Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Août 2013

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Édouard-Charles Fabre

 

 

FABRE (Edouard-Charles) (1827-96), vi­caire, curé, chanoine, coadjuteur, troisième évêque et premier archevêque de Montréal.

Son ancêtre, nommé Raymond, né en 1726, était fils de François et d'Anne Clari, originaires de Notre-Dame de Montpellier, dans l'Hérault. Le 14 novembre 1757, il épousa à Montréal Marie-Joseph Bayard, née en 1729. Leur fils Pierre se maria, le 25 janvier 1794, à Marie-Anne Lamontagne, mère d'Edouard-Raymond. Fils unique d'un menuisier ins­truit, il naquit à Montréal le 15 septembre 1799 et fit l'apprentissage des affaires, dès l'âge de 14 ans. En 1822, il passa en France pour se familiariser avec le commerce de librairie. De retour l'année suivante, il prit la direction du magasin, fondé vers 1815 par le libraire Bossange : il réussit dans son né­goce. Sa générosité fut sans bornes en faveur des victimes et des déportés de la Rébellion, du soutien de la Minerve et du Vindicator, de la création de la Maison canadienne, qui avait pour fin de soustraire, par un entre­pôt général, les marchands canadiens à la tutelle des exportateurs anglais et de for­mer les plus jeunes aux affaires, enfin de la fondation du Pays et de l'Association de la délivrance ou du rapatriement des Patriotes exilés en Australie. Maire de Montréal, de 1849 à 1851, il périt victime du choléra, le 15 juillet 1854. Il avait épousé, le 9 mai 1826, Luce Perrault, née en 1811, qui fut mère de cinq enfants, entre autres: Edouard-Charles et Hector; Hortense, née le 28 février 1828, mariée, le 16 juin 1846, à Georges-Etienne Cartier [sic].

Edouard-Charles naquit à Montréal, le 26 février 1827, et alla au séminaire de Saint-Hyacinthe parcourir le cycle de ses études classiques jusqu'à l'âge de 16 ans. Ayant embrassé la cléricature, il fut envoyé chez les Sulpiciens d'Issy, près de Paris, pour y suivre le cours de philosophie. Ce fut Mgr Affre qui lui conféra la tonsure. Rentré au Canada en 1846, il résida à l'évêché de Montréal jusqu'en 1850 : le 23 février, il reçut les onctions sacerdotales. Le poste assigné à son zèle fut la paroisse de Sorel, où il vécut deux ans; puis la cure de la Pointe-Claire, le même espace de temps. En 1854, son évêque le rappela à ses côtés et le fit chanoine titulaire, l'année suivante.

Après dix-neuf années de ministère, le chanoine est élu évêque titulaire de Gratianopolis (en Mauritanie Césarienne) et coadjuteur, sacré le 1er  mai suivant, en l'église du Gésu. A la démission, le 11 mai 1876, de Mgr Bour­get, il prit possession du siège, le 19 septembre suivant. Infatigable à la peine, il n'a jamais manqué les visites aux paroisses, ni les ordinations, ni les confirmations, ni les consécrations d'églises. Son respect des cérémonies du culte était exemplaire.

Les familles religieuses d'hommes, il les a accueillies dans son diocèse : Trappistes, Rédemptoristes, Pères du Saint-Sacrement, Franciscains, Frères de la Charité, Maristes, de Saint-Gabriel, de l'Instruction chrétienne, du Sacré-Coeur; il en était de même des institutions de femmes. Sur sa demande, fut décidée l'érection du diocèse de Valleyfield et de l'Université Laval. Le 8 juin 1886, il est promu premier archevêque de Montréal et décoré du pallium, le 7 juillet suivant. Il succomba à une congestion du foie, le 30 décembre 1896.

[Sur Mgr Fabre, on pourra consulter les études suivantes pour compléter les informations du père Le Jeune :

ALARY, François, « Vocation et vision du monde au XIXe siècle le cas de Mgr Édouard-Charles Fabre (1839-1846) », dans Études d’histoire religieuse, Vol. 59, 1993, pp. 43-64.

ALARY, François, La vocation sacerdotale au Québec au milieu du XIXe siècle: le cas de Mgr Edouard-Charles Fabre, premier archevêque de Montréal (1827-1896), thèse de M.A.(Histoire), Université de Montréal, juin 1991, 193p.

JOLIN, Jean-Pierre, Mgr Édouard-Charles Fabre et le diocèse de Montréal : la question d’un coadjuteur à l’évêque de Montréal (1872-1873) et la question de l’érection de Montréal en archevêché (1879-1887) : Aperçu des relations interépiscopales, Mémoire de M. A. (histoire), McGill University, 1971, 86p., Appendices 34p.

YOUNG, Brian, « Édouard-Charles Fabre », dans Dictionnaire biographique du Canada. Biographie (en français) (in English)

Sur l’affaire Canada-Revue :

BÉGIN, Richard Michel, Les nouvelles ruines cléricales : étude comparée de l’Avenir (1847-52) et du Canada-Revue ((1889-94); leur attitude face au clergé et au cléricalisme, Mémoire de M. A. (histoire), Université d’Ottawa, 1972.

BOURGEOIS, Charles, « Un conflit juridico-ecclésiastique », dans Revue de l’Université d’Ottawa, Vol. VIII, No 2, 1938,

« Canada-Revue », dans Pierre HÉBERT, Yves LEVER et Kenneth LANDRY, Dictionnaire de la censure au Québec. Littérature et cinéma, Montréal, Fides, 2006, 717p., pp. 93-99.

CHASSAY, Jean-François, « Une attitude critique : Le Canada-Revue et le Réveil », dans RHLQCF, Vol. 6, été-automne 1983.

DE BONVILLE, Jean, «  La liberté de la presse à la fin du XIXe siècle : le cas de Canada-Revue », dans Revue d’histoire de l’Amérique française, Vol. 31, No 4, mars 1978, pp. 501-523.

FABRE-SURVEYER, E., « Un procès Canada-Revue : fin du gallicanisme », dans Rapport de la Société d’histoire de l’Église catholique, Vol. , 1946-47,

JETTÉ, Pierre, Le journal Canada-Revue et Mgr Édouard-Charles Fabre, 1890-1895, Mémoire de M. A. (histoire), McGill University, 1972, 144p., Appendices 74p.

LANDRY, Kenneth, « Le roman-feuilleton français dans la presse périodique québécoise à la fin du XIXe siècle : surveillance et censure de la fiction populaire », dans Études françaises, Vol. 36, No 3, 2000, pp. 65-80.

MARION, Séraphin, « Canada-Revue et Mgr Fabre », dans Les Lettres canadiennes d’autrefois, Vol. 8, Hull, Éditions de l’Éclair, 1954, pp. 75-96.]

Bibl. — Bull. des Rech. hist., tabl. gén., 1925; La Bannière, Revue, Ottawa, 1903; J.-B.-A. Allaire, Dict. Biogr. du Clergé, t. I, Montréal, 1918.

Source: Louis LEJEUNE, Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., pp. 607-608. 

Le lecteur est invité à lire le texte d’introduction et la mise-en-garde de l’éditeur de l’encyclopédie de l’histoire du Québec.

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College