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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Étienne Parent
PARENT (Etienne) (1802-74), avocat, publiciste, homme de lettres, sous-secrétaire d'Etat.
Fils d'André et de Marie Coudrey, Pierre Parant, natif de Mortagne au Perche, émigra au Canada, le 9 février 1634, et épousa à Québec Jeanne, fille de Jacques Badeau et d'Anne Ardouin, qui fut mère de dix-huit enfants. Cette famille, est la souche des nombreux descendants qui orthographient leur nom Parent, disséminés au Canada et aux Etats-Unis.
L'un des fils, Etienne, né en janvier 1675, se maria en secondes noces à l'Ange-Gardien (28 avril 1727) avec Geneviève Trudel : leur fils Nicolas (1728) épousa à Beauport (1750) Catherine Marcou, mère d'Etienne-François qui s'unit en janvier 1777 à Marguerite Grenier. L'aîné de huit enfants, nommé aussi Etienne-François, né le 28 novembre 1778 et décédé le 27 octobre 1838, s'allia (1801, à Josèphe Clouet, née en 1783 et inhumée à la Pointe-aux-Trembles le 7 novembre 1860.
Etienne, né à Beauport le 2 mai 1802, élève aux collèges de Nicolet et de Québec, séjourna deux ans au foyer pour aider ses parents cultivateurs. Ayant fait choix du journalisme en 1822, il devint rédacteur du Canadien, qui fut officiellement supprimé en 1825. M. Parent s'appliqua alors à l'étude du droit et se fit inscrire au barreau en 1829. Le 7 mai 1832, renaissait le Canadien sous la vive impulsion du jeune avocat qui inscrivit en première page la devise : Nos Institutions, notre Langue, nos Droits. Le bureau du journal très combatif groupait les parlementaires, qui y concertaient leurs plans d'attaque et de défense. A l'approche de la tempête politique et patriotique, M. Parent osa se séparer des partisans exagérés de M. Papineau. De l'avis de M. Chapais, ce fut l'âme du parti modéré de Québec : « Durant la crise redoutable qui aboutit à l'aventure sanglante, il fit preuve du patriotisme le plus éclairé, de la plus remarquable supériorité de jugement et d'une admirable fermeté de caractère (V. t. IV).
Le 6 avril 1841, le collège électoral du Saguenay lui accordait ses suffrages. Il siégea jusqu'au 14 octobre 1842, époque où une grave surdité, contractée sous les verrous de la détention préventive, le détermina à démissionner et à quitter la direction du journal. Dès lors, il se distingua comme conférencier dans les réunions publiques à Québec et à Montréal. En 1847, le Conseil exécutif le promut sous-secrétaire de la Province et, en 1867, il devint sous-secrétaire d'Etat aux Communes. Ayant pris sa retraite en 1872, il mourut à Ottawa le 22 décembre 1874.
M. Parent s'est signalé comme éminent publiciste, comme philosophe et sociologue. Il est l'auteur des ouvrages suivants : Pierre Bédard et ses deux Fils, 1859; l'Industrie, moyen de conserver la nationalité, 1843; Importance de l'étude de l'Economie politique; Du Travail chez l'homme; Du Prêtre et du spirituel en société; Considérat. sur l'éducation popul.; l'Intelligence dans ses rapports avec la société; l'Importation et les Devoirs du commerce; Considérat. sur les classes ouvrières.
Il avait contracté alliance, le 30 juin 1829, avec Henriette Grenier, née à Québec en 1804 et décédée à Ottawa, en 1890, mère de six enfants, entre autres:
Etienne-Henri, né à Québec le 25 août 1835 et décédé célibataire à Montréal (1910);
Joséphine-Henriette, née le 13 juillet 1837, mariée à M. Gérin-Lajoie (V. ce nom), décédée à Montréal (1926);
Mathilde-Sabine, née le 20 mars 1839, mariée à E. Gélinas et remariée à G. de Bonald, décédée en 1917;
Marie-Augustine, née le 28 août 1841, mariée à Benjamin Sulte et décédée sans postérité en 1918. Source: Louis LEJEUNE, "Étienne Parent ", dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 2, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 829p., pp. 406-407.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |