Quebec History Marianopolis College


Date Published:
août 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

David RAJOTTE, Les Jeunes Laurentiens. Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada français des années 1940, Mémoire de M. A. (Histoire), Université de Montréal, 2006, xxvi-215p.

 

2. Les Jeunes Laurentiens dans leur univers social

 

Aucune association n’est une île, toutes agissent dans un contexte physique et socioculturel qui peut affecter leurs performances. C’est pourquoi des théories des organisations mettent l’accent sur les rapports sociaux (125). Les actions et les idées développées à propos des Jeunes Laurentiens, de même que les agissements de ceux-ci envers leurs semblables, sont parties intégrantes de leur fonctionnement social. Les laurentiens s’appuyèrent sur quantité de groupements pour faire avancer leurs causes. Certains aidèrent le groupe de jeunes, alors que d’autres s’y intéressèrent très peu. Cela même si tous les rapprochaient sur le plan idéologique. Nous étudierons spécifiquement ici les liens des Jeunes Laurentiens avec les divers représentants de leur famille intellectuelle. 

 

a) Les conseillers officiellement intégrés au mouvement

 

Les Jeunes Laurentiens ne prétendaient évidemment pas posséder la vérité en tout et sur tout. C’est pourquoi ils ressentirent le besoin de se doter de conseillers en diverses matières. Nous avons vu au premier chapitre qu’ils proposèrent un «comité d’aviseurs techniques» devant être tenu secret. À mesure que le temps avançait et que les activités se complexifiaient, on voulut aussi avoir l’appui d’avocats. Jean Drapeau fut donc proposé comme «aviseur légal» (126). Me Drapeau aida effectivement les Jeunesses laurentiennes en certaines occasions (127). C’est également un conseiller spirituel officiel qu’on voulut obtenir. Il semble qu’au départ l’archevêché de Montréal était réticent à laisser un prêtre s’occuper des laurentiens. Cela apparemment parce que ces derniers étaient trop impliqués en politique (128). Des membres du clergé apportèrent bien sûr quand même leur aide (129). Mgr Charbonneau, constatant certainement l’expansion croissante du mouvement et le désintérêt graduel qu’il manifestait pour la politique partisane (130),  finit par nommer un aumônier: le père Lorenzo Gauthier, c.s.v. (131).

 

Celui-ci avait de l’expérience auprès de la jeunesse, ayant déjà été aumônier dans l’ACJC (132) . Il fut très présent auprès des Jeunes Laurentiens. Il fit évidemment valoir son influence lors de nombreuses réunions du conseil central et fit même des conférences publiques pour le mouvement (133). Il finit toutefois par s’éloigner des laurentiens, disant notamment qu’il fallait se méfier de la SSJB. Il refusa en outre d’assister à des congrès où devait être présent l’abbé Pierre Gravel (134). Il finit donc par être remplacé par le chanoine Lionel Groulx. On sait que tout au long de sa vie ce dernier s’intéressa à la jeunesse (135). Il avoua aimer les Jeunes Laurentiens «parce que ce sont des jeunes gens qui veulent faire quelque chose (136)». Il se disait également content d’avoir vu les femmes venir à la vie nationale (137). Il confia même que ce dernier élément «passe, pour moi, tout ce que j’ai pu accomplir par mes enseignements à l’Université (138)». Le prêtre historien fit donc pour l’organisation tout ce que nous avons déjà mentionné aux précédents chapitres. Il agit en plus comme une autorité morale. Les laurentiens tinrent notamment des réunions parce que l’historien national en avait fait la suggestion (139). On fit aussi appel à lui pour résoudre divers problèmes. Le mouvement proposa à un certain moment de créer un comité pour statuer sur la fusion possible entre lui-même et l’ACJC. Le chanoine en aurait été président, mais cette idée fut repoussée par l’ACJC (140).

 

b) Les individus n’étant pas intégrés au mouvement

 

En plus des Minville, Angers et compagnie, les Jeunes Laurentiens reçurent l’appui de plusieurs personnalités influentes. À Québec, l’abbé Pierre Gravel (141) fut notamment très proche du mouvement. Il organisait des «soupers laurentiens» avec le groupe de jeunes (142). Il présida par ailleurs certains comités d’études lors de congrès régionaux tenus dans la capitale provinciale (143). L’abbé Gravel n’entretint à notre connaissance aucun contact avec le conseil central, si bien qu’il ne participa à aucune activité laurentienne montréalaise. Il fit toutefois acte de présence chez les Jeunesses laurentiennes d’autres régions. En 1944, il prononça un long discours à Kénogami lors des festivités entourant la fête de Dollard organisées par le mouvement (144). Il clôtura en outre un des congrès régionaux de Trois-Rivières (145).

 

C’est également François Hertel qui fut proche des Jeunes Laurentiens. Même si ces derniers ne se sont pas beaucoup intéressés à ses écrits (146), Hertel participa à certaines activités de l’association. Il fut entre autres juré lors d’un débat sur la ville et la campagne (147). Il prit même part à certaines réunions de sections. Il pouvait alors faire de brefs discours à saveur nationaliste et féliciter ses jeunes amis (148). Sans qu’on sache trop pourquoi, l’ancien jésuite finit cependant par changer complètement d’opinion sur les laurentiens. Léon Patenaude rapporta avoir eu une conversation avec lui où il s’était emporté contre ses anciens alliés. Hertel aurait alors parlé de «l’extrémiste et malade Rosaire Morin (149) ». Il aurait ajouté que «je combattrai les Jeunesses Laurentiennes l’OC.J.C. [sic] et les nationalistes (150) ».

 

c) Les autres groupes de jeunes

 

Les Jeunes Laurentiens voulurent collaborer avec l’essentiel des groupes de jeunes nationalistes qui œuvraient à leur époque. Selon Léon Patenaude, le mouvement se serait même formé par l’union des Jeunesses Saint-Eusèbe et d’une section des Jeunesses patriotes (151). Nous n’avons trouvé aucune information permettant de confirmer cela. Ce qui est sûr c’est que les laurentiens entretinrent effectivement certains liens avec les Jeunesses patriotes. Deux membres de ces dernières furent ainsi présents à une réunion des Jeunesses Saint-Eusèbe et promirent de parler d’eux (152). Il semble bien que Marcel Caron avait des contacts avec La Nation (153). Plus tard, ce fut Dostaler O’Leary qu’on invita à parler de son expérience au sein de groupes de jeunes (154). Les Jeunesses Saint-Eusèbe envoyèrent également deux des leurs discuter avec le Bloc Universitaire (155). Le mouvement organisa en outre des conférences avec le cercle Quid Novi ? (156)et l’Éveil féminin (157). En région, c’est parfois sur les cendres d’associations nationalistes purement locales qu’on créa une cellule de laurentiens. C’est ainsi que Adélard Lavoie, président de la section Drummondville, avait d’abord été «commandant» dans les Jeunesses Saint-Frédéric (158).

 

Nous avons déjà dit que les Jeunes Laurentiens se sentaient complémentaires de l’Action catholique, alors que celle-ci voulait se montrer distante du nationalisme. Des contacts entre les deux mouvements existaient quand même. Des félicitations à la JEC pour des activités récentes furent notamment envoyées (159). On a mentionné plus haut qu’en 1945-1946, plusieurs du conseil central étaient membres de la JOC. Des laurentiens assistèrent ainsi à des journées d’études des groupes de jeunes catholiques (160). En 1945, la soirée sociale du congrès national des Jeunes Laurentiens fut par ailleurs sous la présidence d’honneur de ces derniers (161). Certains représentants de l’action catholique participaient aux activités des Jeunes Laurentiens. Alfred Rouleau, propagandiste de la JIC, donna ainsi des conférences lors de la première semaine de formation du mouvement. Il parla alors de l’utilité de l’équipe, «la pierre de base de toute association (162)». Berthe Deschenes, qui occupait le même poste dans la JEC, fut quant à elle jurée lors d’un débat (163). Certaines publications d’action catholique, telle Jeunesse canadienne, organe de la JIC, rendaient même parfois compte de la vie de l’organisation (164).

 

Le groupe dont les Jeunes Laurentiens eurent le plus à s’occuper fut l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française. Les deux groupes avaient des publics et des objectifs relativement semblables. Le second avait toutefois une histoire vieille de 40 ans. Au début des années 1940, alors qu’on lui avait redonné sa vocation originale, il était moribond. Dès octobre 1941, les laurentiens proposèrent de collaborer avec leurs confrères (165). Si ce n’est pour la fête de Dollard (166), ils ne donnèrent toutefois pas suite à leur idée. Pendant un temps l’ACJC considéra que les Jeunesses laurentiennes étaient une association susceptible d’être absorbée (167). Puis les laurentiens lancèrent leur manifeste et entamèrent une croissance qui s’avéra exponentielle. L’association sœur prit bonne note du manifeste, tout en le critiquant (168). Une rivalité venait de naître.

 

Les deux organisations commencèrent d’abord par penser à fusionner. Ce sont les Jeunes Laurentiens qui émirent les premiers cette idée. Ils soumirent un mémoire au père Cousineau, aumônier de l’ACJC, qui proposait de séparer les secteurs d’actions. Il y aurait un secrétariat commun où la collaboration serait égale (169). Aucune suite ne fut donnée, si bien que Beaudette et Caron changèrent d’avis (170). En septembre 1944, constatant la croissance des Jeunes Laurentiens, l’ACJC sentit le besoin de proposer une fusion (171). Il fut globalement suggéré d’absorber les Jeunes Laurentiens, tout en les faisant entrer au secrétariat et au Conseil suprême. Un «tribunal» devait voir à ce que tout se passe pour le mieux (172). Ne parvenant pas à s’entendre sur le mandat exact et la composition de ce tribunal, les laurentiens voulant Lionel Groulx comme président, aucune entente ne fut conclue.

 

On ne parla plus jamais vraiment d’alliance. La vie commune des deux organisations en fut empoisonnée. Des gens de l’ACJC n’hésitaient pas à critiquer les Jeunes Laurentiens en certaines occasions (173). Des personnes passèrent d’un mouvement à l’autre. Léon Patenaude rejoignit ainsi l’ACJC (174) et devint un des plus ardents pourfendeurs des Jeunes Laurentiens. Alors que l’Ordre de Jacques-Cartier avait fait passer des circulaires favorables à ces derniers (175), plusieurs «frères» préféraient quand même aider l’ACJC. Des Franco-Ontariens membres de l’Ordre se montrèrent notamment hostiles aux laurentiens (176). Cela explique certainement en partie pourquoi le mouvement ne connut apparemment pas de grande expansion en Ontario (177). Au Québec, Lionel Groulx et Roger Duhamel, entre autres, préféraient les Jeunes Laurentiens. Le second allait même jusqu’à demander «[d’]oublier la chimère de l’ACJC (178)».

 

Plusieurs associations «aînées» se déchirèrent sur l’idée de favoriser un des mouvements plutôt que l’autre. Une discussion houleuse à ce sujet eut lieu au sein de l’École sociale populaire (179). L’Ordre de Jacques-Cartier y consacra un forum à son congrès triennal de 1946 (180). On décida alors de laisser les choses aller d’elles-mêmes, sans appuyer officiellement l’une ou l’autre des organisations (181). Léon Patenaude, qui occupait un poste important dans l’Ordre, commença toutefois à agir contre les Jeunes Laurentiens. Il fut certainement de ceux qui firent en sorte qu’une résolution de fusion forcée soit émise par le comité permanent régional de Montréal (182). Au congrès de 1949, c’est encore Patenaude qui ramena la question des deux mouvements. Il fit passer une résolution pour que l’Ordre les reconnaisse également, ce qui voudrait dire qu’elle publie le même nombre de communiqués pour chacun d’entre eux (183). Sa suggestion fut bien adoptée (184). Quelques mois plus tard, alors que les Jeunes Laurentiens entraient dans leur processus de dissolution, il envoya un mémoire à la chancellerie pour qu’elle reconnaisse seulement l’ACJC. C’est encore une fois ce qui fut fait (185).

 

d) Les Sociétés Saint-Jean-Baptiste

 

Une des associations nationalistes les plus importantes qu’a connue le Canada français est certainement la Société Saint-Jean-Baptiste. Elle était présente pratiquement partout au Canada français à l’époque des Jeunes Laurentiens et s’intéressait à la jeunesse depuis déjà longtemps. En Ontario, plusieurs sections juvéniles, s’adressant d’abord à des jeunes allant à l’école primaire, avaient été fondées à partir de 1936. Si bien qu’au début de 1940, près de 7000 petits ontariens faisaient parti de telles sections (186). L’idée commençait aussi à se répandre au Québec, des articles sur l’éducation de la jeunesse étant par exemple publiés (187).

 

C’est ce qui explique que les laurentiens et la SSJB de Montréal collaborèrent très tôt. Dès la fête de Dollard de 1940, un représentant de l’organisation aînée faisait un discours à la manifestation organisée par les Jeunesses laurentiennes (188). Un an plus tard les dirigeants de la Société consentaient à rencontrer leurs «petits frères» (189). La coopération crût donc. Les laurentiens n’hésitaient pas à distribuer des circulaires de l’association amie et même à faire du recrutement pour elle (190). Un représentant fit un discours lors du lancement du manifeste des Jeunes Laurentiens (191). Cela allait si bien que la SSJB montréalaise finit par reconnaître ceux-ci comme des sections de leur association. Au départ, cette reconnaissance était non officielle, mais fut faite durant le congrès général de 1943 (192). Cela contribua certainement à l’expansion du groupe de jeunes. Début 1945, après un mémoire soumis par ce dernier, ce fut officialisé et les Jeunesses laurentiennes furent dès lors effectivement considérées comme des «sections cadettes» (193).

 

Cela signifiait notamment qu’une aide à tout point de vue était fournie à ces nouvelles sections. Une souscription annuelle leur fut offerte (194). Des prêts furent par ailleurs souvent consentis. Il y eut des représentants de la Société à pratiquement toutes les réunions générales organisées par les laurentiens. Il arrivait alors qu’ils président certains comités d’étude (195). Ils pouvaient également aller aider des sections de l’extérieur de la métropole (196). En certaines occasions, on pouvait même demander à des Jeunes Laurentiens de remplacer des membres de la SSJB (197). Celle-ci n’hésitait pas à faire passer des circulaires pour le recrutement du groupe de jeunes avec certains de ses propres mots d’ordre (198). Elle laissait de l’espace pour ses «protégés» dans certaines de ses publications (199) et leur offrait parfois la possibilité de faire un discours à son émission de radio (200). Elle fit même paraître des publicités pour soutenir la pensée de Dollard (201). Il n’est donc pas étonnant que plusieurs membres du conseil central furent des adhérents de l’association fondée par Ludger Duvernay. Après leur passage dans les laurentiens, Paul-Émile Robert, Gérard Turcotte et Léo Gagné finirent d’ailleurs par devenir présidents de certaines Sociétés. Ils le furent respectivement pour les SSJB de Montréal, Sherbrooke et Québec.

 

Si les Jeunes Laurentiens bénéficièrent de liens privilégiés avec la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ce fut également le cas de celles d’autres villes. À Ottawa, deux laurentiens étaient régulièrement présents aux réunions de la Société (202). Ils étaient également considérés comme une section à part entière de cette dernière (203). Les Jeunesses laurentiennes de Trois-Rivières furent elles aussi «officiellement reconnu[es] “Section cadette’’ (204)». Si bien que des délégués étaient présents à ses congrès régionaux. L’un d’entre eux fut même nommé «visiteur» dans le comité régional de Trois-Rivières (205). Il fut par ailleurs donné une place dans Alerte, bulletin de la Société trifluvienne, en certaines occasions (206). Des représentants de la SSJB de Rimouski furent pour leur part présent à la réunion de fondation des Jeunesses laurentiennes de la ville (207). Ils les aidèrent par la suite en fournissant certains montant d’argent, confia Lucien Rioux, président régional du groupe de jeunes (208). Ce dernier fit en retour des conférences pour les sections juvéniles du diocèse (209). Au Lac Saint-Jean, c’est Maurice Côté, lui aussi organisateur régional, qui était lui-même directeur de la SSJB (210). Quand la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec fut créé en 1947, les Jeunes Laurentiens firent paraître un mémoire sur une possible collaboration (211). Les suggestions furent adoptées et, comme ailleurs, l’appui se manifesta surtout lors de congrès (212).

 

La collaboration fut plus compliquée à Québec. La Société Saint-Jean-Baptiste de cette ville avait en effet un certain nombre de sections juvéniles. Contrairement à ce qui se faisait en Ontario, ces sections s’adressaient à tous les âges de la jeunesse (213). Elles étaient en outre relativement bien implantées, certaines ayant d’ailleurs été créées quelques années avant même l’apparition des Jeunes Laurentiens dans la capitale provinciale (214).  En mars 1946, le «conseil Honoré-Mercier» fut fondé. Cette association était composée de l’élite la plus âgée des sections juvéniles et avait essentiellement les mêmes objectifs que les Jeunes Laurentiens (215). Ces derniers en furent bien sûr inquiétés. C’est pourquoi ils envoyèrent vite un mémoire pour collaborer avec la SSJB diocésaine (216). Ils placèrent également certains des leurs dans le fameux conseil (217). Ils firent si bien que quelques mois plus tard la fusion avec celui-ci était en marche(218). Dès lors, les relations avec la Société de Québec ressemblèrent à celles qui existaient avec d’autres SSJB. Elle offrit notamment certaines sommes aux laurentiens (219). Les deux associations organisaient par ailleurs des manifestations communes, telles des festivités pour l’adoption du fleurdelisé (220). Ce n’est donc pas sans raison que la disparition des Jeunes Laurentiens s’accompagna aussi d’un déclin très net des sections juvéniles dans le diocèse de Québec (221).

 

Même si des Sociétés Saint-Jean-Baptiste avait choisi de collaborer officiellement avec les Jeunes Laurentiens, des difficultés subsistaient quand même. Nous avons vu que Lorenzo Gauthier était critique à l’égard de la Société à cause de pressions faites contre la nomination d’un auxiliaire irlandais. Cela suscita effectivement plusieurs adversaires à la SSJB (222). En outre, certains membres de cette dernière n’étaient pas intéressés par l’association cadette.  Léon Patenaude expliqua que le président de sa section paroissiale refusait de reconnaître celle-ci (223). Georges Meyers, qui commença à militer dans la Société Saint-Jean-Baptiste de Trois-Rivières en 1945, nous confia ne s’être jamais vraiment intéressé aux jeunes, parce que, selon lui, ils manquent de maturité et de patience pour mener à bien des projets de longue haleine (224). À l’exception d’Ottawa, aucune SSJB ontarienne ne semble avoir eu de contacts avec les Jeunes Laurentiens (225). Les cellules locales de la Société étaient apparemment beaucoup plus intéressées par les section juvéniles. Certaines Sociétés en fondèrent même quelques-unes la même année (226).

 

Les relations entre les Société Saint-Jean-Baptiste et les Jeunes Laurentiens furent évidemment entachées par les problèmes financiers que connurent ces derniers. C’est en fait surtout la SSJB de Montréal qui avait prêté certaines sommes. Même si elle appuyait les laurentiens, elle ne souhaitait pas tout leur donner sur un plateau d’argent. Elle n’hésitait donc pas à réclamer le remboursement des dettes. Elle proposa au départ certains arrangements comme verser un montant fixe une fois le mois et sans intérêt (227). Les laurentiens répondaient souvent qu’ils pensaient pouvoir rembourser avec des activités comme la fête de Dollard et les ventes qu’elle impliquait (228). Cela s’avérait bien sûr insuffisant puisque les dettes s’accumulaient. Morin expliquait donc qu’il espérait pouvoir les acquitter quand son association en serait capable (229). En bonne créancière la Société se montra plus pressante. En juin 1948, elle envoya une lettre recommandée demandant un règlement immédiat (230). Il est difficile de savoir si elle perdit de l’argent avec les Jeunes Laurentiens. Ce qui est certain c’est qu’elle n’essaya pas de les sortir du gouffre. Elle se dit sans doute que ce sauvetage serait trop risqué.

 

e) L’Ordre de Jacques-Cartier

 

L’Ordre de Jacques-Cartier était une autre association très influente à l’époque des Jeunes Laurentiens. Elle était une société secrète aux idéaux nationalistes et traditionalistes. À l’instar des Sociétés Saint-Jean-Baptiste, l’Ordre s’intéressait beaucoup à la jeunesse. Dans l’Émérillon, son organe, plusieurs articles furent consacrés à l’éducation nationale au moyen des sections juvéniles (231). Avant que les Jeunesses laurentiennes ne se fassent vraiment connaître par leur expansion, c’est à l’ACJC que s’intéressa la «Patente». C’est en fait au moment où le groupe de jeunes revint à son mandat d’origine que la chancellerie, organe supérieur de l’Ordre, décida qu’il fallait intervenir. En octobre 1941, dix lettres furent envoyées à des frères de confiance dans dix régions différentes (232). Rien n’y fit puisque plusieurs des destinataires ne prirent même pas la peine de répondre à cette missive. La CX fit donc paraître une circulaire demandant aux membres de fonder une cellule ou un comité régional d’ACJC (233). Ce fut encore une fois vain dans la mesure où fin 1943 cette dernière n’avait que huit cercles (234).

 

Cet échec laissa toute la place pour que l’Ordre de Jacques-Cartier et les Jeunes Laurentiens établissent certains liens (235). Il est difficile de voir quand eurent lieu les premiers contacts. Léon Patenaude suggère bien que les Jeunesses laurentiennes furent créées par la société secrète puisque plusieurs de ses fondateurs étaient des «frères» (236). Nous n’avons cependant trouvé aucun indice qui indique que cette fondation émane d’une directive de la chancellerie. Il est par contre certain que plusieurs laurentiens furent effectivement membres de l’OJC. Rosaire Morin, Paul-Émile Robert, Léon Patenaude, Raymond Bilodeau et Gérard Turcotte étaient autant d’initiés (237). Certaines sections, comme la section Lafontaine, avaient jusqu’à dix des siens dans la «Patente» (238). Il semble bien que plusieurs laurentiens d’Ontario en aient été également membres (239). Morin confia que sur les 400 dirigeants que comprenait le groupe de jeunes en 1948, près de 375 étaient également adhérents de la société secrète (240). C’est peut-être pourquoi les laurentiens utilisèrent certaines directives de l’Ordre dans leurs publications. Une des circulaires de ce dernier sur le recrutement (241) est ainsi presque intégralement copiée dans La Vérité, bulletin officiel des Jeunes Laurentiens (242). La provenance n’est bien sûr pas indiquée. Il n’est pas étonnant dans ce contexte que T.D. Bouchard, dans sa dénonciation de l’Ordre de 1944, mentionne les Jeunes Laurentiens comme en étant une de ses créatures (243).

 

Les premiers contacts entre les Jeunesses Laurentiennes et la chancellerie remonte en fait au moins à 1943. Morin écrivit alors pour demander des informations sur des personnes membres de son organisation ou de l’Éveil féminin (244). Les relations furent de plus en plus cordiales à mesure que les laurentiens prenaient de l’ampleur. La chancellerie tint en fait à être  informée des activités du groupe de jeunes (245). Début 1946, elle décida de publier un mot d’ordre demandant d’appuyer les Jeunes Laurentiens (246). Cela leur fut certes bénéfique (247), mais créa des rancœurs chez des partisans de l’ACJC. La CX défendit cependant sa décision (248). Rosaire Morin voulut quant à lui se rapprocher de la chancellerie, essayant même de soutirer des directives s’adressant spécifiquement aux Jeunesses laurentiennes (249). L’Ordre continua donc à appuyer ces dernières. Il fit paraître des mots d’ordre demandant de les soutenir dans certaines de leurs activités (250). Début 1947, durant la campagne de souscription publique des laurentiens, une autre circulaire fut publiée par la société secrète (251).

 

Plusieurs membres de la «Patente» s’intéressèrent aux Jeunes Laurentiens. C’est notamment le cas de certains adhérents d’importance. Napoléon Piotte, qui fut chancelier et qui a cofondé Rona, fut présent à bon nombre de réunions du groupe de jeunes (252). Il alla également rencontrer Mgr Léger qui avait des griefs envers ce dernier et lui fit changer d’avis (253). Fernand de Haerne, une autre personne qui fut chancelier de l’Ordre, était également très proche des Jeunesses laurentiennes. En 1945, il donna au moins deux conférences pour celles-ci (254). Les frères de moindre niveau aidèrent également. Il fut bien décidé dans certaines commanderies de contribuer financièrement à leurs oeuvres (255). Les membres de l’Ordre de Québec conseillèrent Morin dans sa demande de souscription au gouvernement provincial. Le président de l’association de jeunesse avait envoyé une première lettre plus ou moins maladroite. Les frères lui dirent que cette missive pourrait être ignorée s’il écrivait ce qu’on lui dit (256). Cela fut toutefois inefficace comme on le sait. La branche québécoise de la société secrète soutint également les laurentiens dans leur démarche auprès du conseil Honoré-Mercier (257).   

 

L’Ordre de Jacques-Cartier finit éventuellement par se détourner des Jeunes Laurentiens. Comme il se tenait informé de leurs activités, il l’était également de leurs difficultés. Plusieurs requêtes de souscription parvinrent en fait à la direction de la «Patente». Morin essaya même de vendre certains articles à fleur de lys inclinée à la chancellerie (258). Celle-ci s’inquiéta du nombre répété de demandes (259). C’est notamment ce qui fit qu’un article de L’Émérillon finit par être consacré à l’absence d’organisations de jeunesse efficace en dehors des sections juvéniles de la SSJB (260). Ce texte suscita des remarques très amères de Rosaire Morin. Il écrivit une lettre au périodique où il expliqua regretter la collaboration des aînés, nécessaire selon lui à tout mouvement de jeunesse. Il déplora également le fait que plusieurs laurentiens furent drainés vers l’Ordre et coupés de leur mouvement d’origine (261). Devant la réponse qu’on lui fit, le futur directeur de L’Action nationale sembla accepter l’échec des Jeunes Laurentiens (262). Les tractations de Léon Patenaude pour faire reconnaître l’ACJC allaient enfoncer le dernier clou dans le cercueil. 

 

f) Le Comité permanent de la survivance française en Amérique

 

Le Comité permanent de la survivance française en Amérique était une association dont l’objectif premier était la défense des Canadiens français. Il était composé d’individus influents provenant d’autres organisations d’importance (263). À l’instar des SSJB et de l’Ordre, il s’intéressait à la jeunesse. Il contribua par exemple à la fondation de certains groupes de jeunes en milieu minoritaire, tel le Club DesOrmeaux à Toronto (264). Les Jeunes Laurentiens collaborèrent très tôt avec le Comité. Ils participèrent à ses campagnes pour la presse acadienne (265). En 1942, sans qu’on sache pourquoi, ils lui envoyèrent une lettre de félicitations (266). Le futur Conseil de la vie francaise, après des pressions de Lionel Groulx et des consultations auprès d’évêques, décida d’appuyer le projet d’une fête de la Saint-Jean-Baptiste des Jeunes lancé par les Jeunesses laurentiennes (267). C’est entre autres ce qui fit qu’on pensa inviter Adrien Pouliot, qui occupait alors un poste de direction dans le Comité permanent de la survivance française en Amérique, au congrès national de 1945 (268).

 

Début 1946, constatant la vitalité du groupe de jeunes, l’association aînée décida de l’appuyer officiellement (269). La coopération entre les deux organisations fut dès lors plus ouverte. Paul-Émile Gosselin, secrétaire du Comité permanent, donna ainsi une conférence lors de la semaine de formation des laurentiens en 1948 (270). Certaines sections laurentiennes, celle de Sudbury par exemple, décidèrent également de contribuer à la vente des calendriers de la survivance française (271). Nous ne savons pas comment cessa la collaboration. Ce qui est certain, c’est qu’au début de 1950 le futur Conseil de la vie française étudia les principaux groupes de jeunesses au Canada français. Il émit alors quelques recommandations sur l’opportunité de créer une organisation de jeunesse vraiment efficace (272). Il décida finalement d’appuyer l’ACJC et fit par la suite sa part dans la création de l’Association de la jeunesse canadienne-française. Il appuya finalement celle-ci pendant plusieurs années (273).

  

g) Les Jeunes Laurentiens et la politique partisane

 

Nous avons vu que les Jeunes Laurentiens étaient méfiants et dénigraient la politique partisane. Toutefois, cela n’empêcha pas certains de leurs membres de s’y engager. Certains partis ou politiciens étaient en effet mieux vus que les vieux «rouges» et «bleus». Ce qui est certain, c’est que de tout temps les Jeunes Laurentiens interdirent à leurs dirigeants de se porter candidats lors d’une lutte électorale. Ils devaient d’abord donner leur démission (274). On disait, par contre, que «tout membre, en tant qu’individu, quel que soit le rang qu’il occupe dans l’association, a le droit d’exercer ses activités au sein d’un groupement politique […] (275)». Les règlements de l’association spécifiaient qu’un membre de la base avait le droit de se présenter pour un parti (276). Les Jeunesses laurentiennes entretinrent en fait plusieurs liens avec divers mouvements politiques nationalistes.

 

L’association collabora en certaines occasions avec la Ligue pour la défense du Canada. Elle fit en fait plusieurs conférences avec elle en 1942 et 1943 (277). De nombreux contacts furent alors très certainement effectués. Les laurentiens pouvaient également demander des brochures ou des mots d’ordre à la Ligue (278). Certaines personnes pensaient même que les deux organisations étaient liées. Un étudiant s’étonna ainsi qu’un don à la Ligue ne fut pas accompagné de l’émission d’une carte de membre des Jeunes Laurentiens (279).

 

La Ligue pour la défense du Canada appuya les Jeunesses laurentiennes. Plusieurs  de ses membres éminents furent invités au lancement du manifeste de ces dernières. Maxime Raymond, Paul Gouin, André Laurendeau et Jean Drapeau étaient présents lors de cette cérémonie (280). Jean-Baptiste Prince, président de la Ligue, présida en outre un jury lors d’un débat du groupe de jeunes (281). Tout cela n’empêcha toutefois par les laurentiens d’être parfois critiques envers les agissements du mouvement ami. Raphaël Beaudette protesta, par exemple, contre le fait que la Ligue parlait politique, alors qu’une assemblée conjointe ne devait traiter que du travail nocturne des femmes (282).

 

Il n’est pas étonnant dans ce contexte de voir que plusieurs laurentiens participèrent à l’aventure du Bloc populaire dans ses débuts. Maxime Raymond fut en fait très tôt apprécié par les Jeunes Laurentiens. Dès 1941, Raphaël Beaudette lui envoya une lettre de félicitations pour son attitude face à la conscription (283). Un an plus tard c’est Rosaire Morin qui l’assurait de «[son] plus entier concours (284) ». Cet appui se continua bien évidemment avec la création du parti. C’est même Paul-Émile Robert qui fut le fondateur de l’association jeunesse du Bloc. Cela alors même qu’il occupait un poste de direction dans les Jeunes Laurentiens (285). D’après Paul-André Comeau, Robert fut très actif dans le Bloc populaire à Montréal (286). Il fut notamment un des «directeurs» d’une des premières assemblées du parti (287). Son nom figura longtemps dans les «amis» du journal Le Bloc, alors qu’il était redevenu président des Jeunes Laurentiens (288).

 

Léon Patenaude devint aussi membre du «Bloc populaire canadien Junior». Il s’engagea dans le parti nationaliste avant même d’adhérer aux Jeunes Laurentiens. Sa demande d’adhésion aux «Jeunes Blocs» date du 14 janvier 1943 (289). On lui demanda ainsi de travailler à la campagne électorale de Montréal-Cartier en juillet de la même année (290). C’est seulement le 1er octobre 1943 que la section Lafontaine des Jeunes Laurentiens, présidée par Patenaude, tint sa première réunion (291). Sans en être sûr, on peut émettre l’hypothèse qu’il connut les Jeunes Laurentiens par l’entremise du Bloc populaire. Patenaude continua à être actif dans celui-ci, puisqu’il participa à la campagne électorale de 1944. Des laurentiens lui reprochèrent toutefois cet engagement et il dut le défendre dans une lettre aux membres de sa section. Il expliqua alors que les laurentiens qui appuyèrent le Bloc populaire le firent en leur nom personnel. Il ajouta qu’il ne reçut aucun argent pour la campagne qu’il fit aux côtés de Jean Drapeau. Aucune rémunération ne lui fut donnée pour ses discours (292).   

 

Les problèmes que connut le Bloc populaire avec Philippe Hamel, René Chaloult et Paul Gouin (293) intéressèrent les laurentiens. Maurice Côté écrivit une lettre à Paul Gouin pour lui signifier qu’il l’admirait et l’appuyait (294). Rosaire Morin envoya quant à lui des lettres à Philippe Hamel pour tenter de le réconcilier avec le parti. Il expliqua alors que les divisions étaient en train de faire « [perdre] confiance totalement en la politique (295)».Le futur président des Jeunes Laurentiens fit également au moins un discours pour le Bloc. En novembre 1944, il parla ainsi pour dénoncer les politiciens qui n’agissaient pas dans l’intérêt de Dieu et la Patrie (296).

 

Le Jeune Laurentien qui s’impliqua le plus dans le Bloc populaire est certainement Raphaël Beaudette. Ce dernier présida un comité d’étude sur les tactiques de J.-A. Cardin au congrès du parti de février 1944 (297). Il prononça par ailleurs des discours à plusieurs de ses assemblées publiques (298). Il fit si bien qu’il fut candidat aux élections provinciales de 1944 (299), mais fut largement battu (300). Beaudette quitta les Jeunes Laurentiens en septembre 1944 (301). Il continua toutefois à militer dans le Bloc populaire. En témoigne d’ailleurs un échange de lettres avec Maxime Raymond (302). Aux élections fédérales de 1945, il travailla pour Camilien Houde, qui briguait les suffrages dans son ancien comté (303).

 

Le Bloc ne se prononça jamais, à notre connaissance, sur les Jeunes Laurentiens. Dans les pages de son journal, il y a tout au plus un compte-rendu de leur deuxième congrès (304). Il semble cependant qu’il circulait une rumeur voulant qu’André Laurendeau ait dit regretter l’appui des laurentiens à son parti (305). Il y en a fait trois seuls moments dans toute l’histoire des Jeunesses laurentiennes où des politiciens participèrent directement aux activités du mouvement. Nous avons parlé plus haut du lancement du manifeste. Il semble également que René Chaloult participa à des soupers conférence avec les laurentiens de Québec (306). Adhémar Raynault, alors maire de Montréal, prit par ailleurs part au congrès général de 1944. Il donna alors de brèves directives au groupe de jeunes qui furent retransmises par Radio-Canada. Il leur conseilla d’étudier et les encouragea à continuer dans la voie entreprise (307). C’est cet appui qui porta Morin à envoyer une lettre à Raynault, lorsque celui-ci fut défait aux élections municipales de 1944. Il lui dit alors qu’il valait mieux être vaincu que «d’être victorieux en laissant une réputation de comédien digne de jouer au théatre “National’’ avec “La Poune’’ (308)». Il semble en effet que la campagne que mena Camilien Houde fut assez émotive (309).

Le degré d’engagement politique laissé aux Jeunes Laurentiens changea avec le temps. Les laurentiens coupèrent éventuellement l’essentiel des liens avec le Bloc populaire. La réunion du comité général du 8 avril 1945 vint en outre changer certaines orientations. On décida alors que le mouvement ne devait plus supporter d’une façon directe ou indirecte, un parti politique engagé ou non dans une lutte électorale, à moins que ce parti combatte un adversaire dont la doctrine serait catégoriquement condamnée par l’Église (310). 

Il fut également décidé que les membres ne pourraient plus s’engager en politique partisane. Ils pouvaient tout au plus appuyer qui bon leur semble, mais sans se présenter. Les dirigeants continuaient à être obligés de démissionner avant de briguer les suffrages (311). Morin expliqua par la suite que ce fut une excellente décision. Il dit que certains s’orientaient au départ «vers la haute politique (312)». Ils tentaient de solutionner les problèmes des autres, «de travailler sur les problèmes de la génération qui nous précède (313)». Le changement porta alors les Jeunes Laurentiens à «voir nos vies, notre milieu et nos problèmes de jeunes (314)». Le président conclut en affirmant que cette décision avait permis au mouvement de se développer «d’une façon presque prodigieuse (315)».

 

Cette nouvelle orientation des Jeunes Laurentiens, ne fit pas en sorte qu’ils se désintéressèrent complètement de la politique. Fidèles à leur principe d’appuyer tout ceux qui pouvaient promouvoir leurs idées, ils offrirent de temps à autres des félicitations à certains députés. Maurice Duplessis, qui avait défendu l’autonomie provinciale, obtint ainsi leurs remerciements. On ajouta que «les Jeunesses laurentiennes attendent donc de l’honorable premier ministre de cette province qu’il continue à montrer de la fermeté et de la clairvoyance (316)». Le ministre de la colonisation reçut les congratulations de groupe de jeunes environ au même moment (317). Quelques années plus tard, c’est René Chaloult qu’on félicita avec ardeur pour sa réélection de 1948. André Robitaille, organisateur régional de Québec et responsable national au central, lui fit savoir que «vous continuerez donc à être le porte-parole des nationalistes à la chambre des députés, et ainsi l’homme de confiance de beaucoup de personnes et surtout de jeunes (318)».

 

*     *     *

 

Les Jeunesses laurentiennes se dotèrent d’une organisation à la fois pratique et complexe. Elles adoptèrent un fonctionnement interne pyramidal et oligarchique. C’était aux dirigeants, réunis dans le conseil central, que revenaient les tâches qui avaient le plus d’impact sur la vie du mouvement. Ce sont eux qui prenaient les décisions les plus importantes et orientaient l’action dans le sens qu’ils souhaitaient. Les membres étaient quant à eux essentiellement réunis dans des sections paroissiales. Ils y passaient l’essentiel de leur temps à étudier et fraterniser par des activités récréatives et sociales. Il leur était également demandé de prendre des initiatives sur le plan local. C’est la croissance accélérée du mouvement qui le plongea dans un endettement causant finalement sa perte. Cette expansion lui permit cependant de retenir l’attention de plusieurs individus ou organisations ayant des objectifs plus ou moins semblables aux siens. Des personnalités et institutions nationalistes en vue s’intéressèrent de fait aux Jeunes Laurentiens. Sauf l’ACJC, leur rivale, elles les appuyèrent de multiples façons. La plupart fournirent l’aide la plus importante alors que le groupe de jeunes était à son apogée et le délaissèrent à mesure que ses difficultés s’aggravaient. Voilà donc dans quel contexte et sur quelles bases les Jeunesses laurentiennes purent se lancer dans l’action.

 

(125) C’est notamment une des choses à laquelle s’attarde la théorie de la mobilisation des ressources. Voir: «Introduction», dans: M.N. Zald et J.D. McCarthy, The Dynamics of Social Movements: Resource Mobilization, Social Control, and Tactics, Cambridge, Winthrop Publishers, 1977, p. 1-2.

(126) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 5 mai 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(127) Voir, par exemple: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 20 août 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(128) C’est du moins ce que certains membres éminents de l’Ordre de Jacques-Cartier expliquaient. Voir: ANC, Lettre du secrétaire adjoint du C.P.R. 5 au secrétaire de la CX, 23 février 1944, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «correspondance Jeunes Laurentiens (1943-1947)». 

(129) C’est ainsi que la section Lafontaine fut fondée dans le sous-sol de l’église de la paroisse Saint-Ambroise en présence du curé. Voir: CRLG, «Rapport annuel de la section Lafontaine, 1943-1944», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(130) Nous traiterons plus loin dans ce chapitre des liens qui unirent les Jeunesses laurentiennes à cette dernière.

(131) Voir: «Notre aumônier général: le Révérend Père Lorenzo Gauthier», La Vérité, vol. 3, n° 2, février 1945, p. 12.

(132) Voir: Irénée Gauthier, «Père Lorenzo Gauthier», Annuaire de la congrégation des clercs de Saint-Viateur, n° 65, 1956, p. 115. 

(133) Mentionnons entre autres: «Nous avons grand besoin d’un vrai chef chez nous», Le Devoir, 25 février 1944, p. 8.

(134) Le père Gauthier fait ces griefs dans: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 22 janvier 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11. Notons que Gauthier n’appréciait pas la SSJB à cause de certains mémoires contre la nomination d’auxiliaires irlandais qu’elle avait fait paraître.

(135) Voir: Pascale Ryan, Des intellectuels dans la cité. La ligue d’action nationale, 1933-1960, thèse de doctorat (histoire), UQAM 2002, p. 132. Lionel Groulx parle par ailleurs beaucoup des jeunesses dans ses mémoires. Il traite même un peu des Jeunesses laurentiennes: Lionel Groulx, Mes mémoires: tome 4, 1940-1967, Montréal, Fides, 1974, p. 16-21. 

(136) «M. le chanoine Lionel Groulx aux jeunes Laurentiens», L’Ami du peuple, 5 octobre 1944, p. 3.

(137) Des conférences étaient ainsi prononcées devant les Jeunes Laurentiennes: G.B.,  «Jeunes filles ce qu’attend de vous le Canada français !: conférence de M. le chanoine Groulx chez les Jeunes Laurentiennes», Le Devoir, 6 mai 1946, p. 5. À l’instar des laurentiens, le chanoine pensait que les femmes avaient un rôle à jouer dans le devenir de la nation. C’est ce qu’explique Susann Mann Trofimenkoff dans: Susan Mann Trofimenkoff, «Les femmes dans l’œuvre de Groulx», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 32, n° 3, décembre 1978, p. 385-398.  

(138) Rosaire Morin, «La vie laurentienne», La Vérité, vol. 4, n° 4, mars-avril 1946, p. 12.

(139) On affirma ainsi tenir une réunion du conseil des sections parce que Groulx avait dit qu’il est toujours utile de «se bien compter avant d’agir», Montréal, CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil des sections, 1944», 27 février 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,9.

(140) ANQC, Lettre de Rosaire Morin à Jean de Laplante, 24 novembre 1944, Fonds ACJC, P55/10.39.1.

(141) L’abbé Gravel était un nationaliste bien connu à l’époque des Jeunes Laurentiens. On lui attribuait toutefois certaines positions plus radicales que bien de ses confrères. On pourra consulter à son sujet: Yves Lefrançois, Pierre Gravel, sa vie, son œuvre, Boischatel, s.e., 1983, 55 p. et Michelle de Saint-Antoine, Sa parole est ardente (Pierre Gravel ptre), Québec, s.e., 1969, 188 p.

(142) CRLG, «Bonjour, bonjour Loretteville», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11. Nous ne savons pas en quoi consistaient exactement ces soupers.   

(143) «Au congrès des Jeunes Laurentiens», L’Action catholique, 19 mars 1946, p. 2.

(144) «La fête de Dollard», Le Progrès du Saguenay, 17 mai 1944, p. 3.

(145) «Succès pour le congrès des Jeunes Laurentiens», Le Nouvelliste, 28 janvier 1946, p. 3.

(146) Aucun document émanant du conseil central ne mentionne les idées ou les écrits de François Hertel. Il y a seulement une liste de livres provenant des Jeunes Laurentiens de Québec qui cite Pour un ordre personnaliste: ARSV, «Prière pour la nation Canadienne-française», p. 5, Fonds Simon Arsenault. Jean-Claude Benoît mentionne quant à lui deux opuscules de Hertel, mais seulement pour noter qu’ils dénotent un problème plus qu’ils offrent des solutions. Voir: Jean-Claude Benoît, «Cité étudiante», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 21.

(147) «Chez les Jeunes Laurentiens: débat sur la ville et la campagne», Le Devoir, 2 novembre 1944, p. 6.

(148) C’est notamment ce qu’il fit lors d’une réunion de la section Lafontaine: CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Lafontaine, 1943-1945», 10 décembre 1944, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(149) CRLG, Lettre de Léon Patenaude au secrétaire de la CX et au secrétaire du CPR 5, 22 décembre 1946, p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,72.

(150) Ibid.

(151) Voir: Raymond Laliberté, Une société secrète: l’Ordre de Jacques-Cartier, Montréal, Hurtubise HMH, 1983, p. 19.

(152) CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 19 février 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(153) Un Marcel Caron signe en effet au moins un article pour ce journal: Marcel Caron, «La S.D.N. et le Canada», La Nation, 29 décembre 1938, p. 2-3. Nous remercions le professeur Claude Bélanger de nous avoir fait découvrir ce texte. Ce qui laisse penser qu’il s’agit bien du Marcel Caron des Jeunesses Saint-Eusèbe, c’est que celui-ci proposa d’organiser une conférence avec Paul Bouchard. Voir: CRLG, Ibid. Cette conférence n’eut cependant jamais lieu. Notons en passant qu’un Marcel Caron était président de l’AGEUM environ au même moment où Marcel Caron présidait les Jeunes Laurentiens. Nous avons réussi à poser des questions au premier et il n’avait rien à voir avec le second. Nous remercions Mireille Sabourin de nous avoir servi d’intermédiaire pour les informations provenant de monsieur Caron. Entrevue avec Mireille Sabourin, 27 janvier 2006.

(154) Voir: «Les Jeunes Laurentiens tiennent une assemblée sur l’éducation nationale», Le Devoir, 30 juillet 1942, p. 4. O’Leary traita alors des Jeune-Canada et des Jeunesses patriotes.

(155) CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 24 avril 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4. Nous ne savons pas à quoi menèrent ces discussions. Ce qu’on sait, c’est que le Bloc Universitaire était une organisation nationaliste présente dans les trois universités canadiennes-françaises, certains collèges classiques et des écoles techniques. André Dagenais, Daniel Johnson, André Laurendeau, Jean Drapeau, Jean-Jacques Bertrand et Pierre-Elliot Trudeau en firent partie. On pourra consulter à son sujet: Bloc universitaire: doctrine, constitution, règlements, Québec, les éditions du B.U., 1941, 70 p. ; Bloc universitaire: l’unité canadienne et les Canadiens français, rapport des assises de Duchesnay, Québec, les éditions du B.U., 1939, 24 p. et Claude Bélanger, Analyse de quelques thèmes dans le Quartier Latin, 1919-1945, Mémoire de M.A. (histoire), Université d’Ottawa, 1970, p. 74-80.

(156) C’est ce qu’on dit dans: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 13 novembre 1942, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6. Notons que le cercle Quid Novi ? était une organisation de jeunesse mixte dont l’objectif essentiel était d’organiser une conférence mensuelle sur un sujet d’actualité nationaliste. Voir: «Chronique “Quidnoviste’’», L’Union, vol. 1, n° 21, 19 janvier 1943, p. 7.

(157) Voir: ANC, «“Vie de l’Éveil féminin’’, L’Éveil, décembre 1944», p. 13, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 148, dossier «Éveil féminin».

(158) Voir: «Jeunesse St-Frédéric», La Parole, 2 mars 1939, p. 5. Nous remercions Brenda-Lee Brandon de la Société d’histoire de Drummondville de nous avoir fait découvrir cet article.

(159) C’est ce qui est voté le 29 juin 1945: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 29 juin 1945, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(160) Il semble bien que trois délégués allèrent ainsi à la réunion du 28 octobre 1945. C’est Mgr Valois qui avait demandé aux laurentiens d’y faire acte de présence. Voir:  CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 1er octobre 1945, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(161) «Au congrès des Jeunes Laurentiens», La Revue de Granby, 1er août 1945, p. 9.

(162) CRLG, «Première semaine d’étude de la Jeunesse laurentienne, 1946», p. 9, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(163) «Chez les Jeunes Laurentiens: débat sur la ville et la campagne», Le Devoir, 2 novembre 1944, p. 8.

(164) En décembre 1947, on traita par exemple des récentes élections chez les Jeunes Laurentiens. Voir: «Au cours du mois», Jeunesse canadienne, vol. 12, n° 8, décembre 1947, p. 3.

(165) Voir: ANQC, Lettre de Jean-Paul Auclair à François Desmarais, 29 octobre 1941, Fonds ACJC, P55/10.39.1.

(166) Les Jeunes Laurentiens participèrent tout au long de leur existence aux manifestations de l’ACJC en l’honneur de Dollard, cela même s’ils en orchestraient eux-mêmes. Nous traiterons des célébrations pour la fête de Dollard organisées  par les laurentiens au prochain chapitre.

(167) C’est ce qu’on suggère dans: ANQC, «ACJC, cercles du district de Montréal, 1941-1942», p. 2, Fonds ACJC, P55/63.255.07.

(168) Un document interne de l’ACJC en note en effet et les bons et mauvais points. Tout en reconnaissant les idées et objectifs sérieux, on disait que le manifeste fait trop explicitement mention des minorités et est trop orienté vers l’action. Cela en plus de se lier à certains organismes jugés contestables, telle la Ligue de l’achat chez nous. Voir: ANQC, «Notes sur le manifeste des Jeunes Laurentiens», Fonds ACJC, P55/82.270.15. C’est le seul document qui permet de noter les divergences idéologiques entre les deux groupes. Nous n’avons trouvé rien d’autres qui permettrait de les étayer.

(169) Voir: ANQC, «Mémoire au sujet des associations de jeunesse Canadiennes-françaises, 12 février 1943», Fonds ACJC, P55/82.270.15.

(170) Marcel Caron expliqua alors que c’est notamment après avoir consulté Groulx qu’il modifia son opinion. Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 8 octobre 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(171) CRLG, Lettre de Roland Vinette à Paul-Émile Robert, 28 septembre 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/A,6.

(172) CRLG, «Mémoire sur la fusion de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française et des Jeunes Laurentiens», Fonds Rosaire Morin, P16/A,6.

(173) À au moins une reprise, Arduino d’Apolonia, aumônier de l’ACJC, passa une bonne partie d’une réunion à critiquer les laurentiens. Voir:  CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Arduino d’Apolonia, 9 mars 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,23.

(174) Des années plus tard, il affirma avoir fait cela suite à un conseil de Lionel Groulx. Voir: Ambroise Lafortune, Par les chemins d’Ambroise, Montréal, Lémeac, 1983, p. 84. Nous n’avons trouvé aucune information permettant de vérifier la véracité de ces propos.

(175) Nous traiterons plus loin des liens entre les Jeunes Laurentiens et l’Ordre de Jacques-Cartier.

(176) Voir: ANC, Lettre de Émile Vézina au secrétaire de la CX, sans date, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949». Notons que Émile Vézina était alors aumônier de l’Éveil féminin et qu’il occupera quelques mois plus tard le même poste dans la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa. Voir aussi: ANC, Lettre d’un membre de la XC nº 1 d’Ottawa au secrétaire de la CX, 25 janvier 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Correspondance Jeunes Laurentiens, 1943-1947».

(177) Selon Ibid., il n’y avait apparemment que 120 Franco-Ontariens dans les Jeunesses laurentiennes au début de 1946. Quelques semaines plus tôt, un communiqué vint toutefois affirmer qu’il y avait 23 sections dans la province, ce qui implique certainement plus que 120 adhérents. Voir: «Julien Chevalier chez les Jeunes Laurentiens», Le Canada français, 20 décembre 1945, p. 35. Nous n’avons pas assez d’informations pour trancher hors de tout doute en faveur de l’une ou l’autre des sources.

(178) ANC, Compte rendu d’une discussion entre Rosaire Morin et Edgar Tissot, 23 mars 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Correspondance Jeunes Laurentiens, 1943-1947»

(179) C’est ce qu’indique clairement des notes du père Émile Bouvier: ASJCF, «Document: réunion mensuelle 6 novembre 1945», 2 juillet 1945, Fonds Émile Bouvier, BO-195-232. Nous ne savons pas ce qui fut alors décidé. 

(180) Voir: CRCCF, «Congrès général de 1946: comité d’organisation nationale », Fonds Ordre de Jacques-Cartier, C3/8/9.

(181) C’est globalement les conclusions qu’on peut tirer de: ANC, «Comité d’organisation nationale», p. 2, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, vol. 100, dossier «Congrès général, 6-7 juillet 1946».

(182) Voir: CRLG, Lettre de Rosaire Morin au président du CPR 5, 3 janvier 1948, Fonds Rosaire Morin, P16/C,27. Les comités permanents régionaux (CPR) formaient l’organe intermédiaire de l’Ordre de Jacques-Cartier. Ils devaient donc officiellement se soumettre aux directives de la chancellerie (CX), mais avaient certains pouvoirs face aux commanderies (XC), c’est-à-dire face aux cellules locales. Si Morin protesta bien contre cette fusion, nous ne savons pas pourquoi elle fut éventuellement oubliée. Ce qui laisse croire qu’elle est en partie due à Léon Patenaude, c’est qu’il fit effectivement des pressions au CPR concernant l’ACJC. On ne sait cependant pas exactement ce qu’il fit et dit alors. Voir: CRLG, Lettre du secrétaire-adjoint du CPR 5 à Léon Patenaude, 13 novembre 1946, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(183) CRLG, «Résolution présentée au comité d’éducation nationale,9 juillet 1949», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/7,36. 

(184) ANC, «Vie nationale - cahier du secrétaire, 1949», Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol.101.

(185) Voir: CRLG, Lettre de Léon Patenaude au  secrétaire adjoint de la CX, 22 juillet 1950, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/7,36 et ANQQ, «Bulletin mensuel, 1950-1951, n° 4, 15 novembre 1950», Fonds Ordre de Jacques-Cartier, P609.

(186) Laurier Rivet, La Saint-Jean-Baptiste à Ottawa: 1853-1953, Université d’Ottawa, mémoire de maîtrise (histoire), 1976, p. 112.

(187) Louis-Athanase Fréchette, «Vie nationale: jeunes pousses», Les carnets viatoriens, vol. 5, n° 3, juillet 1940, p. 121-129. Notons que Fréchette était alors président de la SSJB de Montréal.

(188) ANQC, Lettre de Raphaël Beaudette à François Desmarais, 21 mai 1940, Fonds ACJC, P55/10.39.1.

(189) ANQM, Lettre de Alphonse de la Rochelle à Jean-Paul Auclair, 10 mai 1941, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1828.

(190) Rosaire Morin explique faire du recrutement pour la Société en échange d’un éventuel transfert de jeunes membres dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 4 mars 1942», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(191) Celui-ci est d’ailleurs partiellement reproduit dansL’Action nationale : Louis-Athanase Fréchette, «Pourquoi des serfs … ?», L’Action nationale, vol. 21, n° 1, janvier 1943, p. 50-63.

(192) Voir: ANQM, Lettre de Alphonse de la Rochelle à Marcel Caron, 25 septembre 1943, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1828.

(193) Voir: ANQM, Lettre de Roger Duhamel à Rosaire Morin, 25 janvier 1945, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1828.

(194) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 7 septembre 1945, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(195) Au congrès national de 1947, un délégué de la SSJB présida ainsi le comité d’étude social et un autre le comité d’étude national. Voir: «Le congrès des Jeunes Laurentiens», Le Nouvelliste, 1er octobre 1947, p.3.

(196) Le directeur de la SSJB de Montréal fut ainsi l’invité d’honneur aux célébrations de la Saint-Jean-Baptiste organisée par les laurentiens de Beauharnois: «Célébration de la St-Jean Baptiste à Beauharnois: organisée par les Jeunes Laurentiens», La Gazette de Valleyfield, 5 juillet 1945, p. 1 et 12.

(197) Paul-Émile Robert donna par exemple une conférence devant la Chambre de commerce des jeunes de Granby en lieu et place de Roger Duhamel, d’abord invité, mais retenu ailleurs. Voir: «P.E. Robert sera le conférencier de la Chambre de commerce des jeunes, jeudi», La Revue de Granby, 25 avril 1945, p. 1.

(198) C’est notamment ce qui arrive dans: ANQM, «Fête de folklore, 12 mars 1946», Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1832.

(199) Voir, par exemple: Paul-Émile Robert, «Appel à la jeunesse», La Saint-Jean-Baptiste: fête nationale des Canadiens français, le dimanche 24 juin 1945, Québec, secrétariat général, 1945, p. 93.

(200) Cela se produisit à au moins deux reprises. Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Moin, “Pour une éducation nationale’’, 26 septembre 1945», Fonds Rosaire Morin, P16/C,34 et CRLG, «Causerie donnée à l’émission du 5 janvier de la Société St-Jean-Baptiste par Rosaire Morin», Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(201) Roger Varin, «La pensée de Dollard», Notre temps, 24 mai 1947, p. 3.

(202) Laurier Rivet, op. cit., p. 113.

(203) Dans une liste des sections de la ville on nomme en effet les Jeunes Laurentiens. Voir: «Représentants de nos sections», La Vigie: Bulletin de l’Association Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa, vol. 1, nº 3, juin 1947, p. 23.

(204) ANQM, «Discours de Rosaire Morin, “1945-1946: les Jeunes Laurentiens’’, 5 octobre 1946», p. 6, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1830.

(205) Jean Pellerin, secrétaire général de la SSJB locale, fut en effet nommé à ce poste. Voir: «Succès pour le congrès des Jeunes Laurentiens», Le Nouvelliste, 28 janvier 1946, p. 3. 

(206) En mai 1947, Gérard Turcotte, alors président régional des Jeunes Laurentiens, put ainsi faire paraître un article sur Dollard des Ormeaux. Voir: Gérard Turcotte, «Le 24, [sic] mai fêtons Dollard», Alerte: organe de la Société Saint-Jean Baptiste de Trois-Rivières, vol. 4, n° 5, mai 1947, p. 20. 

(207) «Les jeunes laurentiens [sic] à Rimouski», L’Écho du Bas St-Laurent, 10 avril 1947, p. 1.

(208) Lucien Rioux, «Message aux Jeunesses laurentiennes», L’Écho du Bas St-Laurent, 31 décembre 1947, p. 13.

(209) «Séance de la section juvénile», L’Écho du Bas St-Laurent, 29 janvier 1948, p. 23.

(210) Voir: Lettre de Maurice Côté à la Ligue de l’achat chez nous, 27 août 1944, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/53-545. Nos recherches dans les fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Chicoutimi et Société Saint-Jean-Baptiste régionale du Saguenay aux Archives nationales du Québec à Chicoutimi n’ont pas permis de trouver d’autres liens entre les Jeunes Laurentiens et la SSJB de cette région.

(211) CRLG, «Mémoire sur la collaboration de l’association “Les Jeunesses Laurentiennes’’ avec la Fédération des sociétés St-Jean-Baptiste du Québec», Fonds Rosaire Morin, P16/C,13.

(212) Le secrétaire de la Fédération remercia ainsi Lionel Groulx au congrès national de 1948: «Les Jeunes Laurentiens: le jeune Canadien français doit incarner sa culture et sa foi», Le Devoir, 13 octobre 1948, p.10.

(213) C’est ce qui est expliqué dans : Jules Falardeau, «Ce que veulent les Sections Juvéniles de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec», Le Jean Baptiste, 1945, p. 29.

(214) En 1945, il existait 13 sections juvéniles dans le diocèse de Québec. Cinq d’entre elles furent créées avant 1943, année d’implantation des Jeunesses laurentiennes à Québec. Voir: «Section Juvéniles», Ibid., p.45, 47.

(215) Voir: ANQQ, «Dixième congrès annuel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, 2 et 3 novembre 1946», p. 20-22, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, P412/5.

(216) CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Alphonse Désilets, président de la SSJB de Québec, 26 avril 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,25. On pourra également consulter le mémoire qui est attaché à cette lettre. 

(217) C’est ce qu’explique Rosaire Morin dans: CRLG, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire du CPR 3, 3 mai 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,24. 

(218) Voir: CRLG, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire du CPR 3, 16 septembre 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,24.

(219) ANQQ, «Rapport du chef du secrétariat pour l’année 1948-1949», Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, P412/5.

(220) ANQQ, «Cahier de coupures de presse, “L’anniversaire du drapeau provincial’’, journal non identifié», p. 105, Fonds Pierre Gravel, P404/05.

(221) Fin 1950, il n’existait plus que deux sections juvéniles dans l’ensemble de ce dernier. Voir: AUL, «Enquête sur les mouvements patriotiques de jeunesse», p. 3, Fonds Adrien Pouliot, P168/4/1/5.

(222) C’est ce qu’explique Robert Rumilly dans: Robert Rumilly, La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal: des patriotes au fleurdelysé, 1834-1948, Montréal, l’Aurore, 1975, p. 550.

(223) CRLG, Lettre de Léon Patenaude au président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, 23 septembre 1946, p. 3, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,75. 

(224) Entrevue de l’auteur avec Georges Meyers, 24 octobre 2005.

(225) Nous avons consulté le fonds Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario au CRCCF. Nous avons alors lu plusieurs rapports annuels de SSJB locales et aucun ne mentionnait les Jeunes Laurentiens. Il est possible de croire que si les SSJB ontariennes n’approchèrent vraisemblablement pas ces derniers c’est à cause de leur faiblesse organisationnelle. Marcel Martel rapporte en effet qu’elles étaient plutôt pauvres: Marcel Martel, Le deuil d’un pays imaginé: rêves, luttes et déroute du Canada français. Les rapports entre le Québec et la francophonie canadienne (1867-1975), Ottawa, Les presses de l’Université d’Ottawa, 1997, p. 48.  Nos dépouillements de La Feuille d'érable, hebdomadaire de la région de Windsor, nous ont par ailleurs permis de voir que certaines SSJB ontariennes avaient des intérêts différents des laurentiens. La Société de Tecumseh se préoccupait par exemple beaucoup de la fête du 1er juillet, laquelle ne retint jamais l’intérêt du groupe de jeunes. Notons quand même que l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario semble quant à elle avoir eu quelques liens avec les Jeunes Laurentiens.  Elle prit connaissance de leur manifeste, de leurs règlements et de certains Lisons! Construisons!. Ces derniers lui furent en effet envoyés: CRCCF, Fonds Association canadienne-française de l’Ontario, C2/363/3.

(226) C’est notamment ce qu’on fit à Saint-Isidore de Prescott. Voir: CRCCF, «Rapport de la société Saint-Jean-Baptiste de St-Isidore de Prescott, Ont., pour l’année 1943-1944», Fonds Fédération des Société Saint-Jean-Baptiste de l’Ontario, C19/1/16.  

(227) ANQM, Lettre du trésorier de l’Agence Duvernay à Rosaire Morin, 25 avril 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/27-181.

(228) ANQM, Lettre de Rosaire Morin au trésorier de l’Agence Duvernay, 29 avril 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/27-181.

(229) ANQM, Lettre de Rosaire Morin à Thomas Bertrand, 12 septembre 1947, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1832.

(230) ANQM, Lettre de J. Léopold Gagné à Rosaire Morin, 8 juin 1948, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1832.

(231) Voir: «Méthode d’éducation nationale: sections juvéniles», L’Émérillon, vol. 10, n° 12, décembre 1939, p. 136-139 et «Pour fonder des sections juvéniles», L’Émérillon, vol. 11, n° 4, avril 1940, p. 50-53.

(232) ANC, Lettres du secrétaire de la CX à divers frères, 15 octobre 1941, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 154, dossier «ACJC 1941-1956».

(233) CRLG, «Circulaire n° 408,“ sujet: l’ACJC’’, 17 novembre 1941», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/7,36.

(234) C’est ce qui est dit dans: AHEC, «Activités de l’ACJC depuis le Conseil Suprême, tenu le 2 février 1942, jusqu’au 16 octobre 1943», p. 1, Fonds Esdras Minville, P35.

(235) Entre 1943 et 1949, la chancellerie a ainsi très peu correspondu avec l’ACJC, cela même s’il en fut question lors du congrès triennal de 1946. C’est du moins les conclusions qu’on peut tirer des consultations des dossiers du fonds Ordre de Jacques-Cartier des Archives nationales du Canada concernant la vieille association de jeunes nationalistes. Voir: ANC, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 154.

(236) Voir: Raymond Laliberté, op. cit., p. 19.

(237) Ces noms sont en effet mentionnés dans: Roger Cyr, La Patente: tous les secrets de la “maçonnerie’’ canadienne-française, l’Ordre de Jacques-Cartier, Montréal, Les Éditions du Jour, 1964, p. 63, 90 et 106. Nous avons préféré ne pas consulter les listes de membres officielles de l’Ordre, constatant leur ampleur et les démarches relativement complexes qu’il faut entreprendre pour ce faire. Nous ne savons donc pas en quelle année ces personnes furent effectivement initiées.  

(238) ANC, Lettre de Léon Patenaude à la CX, sans date, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(239) C’est notamment le cas de Lucien Harper qui devint même chancelier quelques années après son passage dans les Jeunes Laurentiens. Voir: Roger Cyr, op. cit.,  p. 41.

(240) Raymond Laliberté, op. cit., p. 244.

(241) Montréal, CRLG, «Circulaire générale n° 477, “Recrutement méthodique’’, 27 mai 1947», p. 1, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,3.

(242) ANC, «“Le recrutement”, La Vérité, vol. 5, nº 3, avril 1949, p. 9-10», Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(243) Allégation qui fut bien sûr vertement nié par Marcel Caron, alors président du groupe de jeunes. Voir: Raymond Laliberté, op. cit., p. 25-27.  

(244) ANC, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire de la CX, 17 décembre 1943, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(245) C’est notamment pourquoi elle se faisait envoyer des exemplaires de La Vérité. Voir: ANC, Lettre du secrétaire adjoint de la CX à Paul-Émile Robert, 17 avril 1945, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «correspondance Jeunes Laurentiens 1943-1947».

(246) CRLG, «Circulaire n° A 5, “Pour une association nationale de jeunes’’, 16 janvier 1946», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,3.

(247) Quelques semaines après la publication du mot d’ordre, Rosaire Morin confiait avoir reçu une trentaine de demande de renseignements. Voir: ANC, Lettre de Rosaire Morin à Edgar Tissot, 8 février 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «correspondance Jeunes Laurentiens 1943-1947».

(248) On réfuta ainsi point par point les objections d’un «frère» qui écrivait ses raisons de préférer l’ACJC quelques jours après la publication du mot d’ordre: ANC, Lettre du secrétaire de la CX à un frère de la XC n° 1 d’Ottawa, 11 février 1946, Ibid.   

(249) ANC, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire de la CX, 10 octobre 1946, Ibid.

(250) Nous traiterons de l’appui de l’Ordre à certaines activités des Jeunes Laurentiens au prochain chapitre.

(251) CRLG, «Circulaire générale n° 471, “Sujet: Nos jeunes: un écueil à éviter, un choix à faire ’’, 25 février 1947», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,3.

(252) Il donna notamment des conférences durant la première semaine de formation du mouvement et présida des comités d’études lors du 3e congrès national. Voir: CRLG, «Première semaine d’étude de la Jeunesse laurentienne, 1946», p. 5-6 et «Les Jeunesses laurentiennes, 3e congrès national tenu à Montréal, les 21-22-23 septembre 1945», p. 22, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(253) ANC, Lettre de Napoléon Piotte au secrétaire adjoint de la CX, 11 mars 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, vol. 36, dossier «Chancelier Piotte, Napoléon». Cette rencontre eut lieu à Valleyfield en présence de Mgr Langlois le jour même où cette lettre fut écrite. Nous avons contacté les archives du diocèse de Valleyfield et il ne semble plus rester trace de ce qui fut alors discuté. Nous ne savons donc pas en quoi consistait exactement les griefs de Mgr Léger. 

(254) C’est ce que dit Rosaire Morin dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour la Vérité’’, 23 septembre 1945», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34. De Haerne était alors présenté comme un gérant de La Sauvegarde, le président de l’APCV et le fondateur de l’Achat chez nous. On a déjà dit qu’il fut également directeur de La Boussole. On peut d’ailleurs penser que c’est grâce à lui si les Jeunes Laurentiens approchèrent ce journal.

(255) Voir, par exemple: CRLG, «Rapport de la XC Louis-Riel, n°90, janvier à mars 1947», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,41. 7$ furent ramassés et envoyés aux Jeunes Laurentiens dans cette commanderie. 

(256) Un représentant du CPR de Québec était relativement proche du gouvernement et c’est ce qui permettait cela. Voir: CRLG, Lettre du secrétaire du CPR 3 à Rosaire Morin, 21décembre 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,24.

(257) Le secrétaire du CPR de Québec était apparemment en très bons termes avec le conseil de direction de la SSJB locale. Il tint notamment Rosaire Morin au courant des opinions et des actions de Jules Falardeau, directeur du Conseil Honoré-Mercier. Voir:  CRLG, Lettre du secrétaire du CPR 3 à Rosaire Morin, 21 mai 1946, Ibid.

(258) ANC, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire de la CX, non daté, mais nécessairement après le 21 janvier 1948, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(259) Certaines lettres pour obtenir une subvention se virent ainsi gratifier d’une remarque au crayon indiquant que c’était la deuxième en peu de temps. Voir, par exemple:  ANC, Lettre de Rosaire Morin à “cher patriote’’, sans date, Ibid. 

(260) «La part de notre jeunesse: il faut assurer la relève», L’Émérillon, vol. 18, n° 10, décembre 1949, p. 2-3.

(261) ANC, Lettre de Rosaire Morin à L’Émérillon, 31 décembre 1949, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 128, dossier «Jeunesse (association et clubs de), 1949-1950».

(262) Morin se demanda en effet si son organisation était toujours opportune. Il proposa alors la création d’un «comité de propagande» pour la jeunesse. Voir: ANC, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire de la CX, 11 janvier 1950, Ibid.

(263) Sur le comité permanent de la survivance française on pourra consulter: Marcel Martel, op. cit., 203 p.

(264) Voir: «Nouvelles de Toronto: activités sociales des jeunes», La Feuille d’érable, 28 décembre 1944, p. 9. Nous n’avons trouvé aucune autre information concernant ce club au cours de nos recherche.

(265) Nous développerons ce sujet au prochain chapitre. 

(266) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 18 décembre 1942, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(267) AUL, «Procès-verbaux des réunions du Comité permanent de la survivance française en Amérique, 1941-1943», p. 425, Fonds Adrien Pouliot, P168/4/1/2.

(268) À cause d’un banal changement d’adresse, Pouliot ne reçut toutefois pas les invitations à temps et ne put se présenter au congrès. Voir: AUL, Lettres échangées par Rosaire Morin et Adrien Pouliot, 4 septembre 1945 au 12 octobre 1945, Fonds Adrien Pouliot, P168/4/2.

(269) C’est le frère Antoine Bernard, C.S.V., qui proposa l’idée lors d’une réunion du Comité: AVQ, «Procès-verbaux olographes des réunions du Comité permanent de la survivance française en Amérique, vol. 6, octobre 1946 à décembre 1946», p. 81, 15 janvier 1946, Fonds Conseil de la vie française en Amérique, P52-02B/632-02.

(270) «Les Jeunesses Laurentiennes: clôture de la semaine de formation tenue à Québec du 21 au 27 juin», Le Devoir, 5 juillet 1948, p. 9.

(271) «La Jeunesse Laurentienne», Le Devoir, 8 mars 1947, p. 9.

(272) Voir: AUL, «Les groupements patriotiques de jeunesse», Fonds Adrien Pouliot, P168/4/1/5.

(273) Paul-Émile Gosselin, Le Conseil de la vie française, Québec, Les éditions Ferland, 1967, p. 46-47.

(274) CRLG«Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 7 novembre 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(275) Raphaël Beaudette, «Le comité politique: “la politique chez les Jeunes Laurentiens’’», Lisons!, Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1945, p. 32.

(276) CRLG, «Règlements des Jeunesses laurentiennes», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,22.

(277) Au moins cinq conférences furent tenues conjointement par les deux organisations. Voir: Le Devoir,  9 avril 1942, p. 2 ; 16 avril 1942, p. 9 ; 17 avril 1942, p. 6 ; 11 mars 1942, p. 4 et 22 février 1943, p. 2.

(278) CRLG, Lettre de Armand Beaucage à la ligue pour la défense du Canada, 7 novembre 1942, Fonds Ligue pour la défense du Canada, P6/C,8 et Montréal, CRLG«Procès-verbaux des réunions  du conseil central, 1942-1945», 23 octobre 1942, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(279) CRLG, Lettre de Bernard Janelle à la ligue pour la défense du Canada, 20 avril 1942, Fonds Ligue pour la défense du Canada, P6/C,8.

(280) «Les Jeunes Laurentiens présentent leur manifeste», Le Devoir, 3 décembre 1942, p. 2.

(281) «Les Jeunes Laurentiens au Gésù», Le Devoir, 11 janvier 1944, p. 4.

(282) Voir: CRLG«Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 26 février 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(283) Voir: CRLG, Lettre de Raphaël Beaudette à Maxime Raymond, 9 mai 1941, Fonds Maxime Raymond, P3/A,60.

(284) CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Maxime Raymond, 9 septembre 1942, Fonds Maxime Raymond, P3/C,222.

(285) Dans nos recherches, nous n’avons trouvé aucune documentation traitant des liens entre les Jeunes Laurentiens et les «Jeunes Blocs». Il n’existe en fait que très peu de documentation sur le Bloc populaire canadien junior. S’il publia Nouvelle Laurentie, un journal, seul son manifeste subsiste encore:  Manifeste du Bloc Populaire Canadien Junior, s.l., s.d., 8 p. Nous savons également qu’un certain René Pouliot était secrétaire de l’organisation. Voir: «Appel à la jeunesse en faveur du Bloc populaire canadien», Le Devoir, 14 décembre 1943, p. 9.

(286) Paul-André Comeau, Le Bloc populaire: 1942-1948, Montréal, Québec/Amérique, 1982, p. 465.

(287) «Le Bloc populaire canadien: une foule énorme applaudit les nombreux orateurs, dont M. Raymond le premier», Le Devoir, 28 janvier 1943, p. 6.

(288) Voir, par exemple: «Les amis du journal», Le Bloc, 14 décembre 1945, p. 5.

(289) Voir: CRLG, Lettre de Léon Patenaude au Bloc populaire canadien, 14 janvier 1943, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/3,3. 

(290) CRLG, Lettre de René Pouliot à Léon Patenaude, 17 juillet 1943, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/3,3.

(291) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Lafontaine, 1er octobre 1943», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(292) Voir: CRLG, Lettre de Léon Patenaude, 10 août 1944, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(293) On se référera à ce sujet à: Paul-André Comeau, op. cit., p. 236-250.

(294) ANC, Lettre de Maurice Côté à Paul Gouin, 4 avril 1944, Fonds Paul Gouin, MG 27 III D1, vol. 80, dossier «correspondance A-C».

(295) AUL, Lettre de Rosaire Morin à Philippe Hamel, 31 août 1943, Fonds Philippe Hamel, P160/B,20.

(296) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Assemblée publique du Bloc populaire au stade’’, 3 novembre 1944», Fonds Rosaire Morin, P16/J,4.

(297) AUL, «Bloc populaire canadien: samedi 5 février 1944, dimanche 6 février 1944», p. 6, Fonds Philippe Hamel, P160/B,20.

(298) Voir, par exemple: «Le Bloc populaire canadien à l’Assomption et à Saint-Jacques de Montcalm», Le Devoir, 6 mai 1944, p. 3.

(299) On consultera notammentà ce sujet : «M. Raphaël Beaudette inaugure sa campagne», Le Devoir, 18 juillet 1944, p. 6. Notons que Paul-Émile Robert était conférencier lors de la réunion tenue pour lancer cette campagne.

(300) Il obtint environ 6800 voix et arriva derrière le candidat de l’Union nationale et le candidat du Parti libéral. Voir: «Les détails connus du scrutin d’hier», Le Devoir, 9 août 1944, p. 10.

(301) Il fit en effet ses adieux au mouvement lors de la réunion du conseil central tenue le 29 septembre 1944: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 29 septembre 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(302) CRLG, Lettres du 4, 6 et 11 avril 1945, Fonds Maxime Raymond, P3/C,35.

(303) «La “dernière heure’’… politique», Le Devoir, 18 mai 1945, p. 3.

(304) «Le deuxième congrès des jeunes Laurentiens», Le Bloc, 30 septembre 1944, p. 6.

(305) C’est du moins une idée que lancèrent des pro-ACJC voulant dénigrer les Jeunes Laurentiens. Voir: CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Arduino d’Apolonia, 9 mars 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,23.

(306) C’est ce que nous raconta l’abbé Léonce Bouchard, qui fut organisateur régional de Québec. Entrevue de l’auteur avec l’abbé Léonce Bouchard, 3 avril 2006. Nous n’avons trouvé aucun document qui permettrait de vérifier à combien de reprises cela eut lieu ou même s’il y eut bien de telles soirées.

(307) Voir: ANQM, «Discours d’Adhémar Raynault, “Les Jeunes Laurentiens’’, 23 septembre 1944», Fonds Adhémar Raynault, P309-1/1-12.

(308) ANQM, Lettre de Rosaire Morin à Adhémar Raynault, 12 décembre 1944, Fonds Adhémar Raynault, P309-1/1-6.

(309) On pourra consulter les mémoires d’Adhémar Raynault à ce sujet: Adhémar Raynault, Témoin d’une époque, Montréal, Éditions du Jour, 1970, p. 172-175.

(310) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: comité général, 8 avril 1945», p. 13, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(311) Voir: Ibid.

(312) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour la vérité’’, 23 septembre 1945», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34. 

(313) Ibid.

(314) Ibid.

(315) Ibid.

(316) «Les résolutions adoptées par les Jeunesses laurentiennes: l’autonomie provinciale», Le Devoir, 22 octobre 1946, p. 7.

(317) «Les Jeunes Laurentiens félicitent l’hon. Bégin», Le Guide, 7 novembre 1946, p. 5.

(318) ANQQ, Lettre de André Robitaille à René Chaloult, 29 juillet 1948, Fonds René Chaloult, P659/2-2.2.1.1

 

 

[Section précédente]

[Section suivante]

 

Retour à la Table des Matières du mémoire

Retour à la page sur les Jeunes Laurentiens

 

Source: David RAJOTTE, Les Jeunes Laurentiens. Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada français des années 1949, Mémoire de M.A. (Histoire), Université de Montréal, 2006, xxvi-215p., pp. 115-139.

 

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College