Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Jean-Nicolas Desandrouïns

 

DESANDROUINS (Jean-Nicolas) (1729-92), lieutenant, ingénieur royal, chevalier de Saint-Louis, commandant, colonel du génie, brigadier de l'Ordre de Cincinnatus, maréchal de camp.

 

L'origine de sa famille, appelée d'abord Vaultrin Simonin, remonte au delà du moyen âge : elle était d'ancienne noblesse du Ver­dunois. Le nom s'orthographia Des Androuïns, qui fut dans la suite épelé en un seul mot, comme l'écrivait lui-même le maré­chal de camp.

 

Né à Verdun, le 7 janvier 1729, Jean était le fils aîné de Benoit-Nicolas, écuyer, sei­gneur de Dombasle, conseiller du roi au Parlement de Metz, et de Marie-Scholastique Hallot. Son frère cadet, Charles-Louis-Nicolas, entra aux gardes du corps de Louis XV et mourut sans postérité (1761); ses deux soeurs s'appelaient Marguerite-Ursule et Barbe-Françoise. Il fit ses humanités au collège de sa ville natale, dirigé par les Jésuites. A 17 ans, Jean-Nicolas embrassa la carrière des armes, prenant une commission de lieutenant au régiment de Beauce, qu'il rejoignit en Pro­vence. La Guerre de la Succession d'Autriche battait alors son plein. Le 19 juillet 1747, il prenait part, ainsi que le marquis de Montcalm, au sanglant combat de l'Assiette. Son régiment campa en 1748, sur les terres de la domination du roi de Sardaigne. En 1749, le jeune lieutenant demanda à entrer dans le corps des ingénieurs royaux à Mézières, où il passa deux ans. Puis, il fut envoyé à Dunkerque, le 10 mars 1753, et y séjourna trois années.

 

En 1756, il demanda à servir au Canada et, le 9 février, il recevait l'ordre de se ren­dre à Brest : le mois suivant, M. Machault, ministre de la Marine, lui accordait une gra­tification de 1.000 liv. « pour son passage au Canada ». Le 2 avril, il est à bord de la Sirène, vaisseau de 30 canons, avec M. de Bourlamaque et Marcel, aide de camp de M. de Montcalm, qui détenait sa commission de capitaine en second au corps du génie. Ayant appareillé le 8 avril, la Sirène traversa l'Océan en 43 jours. M. Desan­drouïns écrivit à bord son Recueil et Journal des choses principales qui me sont arrivées, depuis mon départ de France : il n'en est resté que quinze pages.

 

Débarqué à Québec, le 18 mai, il rejoignit Montcalm A Montréal, où on lui présenta les plans des forts échelonnés sur les frontières. Dès le 4 juin, il reçut l'ordre de se rendre au fort Frontenac, muni d'un «Projet d'instruc­tion », et y arriva, le 16. Le fort n'avait ni fossés, ni chemins couverts, ni terrassements des murailles. Aussitôt, l'ingénieur se livra à ces travaux d'amélioration, secondé de 120 à 150 hommes. Le 21, arriva M. Des Combles, ingénieur principal, qui approuva ses plans, ainsi que Bourlamaque. Le 27 juillet, il dut suspendre les travaux faute de bras : les sol­dats de la Sarre se préparaient à traverser le lac pour attaquer Chouaguen. Le 4 août, M. de Montcalm accompagné des deux ingénieurs, traversa, la nuit, à Niouaré, où l'on tint con­seil avec les chefs des Alliés indigènes. Dès le 8 août, on commença l'inspection des environs des forts anglais : M. Desandrouïns raconte ses mécomptes au sujet du débarquement de l'artillerie dans la baie ou Anse-aux-Cabanes. Le 11, M. Des Combles fut tué par un Sauvage, qui le prit par méprise, pour un officier anglais : Desandrouïns restait seul, faisant son premier coup d'essai, en construi­sant les tranchées, les parapets, tous les tra­vaux d'approche pour sauvegarder les soldats et les canons. Le 13, les Anglais évacuaient le fort Ontario. M. Desandrouïns ouvrit alors un chemin pour s'approcher des deux autres forts. Le 14, le colonel Mercer est tué par un boulet français et les autres officiers consen­tirent à capituler : le butin fut immense. Tout l'état-major français exaltait les travaux du capitaine ingénieur.

 

Durant l'hiver eut lieu l'expédition de M. de Rigaud au fort William-Henry (23 fé­vrier 1757) : M. Desandrouïns la raconte en détail. « Le succès, dit-il, retarde beaucoup les entreprises de l'ennemi. » Aux premiers jours de mai, M. de Bourlamaque était envoyé au fort de Carillon, avec M. Desandrouïns et deux bataillons de réguliers. L'ingénieur, dé­sormais seul, eut charge d'organiser les tra­vaux du portage des bateaux, des provisions, des canons et des munitions. Le 29 juillet, le portage avait réussi et les troupes se trou­vaient assemblées. M. Desandrouïns donne alors la description du fort George (William-Henry), autour duquel il ouvrit une tran­chée avant qu'on en fît l'assaut; il y ajouta une parallèle et deux batteries avec fascines et sacs de terre : 500 hommes le secondaient, nuit et jour. Le 9 août, le colonel Monroe capitulait moyennant des conditions : M. de Bougainville eut la mission de les lui impo­ser. L'ingénieur commanda les travaux de destruction du fort évacué. Dans son Précis de la campagne, il note ses réflexions : « On sera peut-être surpris en Europe — ce fut le grand grief de M. de Vaudreuil contre Montcalm — que, après un avantage aussi bril­lant, notre armée n'ait point marché sur-le-champ au fort Lydius. Les milices, arrivées au camp du général Webb, ne nous auraient réellement pas empêchés. Mais un portage, de six lieues, de notre artillerie, de nos muni­tions de guerre et de nos vivres, eût été im­possible à bras d'hommes, en face de l'en­nemi; mais les Sauvages nous avaient pour la plupart abandonnés, dès le 10 et le 11, comme c'est leur coutume, quand l'objet pour lequel ils sont venus est rempli; mais surtout il était de la dernière importance de renvoyer tous les miliciens du Canada pour faire leurs ré­coltes.,» Quant au massacre de malades et prisonniers anglais par les Sauvages, l'ingé­nieur l'explique en qualité de témoin ocu­laire. Il s'étonne avec raison que les Anglais, encore armés se soient laissé intimider et désarmer par les Sauvages, moins nombreux qu'eux. Le premier il se hâta de les habiller, de les rafraîchir, de les protéger. Puis, il rapporte de quelle façon il sut soustraire un adolescent anglais des mains d'une famille d'Indiens, au fort Saint-Louis.

 

Rentré à Québec, M. Desandrouïns a consigné dans son Journal des détails intéres­sants sur la malheureuse disette chez les ha­bitants, sur la vie fastueuse des fonctionnai­res civils et sur les atroces abus de leur administration : tout le monde volait les effets du roi! (V. Gabriel, ch. VII).

 

Le 13 mai 1758, N. Desandrouïns monte de Québec à Montréal. Les premiers jours de juin, il reçut ordre de Montcalm de se ren­dre au fort Saint-Jean, afin de le mettre en état de défense et de veiller à l'embarquement des troupes destinées à Carillon (15 au 20 juin). Le 27, il s'embarquait sur un ba­teau avec le colonel Bourlamaque et arriva, le 30, à Saint-Frédéric dont il inspecta le fort, et le même jour à Carillon. Comme le marquis de Montcalm y fit rechercher une position sûre pour livrer la bataille, M. de Pontleroy et M. Desandrouïns le déterminè­rent à choisir les hauteurs qui dominent le fort, situé en plaine au bout d'une presqu'île. Le 2 juillet, ils allèrent commencer le tracé et le piquetage des retranchements : M. De­sandrouïns « releva tout à la boussole ». Puis les travaux furent exécutés avec un entrain superbe, la nuit et le jour. « J'avais demandé, écrit Desandrouïns, à M. de Montcalm, dès le commencement de l'affaire, la permission de lui servir d'aide de camp; et, comme j'allais de la droite à la gauche continuellement, les soldats me demandaient des nouvelles de ce qui se passait; et, lorsque j'étais dans une aile, je leur criais : « Dans l'autre aile, il y a 1.500 Anglais le ventre en l'air : les autres sont en déroute et leur colonne n'ose plus se montrer! » Aussitôt ils s'animaient au com­bat par le cri de « Vive le Roi! » Arrivé dans une autre partie, je tenais de semblables pro­pos, en appelant les vieux soldats par leur nom, et leur disant : « Nous en aurons bon marché; vous êtes tous braves et bons ti­reurs : ils n'osent plus se montrer nulle part.» Le 9, la bataille était gagnée. Chaque soldat avait tiré de 70 à 80 coups, au dire de Desan­drouïns. Celui-ci rapporte, dans ses Mémoi­res, toutes les discussions auxquelles donna lieu le retard des troupes envoyées par Vaudreuil et l'indignation des réguliers contre le gouverneur. « Les sieurs de Rigaud, Dumas, Marin, n'arrivèrent que le 11, à neuf heures du soir, avec une vingtaine de bateaux ou canots, chargés de Canadiens et de Sauvages : moutarde après dîner! »

 

M. Desandrouïns continua ses travaux à Ca­rillon pour parer à un choc en retour. Dans ses notes, il se montre sévère envers le gou­verneur et les troupes canadiennes : il tra­vaille à défendre la réputation de Montcalm et de ses réguliers. Il ne professe pour les combattants indigènes qu'une très médiocre estime. Il fait le récit d'une escarmouche, vers le fort La Reine, entre les rangers ou métis de Robert Rogers et un détachement de Cana­diens et de Sauvages (4-10 août 1758). Desan­drouïns poursuivit ses travaux jusqu'aux nei­ges d'hiver. Puis il se rendit à Montréal, où régnait encore la disette. Il employa son temps à composer un long Mémoire sur la dé­fense de Carillon : l'abbé Gabriel, son bio­graphe en donne l'analyse. Dans un second Mémoire, achevé le 22 mars 1759, il envisa­geait la défense du Canada tout entier : nou­velle analyse fort captivante du même au­teur.

 

Le 23 avril, M. Desandrouïns partit de Montréal pour le fort Saint-Jean qu'il quittait, le 25, pour l'Ile-aux-Noix, « suivant les ordres reçus de M. de Montcalm », lieu qu'il examina comme point stratégique; de là, le 27, à Saint-Frédéric, à la Pointe-à-la-Cheve­lure, puis à Carillon. Là, il aida M. de Lou­vion à former un parti, chargé de tirer du fond du lac Saint-Sacrement ou des marais les berges et bateaux laissés ou coulés par l'ennemi. Puis il poussa les travaux de Ca­rillon. Le 22 mai, au retour de M. de Bou­gainville de Versailles, M. Desandrouïns re­çut une lettre d'avis, datée du 22 février, qui l'informait que le roi le décorait de la croix de Saint-Louis.

 

Soudain l'on sut que la flotte anglaise remontait le Saint-Laurent vers Québec. On pressa aussitôt le travail des retranchements à Carillon, où une explosion tua quatre ca­nonniers, le 10 juin. Les Sauvages y étaient au nombre de 40 environ pour exercer des déprédations sur les Anglais et même sur les Français : seul l'énergique Bourlamaque sut les contenir. On apprit qu'un corps de 25.000 ennemis remontait vers Carillon, que Bourlamaque fit sauter à leur approche (27 juillet). L'armée, comprenant 25.000 hommes, se replia sur la Barbue, puis sur Saint-Frédéric, que l'on fit sauter le 31 juillet. Le 2 août, elle s'arrêta à l'Ile-aux-Noix, où Desan­drouïns organisa le campement des troupes. Le 4, tout le monde travailla aux fortifica­tions. Amherst s'occupait de rebâtir en grand le fort Saint-Frédéric. La saison d'hiver l'empêcha de se mesurer avec Bourlamaque et de poursuivre sa marche vers Montréal.

 

Le 16 août, M. Desandrouïns est rendu aux Rapides du haut Saint-Laurent. Le marquis de Montcalm l'y conviait afin de seconder les plans de M. de Lévis, qui voulait couvrir Montréal contre les vainqueurs de Niagara et de Frontenac, sous les ordres de Johnson. L'ingénieur se mit à ériger des batteries à la pointe de la grande île des Galops. Puis on acheta aux Sauvages un îlot tout proche pour y construire le fort nommé Lévis. Cet îlot était situé un peu au-dessous de la Présentation (Ogdensburg). De là, des canots et des berges allèrent croiser en vue de Chouaguen et même de Niagara. Et les Anglais n'osèrent pas avec 4.000 combattants en attaquer 500. Grâce à M. Desandrouïns, c'était un nouvel échec, en 1759. Lorsque M. de Lévis, le 14 septembre, remplaça le marquis de Montcalm décédé, il reçut le commandement du fort Lévis, avec 250 hommes de garnison. Il en poussa les travaux de défense avec ac­tivité.

 

Au commencement de mars 1760, Desan­drouïns, relevé de ses fonctions, fut rappelé à Montréal et choisi pour aide de camp de M. de Lévis. En qualité d'officier du génie, il rédigea deux Mémoires : l'un avait pour objet la description de Québec et de ses for­tifications; l'autre, le choix d'un point d'at­taque de la place. M. de Lévis leur donna son approbation. Il livra la bataille et remporta la victoire de Sainte-Foy. Pendant l'action, Desandrouïns n'avait cessé de porter partout les ordres du général et il sortit de la four­naise sain et sauf; puis il le seconda dans les travaux du siège qu'on se détermina à mettre devant la capitale : tranchées dans le roc vif, fascines, gabions, terrassements, pa­rapets, approche des canons à force de bras, sorties furieuses des assiégés; le travail her­culéen dura treize jours, sans nulle heure de repos. Tout fut rendu inutile par l'arrivée de la flotte anglaise. «Un seul vaisseau de France, dit l'ingénieur, et Québec est à nous!» (18 mai 1760).

 

Il fallait se replier sur Montréal et le défendre. Desandrouïns fut envoyé à Sorel pour y construire quelques retranchements. M. de Bourlamaque l'y rejoignit et s'y embusqua contre Murray, qui l'attaqua, « pendant trois heures », et réussit à remonter le fleuve. Ainsi, toutes les armées anglaises, réunies autour de Montréal, emmenèrent de force la capitulation de M. Vaudreuil.

 

Le rôle de M. Desandrouïns se termina à l'heure de l'agonie de la Nouvelle-France. Il passa en France avant l'hiver, se retira à Verdun, après cinq années de labeurs inces­sants, n'étant âgé que de 31 ans. Le 31 mai 1761, il obtint du roi l'autorisation de s'engager à Malte à titre d'ingénieur royal : M. de Lévis avait fortement appuyé sa requête. Mais le 28 avril 1762, le duc de Choiseul lui écrivait « qu'il était nommé à Strasbourg comme ingénieur ordinaire ». En 1763, il revint à Verdun, en congé de six mois. En avril 1764, ii fut envoyé sur le Rhin à Neuf-Brisac, à Thionville ensuite; puis à Saint-Orner en 1767. Il fut employé au canal de jonction de la Lys à l'Aa, et à Bapaume. En 1773, il fut promu ingénieur en chef et en­voyé à Nancy, en Lorraine : cet avancement lui valait le grade de lieutenant-colonel du génie. Il fut chargé de l'agrandissement de l'hôpital militaire de Bourbonne-les-Bains. Le 13 mars 1776, on le désigna pour Sarrelouis, où il construisit un pont. Au mois de mars 1779, le roi Louis XVI le nommait « sous-brigadier de Lille et lui accorda la commis­sion de colonel ». Ce fut avec ce grade qu'il passa en Amérique.

 

M. Desandrouïns partit de France, à la fin de mai 1780, dans la petite armée du comte de Rochambeau. Le 14 juillet, la flotte, qui por­tait 5.000 combattants au secours des Améri­cains, abordait à New-Port (R.-I.), que le colonel ingénieur se hâta de fortifier du côté de terre et de mer. Le 12 juin 1781, notre armée quitta le port et se rendit par mer et par terre à Philipsburg, où elle rejoignit l'ar­mée de Washington. Celui-ci visait la prise de New-York sur les Anglais; Rochambeau voulut secourir La Fayette, qui luttait en Virginie contre Cornwallis : l'ingénieur ex-pose en détail cette contestation entre les deux généraux, ayant lui-même l'oreille du comte de Rochambeau, lequel finit par triompher. L'armée combinée eut raison de Cornwallis, les travaux du siège de York-Town étant dus à M. Desandrouïns. L'armée française revint sur ses pas et le colonel en a noté tous les incidents dans son Journal.

 

Le 24 décembre 1782, la flotte française, ayant embarqué les troupes, sous les ordres du marquis de Vaudreuil, avait ordre de rejoindre la flotte espagnole à Porto-Cabello (Colombie) : elle se composait de dix vaisseaux de ligne, de plusieurs frégates, goélet­tes, cutters et transports. M. Desandrouïns monta sur la Bourgogne, vaisseau de 74 ca­nons, portant 930 hommes. « Le 4 février 1783, écrit-il, le vaisseau toucha, le gouver­nail emporté, les voiles déchirées, et se trouva sur un banc de gros cailloux et de sable, fai­sant eau en abondance... Aussitôt, signaux d'alarmes, fusées et coups de canons... Rien, ni personne... Le lendemain, on nous met dans une chaloupe, M. de Pinsun et moi, pour al­ler à terre... Tous deux, nous fîmes à travers broussailles, marais, sables mouvants, 40 à 50 lieues jusqu'à Porto-Cabello, où nous arrivâ­mes le 6 février... Aussitôt on envoya trois voiliers sauver les survivants de la Bourgogne, soit 254 hommes à bord... Je n'ai que les méchants vêtements qui me couvraient à mon départ : je regrette beaucoup mes papiers.» Le 24 mars, l'Andromaque entrait au Porto-Cabello avec des nouvelles de France : la signature des préliminaires de la paix, à Paris, le 10 janvier, et la nomination de De­sandrouïns au grade de brigadier des ar­mées du roi. Le 2 avril, il s'embarqua sur le Pluton, de 74 canons, qui appareilla le lendemain et qui entra à Brest, le 17 juin.

 

A peine débarqué, le brigadier obtint un congé de santé et alla se reposer à Verdun. Le gouvernement, sur un mémoire de lui, offrit une somme fixe ou une pension annuelle de 1.500 livres « comme titre de distinction ». II choisit la dernière. Peu après, on lui an­nonça la nouvelle de sa promotion dans l'Ordre américain de Cincinnatus, composé des hommes qui s'étaient le plus distingués pen­dant la Guerre de l'Indépendance. Cet Ordre était héréditaire; mais il dura peu de temps, après Washington.

 

Des années 1784 à 1788, il n'est guère resté de documents concernant M. Desandrouïns. On sait qu'il fut nommé Directeur à Brest des places de Bretagne. Le 9 mars 1788, le roi le créait maréchal de camp. En 1791, on réforma le génie : il ne lui resta plus d'autres ressources que son traitement de 4.600 livres. Il réclama en 1792. Il mourut célibataire, à Paris, le 11 décembre de la même année, avec les sacrements de l'Eglise.

 

Son frère, Charles-Louis, mourut sans pos­térité. Sa soeur Marguerite-Ursule épousa Laurent du Cherray, qui eut un fils, nommé Jacques, député sous la Restauration et mort sans enfants. La seconde soeur, Barbe-Fran­çoise, s'allia aussi à Jacques-Dominique du Cherray, écuyer, capitaine de cavalerie, qui eut deux filles : l'ainé épousa Jacques Tar­dif de Moidrey, Normand, écuyer, seigneur (le Dezert, d'Espas et de Vauclair, aïeul de M. Léon Tardif de Moidrey, d'Hannoncelles, propriétaire des papiers de M. Desandrouïns; la seconde se maria à M. d'Yvory, dont la fille épousa M. le baron de Benoist, de Waly, père du baron Victor, qui a six fils dont trois officiers de cavalerie (1887).

 

Source : Louis LE JEUNE, «Jean-Nicolas Desandrouïns», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., pp. 495-498.

 

 
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