Date Published:

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

L'Honorable Simon-Napoléon Parent

14 ème Premier Ministre du Québec

L'honorable Simon-Napoléon Parent est né à Beauport, le 12 septembre 1855, du mariage de Simon-Polycarpce Parent, marchand général, et de Luce Bélanger.

Il fit ses études à l'École Normale à Québec, et sous la direction de moniteurs privés.

Quoique marié et père de deux fils en bas âge, il s'inscrit à la Faculté de Droit à l'Université Laval à Québec, dirigeant, en même temps, un modeste commerce afin de solder ses cours.

Trois ans plus tard, il est diplômé premier de sa promotion. Licencié en Droit summa cum laude, il décroche la médaille d'or du Gouverneur Général le Marquis de Lorne, ainsi que le Prix Tessier.

Admis au Barreau le 13 juillet 1881, il ouvre son étude juridique à Québec et, quelques années plus tard, forme une étude avec Sir Charles Fitzpatrick, L.-A. Taschereau, Ferdinand Roy et L.-A. Cannon.

Le 17 juin 1890, il est élu député à l'Assemblée Législative par le comté de Saint-Sauveur, division électorale de la Cité de Québec. Il est réélu aux élections générales de 1892, 1897, 1900 et 1904. L'année de son entrée au Parlement, il était aussi élu échevin de la Cité et en 1894 il en devenait maire, charge qu'il devait occuper durant douze années consécutives.

Le 26 mai 1897, à l'arrivée au pouvoir du ministère libéral de l'honorable Félix-Gabriel Marchand, il assume le portefeuille des Terres, Forêts et Pêcheries.

En 1899, il est nommé Conseil de la Reine.

Le 3 octobre 1900, il succède comme Premier Ministre à l'honorable Félix-Gabriel Marchand, décédé.

En 1897, il forme la Compagnie du Pont de Québec et, sous sa présidence, commence en 1901, l'érection de l'énorme pont cantilever, le deuxième plus grand du monde à cette époque, qui relie les deux rives du fleuve Saint-Laurent.

Le 20 mars 1905, il démissionne comme Premier Ministre et, le lendemain, comme député à la Législature.

Le 31 juillet 1905, il assume, à Ottawa, la présidence de la Commission du Transcontinental, chargée de la construction du chemin de fer de Moncton à Winnipeg. Il démissionne comme maire de Québec, le 9 janvier 1906, force lui étant de résider à Ottawa en raison de sa charge.

L'honorable S.N. Parent délaisse la présidence de la Commission du Transcontinental, à la suite de la chute du gouvernement de Sir Wilfrid Laurier le 29 juillet 1911, sur les questions de la construction d'une Marine Canadienne et de la réciprocité avec les États-Unis.

Le 29 décembre 1911, il est appelé à la présidence de La Commission des Eaux Courantes de la province de Québec, nouvellement créée, et, pendant neuf ans, il poursuit activement la construction des grands barrages, dont celui du Saint-François, alors le plus important du monde.

Il mourut à la tâche, à Montréal, le 7 septembre 1920.

L'honorable S.N. Parent avait épousé, le 17 octobre 1877, Marie-Louise-Clara Gendron, fille de Ambroise Gendron, arpenteur et de Esther Chamberland. De cette union naquirent quatorze enfants, dont huit lui survécurent : Me J.-Albéric Parent, avocat, conseil du Roi, magistrat de la Cité de Hull ; l'honorable Georges Parent, avocat, conseil du Roi, Président du Sénat, ancien député de la Chambre des Communes de 1904 à 1911 et de 1917 à 1940, qui mourut en fonction, subitement, à Montréal, le 14 décembre 1942 ; M e Charles Parent, avocat, conseil du Roi, député à la Chambre des Communes de 1940 à 1957, qui décéda à Québec, le 12 juin 1961 ; Paul-E. Parent, Conseiller en Relations Publiques ; Évangéline (Mme T.A. Legris) ; Corinne (Mme A. J. Major) ; Gabrielle (Mme Robert Laurier) ; Simonne (Mme Gaston Soucy)

L'honorable S.N. Parent est l'auteur d'un ouvrage intitulé La loi de la Cession de Biens publié en 1892. En 1903, il publia Discours sur la question des droits de coupe sur le bois de pulpe , qu'il avait prononcé à l'Assemblée Législative.

Un éditorial du quotidien Le Soleil , publié en date du 15 septembre 1955, intitulé : « Québec se souvient » , signalait la naissance cent ans auparavant de S.-N. Parent, et louait « l'énergie et l'esprit civique, le jugement sûr et l'initiative d'homme d'affaires de cet ancien Maire et Premier Ministre... Lorsqu'il se retira de sa chère ville, Québec possédait un Hôtel de Ville, un bon service de tramways électriques, des rues pavées, le Château Frontenac, un théâtre moderne, l'Auditorium (aujourd'hui appelé Capitol), des parcs magnifiques, un hôtel de l'immigration, porte d'entrée de l'Immigration au Canada, une nouvelle gare de chemin de fer à la Basse-Ville, un nouveau quartier, celui de Limoilou et une population qui, de 50,000 âmes était passée à 100,000 âmes. Avec des budgets de moins d'un million de dollars par an, les finances de la Cité de Québec étaient en bon état et la dette de la Province ne dépassait pas 30 millions de dollars. Aussi le nom de S.N. Parent est-il devenu illustre dans les annales locales et nationales » .

[Le site de l'Assemblée nationale du Québec offre aussi une biographie de Simon-Napoléon Parent .]

Source : Paul-E. PARENT, Le Bottin parlementaire du Québec , sans éditeur, sans lieu d'édition, 1962, 531p., pp. 245-247. Paul-E. Parent est le fils de Simon-Napoléon Parent.