Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Sept 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

Université de Montréal

 

[Cet article a été rédigé en 1952. La source est indiquée à la fin de l'article]

 

L'Université de Montréal, sous le nom d'Université Laval, a été fondée en 1876.

 

Elle occupa d'abord deux immeubles situés à l'angle sud-est de la rue Notre-Dame et de la Place Jacques-Cartier, voisins du Château de Ramezay. Là se trouvaient la faculté de Droit et la faculté de Médecine. La faculté de Théologie logeait déjà dans ses vastes bâtiments de la rue Sherbrooke, qu'elle n'a pas quittés depuis.

 

En octobre 1895, l'Université Laval de Montréal, enrichie d'une faculté des Arts et devenue plus indépendante de l'Université-Mère de Québec, inaugura son bel hôtel de la rue Saint-Denis, près Sainte-Catherine. Elle devait y demeurer près d'un demi-siècle, augmentant au cours des années le nombre de ses facultés, multipliant ses écoles affiliées et annexées.

 

En 1919, elle s'émancipa complètement de l'Université Laval et prit le nom d'Université de Montréal. Ses armes furent «d'azur, aux deux tours pointues reliées par un mur, posées sur un roc, le tout d'or; surmontées à dextre d'une étoile d'or et à senestre d'une étoile d'argent ». Sa devise : Fide splendet et scientia.

 

Université catholique, elle avait obtenu de Rome un rescrit d'indépendance et de fondation en date du 8 mai 1919. Ce rescrit fut suivi d'un décret, en 1924, d'une bulle pontificale, en 1927, et, en 1936; de l'approbation des statuts de l'Université, revisés selon la constitution apostolique Deus scientiarum Dominus. Le gouvernement de la Province de Québec lui avait accordé, de son côté, une charte civile le 14 février 1920.

 

Dès ce moment s'imposa la nécessité de nouvelles facultés et écoles et de plus vastes immeubles. Deux incendies successifs accélérèrent l'exécution de ces projets. Grâce au don d'un terrain par la Cité de Montréal, sur les flancs de la montagne, et grâce à l'encouragement d'une souscription populaire, les plans de la future construction furent mis à l'étude dès 1924.

 

L'architecte Ernest Cormier, diplômé de l'École Polytechnique, de l'Institut Royal des Arts britanniques de Londres, de l'École des Beaux-Arts de Paris et de l'École Britannique de Rome, adopta un style résolument moderne et, sur l'avis d'une commission d'experts, le parti d'un plan compact.

 

Les fondations commencées en juin 1928, furent terminées en novembre 1929. Les murs extérieurs de l'édifice (sauf la tour centrale) s'élevèrent, de mars 1930 à décembre 1931. Pendant dix ans, la construction resta dans cet état d'inachèvement.

 

Grâce aux octrois généreux du Gouvernement de la Province et malgré la guerre, les travaux reprirent en juillet 1942. Le 8 octobre 1942, en l'année jubilaire du III e centenaire de Montréal, les facultés et écoles logées rue Saint-Denis et rue Saint-Hubert entrèrent dans leurs nouveaux quartiers du Boulevard Mont-Royal. L'inauguration officielle du grandiose immeuble n'eut lieu cependant que le 3 juin 1943.

 

Toutes les facultés de l'Université ne sont pas logées dans l'immeuble de la Montagne. Outre la faculté de Théologie qui occupe son propre bâtiment, rue Sherbrooke (ouest), l'École Polytechnique (ou faculté des Sciences appliquées) et l'École des Hautes Études commerciales (ou faculté de Commerce) possèdent leurs édifices respectifs, dans le quartier Saint-Jacques. La faculté de Philosophie donne une partie de ses cours à l'Institut Saint-Albert le Grand, à Outremont; la Faculté de Musique, au No. 4225 rue Berri; et à la faculté des Arts, composée des quatre dernières années des collèges classiques de la région, se trouve par le fait même, disséminée en vingt endroits différents. Enfin, l'École d'Agriculture et l'École vétérinaire (ou de médecine comparée) se sont installées à la campagne, dans le voisinage de La Trappe d'Oka.

 

L'Université compte encore un ensemble d'institutions qui forment l'équivalent de la Faculty of Education du système universitaire anglais : l'Institut pédagogique des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame, l'École normale secondaire, dont la plupart des cours se donnent en dehors de l'immeuble central de la Montagne, et l'Institut pédagogique Saint-Georges, logé sur place.

 

Il faut ajouter à cet ensemble déjà considérable d'autres écoles affiliées ou annexées, situées dans la ville ou en dehors de la ville : l'École de musique de Nazareth, les Écoles supérieures de musique des SS. de la Congrégation de Notre-Dame, des SS. des Saints Noms de Jésus et de Marie, des SS. de Sainte-Anne, des Ursulines des Trois-Rivières (Marie de l'Incarnation), des SS. de l'Assomption (Nicolet); plusieurs Écoles ménagères, l'École d'éducation familiale et sociale, l'École supérieure de pédagogie familiale et d'enseignement ménager, l'École de service social, l'École de tourisme, le Conservatoire Lasalle (diction et art dramatique), l'École de bibliothécaires, l'Institut canadien d'orientation professionnelle, l'Institut Pie XI, école d'action catholique et de sciences religieuses.

 

Enfin l'Institut Scientifique franco-canadien, l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences se rattachent très intimement à l'Université.

 

Les facultés traditionnelles ont rajeuni leurs cadres par l'organisation d'instituts ou par l'affiliation d'écoles spécialisées. La faculté de Médecine compte un Institut d'anatomie pathologique, un Institut de microbiologie, un Institut de Recherches en médecine et en chirurgie expérimentales, une École d'Infirmières hygiénistes, un Institut de diététique et une École d'Hygiène qui est indépendante ; la faculté des Sciences se répartit en Institut de biologie, Institut de géologie, Institut botanique, Institut de physique, Institut de chimie doté d'un laboratoire de chimie physiologique et de nutrition; la faculté de Philosophie se divise en trois sections : philosophie générale, Institut de psychologie, Institut d'études médiévales; la faculté de Théologie rayonne dans le public par son Institut Pie XI; la faculté des Lettres a d'ores et déjà sa section de langue et de littérature françaises, son Institut d'histoire et de géographie, son Institut d'études anglaises et son centre d'études Slaves; la faculté des Sciences sociales, économiques et politiques a inauguré son Institut de recherches. Et l'avenir verra éclore bien d'autres organismes d'expansion intellectuelle, grâce auxquels l'Université atteindra toutes les classes de la population.

 

Depuis longtemps déjà elle intéresse le grand public par ses conférences littéraires ou scientifiques ouvertes à tous, par ses publications, par ses revues : la Revue canadienne jadis, la Revue trimestrielle depuis plus de trente ans, l'Actualité économique , la Revue canadienne de Biologie , l'Action universitaire, destinée surtout aux anciens diplômés, le Quartier latin , journal des étudiants.

 

Rien n'est parfait de ce qui est humain, mais tout est perfectible. L'Université est imbue de cette double vérité, et elle connaît ses limites actuelles, elle entend bien les dépasser, au service de l'âme et de l'esprit canadiens.

 

STATISTIQUES [1952]

 

Élèves réguliers inscrits dans les diverses facultés (y compris les arts) ainsi que les écoles affiliées ou annexées : 10,245

 

Élèves à temps partiel, y compris les cours du soir : 2,306

 

Nombre total des étudiants : 12,551.

 

Professeurs plein temps : 646

 

Professeurs à temps partiel : 1,135.

 

Recteur : Mgr Olivier Maurault, P.A.

 

 

Source : Vedettes, 1952. Le fait français au Canada , Première édition, Montréal, Société nouvelle de publicité, 1953, 717p., pp. 539-541.

 

 

 

 
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