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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Pierre Pouchot
POUCHOT (Pierre) (1712-67), ingénieur militaire au régiment Béarn, capitaine, chevalier de Saint-Louis, commandant, auteur de Mémoires. — Il signait Pierre Pouchot de Maupas.
Né à Grenoble le 9 avril 1712, il entra dans l'armée à titre d'ingénieur volontaire en 1733, et fut attaché au régiment Béarn, l'année suivante. II servit avec crédit sur les champs de bataille d'Italie, des Flandres, d'Allemagne et d'Autriche. Vers 1746, on le promut capitaine et on le décora de la croix de Saint-Louis.
En 1755, il accompagna son régiment au Canada et prit part sans doute à l'engagement du lac George, où Dieskau fut battu par le colonel Johnson. Au printemps de 1756, M. de Vaudreuil ordonna au bataillon Béarn de rejoindre le poste de Niagara, où il avait fait reconstruire les fortifications sous la direction du capitaine-ingénieur Pouchot. Le 12 août, il seconde Desandrouins dans l'ouverture des tranchées devant Chouaguen : il devait être le guide de l'attaque des trois forts. Après la victoire, il écrit dans ses Mémoires que « les agrès réservés pour former une marine furent enlevés par Ies régisseurs et n'ont plus reparu pour le service. II y avait une très grande quantité de thé : on ne laissa guère pour le roi que ce qui était difficile à emporter ». Le marquis de Montcalm affirme dans sa correspondance que le capitaine Pouchot fut fort regretté de la garnison de Niagara.
M. Pouchot occupait à la bataille de Carillon sa place et son rang de capitaine : il a laissé le récit détaillé de la terrible lutte et de la glorieuse victoire, C'est lui qui commanda le feu, quand les ennemis, croyant voir un drapeau parlementaire, s'étaient approchés du retranchement : 300 Anglais tombaient foudroyés à bout portant.
Au mois d'avril 1759, M. de Vaudreuil détache M. Pouchot à la Présentation pour fortifier la place, surveiller le lac Ontario, transporter 450 hommes à Niagara, s'attacher les Iroquois qui l'avaient adopté et surnommé le milieu des bonnes affaires. En se séparant du marquis à Montréal, M. Pouchot, lui dit : « Mon général, il, y a apparence que nous ne nous reverrons plus qu'en Angleterre. » Le 25 avril, il fait voile pour Niagara, précédé de M. de Montigny, qui avait 30 bateaux chargés de matériel. Il y avait en juillet moins de 500 hommes. M. de Vaudreuil lui en donnait le commandement avec instruction d'envoyer une partie de ses forces à M. de Ligneris au fort Machault, pour essayer de regagner la Belle-Rivière : funeste disposition, car au lieu de concentrer la défense, on cherchait une offensive téméraire.
En effet, M. de Montigny conduisit un détachement pour reprendre le fort Du Quesne. Vers la fin de juin, une armée de 5.000 Anglo-Américains et de 900 Iroquois, que Sir Johnson avait gagnés à son drapeau, remontait la rivière Oswego, sous les ordres de Prideaux avec Johnson comme second. Ayant laissé 1.500 hommes à Oswego sous le colonel Haldimand, afin d'y rebâtir les forts détruits en 1756, il s'embarque pour Niagara, où il arrive le 6 juillet. Aussitôt le commandant Pouchot fait rappeler M. de Montigny, l'avertissant d'amener les autres forces de Détroit, des Illinois, de Machault. Du 9 au 22, les Anglais cernaient la place de retranchements; puis ils tombèrent sur les renforts attendus; combat sanglant où sont blessés de Ligneris, Aubry, de Montigny, Marin, etc., et faits prisonniers : Pouchot dut capituler le 25 juillet avec ses 350 hommes valides. Il obtint de sir Johnson les conditions les plus honorables et les honneurs de la guerre.
Ayant été échangé comme prisonnier, M. Pouchot alla commander au fort Lévis ; il opposa, en 1760, à l'armée d'Amherst marchant sur Montréal une vigoureuse résistance.
Après son retour en France, il alla servir à l'île de Corse, où il fut tué le 8 mai 1767. En 1781, on a publié à Yverdon en Suisse trois volumes de Mémoires sur la dernière guerre de l'Amérique septentrionale par Pouchot.
Source : Louis LE JEUNE, «Pierre Pouchot», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 829p., p. 459. |
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Claude Bélanger, Marianopolis College |