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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Jeffrey Amherst
AMHERST (Jeffrey) (1717-97), page, enseigne, lieutenant, capitaine, colonel, major-général, commandant en chef des troupes et gouverneur-général en Amérique, chevalier du Bain, gouverneur de Guernesey, conseiller privé, lieutenant-général et commandant en chef des armées de terre, lord et général, maréchal de camp, baron.
Fils de Jeffrey Amherst de Riverhead, comté de Kent (Angl.), il naquit le 29 janvier 1717. Voisin de son père, le duc de Dorset le prit dans sa maison en qualité de page et lui obtint (1731) le grade d'enseigne dans les gardes royales. Ensuite, il devint aide de camp dans l'état-major du général Ligonier, qui fit la campagne d'Allemagne, à Roucoux, à Dettingen et à Hastenheck (1743), et celle de Flandre à Fontenoy (1745), dans l'état-major du duc de Cumberland à Laffeldt et à Hastenheck. En 1756, il est promu au grade de lieutenant-colonel du 15 e régiment. Ayant attiré les sympathies de W. Pitt, il obtint le grade de major-général et le commandement du corps expéditionnaire, destiné à la con-quête de Louisbourg et de Québec : il s'embarqua à Portsmouth en mai 1758, ayant sous ses ordres Whitmore, Lawrence et Wolfe. Après 48 jours de siège, Amherst et Boscawen allaient de concert attaquer Louisbourg par terre et par mer, lorsque le 26 juillet, M. de Drucourt offrit de capituler. Le général et l'amiral lui refusent les honneurs de la guerre et exigent que les Français se rendent comme prisonniers. Le 28 août, Amherst écrivait à Whitmore : « Je veux que tous les établissements de l'île soient absolument détruits. Cela peut se faire sans bruit; mais je tiens à une destruction totale. » La défaite d'Abercombie força le général de voler à son secours : il fit voile vers Boston le 30 août et y débarqua le 13 septembre. En ce moment, le Parlement de Londres lui votait une adresse de félicitations et de remerciements.
L'année suivante, ayant sous ses ordres le général Prideaux et sir W. Johnson, Amherst s'empara de Ticonderoga. Le 8 septembre 1760, il contraint M. de Vaudreuil à signer les articles de la capitulation de Montréal. Aussitôt le roi le nomma gouverneur général et commandant en chef des troupes de l'Amérique britannique du Nord, choisissant New-York comme lieu de résidence : il reste ainsi gouverneur nominal du Canada. En 1761, il reçut du Parlement une nouvelle adresse de gratitude publique et il fut honoré du titre de chevalier du Bain.
Dans la répression de la révolte des tribus soulevées et commandées par Pontiac, il parait inférieur à la tâche d'organiser la défense. On trouve dans sa correspondance à ce sujet le dialogue suivant avec le colonel Bouquet : - « Ne pourrions-nous pas tenter de répandre la petite vérole parmi les tribus indiennes qui sont rebelles? Il faut en cette occasion user de tous les moyens pour les réduire. » - « Je vais essayer, répond le colonel, de la répandre, grâce à des couvertures que nous trouverons le moyen de leur faire parvenir. » - « Vous ferez bien de la répandre ainsi, dit le général, et d'user de tous autres procédés capables d'exterminer cette race abominable. » La même année (1763), on lui notifie son rappel à Londres, où le roi le nomma gouverneur de la Virginie. En 1768, ayant essuyé un démêlé avec le roi, celui-ci lui marque son regret en lui conférant le titre de colonel, puis le gouvernement de Guernesey (1770).
En 1772, promu conseiller privé, il devient aussi lieutenant-général et chef d'état-major général. Son ferme appui dans la guerre contre les Colonies américaines lui attire les sympathies royales. En 1776, il est créé pair d'Angleterre et premier baron Amherst, général en 1778, colonel des grenadiers en 1780, et commandant en chef en 1793. Ayant résigné cette charge en 1795 en faveur du duc d'York, il fut élevé à la dignité de maréchal de camp (1796).
Le 3 août 1797, il mourut à Montréal, nom qu'il avait appliqué à sa luxueuse résidence, située dans le comté Kent. Le Conseil privé lui avait octroyé les biens des Jésuites confisqués après la cession : il les réclama dans la suite, toujours sans succès, ni compensation.
Amherst (William Pitt, comte) (1773-1857), neveu du précédent, second baron du nom, son héritier, fut ambassadeur en Chine (1816-1817), gouverneur des Indes (1823-28), créé vicomte Holmesdale et comte Amherst (1826) ; nommé gouverneur du Canada le 2 avril 1835, démissionnaire en mai en raison de la chute du cabinet Peel, décédé le 13 mars 1857. Retour à la page sur La Guerre de Sept Ans [en français] Consult the Seven Years' War Homepage [in English] Source: Louis LE JEUNE, " Jeffrey Amherst", dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 53-54. |
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Claude Bélanger, Marianopolis College |