Quebec History Marianopolis College


Date Published:
August 2005

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Jean Olivier Briand

 

BRIAND (Jean-Olivier) (1715-94), septième évêque de Québec […].

Il naquit, le 23 janvier 1715, à Plérin, dans les Côtes-du-Nord, au diocèse de Saint-Brieuc, où il fit ses études secondaires et théologiques. Ordonné prêtre le 16 mars 1739, il fut nommé vicaire dans sa paroisse natale, dont son oncle, Jean-Joseph Briand était le pasteur. Après deux ans, il suivit au Canada son compatriote Mgr de Pontbriand, nommé à l'évêché de Québec. Durant vingt-cinq années, l'abbé Briand seconda son administration, comme vicaire, chanoine, théologal, doyen du chapitre, grand vicaire. A la bataille de Sainte-Foy, il se dévoua nuit et jour au chevet des blessés et des mourants, qui affluaient dans les hôpitaux. Le 2 juillet 1760, pour se conformer aux intentions de son évêque décédé à Montréal, il réunit le chapitre : le Sulpicien de Montgolfier est nommé grand vicaire pour le gouvernement de Montréal, l'abbé Perreault pour celui des Trois-Rivières, l'abbé Maillard en Acadie, le Jésuite Beaudoin en Louisiane, l'abbé Forget au pays des Illinois. A Québec, le grand vicaire  sut plaire à tous, Canadiens et Anglais. Il s'aperçut que, avec le changement de possesseurs de la colonie, les devoirs avaient changé et que la religion elle-même pouvait y gagner. A l'occasion du mariage de George III, en 1762, il ordonna un Te Deum solennel d'action de grâces. Le 10 mars 1763, il en commanda un autre, à la signature du traité de Paris : dans son mandement, il exige "une parfaite obéissance, une exacte fidélité, un inviolable et sincère attachement au nouveau monarque et aux intérêts de la nation". Comme nouvel évêque, le chapitre fait choix de M. de Montgolfier. Passé à Londres, l'élu vit le roi qui consentit à sa nomination, mais non sans l'agrément du gouverneur de la colonie. Le général Murray opposa un refus formel. Le Chapitre désigne alors l'abbé Briand, qui est agréé par le gouverneur. Après quatorze mois de démarches et d'instances, l'abbé Briand est autorisé à quitter Londres et à se rendre en France. Il y reçut les bulles, émises par Rome le 21 janvier 1766. Le 16 mars, il était sacré privément, à Suresnes, par Mgr de Termont, évêque de Blois. Après un mois de séjour à Plérin, il retourna à Londres, où il reçut un favorable accueil. Le 28 juin, il était de retour à Québec, où son arrivée provoquait des transports d'allégresse. Toutefois la chancellerie britannique ne lui reconnaît que le titre de Surintendant de l'Eglise romaine et non encore celui d'évêque de Québec. Les conjonctures étaient alors fort épineuses : la guerre avait détruit la cathédrale, le palais épiscopal, les églises, les maisons d'école et de charité. Des paroisses étaient sans pasteurs, des établissements sans élèves ni professeurs; et Carleton s'opposa au maintien du Chapitre. Mais le zèle de l'évêque lui inspira la force de restaurer beaucoup. Il cultiva avec soin les vocations sacerdotales, ordonnant 90 prêtres durant son épiscopat. Il sollicita de Rome et obtint deux évêques en permanence, l'un titulaire, l'autre coadjuteur avec future succession, dans le dessein de prévenir de nouveaux embarras venant de Londres. On lui accorda le privilège de sacrer un évêque sans la présence des deux assistants canoniques. En 1772, il donna la consécration à Mgr Mariaucheau d'Esglis.

 

En 1774, le Congrès américain tenta de provoquer les Canadiens à la rébellion contre la métropole. Le 29 mai 1775, l'évêque national publiait un mandement, où il faisait appel à la loyauté et à la conscience de son peuple. Il multiplia les avis et les démarches. Il intima au clergé des instructions précises. Il se détermina même à décréter l'interdiction des sacrements pour tous les Canadiens rebelles, dans un autre mandement de 1776. A la fin des hostilités, il prescrivit le chant du Te Deum

Il visita souvent, au moins en partie, son immense diocèse. Des infirmités vinrent bientôt l'arrêter dans l'exercice de ses fonctions pastorales. Il travailla alors à composer un nouveau catéchisme. En 1784, il abandonna l'administration à son coadjuteur, auquel il donna un aide dans la personne de l'abbé Hubert. Il mourut le 25 juin 1794, six ans après Mgr d'Esglis, un mois après Mgr Bailly.

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Source: Louis LE JEUNE, o.m.i., « Jean Olivier Briand  », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 247-248.

 

 
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