Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Étienne-Guillaume de Senezergues

 

SENEZERGUES (Etienne-Guillaume de), sieur de la Rodde (1709-59), lieutenant réformé, enseigne, lieutenant en pied, capi­taine, major, chef de bataillon, lieutenant-colonel, brigadier, commandant en second. – Sénezergues, bourg dans le Cantal.

 

II appartenait à l'une des plus nobles familles d'Aurillac, dont les membres occupè­rent, l'espace d'un siècle, la charge de pro­cureur du roi au baillage et au siège présidial. Robert-Guillaume de Sénezergues, sei­gneur de Regaut, la Rodde, Volonzac et la Chapelle-en-Vézie, épousa (1596) Philibert Dulaurens, fille unique de noble François, vice-bailly de la Haute-Auvergne, décédée en 1669. Son fils aîné Guillaume, seigneur de la Rodde et Regaut, épousa Marie de La Grange, décédée en 1689; leur fils, Pierre-Guillaume de Sénezergues, seigneur de Veyrac, et de la Rodde, devint procureur du roi au baillage et siège présidial d'Aurillac (1683) et mourut en 1693, laissant une fille unique. Celle-ci, nommée Marguerite, se maria (1707) à son oncle, Louis de Sénezergues, seigneur de Volonzac, capitaine du régiment de la Sarre et chevalier de Saint-Louis. En raison de ses blessures et de l'amputation d'un bras, il re­çut une pension de 400 livres et des lettres de noblesse, au mois de mai 1720, et mourut, le 5 octobre 1725, laissant sa veuve dans une situation précaire.

 

De cette union naquit à Aurillac, le 29 août 1709, Etienne-Guillaume de Sénezergues de la Rodde. Comme son père, il n'avait que 15 ans lorsqu'il entra dans l'armée, le 18 mars 1724, en qualité de lieutenant réformé sans solde, à la suite du régiment d'infanterie de la Sarre. Il y fut promu successivement enseigne à la compagnie colonelle, le 1er octobre 1726, lieutenant en pied de la compagnie de la Chesnay le 1er juillet 1727, capitaine le 12 mars 1734 : il faisait alors la campagne d'Italie. En janvier 1738, il passa en Corse, où il resta jusqu'en avril 1741. Il prit part ensuite à la guerre de la Succession d'Autriche, sur le Rhin en 1743, en Bavière en 1744 et 1745 : il fut nommé major le 15 août de cette année; il alla en Italie, en 1748 : on l'avait promu chef de bataillon le 14 juin 1747.

 

C'est en novembre 1755 qu'il partit pour le Canada avec les troupes de défense de la colonie. Il servit avec éclat dans la campagne de Chouaguen en 1756; dans celle de Wil­liam Henry en 1757, il avait été élevé au rang de lieutenant-colonel et sa bravoure lui valut le grade de brigadier des armées du roi, le 10 février 1759. Durant le siège, il se conduisit en héros dans le camp de Montmorency, tenant les lignes de résistance à Beauport : il commandait 2.000 hommes environ, qui brisèrent tous les plans et les efforts du général Wolfe. Lorsque M. de Lévis dut se porter sur le haut Saint-Laurent. M. de Sénezergsues lui succéda comme officier en second de M. de Montcalm. Sur les Plaines, son corps de troupes occupait la droite et le centre. Quand la déroute éclata soudain, il essaya en vain de rallier les fuyards : une balle le vint frapper à mort et il tomba sur le champ de bataille. Dans la suite, les Anglais le firent transporter pour recevoir les soins de leurs chirurgiens à bord de l'un de leurs vaisseaux, où il mourut le lendemain, 14 septembre 1759.

 

M. E.-Z. Massicotte a retrouvé son testament olographe, daté du quartier de l'As­somption, le 26 avril, avec un codicille du 3 mai 1759.

 

Source : Louis LE JEUNE, «Etienne-Guillaume de Senezergues», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., pp. 633-634.

 
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