Quebec History Marianopolis College


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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Marius Barbeau

 

Marius Barbeau qui, admis au barreau en 1907, fit toute sa carrière dans l'administration fédérale comme anthropologue, est décédé après quelques jours d'hospitalisation à Ottawa, le 27 février 1969. Il aurait eu 86 ans l'avant-veille de ses obsèques.

 

Né à Sainte-Marie de Beauce le 5 mars 1883 du mariage de Charles Barbeau et de Virginie Morency, il reçut sa formation secondaire au Collège de-la-Pocatière (B.A.) et il étudia le droit à l'Université Laval (LL.L.).

 

Admis au barreau en juillet 1907, boursier Rhodes la même année, il alla étudier une discipline assez nouvelle en notre pays, l'anthropologie, à Oxford (B.Sc. Oxon, 1911), de même à l'École des Hautes Études et à la Sorbonne de Paris. En 1912, il entrait au service d'anthropologie du Musée national, alors dit Victoria, d'Ottawa. Il devait y poursuivre une longue carrière de recherche jusqu'à ce qu'il fût atteint, en 1960, par la limite d'âge, mais avec le privilège d'occuper encore son cabinet et de se livrer à ses publications. Ses ouvrages et études sont fort nombreux, la plupart en anglais, et ont porté principalement sur l'histoire des moeurs des Amérinindiens [Amérindiens], - comme l'on dit maintenant pour ceux que tous nos prédécesseurs des siècles passés appelaient les Sauvages, sans plus porter à mal, - des Canadiens de langue française, et incidemment des Canadiens de langue anglaise.

 

Une savante bio-bibliographie de Marius Barbeau a été préparée, dès 1947, par mademoiselle Clarisse Cardin, alors de la Bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal, aujourd'hui de la Bibliothèque nationale du Canada. (1)

 

Relevons quelques titres: Folk songs of French Canada, (Yale University Press), 1925,   chansons populaires du Vieux Québec, Ottawa, 1935, (même ouvrage en anglais), le Romancero du Canada, (Montréal, Beauchemin) 1937, Alouette, Montréal, 1946, Jongleurs songs of Old Quebec, (Rutgers University Press) 1962, Le Rossignol y chante, Ottawa, 1962, Totem Poles, 1932, Cornelius Krieghoff, Pioneer Painter of North America, 1935, Québec où survit l'ancienne France, 1938, Henri Julien, 1942, Côté, the Wood Carver, 1943, Saintes artisanes . . . 1944, les Levasseur . . . sculpteurs et statuaires, 1948, Haida Myths, 1953, Comment on découvrit l'Amérique, et Fameux Peaux-Rouges d'Amérique, (Montréal, Beauchemin) 1966.

 

Il va sans dire, cette liste est loin d'être exhaustive. Marius Barbeau avait fait partie de la Société royale du Canada trente années, de 1916 à 1947. Membre de l'Académie des Sciences de Washington, il y avait fondé et il avait été le président d'une section, dite l'American Folklore Society. Il fut, de même, membre de l'Académie canadienne-française.

 

L'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université d'Oxford lui ont décerné des doctorats honoris causa.

 

Il avait épousé en 1914 à l'église paroissiale Saint-François-d'Assise, d'Ottawa, Ernestine Laroque, qui lui survit. II laisse dans le deuil ses deux filles, Délia (madame Arthur Price) et Hélène (épouse de M. Marcel Rioux, professeur à l'Université de Montréal, et auteur).

 

Obsèques à l'église paroissiale du Christ-Roi d'Ottawa. Inhumation au cimetière Notre-Dame d'Ottawa.

 

Dans l'un des nombreux articles de presse parus à l'occasion de son décès, le critique littéraire d'un quotidien montréalais (2) s'est demandé, sur presque deux colonnes, si l'intérêt de Marius Barbeau pour le folklore des Amérindiens ne provenait pas de sa propre hérédité . . . indienne. Eh non! eh non! Établissons encore une fois quelques faits précis, que devraient peut-être rechercher les artistes au lieu d'encourir le risque d'une psychologie arbitraire.

 

À part de son aïeule paternelle, de proche origine irlandaise, il était, comme 75 pour 100 des Québécois, de pure ascendance française.

 

Les parents de Marius Barbeau, précités, Charles B., et Virginie Morency avaient contracté mariage à Sainte-Marie de Beauce en 1862. Son aïeul paternel, Louis B., avait épousé à Saint-François de Beauce en 1840 Catherine O'Brien, fille de Cornelius O'Brien et de Margaret O'Meara, originaires de Cork, Irlande. (3)

 

À la génération précédente, Louis Barbeau, aussi marié à Sainte-Marie-de-Beauce en 1812 à Modeste Poirier, (4) était fils d'Etienne B., et de Madeleine Bédard qui avaient contracté mariage à Charlesbourg en 1775.

 

Ce dernier - fils de Jacques Barbeau, décédé à Québec en 1763, aussi marié à Charlesbourg en 1740 à Françoise Savard, petit-fils de Jacques Barbeau (1675-1747) et d'Anne Bisson (1687-1747), mariés en 1702, - était l'arrière petit-fils du Poitevin François Barbeau (1650-1711, d. Charlesbourg), marié à Québec en 1671 à Marguerite Hedouin, originaire de Soissons. (5)

 

Il y a, croyons-nous, trois souches des familles Barbeau, dont les Barbeau-Boisdoré de Montréal, descendants de Jean Barbeau (d.1714), marié à Boucherville en 1681 à la fille du découvreur Jean de Noyon, et maître de port à Montréal lors de son décès.

 

Marius Barbeau partage une origine commune avec son collègue notre contemporain, ancien professeur aux Hautes Études, M. Victor Barbeau, éminent écrivain, président de l'Académie canadienne-française, aussi descendant de François B., et de Marguerite Hedouin, précités, par son fils Simon, marié à Charlesbourg en 1715 à Catherine Aubray, son petit-fils Thomas, à Québec en 1761 à Reine Crépeau, et dont le fils homonyme, Thomas, se maria à Montréal en 1785.

 

Autant d'acquis pour l'information de littérateurs imprudents en leurs généralisations.

 

(1) Paru aux Archives de Folklore de l'Université Laval, et en tiré-à-part sur grand papier, 96 pp.

 

(2) Le Devoir, samedi, 22 mars 1969, p. 16.

 

(3) ELOI-GÉRARD . Généalogie de Beauce . VIII, 155

 

(4) ELOI-GÉRARD . Recueil des généalogies de Beauce et de Dorchester . Beauceville, 1948, I, 97.

 

(5) C. TANGUAY, Dictionnaire généalogique . II, 111, 113.

Source : Jean-Jacques LEFEBVRE, « Nos Disparus : Marius Barbeau », dans Revue du Barreau, Vol. 29, 1969, pp. 329-331. Nous remercions la Revue de nous avoir aimablement permis de reproduire cette biographie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College