Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Septembre 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Chapitre 4

Les Jeunesses laurentiennes en action

 

 

Les Jeunes Laurentiens étaient une organisation visant à promouvoir certaines idées. Ils ne se contentaient pas d’énonciations abstraites. Ils travaillèrent dans le concret et cherchèrent à mettre ces idéaux en application autant que possible. Le mouvement se consacra de fait très tôt à la poursuite concrète de ses objectifs idéologiques. Les différents points de son programme de relèvement économique, tels achat chez nous et syndicats d’épargne, étaient autant d’éléments sur lesquels il devait travailler réellement. Différents moyens furent également mis de l’avant pour tenter de franciser un environnement jugé par trop anglo-saxon. C’est aussi à tout un programme de célébrations et de fêtes patriotiques que l’association se consacrait. La fête de Dollard fut ainsi une des activités qui l’occupèrent le plus.

 

Les laurentiens n’hésitèrent pas à se servir des pouvoirs publics pour faire avancer certains impératifs idéologiques. Ils tentèrent en fait à plusieurs reprises de défendre ou servir une cause particulière en cherchant le concours des autorités légalement constituées. Les Jeunes Laurentiens devenaient dès lors un groupe d’intérêt. Non seulement ils appuyèrent nombre de campagnes lancées par d’autres associations, mais encore ils y participèrent. Ils en lancèrent parfois eux-mêmes certaines. En d’autres cas, ils prirent le rôle de meneur dans des actions collectives d’abord commencées par d’autres. C’est notamment ce qui arriva avec les demandes répétées pour que le Québec adopte officiellement le fleurdelisé.

 

Nous traiterons donc plus particulièrement ici des différentes actions entreprises par les Jeunesses laurentiennes. On s’attardera d’abord à la mise en pratique de leur idéologie. Nous verrons ce qu’ils firent pour concrétiser les éléments les plus facilement réalisables de leur système de  pensée. Notre attention se portera ensuite vers les activités du mouvement en tant que groupe d’intérêt. Les campagnes et les activités de pression auxquelles il participa ou qu’il entreprit nous intéresseront alors.

 

1. Le mouvement et la mise en pratique de son idéologie

 

Les Jeunes Laurentiens veillèrent évidemment à réaliser leur programme. Ils portèrent leur attention sur tout ce qui pouvait être fait sans trop de difficultés et s’y attelèrent ensuite. Certains idéaux économiques furent constamment appliqués. Ils employèrent également divers moyens pour rendre leur univers immédiat plus canadien-français. C’est enfin à des méthodes pour favoriser la fierté chez leurs compatriotes, telles différentes fêtes, qu’ils s’attardèrent.   

 

a) La pratique des idéaux économiques

 

Les Jeunes Laurentiens commencèrent dès leur création à mettre en œuvre les principes économiques qui leur étaient chers. C’est bien sûr aux éléments formant la base du système de pensée qu’ils se consacrèrent le plus. Ils tentèrent notamment d’instaurer et de favoriser certains éléments fondamentaux du coopératisme. Des souscriptions furent ainsi organisées pour acheter des parts de l’Union économique d’habitation (1). Ce sont cependant les activités concernant les caisses populaires qui occupèrent surtout le mouvement. Les membres étaient bien sûr invités à faire partie de telles institutions. Dès 1941, Marcel Caron et Paul-Émile Robert occupaient des postes de direction dans la caisse Sacré-Cœur de Jésus à Montréal. Le premier en était secrétaire gérant et le second commissaire (2). Cette caisse connut une expansion qui fut en partie attribuable aux Jeunes Laurentiens. À l’époque où Caron et Robert étaient engagés dans sa direction, on expliquait qu’elle avait augmenté son nombre de sociétaires de 30% (3). Quelques années plus tard, on disait qu’elle avait presque doublé ses actifs en l’espace de six mois. «Cette augmentation était due en raison de 72% d’influence émanant des Jeunes Laurentiens (4)», se vantait-on. 

 

Les laurentiens ne s’intéressèrent évidemment pas qu’à cette caisse. Plusieurs furent actifs dans la direction de caisses populaires à d’autres endroits. Julien Chevalier, directeur du comité national de la section Montréal-Sud, était secrétaire de la caisse du même endroit (5). Il arriva même que certains s’initièrent au coopératisme lorsque Jeunes Laurentiens et travaillèrent par la suite dans une caisse toute leur vie. C’est notamment ce qui arriva à Ferdinand Smith, qui fut président régional de Drummondville, et à Arthur Pharand de Sudbury (6). Rosaire Morin confia des années plus tard qu’une des raisons de la disparition des laurentiens est que plusieurs d’entre eux furent certes drainés vers l’OJC ou la SSJB, mais aussi vers l’organisme fondé par Alphonse Desjardins (7).

 

Les sections agirent aussi pour les caisses populaires. Quantité firent de la propagande pour ces dernières. En 1944-1945, la section Lafontaine distribua ainsi 2000 feuillets de publicités pour elles (8). Les membres se cotisaient par ailleurs souvent pour en acheter des parts sociales. Ce fut cependant quelquefois fait dans le seul but de demander un prêt (9). C’est également des caisses d’économie que des cercles locaux fondaient. Ces caisses étaient des sortes de caisse populaire en miniature. Les membres y déposaient leurs économies et y apprenaient le fonctionnement de l’institution amie. Il arrivait qu’on dépose l’argent alors accumulé dans celle-ci (10). C’était alors l’occasion d’intéresser des laurentiens à en devenir membres. Il arriva que certaines caisses d’économie devinrent assez importantes pour qu’on les rende publiques. Dans la paroisse Saint-Vincent-de-Paul à Montréal, on en vint à avoir 1800$ d’économies. On décida alors de fonder une caisse populaire à partir de ce montant (11).

 

Les Jeunes Laurentiens participèrent en fait quelquefois à la fondation de caisses populaires. Rosaire Morin affirma que le mouvement avait contribué, durant l’année 1943-1944, à en créer une à Longueuil et une autre dans la paroisse Saint-Eusèbe à Montréal (12). Adrien Lalumière, laurentien de Longueuil, fut de fait membre du premier exécutif de la caisse populaire de cette ville (13). Deux ans plus tard, le conseil central se vantait d’avoir collaboré efficacement à la fondation de cinq autres caisses. On ne précisa toutefois pas à quel endroit cela avait été fait (14).

 

Les Jeunes Laurentiens firent également tout ce qui était en leur pouvoir pour pratiquer et répandre l’achat chez nous. C’est en fait une chose à laquelle s’intéressaient déjà les Jeunesses Saint-Eusèbe. Celles-ci pouvaient par exemple donner les noms de cigarettes et cigares canadiens-français en réunion. Elles envoyèrent par ailleurs des lettres pour féliciter une compagnie d’avoir choisi un compatriote pour entrepreneur (15). Les Jeunes Laurentiens continuèrent ce genre de démarche, mais s’appuyèrent aussi sur la Ligue de l’achat chez nous. Ils travaillèrent en fait étroitement avec cet organisme dédié au principe du même nom (16). Le central lui écrivit pour recevoir ses différents mots d’ordre et feuillets (17). Certaines directives furent même reproduites dans La Vérité (18). On n’hésitait pas à écrire à l’association aînée pour demander des informations sur tel commerçant (19). On se référait même à elle pour tenter de régler divers problèmes. Rosaire Morin sollicita par exemple son concours lorsqu’une revue refusa d’enlever des annonces anglaises après des demandes répétées (20). C’est ce qui fit que le mouvement se dota d’une «section» de la Ligue en son sein même. Ce fut un membre du conseil central qui en devint le directeur (21).

 

Les sections travaillèrent également beaucoup pour l’achat chez nous. Elles agirent elles aussi en s’appuyant essentiellement sur l’organisme ami. Certaines cellules pouvaient par exemple lui demander s’il existait une liste d’entreprises canadiennes-françaises pour leur localité (22). Ailleurs, voyant que de tels documents n’existaient pas, on décida de faire des enquêtes paroissiales. C’est ce que firent entre autres les sections Saint-Vincent-de-Paul et Lafontaine à Montréal. La première reçut l’aide de la Ligue pour réduire au minimum le coût d’impression de tracts listant les marchands de la paroisse (23). La seconde se vit offrir l’impression gratuite d’un document du même type (24). Les Jeunes Laurentiens de la paroisse Saint-Ambroise distribuèrent par la suite près de 2000 listes ainsi produites (25). Ceux de la paroisse Saint-Vital à Montréal se firent quant à eux adresser des mots d’ordre de la Ligue pour qu’il puisse ensuite les répandre (26). D’autres sections cherchèrent plutôt à trouver des adhérents pour l’association aînée. On embrigada ainsi les membres des Jeunesses laurentiennes de Notre-Dame d’Hébertville dans cette dernière (27).

 

Le laurentien qui fut le plus actif envers l’achat chez nous est très certainement Maurice Côté. Il se vantait d’être membre de la Ligue depuis presque sa fondation (28). C’est certainement ce qui faisait qu’il connaissait très bien les ressources et les services qu’elle offrait. Comme d’autres, il se faisait adresser les mots d’ordre et lui faisait régulièrement parvenir des formules d’adhésion (29). Il lui écrivit de très nombreuses fois pour demander si divers marchands étaient bien canadiens-français. Il envoyait parfois les noms de toute une série d’entreprises qu’il demandait de séparer selon la nationalité. Côté exigea même à quelques reprises qu’on prenne en considération certaines compagnies qu’il jugeait canadiennes-françaises (30). Il se proposa par ailleurs pour fonder un organisme qui ferait la promotion au Saguenay des différents commerces contrôlés par des conationaux (31). Toutes ces activités firent qu’il finit par rencontrer Clarence Hogue, alors directeur de la Ligue de l’achat chez nous. Il le questionna alors notamment sur diverses compagnies, ce qui mena ce dernier à faire des enquêtes (32).

 

La Ligue de l’achat chez nous pensa évidemment se servir des Jeunesses laurentiennes pour faire avancer certains objectifs. Sûrement dans le but d’intéresser les femmes à ses principes, elle fit adresser des documents aux Jeunes Laurentiennes (33). On disait par ailleurs vouloir rencontrer Rosaire Morin pour lui demander de faire du recrutement(34). L’envoi de certains documents au conseil central furent donc quelquefois accompagnés de remarques sur une possible aide en ce sens. On proposa en plus d’amener les sections à convaincre d’autres organisations pour former une sorte de comité d’achat chez nous local (35). C’est certainement les services mutuels rendus et à venir qui firent qu’on laissa la Ligue faire un petit discours lors du congrès général de 1946 (36).  

 

Les Jeunes Laurentiens fondèrent en outre beaucoup de syndicats d’épargne tout au long de leur existence. Il est certain que plusieurs cercles en possédaient. C’était notamment le cas à Drummondville (37). La section Lafontaine eut le sien à peine quelques semaines après sa fondation (38). Certaines sections en avaient même plus d’un. Les Jeunes Laurentiens des paroisses Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Vital à Montréal eurent respectivement trois et quatre syndicats (39). Il n’existe malheureusement que très peu de données sur le nombre exact qui fut créé. Au congrès de 1944, Rosaire Morin confiait qu’il en existait une dizaine. De ce nombre, un était implanté dans un restaurant et deux  autres dans des «commerces de glace». Il semble même que les deux derniers avaient rapporté presque le double du capital investi au départ (40). Deux ans plus tard, une majorité de membres du conseil central étaient des syndicataires accomplis comme on l’a vu au chapitre précédent. Expliquant que le syndicat était le meilleur moyen d’attacher les membres au mouvement, il fut décidé d’en fonder une vingtaine en 1948-1949 (41). Les Jeunesses laurentiennes se servirent en fait souvent des syndicats pour faire du recrutement. Dans la paroisse Saint-Ambroise, on fit ainsi imprimer 100 formules d’adhésion strictement pour ceux-ci (42).

 

b) La promotion et la conservation d’un environnement canadien-français

 

Les Jeunes Laurentiens tentèrent de rendre leur société plus canadienne-française par de multiples moyens. Ils organisèrent notamment des campagnes pour des périodiques jugés plus importants et plus utiles que les autres. Des ventes pour Le Devoir furent systématiquement effectuées. La section Saint-Eusèbe consacra ainsi des soirées de propagande à ce journal (43). L’Action nationale était quant à elle vendue au secrétariat général des Jeunesses laurentiennes. Plusieurs publicités pour la revue apparaissent en outre dans La Vérité, bulletin officiel du mouvement (44). Certaines sections avaient même un «comité de l’action nationale» chargé de la vendre (45). C’est également La Boussole qu’on essaya de propager. Le conseil central en envoya quelques fois un certain nombre de copies aux sections qu’elles devaient par la suite écouler (46). En des festivités particulières, telle la Saint-Jean-Baptiste, l’association se donnait l’occasion de vendre jusqu’à 5000 exemplaires du journal (47).

 

Les Jeunesses laurentiennes appuyèrent aussi les luttes pour aider les minorités françaises du pays. La section Saint-Eusèbe envoya dès mars 1940 une lettre de félicitations à un certain monsieur Préfontaine qui se battait pour la langue française au Manitoba (48). On sait qu’en 1943 le Comité permanent de la survivance française en Amérique lança toute une campagne pour que L’Évangéline, journal acadien, devienne un quotidien (49). Les Jeunes Laurentiens furent de la partie. En mars de la même année, ils disaient avoir déjà organisé plusieurs soirées pour le périodique. On se vantait même que la plupart avaient attiré plus de 200 personnes. C’est ce qui fit qu’on dit avoir «recueilli, directement ou indirectement, la somme de 2500$ (50)». Cela fut bien sûr envoyé aux francophones de l’Est. Le groupe de jeunes s’intéressa également beaucoup à ceux de l’Ouest. Rosaire Morin consacra plusieurs minutes d’un discours à la radio pour expliquer leur situation et demander de les aider à avoir leur propre radio (51). Le central envoya une lettre de félicitations lorsque Radio Saint-Boniface entra en ondes en mai 1946 (52). La section Lafontaine vota pour sa part l’envoi de petites sommes à l’Association canadienne-française d’Alberta (53).

 

Le mouvement soutint l’art canadien-français dès que c’était possible. Certaines sections organisèrent quelquefois elles-mêmes des concerts à des fins purement régionales. Les Jeunesses laurentiennes de Hull-Ottawa tinrent ainsi un récital de musique classique avec des artistes locaux, dans le but de fêter le centième anniversaire de l’arrivée des Oblats à Bytown (54). À Sainte-Thérèse, on programme plutôt une soirée avec chants et danses folkloriques pour la période de Noël de 1946 (55). Presque toutes les grandes réunions ou manifestations publiques du mouvement furent par ailleurs précédées ou suivies d’un concert. C’était alors toujours l’occasion d’encourager des compatriotes. Il semble que cela contribua même au succès de certains artistes aidés. Jacques Labrecque, folkloriste bien connu, envoya deux lettres au conseil central pour remercier les laurentiens de leur contribution à sa renommée (56). On écrivit en retour à certaines personnes et organismes pour demander de lui trouver une bourse d’étude (57). Des compagnies de théâtres furent également favorisées par le groupe de jeunes. Les Compagnons de Saint-Laurent, troupe chrétienne et populaire (58), firent en fait des tournées avec des spectacles d’abord organisés par le central puis diverses sections à travers le Québec (59). On invita le directeur des Compagnons à faire un discours au congrès général de 1945 et une pièce de ceux-ci fut alors présentée (60). Les laurentiens programmaient parfois aussi des représentations ouvertes au public. En 1944, Le Père des Amours, opéra-comique, fut tenu sous les auspices de l’organisation (61).

 

Les Jeunesses laurentiennes encouragèrent également les talents artistiques en son sein même. Le conseil central fonda une chorale composée exclusivement de membres (62). Il instaura aussi des pratiques pour ceux ayant des aptitudes pour l’art dramatique (63). On essaya en plus pendant quelque temps de former une coopérative d’artistes canadien-français. Les laurentiens en auraient été les imprésarios et les publicitaires, tandis que le chœur du conservatoire national aurait fourni les «vedettes» (64). À notre connaissance, ce projet ne se concrétisa jamais. C’est toutefois à la même époque que Marcel Caron, alors président du mouvement, se lança dans l’édition. Il créa les éditions laurentiennes et publia Variétés canadiennes du pianiste Georges Savaria (65). Cependant, on spécifia bien que tout cela était sa propriété et n’appartenait pas à l’organisation (66).

 

L’association se préoccupa du respect de la langue française à tous les niveaux. Les Jeunesses Saint-Eusèbe firent un peu de propagande pour que les Canadiens français exigent des formules d’impôt dans leur langue (67). Les Jeunes Laurentiens continuèrent dans cette voie. Ils se donnèrent comme projet de trouver les anglicismes dans les raisons sociales et les rues figurant dans l’annuaire de Montréal. Pour ce faire, ils demandèrent aux sections de vérifier chacune un certain nombre de pages (68). Le central n’hésitait pas non plus à écrire à des organismes, que ce soit une ligue de baseball ou le Canadien national, pour leur demander d’afficher en français (69). Les sections firent évidemment elles aussi leur part. À Saint-Eusèbe, on décida ainsi d’envoyer une lettre à Mackenzie King pour demander que le prochain «vice-roi» soit un Canadien français (70). À Longueuil, on fit plutôt pression pour franciser des noms de rues (71). Les laurentiens de la paroisse Saint-Ambroise à Montréal imprimèrent quant à eux des affiches avec des messages du type: «Au Canada, le français doit être parlé et respecté» ou «Ma paroisse, ma demeure sont françaises (72)! ».

 

Cet intérêt pour la langue française fit que les Jeunes Laurentiens établirent des contacts avec la Société du bon parler français, organisation vouée au bon usage et à la promotion de la langue (73). Des cellules de laurentiens, tel la section Saint-Eusèbe, se dotèrent en fait très tôt d’une section de la Société et pouvaient lire ses mots d’ordre en réunion (74). C’est ce genre de choses qui fit que Rosaire Morin fut nommé directeur à vie de la Société en 1946 (75). Il put ainsi faire des discours pour glorifier le français à l’émission de radio de l’organisation fondée par Jules Massé (76).

 

c) La fierté nationale par les fêtes patriotiques

 

Une des activités qui occupèrent le plus les Jeunes Laurentiens fut certainement les diverses fêtes patriotiques. On a vu au premier chapitre que c’était pour eux un moyen de servir la fierté nationale. C’est pourquoi ils y consacrèrent toujours beaucoup d’énergie. Ils participèrent bien sûr à des manifestations concernant certains anniversaires ponctuels. En février 1939, les Jeunesses Saint-Eusèbe envoyèrent ainsi une délégation à la cérémonie organisée pour le centième anniversaire de la pendaison des douze patriotes (77). Trois ans plus tard, le mouvement s’intéressa au tricentenaire de Montréal. Il fit paraître un communiqué pour demander que les festivités débutent dès le premier janvier 1942 (78). La section Saint-Eusèbe donna le programme des fêtes en réunion. Elle organisa également une visite au monument Maisonneuve (79). Le mouvement dans son ensemble décida de féliciter certains organismes pour l’ardeur manifestée dans les célébrations (80).  

 

Si les célébrations ponctuelles intéressèrent les Jeunesses laurentiennes, ce sont surtout les fêtes annuelles qui les occupaient. À chaque année, la branche féminine de l’organisation accorda une attention particulière au 14 juin, fête de Marie Rollet. Très peu de données subsistent cependant sur ce qu’elle entreprit alors. On sait seulement que les sections féminines allèrent à Laprairie en 1944 pour fêter cette journée. Une soirée fut alors aussi organisée (81). Il existe heureusement beaucoup plus d’informations sur ce que les laurentiens faisaient dix jours plus tard, fête de la Saint-Jean-Baptiste. Cette journée était bien sûr une très bonne occasion de propagande pour le mouvement. Il organisa donc quelque chose tout au long de son existence. En 1939, les Jeunesses Saint-Eusèbe décidèrent de participer au défilé de Montréal. Ils s’adjoignirent les services de la fanfare de l’école Meilleur et s’habillèrent d’un pantalon bleu, d’une chemine blanche et d’une ceinture fléchée (82). Le succès obtenu fit en sorte que des laurentiens prirent part au défilé montréalais jusqu’en 1947 (83). On expliquait que «nous devons [le] vivre. Participer à ce cortège est un honneur (84)». En 1942, les Jeunesses laurentiennes firent même partie du 1er groupe à défiler derrière la police, les pompiers, les vétérans et le conseil général de la SSJB (85). 

 

En 1944, les Jeunes Laurentiens décidèrent de lancer une campagne pour la «Saint-Jean-Baptiste des Jeunes». L’idée était de multiplier les endroits où la fête était célébrée en faisant participer au maximum ces derniers. Tout un programme fut monté pour que des activités soient offertes aux enfants lors de cette journée. On disait aussi que les jeunes devaient absolument participer aux différents défilés (86). On contacta alors «29 évêques, 116 associations sociales ou patriotiques et 87 journaux (87)». Les laurentiens reçurent rapidement un appui public de Lionel Groulx (88). On a déjà dit que ce dernier réussit à convaincre le Comité permanent de la survivance française en Amérique de faire de même. L’Ordre de Jacques-Cartier, par l’entremise du comité permanent de Montréal, soutint également le projet (89). Cela fut si bien fait qu’on fêta apparemment la Saint-Jean-Baptiste dans 62 paroisses où cela n’avait jamais été fait auparavant (90). L’expérience fut donc renouvelée l’année suivante. En plus d’associations et de journaux, «1000 membres du clergé [furent] invités à organiser dans leur paroisse des manifestations […] (91)». Les Jeunes Laurentiens de Beauharnois encadrèrent notamment alors les premières célébrations de la fête que connut leur localité (92). Cela fut tellement concluant qu’on délaissa quelque peu la propagande pour la Saint-Jean-Baptiste des Jeunes en 1946. Le conseil central s’intéressa plutôt au banquet offert au chanoine Groulx en cette journée (93).

 

Les cellules locales participèrent elles aussi à la fête nationale. En 1942, la section Saint-Eusèbe organisa une «revue bleu et blanc (94)», c’est-à-dire un spectacle de variétés patriotiques. Deux ans plus tard, le même cercle s’était endetté de plusieurs centaines de dollars à cause de ses activités en faveur de la Saint-Jean-Baptiste des Jeunes (95). Certaines sections créèrent également des comités de célébration pour la fête et tentèrent de se procurer des articles à fleur de lys pour en faire la revente. C’est notamment ce qui arriva à Jonquière (96). Le président de la section Rimouski collabora plutôt avec la SSJB locale pour ce faire (97). Les Jeunes Laurentiens de Québec participèrent évidemment aux défilés et célébrations de leur ville. On leur permit même de faire un bref discours en 1948 (98). En 1950, ils participaient encore aux cérémonies alors que le mouvement était en train de se dissoudre à Montréal (99).

 

La fête de Dollard des Ormeaux intéressa également les Jeunes Laurentiens. Sachant toute l’estime qu’ils avaient pour le héros de la Nouvelle-France, ils s’y consacrèrent en fait beaucoup plus qu’à la Saint-Jean-Baptiste. Ils organisaient déjà une cérémonie pour la fête en 1940. Un défilé, un concert et des discours prononcés notamment par le vice-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal furent tenus (100). L’année suivante, ils tinrent un ralliement dans le sous-sol d’une église (101). C’est en 1942 qu’ils commencèrent à participer aux manifestations de l’ACJC pour la fête. Ils envoyèrent des délégués au défilé de l’association rivale et firent déposer une couronne de fleur en forme de drapeau au pied du monument du parc Lafontaine (102). Les laurentiens envoyèrent dès lors des couronnes de fleurs à toutes les cérémonies organisées pour Dollard par le groupe de jeunes rival (103). En 1943 et 1944, les Jeunes Laurentiens tinrent des soirées avec concerts et Lionel Groulx comme invité d’honneur ou conférencier (104).

 

Les choses furent différentes en 1946. Un comité présidé par l’abbé Roland Cloutier et composé de personnalités de Carillon, lieu supposé de l’exploit du Long-Sault, décida de relancer le pèlerinage annuel dans la localité (105). Ils reçurent bien vite l’aide des Jeunes Laurentiens qui placèrent les festivités sous leur patronage. Ceux-ci firent tout ce qui était possible pour bien organiser la cérémonie. Paul-Émile Robert écrivit à la chancellerie de l’Ordre de Jacques-Cartier pour demander un appui (106). L’Ordre reprit presque mot pour mot les indications de Robert et fit une circulaire qu’il envoya à ses membres (107). Près d’un millier de personnes se présentèrent donc à la cérémonie où Lionel Groulx, Jules Massé et Rosaire Morin firent des discours (108). Au même moment, Paul-Émile Robert faisait une conférence au parc Lafontaine (109). Le pèlerinage fut renouvelé l’année suivante et connut encore un franc succès (110).

 

Ce qui différenciait la fête de Dollard de la Saint-Jean-Baptiste, c’est qu’on en profitait pour vendre plus que des drapeaux. C’est dans les années 1920 qu’on créa la «rose de Dollard», petite fleur artificielle que les gens étaient censés porter à la boutonnière (111). À l’époque des Jeunes Laurentiens, cette vente était si rentable qu’une entreprise s’y consacrait. Paul Vaillancourt était propriétaire de la «roseraie nationale» qui faisait non seulement les roses pour le 24 mai, mais pour quantité d’autres occasions (112). Les Laurentiens décidèrent en 1945 de collaborer avec cet individu. Un contrat fut passé pour acheter un grand nombre de roses et les revendre avec profit (113). Certaines sections en achetèrent plusieurs et 40 000 furent vendues (114). Le groupe de jeunes en eut 100 000 à écouler l’année suivante. Montréal fut départagé en secteurs et un concours fut organisé pour récompenser les meilleurs vendeurs (115). Près de 600$ de bénéfices furent engrangés, mais Vaillancourt poursuivit le mouvement pour une raison qui nous est inconnue (116).

 

Plutôt que de se laisser abattre, les Jeunes Laurentiens trouvèrent une solution de rechange. L’idée d’une fleur de remplacement, la «pensée de Dollard», fut lancée par le conseil central et adoptée en congrès (117). On disait que c’était Lionel Groulx lui-même qui l’avait proposé, protestant contre le fait que la rose avait servi à autre chose que des fins patriotiques (118). Contrairement à ce qu’affirme Fernande Roy (119), on sait donc pourquoi les laurentiens changèrent la rose pour la pensée. Ils se lancèrent évidemment dans la vente du second emblème. En 1947, ils en vendirent apparemment 172 000 (120). L’entreprise occupa tellement le conseil central l’année suivante qu’il n’organisa à notre connaissance pas de célébration publique pour la fête. On produisit cependant des brochures pour vendre la pensée (121). Des journaux furent payés pour passer des publicités (122). Lionel Groulx, devenu aumônier du mouvement, fut mis à contribution et il écrivit une lettre circulaire que les laurentiens envoyèrent à quantité de curés (123). La lettre leur demandait globalement de parler de la pensée en chaire et de laisser l’organisation en vendre sur le parvis de l’église (124). La campagne fut si bien menée qu’on vendit apparemment 480 000 pensées en 1948 (125). On tenta bien sûr de réitérer l’exploit en 1949. On espérait pouvoir en répandre 500 000 au minimumcette année là (126). D’autant plus que la fête de Dollard était durant la semaine de fierté nationale organisée par le Comité permanent de la survivance française en Amérique. C’est notamment ce qui fit que l’Ordre de Jacques-Cartier appuya la démarche, chose qu’il n’avait pas faite un an plus tôt (127). Des représentants allèrent visiter des sections et promurent la vente de la fleur (128). Rien n’y fit cependant et on n’écoula pas plus de 450 000 pensées. Cela même si on en vendit partout au Canada français (129). La crise financière provoquée par le fleurdelisé fut donc aggravée.

 

Si le central s’occupa beaucoup de la fête de Dollard, ce fut également le cas des sections. Déjà en 1943 des célébrations furent organisées par des Jeunes Laurentiens de Québec et de Kénogami (130). L’année suivante cette dernière tint une causerie avec l’abbé Pierre Gravel, en plus de défilés et de jeux pour les enfants (131). Dans la section Maisonneuve, ce fut plutôt une conférence-concert avec le père Joseph Ledit, s.j., qui fut programmée (132). Le central collabora en 1945 avec la section Lafontaine pour la mise en œuvre d’une soirée avec Fernand de Haerne (133). Ce genre de cérémonies fut éventuellement imité par les sections les plus importantes. Les sections de Québec, Trois-Rivières, Saint-Jérôme, Jonquière, Beauharnois et Drummondville prévirent des manifestations pour la fête du héros du Long-Sault de 1946 (134). La cellule de Saint-Hyacinthe collabora quant à elle avec la SSJB locale pour ce faire (135). C’est 22 sections qui tinrent des activités diverses en 1948 (136).

 

(1) Ces parts furent achetées lors d’une visite de cette coopérative effectuée lors du congrès général de 1943. Voir: «Congrès des Jeunes Laurentiens», Le Devoir, 27 septembre 1943, p. 2.

(2) Marcel Caron, «Caisse Populaire du Sacré-Cœur», Chez nous, vol. 2, n° 5, juillet 1941, p. 7. 

(3) Ibid.

(4) «Le deuxième congrès des Jeunes Laurentiens», Le Devoir, 25 septembre 1944, p. 10.

(5) CRLG, Lettre de Julien Chevalier à André Laurendeau, 1er mai 1947, Fonds André Laurendeau, P2/A,655.

(6) Entrevue de l’auteur avec Ferdinand Smith, 7 février 2006 et Arthur Pharand, Un miracle économique au Moulin à Fleur 1949-1989 (40 ans d’histoire de ma caisse), Sudbury, s.e., 1991, 160p. Nous remercions Gaétan Gervais de nous avoir fait découvrir ce dernier livre. Notons que Ferdinand Smith finit même par être considéré comme une des 100 personnalités ayant le plus marqué le mouvement Desjardins lors du centenaire de l’institution. Voir: 100 fois merci à 100 hommes et femmes qui ont contribué à bâtir le mouvement des caisses Desjardins depuis 100 ans, Lévis, Confédération des caisses populaires et d’économie Desjardins du Québec, 2000, p. 43.

(7) Voir: Clément Trudel, «Il y a 25 ans, le fleurdelisé», Le Devoir, 20 janvier 1973, p. 6.

(8) CRLG, «Deuxième rapport annuel de la section Lafontaine», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(9) C’est notamment ce qu’on décida lors d’une réunion de la section Lafontaine: CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Lafontaine, 1943-1946», 29 octobre 1943, Fonds J. Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(10) C’est encore une fois ce que fit la section Lafontaine en 1944. Voir: CRLG, Lettre de Maurice Petit à Rosaire Morin, 31 mars 1944, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(11) Rosaire Morin, «Des nouvelles à retenir», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 11.

(12) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(13) Voir: Michel Pratt, Longueuil du temps du maire Pratt, 1894-1967, Longueuil, Société historique du Marigot inc, 1983, p. 105.

(14) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 26 février 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(15) CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 9 janvier 1939 et 27 février 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(16) La Ligue de l’achat chez nous était une organisation qui avait d’abord pour objectif d’informer la population sur les marchands canadiens-français. Elle imprimait ainsi plusieurs documents expliquant chez qui acheter tel type de produit. Elle n’avait pas de visées xénophobes. Son mot d’ordre était «à prix, qualité et service égaux, encourageons de préférence nos compatriotes». Elle ne demanda, à notre connaissance, jamais le boycott. La Ligue faisait du recrutement pour tenter de répandre ses idées. Voir: CRLG, «Achetons chez nous», Fonds Rosaire Morin, P16/B4. 

(17) ANQM, Lettre de Rosaire Morin à Clarence Hogue, 2 février 1944, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/53-544.

(18) Voir, par exemple: «Pour atteindre le but de 1945: augmentons notre assurance-vie», La Vérité, vol. 4, n° 2, décembre 1945, p. 13.

(19) On voulut par exemple savoir la véritable identité d’un marchand opérant avec un «nom canadien» au marché Amherst: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945». 2 avril 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6. 

(20) ANQM, Lettre de Rosaire Morin à René Perreault, 25 janvier 1945, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/53-546.

(21) En 1945 et 1946 c’est Jean-Paul Cloutier qui occupait cette fonction. Voir la liste des fonctions des divers membres du central dans les dernières pages de: CRLG, «Procès-verbaux des réunion du Conseil central, 1945-1946», Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.  Être section de la Ligue permettait globalement d’assister à ses congrès et de bénéficier de ses services. Les sections étaient indépendantes financièrement et avaient droit de prendre des initiatives locales au nom de la Ligue. Voir: Olivar Asselin, L’industrie dans l’économie du Canada français, en appendice: l’achat chez nous, Montréal, l’École sociale populaire, nº296, septembre 1938, p. 31.

(22) C’est notamment ce que fit Edmond St-Denis pour Beauharnois: ANQM, Lettre de Edmond St-Denis à Clarence Hogue, 30 janvier 1945, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-546.

(23) Voir: ANQM, Lettre de Aurèle Desjardins à Clarence Hogue, 12 mai 1944, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-544.

(24) ANQM, Lettre de Maurice Petit à Clarence Hogue, 5 mars 1945, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-546.

(25) CRLG, «Deuxième rapport annuel de la section Lafontaine», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(26) ANQM, Lettre de Clarence Hogue à Jacques l’Heureux, 26 novembre 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-546.

(27) ANQM, Lettre de Georges E. Côté à la Ligue de l’achat chez nous, 10 décembre 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/54-548.

(28) ANQM, Lettre de Maurice Côté à Clarence Hogue, 5 avril 1944, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-544. Côté expliqua alors que la Ligue existait depuis dix ans et qu’il en était membre depuis un même nombre d’année.

(29) Ibid.

(30) Voir, par exemple: ANQM, Lettre de Maurice Côté à la Ligue de l’achat chez nous, 11 décembre 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/54-548.

(31) ANQM, Lettre de Maurice Côté à la Ligue de l’achat chez nous, 27 août 1944, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-545. Cette idée ne fut à notre connaissance jamais concrétisée. 

(32) Voir: ANQM, Lettre de Clarence Hogue à Maurice Côté, 4 octobre 1945, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-545.

(33) ANQM, Lettre de Jeannette Boisvert à Clarence Hogue, 2 octobre 1944, Ibid.

(34) ANC, Lettre de Clarence Hogue à Edgar Tissot, 27 mai 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 129, dossier «Ligue d’achat chez nous, 1936-1949».

(35) Voir: ANQM, Lettre de Clarence Hogue à Rosaire Morin, 18 juillet 1946, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P83/53-545.

(36) CRLG, «Un témoignage de la Ligue de l’achat chez nous», Fonds Rosaire Morin, P16/B,3.

(37) Rosaire Morin, «Des nouvelles à retenir», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 10.

(38) CRLG, Lettre de Gérard Cusson au responsable économique du central, 20 novembre 1943, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(39) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil général de Montréal, 1943-1944», 3 décembre 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,8 et CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 29 septembre 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(40) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 9, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(41) «Les Jeunesses Laurentiennes: directives économiques et sociales pour l’année 1948-1949», Le Devoir, 13 juillet 1948, p. 5.

(42) CRLG, «Recommandation du comité économique de la section Lafontaine, 27 novembre 1943», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,6.

(43) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 25 septembre 1942, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(44) Voir les publicités dans Lisons!, Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 10 et La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 2.

(45) Ce fut entre autres le cas pour la section Lafontaine: CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Lafontaine, 1943-1945», 5 octobre 1943, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(46) Des lettres expliquant cela furent ainsi envoyées à la section Lafontaine : CRLG, Lettre de J.L. Chamberland à Léon Patenaude, 30 novembre 1944, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(47) C’est du moins une décision qui fut prise pour les festivités de 1944 : CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 2 juin 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(48) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Saint-Eusèbe, 1939-1942», 25 mars 1940, Fonds Rosaire Morin, P16/C,5.

(49) Voir à ce sujet: Paul-Émile Gosselin, Le Conseil de la vie française, Québec, Les éditions Ferland, 1967, p. 58-59.

(50) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p. 8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(51) Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour une éducation nationale’’, 26 septembre 1945», p. 7-8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(52) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 29 mai 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(53) Un envoi de 2$ fut en fait voté à deux reprises. Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Lafontaine», 14 mai 1944 et 16 avril 1945, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(54) «Concert pour célébrer le centenaire», La Rotonde, vol. 12, n° 6, 6 mars 1944, p. 5.

(55) «Soirée des Jeunes Laurentiens», La Voix des mille îles, 20 décembre 1946, p. 4.

(56) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 1er octobre 1945 et 26 février 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(57) Ibid., 20 août 1946.

(58) C’est ce qu’on explique dans: Jacques Mathieu, «L’histoire des Compagnons», Jeunesse Canadienne, vol. 13, n° 12, décembre 1948, p. 22.

(59) Rosaire Morin, «La vie laurentienne», La Vérité,  vol. 4, n° 2, décembre 1945, p. 6 et 8.

(60) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes, 3e congrès national, les 21-22-23 septembre 1945», p. 5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(61) «Le Père des Amours», Le Devoir, 25 mars 1944, p. 4. Le Père des Amours fut d’abord présenté en 1942 lors du tricentenaire de Montréal. Il s’agit d’une pièce qui relate la vie de Joseph Quesnel, premier poète canadien-français. Voir: Jean-Pierre Héroux, 1642-1942, troisième centenaire de Montréal: compte rendu des fêtes, Montréal, La commission du 3e centenaire, 1942, p. 264-266.

(62) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 5 mars 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(63) CRLG, «Rapport de l’assemblée des présidents, 15 novembre 1944», Fonds J. Z. Léon Patenaude, P30/4,5.  

(64) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 25 janvier 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(65) Georges Savaria, Variétés canadiennes, Montréal, Les éditions laurentiennes, 1943, 11 p.

(66) C’est effectivement ce qui fut expliqué lors d’une réunion du conseil central: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 7 janvier 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(67) CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 30 janvier 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(68) CRLG, «Lettre de Rosaire Morin à “mes chers amis’’, 24 juillet 1946», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11.

(69) En 1945-1946, Morin affirma qu’on avait ainsi écrit à quatre organismes différents: ANQM, «Discours de Rosaire Morin, “1945-1946: les Jeunes Laurentiens’’, 5 octobre 1946», p. 11, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1830.

(70) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Saint-Eusèbe, 1939-1942», 8 avril 1940, Fonds Rosaire Morin, P16/C,5.

(71) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p. 9, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(72) Voir: CRLG, «Affiches », Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,19.

(73) Voir: Jules Massé, «Historique de la Société du bon parler français», Gala de la langue française, vol. 13, 1948, p. 13, 15, 17.

(74) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Saint-Eusèbe, 1939-1942», 20 mai 1940, Fonds Rosaire Morin, P16/C,5. Être section de la Société impliquait seulement d’étudier ses mots d’ordre et de lui payer une amende pour les fautes de français commises en tout temps. Aucune cotisation n’était autrement exigée. Voir: ANQM, «Olivier Durocher, “Historique de la Société du bon parler français’’, 1952», appendice 1, Collection Jules Massé, P668.

(75) «Nouveaux directeurs à vie de l’Ordre académique de la Société du bon parler français», Gala de la langue française, vol. 11, 1946, p. 101.

(76) Voir, entre autres: Rosaire Morin, «Au service deSa Majesté la langue française», Gala de la langue française, vol. 14, 1949, p. 143.

(77) «Manifestation en l’honneur de douze patriotes», La Presse, 20 février 1939, p. 7.

(78) «Chez les “Jeunes Laurentiens’’», L’Union, vol. 1, n° 1, 10 novembre 1941, p. 4.

(79) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Saint-Eusèbe, 1939-1942», 13 mai 1942 et “activités de mai’’, Fonds Rosaire Morin, P16/C,5.

(80) Voir, par exemple: ASJCF, Lettre de Jean-Paul Auclair au président du Comité des œuvres catholiques, 29 octobre 1941, Fonds Joseph Papin Archambault, R3/50,5,9.

(81) CRLG, «Procès-verbaux des réunions de la section Marie-Rollet,1943-1946» 27 avril et 1er juin 1944, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,21.

(82) C’est ce qui fut décidé à la réunion du 5 juin 1939: CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 5 juin 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(83) Voir: Le Devoir, 22 juin 1940, p. 6; Le Devoir, 23 juin 1941, p. 8;  Le Devoir, 23 juin 1942, p. 8; Le Devoir, 23 juin 1943, p. 3; Le Devoir, 22 juin 1944, p. 6; Le Devoir, 23 juin 1945, p. 15; Le Devoir, 22 juin 1946, p. 19 et Le Devoir, 21 juin 1947, p. 23.

(84) «Réponses aux inquiets», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 31.

(85) «Le cortège du 24 juin: programme et ordonnance détaillée», Le Devoir, 23 juin 1942, p. 8.

(86) Voir: ANQC, «Les Jeunes Laurentiens: programme de la Saint-Jean-Baptiste des Jeunes», Fonds ACJC, P55/10.39.1.

(87) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 11, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(88) Voir: Lionel Groulx, «La Saint-Jean-Baptiste des Jeunes», Le Devoir, 13 juin 1944, p. 1.

(89) CRLG, «CPR 5, “Notre fête nationale’’, 22 mai 1944», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,10.

(90) C’est ce qu’affirme Rosaire Morin dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 11, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(91) Rosaire Morin, «Fierté nationale», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 20.

(92) Il semble que près de 1000 personnes furent présents à ces festivités: «Célébration de la St-Jean-Baptiste à Beauharnois: organisée par les Jeunes Laurentiens», La Gazette de Valleyfield, 5 juillet 1945, p.1 et 12.

(93) C’est ce que sous-entend Rosaire Morin dans: ANQM, «Discours de Rosaire Morin, “1945-1946: les Jeunes Laurentiens’’, p. 5, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1830. Rappelons que plusieurs célébrations furent organisées en 1946 pour marquer le 30e anniversaire d’enseignement universitaire du prêtre-historien. Un «banquet national» lui fut donc consacré le 24 juin.

(94) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 7 juin 1942, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(95) Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(96) Voir: ANQM, Lettre de Philippe St-Gelais à l’Agence Duvernay, 3 mai 1947, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/82-1164.

(97) Voir: «Rimouski fêtera la St-Jean-Baptiste», L’Écho du Bas St-Laurent, 1er avril 1948, p. 7.

(98) Fête nationale des Canadiens français, les mercredi et jeudi 23 et 24 juin 1948, Québec, secrétariat général, 1948, p. 23.

(99) «Ordre du défilé: suite», Le Jean-Baptiste, 1950, p. 33.

(100) «Ce soir, ralliement des Jeunes Laurentiens», Le Devoir, 24 mai 1940, p. 4.

(101) «Chez les Jeunes Laurentiens», L’Union, vol. 1, n° 10, 23 mai 1942, p. 11.

(102) ANQC, Lettre de François Desmarais à Paul-Émile Robert, 29 mai 1942, Fonds ACJC, P55/28.112.15.

(103) Voir les listes de donataires des dossiers P55/28.113 et P55/28.114 du fonds ACJC des Archives nationales du Québec à Chicoutimi.

(104)ANQM, «Dimanche le 23 mai 1943: Les Jeunes Laurentiens présentent “Veillée d’arme’’», Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119-1828 et CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 22 avril 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(105) Le pèlerinage, lancé au début des années 1920, cessa officiellement en 1929 pour être repris pendant quelques années par les Jeune-Canada. Voir: Patrice Groulx, Pièges de la mémoire: Dollard des Ormeaux, les Amérindiens et nous, Hull, Vent d’Ouest, 1998, p. 257-258. Coll. «Asticou histoire». Aucun n’avait donc été entrepris depuis les années 1930.

(106) ANC, Lettre de Paul-Émile Robert au secrétaire de la CX, 3 mai 1946, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, vol. 162, dossier «Fête et rose de Dollard».

(107) CRLG, «Circulaire spéciale n° 450, “Sujet: fête de Dollard’’, 6 mai 1946», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/2,3.

(108) «La fête de Dollard: manifestations patriotiques dans toute la province», Le Devoir, 25 mai 1946, p.3.

(109) «L’hommage de Montréal à son sauveteur», La Patrie, 25 mai 1946, p. 37.

(110) «Hommage de la jeunesse à Dollard des Ormeaux: imposantes cérémonies à Carillon et au parc Lafontaine», Le Devoir, 26 mai 1947, p. 10.

(111) Patrice Groulx, op. cit., p. 257.

(112) Il offrait douze types différents de roses, dont deux étaient seulement produits sur demande. Voir: «Publicité: la roseraie nationale», Notre Temps, 21 juin 1947, p. 7.

(113) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 2 mars 1945, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6. 

(114) La section Lafontaine s’en procura 4000 et la section Hull 7000. Voir: CRLG, «Talon des chèques de la section Lafontaine, 1944-1945», 23 avril 1945, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,14 et Rosaire Morin, «La vie laurentienne», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 9.

(115) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 20 février 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(116) Voir: Ibid., 6 et 20 août 1946. Les Jeunes Laurentiens s’en remirent à Jean Drapeau pour régler les problèmes encourus avec le propriétaire de la roseraie nationale.

(117) C’est ce qu’expliqua Rosaire Morin à Léon Patenaude: CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Léon Patenaude, 23 février 1947, p. 3, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(118) CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Roger Charest, 3 janvier 1949, p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,30.

(119) Fernande Roy, «Une mise en scène de l’histoire: la fondation de Montréal à travers les siècles», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 46, n° 1, été 1992, p. 58

(120) Voir: «Le 5e congrès national des Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 7 octobre 1947, p. 10.

(121) Pour Dieu et la Patrie!: la pensée de Dollard, Montréal, les Jeunesses laurentiennes, 1948, 7 p.

(122) Voir, par exemple: «Publicité pour la pensée de Dollard», Le Devoir, 17 et 18 mai 1948, p. 2

(123) ANQC, Lettre de Lionel Groulx à monsieur le curé, sans date, Fonds ACJC, P55/82.270.15.

(124) Certains curés contactèrent donc le chanoine pour lui dire que c’est ce qu’ils feraient. Voir, par exemple: CRLG, Lettre de Joseph Ferland, curé de Saint-Roch, à Lionel Groulx, 15 février 1948, Fonds Lionel Groulx, P1/A,1335.

(125) C’est du moins ce qu’affirma Rosaire Morin au secrétaire général de l’Ordre de Jacques-Cartier: ANC, Lettre de Rosaire Morin au secrétaire de la CX, 24 mai 1948, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98, vol. 162, dossier «fête et rose de Dollard».

(126) C’est le mot d’ordre qui fut donnée dans La Vérité: ANC, «“Nouvelles et salutations’’, La Vérité, vol. 5, n° 3», p. 13, Ibid., vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(127) «Semaine de la fierté nationale», Bulletin de l’Ordre de Jacques-Cartier, 1948-1949, n° 8, 15 mars 1949, p. 5. 

(128) C’est notamment ce que fit Henri-Paul Ouellette à Drummondville: «Les Jeunesses Laurentiennes à Drummondville», La Parole, 10 mars 1949, p. 1.

(129) Voir: ANQC, «Listes de vente des pensées de Dollard pour l’année 1949», Fonds ACJC, P55/82.270.15.

(130) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p. 9, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(131) «La fête de Dollard», Le Progrès du Saguenay, 17 mai 1944, p. 3.

(132) «La fête de Dollard célébrée avec éclat», Le Devoir, 25 mai 1947, p. 7.

(133) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour la vérité’’, 23 septembre 1945», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(134) «Le fête de Dollard: M. le chanoine Groulx adressera la parole à Carillon», Le Devoir, 17 mai 1946, p. 9.

(135) «On célébrera la fête de Dollard à l’école supérieur Girouard», Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 17 mai 1946, p. 16.

(136) C’est ce qu’on affirme dans: «Les Jeunesses Laurentiennes: clôture de la semaine de formation tenue à Québec du 21 au 27 juin», Le Devoir, 5 juillet 1948, p. 9.

 

[Section précédente]

[Section suivante]

 

Retour à la Table des Matières du mémoire

Retour à la page sur les Jeunes Laurentiens

 

Source: David RAJOTTE, Les Jeunes Laurentiens. Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada français des années 1940, Mémoire de M.A. (Histoire), Université de Montréal, 2006, xxvi-215p., pp. 140-156.

 

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College