Quebec History Marianopolis College


Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Georges-Avila Pigeon

Président du Club Richmond

 

 

Georges-Avila Pigeon, tavernier de son état depuis plus d'un quart de siècle, est un de ces bons citoyens qui inspirent le sentiment du respect, et de la considération. Honnête homme depuis toujours, il a débuté dans la vie sous des auspices plutôt malheureux, mais fortifié par son ambition, son courage et sa volonté, il est devenu une personnalité intéressante, dans les domaines social, politique et commercial.

 

Né à St-Polycarpe-de-Soulanges, le 16 août 1880, du mariage de A. Pigeon, boulanger, et de Henriette Châtelois, son épouse, fille de Joseph Châtelois, il eut le malheur de perdre son père, à l'âge de neuf ans. Une instruction sommaire acquise à l'école rurale, lui permit toutefois d'aider sa mère qui tenait alors un petit commerce. A l'âge de douze ans, il alla travailler chez W. Baine, ancien député au fédéral à St-Polycarpe. Deux années plus tard, le jeune Georges quittait son village natal, à destination de Côteau Landing où il se livra à divers travaux afin d'assurer sa subsistance. Se rendant compte qu'il lui fallait en connaître d'avantage, il n'hésita pas à s'inscrire comme élève, à l'école anglaise locale. En 1898, le courageux jeune homme s'en vint demeurer à Montréal où il se chercha une position. Il débuta comme messager à l'Hôtel Riendeau, y fit un séjour de deux ans, après quoi il fut engagé comme commis à l'Hôtel Queen. De là il passa au Café Lafleur, puis au Café St. Elmo. En 1910, s'étant amassé un montant d'argent suffisant, il jugea le temps venu, pour se lancer dans les affaires à son propre compte. Il établit donc rue N.-D., dans le faubourg St-Joseph, un hôtel de tout premier plan, et c'est là encore qu'on le retrouve au même endroit, où depuis 25 ans, sa place d'affaires sert de lieu de réunion aux différentes organisations sociales et politiques de son quartier.

 

M. Pigeon s'est toujours intéressé à la chose publique. Pas un plus que lui n'a pris une part plus active, aux campagnes politiques municipales ou parlementaires. En 1930, il fut choisi organisateur général des luttes municipales pour le quartier St-Joseph, des luttes provinciales pour le comté de Ste-Anne et des luttes fédérales pour le comté St-Antoine. À toutes les élections, son nom a sans cesse été mis de l'avant comme candidat, mais surchargé par un travail assidu qui nécessite toute son attention, il n'a jamais voulu consentir à briguer les suffrages de l'électorat. Il est certain qu'il finira un jour par céder aux instances des contribuables du quartier St-Joseph. D'une rectitude de jugement indiscutable, il a souventes fois, en sa qualité de juge de Paix, réglé des litiges parfois fort compliqués. M. Pigeon a toujours été de tous les mouvements d'ordre national, et il a souvent contribué par son aide financière ou morale aux succès de diverses entreprises.

 

Il a été prés. du Club Social des Marchands en 1911, prés. de là Société St-Jean-Baptiste en 1924 (section St-Joseph), marguillier de la paroisse St-Joseph en 1929, prés. de la Société St-Jean-Bte pour un autre terme en 1934, prés. du Club Richmond Ltée, depuis plus de 15 ans, et enfin directeur de l'Ass. des Hôteliers, de 1924 à 1930. En 1930, le gouvernement de Québec le nommait Juge de Paix. Homme d'affaires averti, il est intéressé dans nombre de corporations financières et industrielles, entre autres : "Allies Steel Co.", Banque Provinciale, Banque du Canada, "Montreal Light Heat & Power" et Club Richmond. Philanthrope reconnu, il est un bienfaiteur insigne de nos institutions de charité, telles la Fédération des Oeuvres de Charité canadienne-française et la Société Saint-Vincent-de-Paul. La classe ouvrière de son quartier le considère comme son meilleur protecteur. M. Pigeon est membre de l'Ordre des Chevaliers de Colomb, Conseil St-Henri, Club de Réforme, "Antediluvian of Buffalo", "Montreal Cross Lodge", Club Social St-Joseph, Club Libéral et Organisation Libérale de Ste-Anne. Ses récréations, il les prend aux jeux de tennis et de quilles, au tourisme et à la pêche.

 

Il s'est marié deux fois, le 6 sept. 1906, avec Marie-Louise Vézeau, et le 16 sept. 1909, avec Anna Vézeau, toutes deux filles de Joseph Vézeau, de Mont-Laurier. Deux enfants, Georgette et Georges, (celui-ci décédé en 1911), leur sont nés. M. Pigeon élève en plus une charmante petite fille. En politique, franc libéral. - Domicile : 1717, O., rue Notre-Dame, Montréal.

 

Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 363. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.

 

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College