Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Décembre 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Samuel de Champlain

Onzième voyage, 1626-1629

 

 

[Ce texte a été rédigé par Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.; il fut publié dans son Dictionnaire en 1931. Pour la citation exacte, voir la fin du texte. Pour une courte biographie du Père Le Jeune et une discussion de la valeur de son Dictionnaire, voir ce texte.]

 

XV. Onzième voyage (1626-29). - Le 15 février 1625, le duc délivre à Champlain la Commission de lieutenant à Québec, mais le retient « proche de lui, pour cette année, pour l'instruire des affaires du pays et mettre ordre aux siennes propres à Paris. Guillaume De Caen, en fervent huguenot, refuse d'embarquer cinq Jésuites; mais le vice-roi lui force la main, et il s'exécute à contrecoeur; il emmène trois Pères et deux Frères, ainsi que Joseph de la Roche-d'Aillon, Récollet. Dès son retour en France, il se voit contraint par arrêt du Conseil privé de « nommer un capitaine catholique pour la conduite des vaisseaux » : il désigne son beau-frère, Raymond de la Ralde. Simultanément, Champlain fait choix de son beau-frère « pour son lieutenant et de Destouches comme enseigne ».

 

La flotte de la Compagnie De Caen se compose de cinq vaisseaux. Le 24 avril 1626, Champlain monte à Dieppe sur la Sainte-Catherine, aborde à Tadoussac le 29 juin et est en rade de Québec le 5 juillet.

 

Il trouve le fort en même état, sans qu'on n'y eût rien fait, ni au magasin déjà commencé. Le fort lui parut trop petit pour retirer, à une nécessité, habitants et soldats : il résolut de l'abattre et de l'agrandir, en y ménageant deux bastions bien flanqués : il y met vingt ouvriers. Puis il érige une habitation au cap Tourmente pour y loger les hommes chargés de la conservation du bétail.

Champlain en route vers Québec.

Tableau de Beau qui se trouvait dans la salle du

Conseil législatif de Québec.

 

En 1625, Emery De Caen, sur l'injonction de son oncle, refusa aux Jésuites une fois débarqués l'hébergement de l'habitation. En 1626, le Père Noyrot amena vingt ouvriers pour construire leur résidence. « Plût à Dieu, écrit Champlain, que depuis vingt-quatre ans les Sociétés eussent eu le même désir que les bons Pères : il y aurait maintenant plusieurs maisons et ménages au pays ! » A l'arrière-saison, Emery et Du Pont-Gravé repassent en France, « laissant comme commis Corneille Vendremur (Van Den Meer) et Olivier Le Tardiff comme truchement. »

 

Le 25 janvier 1627, ayant fait une chute, Louis Hébert meurt tôt après : « Premier chef de famille au pays et vivant de ce qu'il cultivait. » Au retour des vaisseaux au printemps, Emery De Caen s'en alla faire la traite aux Trois-Rivières, où il apprit que dix jeunes Algonquins écervelés rompent la paix avec les Iroquois. Champlain se hâte de déléguer près d'eux Pierre Magnan, le Réconcilié, et deux autres Sauvages pour remettre un prisonnier Agnier : tous sont massacrés, l'hostilité iroquoise ne désarmera plus qu'en 1665. La population de Québec est de 55 âmes, au départ des vaisseaux chargés d'une infinité de pelleteries. Ainsi « l'utilité demeure aux Associés et à nous tout le mal ». On devait donner dix hommes pour parfaire le fort, lequel déplut au sieur De Caen, qui le fit assez sentir : rien à y faire, sinon d'en écrire au vice-roi. Le mauvais vouloir des De Caen est opiniâtre, ouvertement hostile, le mécontentement du fondateur, fondé sur l'évidence des faits, le péril urgent et grave. Deux opuscules anonymes, la Plainte de la Nouvelle-France en 1621 et Au Roi sur la Nouv. Fr., en 1626, sont venus éclairer et convaincre les esprits. En janvier 1627, le Père Noyrot entretient de la situation le roi, le vice-roi, le cardinal ministre. La cause est gagnée. Le règne mercantile et néfaste des Huguenots touche à sa fin. Le 29 avril 1627, la Compagnie des Cent Associés remplace celles des De Caen, (V. Salone, La Colonis. de la Nouv.-Fr.) .

 

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[On pourra consulter l'abondante biographie de Champlain au site du Dictionnaire biographique du Canada pour compléter et mettre à jour la biographie du père Le Jeune. On trouvera aussi des informations pertinentes au site de l'Encyclopédie du Canada. Les lecteurs ayant une bonne connaissance de l'anglais pourront aussi consulter la biographie rédigée par Daughty à la Catholic Encyclopedia. Les lecteurs sérieux pourront consulter le texte intégral des Oeuvres de Champlain au site de la Société Champlain.]

Source  : LE JEUNE, L., « Champlain (Samuel de) », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 355-356.

 

 

 

          

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College