Il voulait que je vous écri­visse pour vous préparer à la demande de son retour. Il n'a pas encore le ton du commandement, trop pour la minutie, trop à la lettre pour des ordres donnés de 80 lieues par un général (gouverneur) qui ne sait pas parler guerre.» M. de Bourlamaque n'avait pas, à ce moment, donné toute sa mesure et M. de Montcalm apprit ultérieurement à reconnaître les éminentes qualités de son second lieutenant et à leur rendre pleine justice. Le général avoue, en effet, que M. de Bourla­maque avait commandé la tranchée et y avait été blessé.

 

Le 8 mai 1757, M. de Bourlamaque avait ordre de partir pour Carillon, afin de concentrer les troupes d'attaque contre le fort William-Henry. Les bataillons de Béarn et de Royal-Roussillon l'y suivaient. Dans une lettre du 11 juillet adressée au mi­nistre, le général lui disait : « Vous ne connaissez pas M. de Bourlamaque, dont le choix a été plus blâmé qu'approuvé. M. le comte de Maillebois et M. de Chevert avaient cepen­dant raison, quand ils l’ont proposé. Je ne l'avais jamais connu en Europe; nos troupes ne l'ont pas reçu avec une prévention favo­rable. Elles lui rendent aujourd'hui autant de justice que moi. C'est un très bon officier; il a bien acquis et bien gagné depuis un an. »

 

Le 18 juillet, M. de Montcalm arrive à Carillon. Le 29, son armée est organisée, au nombre de 7.819 combattants. Le lendemain, M. de Bourlamaque quitte le fort, avec Béarn et Royal-Roussillon, pour tenir la tête du Por­tage. Le 4 août, le général, accompagné de Bourlamaque, de Desandrouins et des officiers d'artillerie, alla reconnaître les approches de la place et déterminer le site des tranchées et des batteries : la veille, les deux premiers avaient déjà étudié les lieux. M. de Montcalm nomma Bourlamaque com­mandant des travaux du siège, qui furent vivement poussés par des centaines d'hommes. Le 9 août, le lieutenant-colonel Munroe capitula à William-Henry. La garnison, emportant armes et bagages, se retira dans le camp français et le fort évacué fut livré aux troupes de la tranchée, commandées par M. de Bourlamaque et le lieutenant-colonel de Bernetz. Les deux colonels prirent leurs mesures pour préserver les vivres et les munitions. Mais ils durent permettre aux Sauvages et aux miliciens le pil­lage des marchandises et des effets abandonnés. Malheureusement, d'après le récit du Père Roubaud, aumônier, il était resté dans les casemates quelques Anglais malades, que les Sauvages massacrèrent sans pitié. Ce fut évidemment à l'insu des deux commandants. Durant le massacre des prisonniers par les Sauvages, Montcalm, Lévis, Bourlamaque s'interposaient, au risque de leur vie, entre les bourreaux et les victimes. Le général appréciait en ces termes, dans une lettre offi­cielle, ses deux lieutenants : « Le premier infatigable, courageux, bonne routine mili­taire; le second, homme d'esprit, de détail, ayant gagné furieusement de l'hiver et de cette campagne, dans l'esprit de tout le monde. » Il demandait pour eux de l'avan­cement.

 

Pour les quartiers d'hiver, M. de Bourla­maque séjournait surtout à Québec et M. de Lévis à Montréal : M. de Montcalm écrivait alternativement aux deux lieutenants.

 

Dès le milieu de mai 1758, le bataillon de la Reine avait été envoyé de Québec, où l'on ne pouvait plus le nourrir, à Carillon, en passant par Saint-Jean. Le 22, le général adressait à M. de Bourlamaque des ordres pour le départ successif de Berry et de Lan­guedoc, cantonnés dans le même gouvernement, et l'informait que sa destination était d'aller prendre le commandement des pre­mières troupes à Carillon. Le 15 juin, le colo­nel y arrivait. Le 30 du mois, jour de l'arri­vée de M. de Montcalm, l'armée anglaise était toute réunie autour des ruines du fort William-Henry. Le colonel de Bourlamaque, par ses éclaireurs et les aveux de quelques pri­sonniers, était mis au courant de ce puissant armement : son premier soin fut d'en infor­mer son chef. Le lendemain, 1er juillet, lais­sant Berry à Carillon, le général va rétablir son camp à la Chute, au moulin à scie. Il fait occuper la tête du Portage, un mille et demi en avant, par les bataillons de la Reine, de Béarn et de Guyenne, aux ordres de Bourlamaque. Celui-ci dépêcha trois piquets sur les bords du lac George pour découvrir le débarquement des 15.000 hommes du général Abercromby.

 

Le 6 juillet, les 900 bateaux, les 15 chalou­pes, un grand nombre de radeaux chargés de l'artillerie, arrivaient, à quatre heures du matin, à la rivière de la Chute; et l'on com­mença le débarquement, vers neuf heures. Les trois piquets, postés à cet endroit avancé sous les ordres de M. de Germain, trop fai­bles pour inquiéter sérieusement cette manoeu­vre, ouvrirent un feu de tirailleurs et se replièrent sur les troupes de Bourlamaque; cet officier, coupant derrière lui le pont du Portage, retraita avec ses trois bataillons et rejoignit ceux de Montcalm à la Chute, en passant par la route militaire. Là, les cinq bataillons réunis, Berry, Béarn, Roussillon, Guyenne, la Reine, traversèrent la rivière au dessus de la Chute, rompant le second pont et allant se ranger en bataille, avec la Sarre et Languedoc, sur les hauteurs de la rive gauche, à deux milles environ du fort Caril­lon.

 

Le 7 juillet, le capitaine Pouchot arrive avec 300 hommes d'élite et, le lendemain, M. de Lévis avec 100 autres. Dans le camp retranché, celui-ci commande la droite, M. de Bourlamaque la gauche, le général le cen­tre. Pendant sept heures, les masses anglaises s'acharnèrent héroïquement à forcer les lignes françaises : elles se virent constamment repoussées. Au début, deux colonnes assaillirent la gauche : le brave colonel, à la tête de la Sarre et de Languedoc, y fit des prodiges de valeur. Vers trois heures, une balle lui brisa l'omoplate, et il dut céder le commandement à M. de Sénezergues, qui le remplaça dignement... A sept heures du soir, toute l'armée d'Abercromby est mise en pleine déroute vers la Chute, laissant près de 2.000 cadavres gisant au pied des retranche­ments pourtant si fragiles.

 

Après la victoire, le vainqueur écrivait au ministre de la Guerre : « Le chevalier de Lévis et M. de Bourlamaque ont eu la plus grande part à la gloire de cette journée. » Le premier fut créé maréchal de camp; le second reçut un supplément de pension de 700 liv. sur le Trésor royal. Au mois de fé­vrier 1759, M. de Bourlamaque fut aussi créé brigadier-général, ainsi que M. de Sénezer­gues.

 

L'Angleterre humiliée, le ministre Pitt redoubla ses efforts en vue d'un formidable armement sur terre et sur mer.

 

A Carillon, M. de Bourlamaque était mis à la tête du bataillon de la Reine, de deux ba­taillons de Berry, de 1.200 hommes de trou­pes coloniales, formant un effectif de 2.500 hommes. Il devait arrêter la marche, sur la frontière du lac Champlain, de l'armée d'Amherst, composée de 11 à 12.000 combat­tants. Ses instructions lui prescrivaient de reculer lentement devant les envahisseurs, en laissant une faible garnison à Carillon pour les arrêter quelques jours et faire ensuite sauter le fort; puis, de renouveler la même manoeuvre à Saint-Frédéric; finalement d'al­ler prendre position à l'Île-aux-Noix, où seraient érigés de grands travaux de défense qui permettraient de barrer la route à l'en­nemi, on l'espérait du moins, jusqu'à la fin de la campagne. (Lett. de Montcalm, 21 juin 1759.)

 

Le 22 juillet, le général Amherst parut devant Carillon avec son armée et un train d'artillerie considérable : le fort avait sauté et M. de Bourlamaque s'était replié au fort Saint-Frédéric qu'il détruisit, le 31 suivant, pour aller se retrancher aux Noix. Le briga­dier écrit : « Je laissai 400 hommes au fort Carillon sous le commandement du capitaine d'Hébécourt, de la Reine, officier plein de courage et de distinction, avec ordre de faire sauter le fort et de se retirer, dès que l'ennemi aurait érigé ses premières batteries. J'allai camper avec le reste des troupes, à deux lieues et demie de Carillon, pour préserver les communications par la rivière avec le fort et pouvoir en recevoir la garnison : M. d'Hébécourt, après avoir maintenu, durant quatre jours, un feu très violent d'artillerie, se retira le nuit du 26 au 27, ayant crevé les canons et fait sauter le fort. »

 

Le général Amherst, dit Bourlamaque, ayant eu connaissance des bâtiments qu'on avait laissés pour croiser, ne se soucia point de me suivre plus loin que le fort Saint-Frédéric. Il occupa son armée à y bâtir un fort bien plus grand et mieux armé que le nôtre, en attendant qu'il eût construit une flottille supérieure à celle que nous avions sur le lac et en envoyant des éclaireurs reconnaître notre position et les retranche­ments construits à l'Ile-aux-Noix.

 

L'information que je possédais de la cons­truction de la flotte ne m'a pas empêché de faire croiser mes quatre embarcations assez longtemps, persuadé qu'à l'instant où je les eusse retirées, le général anglais, qui avait des instructions expresses d'attaquer le Canada avec vigueur par le lac Champlain, ne manquerait point de les exécuter. Je voulais pour un certain temps faire de l'Île-aux-Noix un empêchement à cette invasion et en cela j'obtins plein succès. J'espérais aussi que les chebecks, qui naviguaient assez bien, pourraient s'échapper à la faveur de la nuit, malgré la supériorité des vaisseaux anglais.»

 

Le 6 août, M. de Bourlamaque avouait qu'il avait à sa disposition : 3 bataillons de trou­pes de terre ou 1.165 hommes; un bataillon de troupes de la marine en huit compagnies, de 417; 2 compagnies de volontaires, de 98; canonniers, 34; soldats d'artillerie, 64; canon­niers de la milice, 10; manoeuvres attachés au génie, 70; miliciens, jeunes et vieux, 1.157; total, 3.040 hommes. Plus trois chébecks et une corvette armée, montés par 178 hommes. Cette énumération comprenait 173 officiers, 131 servants, les commis et employés de l'intendance et de la manutention, 200 malades à l'hôpital, le nombre en augmentant chaque jour.

 

Le 12 et le 13 octobre, la flottille anglaise donna chasse aux bâtiments français qui se réfugièrent dans une anse : l'équipage coula à fond les embarcations et se sauva dans les bois.

 

En apprenant la mort du général de Montcalm, M. de Bourlamaque écrivit à M. de Bernetz : « La mort de M. de Montcalm m'a péné­tré de douleur. C'est une perte pour l'Etat, pour ses amis et pour les troupes qu'il commandait, que je dirais irréparable, si nous n'avions M. de Lévis, qui ne mérite ni moins d'estime, ni moins de confiance. Je regrette vivement M. de Montcalm comme un général de distinction et comme un ami. »

 

Le général Amherst, qui avait voulu pous­ser au Nord du lac Champlain, s'était vu forcé par les vents furieux de retourner à son fort de Crown Point. Il y mit ses trou­pes en quartiers d'hiver, ainsi qu'au fort Carillon, dont il avait relevé les ruines et changé le nom pour celui de Ticonderoga.

 

Durant l'automne et l'hiver, M. de Lévis, secondé par M. de Bourlamaque, s'empressa d'organiser la revanche par le plan d'assiéger Québec. Vers la fin de février 1760, le brigadier se trouvait au fortin de la rivière Jacques-Cartier, à 32 milles de la capitale. Le 3 mars, il rentrait à Montréal, d'où il repartit, le 18 avril avec le gros de l'armée. Le 25, rassemblement général des troupes à la Pointe-aux-Trembles (Neuville). Le len­demain, l'avant-garde, sous les ordres de Bourlamaque, se remit en mouvement. Il réta­blit promptement les ponts de la rivière du Cap-Rouge, que les Anglais avaient rompus et il poussa jusqu'à leur poste de Lorette, d'où ils s'étaient retirés. Le soir, l'avant-garde atteignit les marais de la Suette qu'elle tra­versa tête baissée, sans s'arrêter, malgré un insolite orage de pluie et de tonnerre et prit possession des maisons qui étaient situées au-delà : elle n'était plus séparée de l'ennemi que par un bois d'une lieue de profondeur. Le matin du 27, elle passa ce bois et se pré­senta à la vue des Anglais. M. de Lévis alla examiner la position des Anglais et envoya ensuite ses troupes sur les plaines d'Abraham. Ses dernières brigades étaient sur le point d'arriver, quand M. de Bourlamaque, accouru pour diriger la gauche, tomba grièvement blessé par un coup de canon, qui tua son cheval sous lui. Ses troupes, restées sans recevoir aucun ordre, voyant les grenadiers de l'avant-garde engagés dans un combat fu­rieux et inégal, prirent d'elles-mêmes le parti d'aller les soutenir : la bataille devint acharnée entre eux et les montagnards écossais. Plus tard, la déroute des Anglais fut com­plète. « Si les Français, écrit le capitaine John Knox, moins fatigués, eussent pu atta­quer la ville sur l'heure, elle serait probablement retombée sous la domination de ses anciens maîtres. » (V. H. Garneau, t. II, p. 270.) (V. Lévis.)

 

La collection des manuscrits de M. de Bour­lamaque, est analysée dans le Rapp. des Arch,can. à Ottawa, année 1923. Elle comprend six volumes :

 

Le premier — Lettres de Montcalm à Bour­lamaque — contient 616 pages ou 161 lettres, dont 55 sont écrites de la main du général et 150 signées par lui;

 

Le second — Lettres de Vaudreuil à Bour­lamaque — contient 546 pages ou 128 lettres et documents, dont 113 écrites par le secré­taire du gouverneur, une seule exceptée, et 13 par le secrétaire de Bigot;

 

Le troisième — Lettres de Lévis à Bour­lamaque — contient 451 pages ou 124 lettres, dont 35 sont écrites de la main de M. de Lévis et 91 de celle de son secrétaire; les autres sont de Bigot et de Bougainville.

 

Le quatrième — Lettres variées — contient 328 pages ou 87 lettres, signées de Rigaud, de Vaudreuil, Doreil, Malartic, Sénezergues, Hé­bécourt.

 

Les cinquième et sixième — Mélanges — contiennent 933 pages, comprenant les com­missions octroyées au colonel d'infanterie et au brigadier, les ordonnances du gouverneur, instructions de Vaudreuil et de Montcalm, le récit du progrès des campagnes à l'intérieur écrites de sa main, les copies des articles de capitulation et le protêt des officiers, des lettres d'Amherst, plusieurs correspondances ministérielles à son adresse.

 

Après son retour en France, M. de Bour­lamaque adressa, le 1er août 1762, un long mémoire à M. de Choiseul : il en donne ce résumé vers la fin : le Canada est d'une grande valeur pour la France; le Canada peut être mis en état de défense, si on profite du premier traité de paix pour le fortifier et l'approvisionner; projet d'une adminis­tration au Canada; dépenses que devra subir la colonie durant les premières années de paix, embrassant les travaux nécessaires à la mettre en état de défense (V. Bull. des Rech. hist., année 1920). M. de Choiseul, le 22 dé­cembre suivant, lui notifie sa promotion au grade de major-général. Le 19 février 1763, le ministre l'informe de sa nomina­tion comme gouverneur de la Guadeloupe et, le 10 avril, lui expédie des instructions, le chiffre de ses dépêches et une copie du traité. Le 28 septembre, il insiste sur les mesures nécessaires au gouvernement de l'île. Le 6 avril 1764, a lieu la fixation tem­poraire de ses appointements de gouverneur. La même année, mourut M. de Bourlamaque, ainsi que son frère (V. Arch. can. Rapp. de 1923).

[On pourra consulter avec profit la biographie de Bourlamaque au Dictionnaire biographique du Canada.]

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Source : Louis LE JEUNE, « François-Charles de Bourlamaque », dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., pp. 232-235.

 
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