Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Novembre 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Henri-Raymond Casgrain

 

CASGRAIN (Henri-Raymond) (1831-1904), prêtre, vicaire, aumônier, historien et biographe.

La famille, dont le nom fut orthographié à l'origine Cassegrain et Castrin (en latin casa grani, maison du blé), est originaire d'Airvault, aujourd'hui chef-lieu de canton dans les Deux-Sèvres (Vendée). En 1650, François est reconnu comme la souche de la lignée. Son fils, François, épousa le 20 avril 1712 à d'Airvault Catherine, fille de Jean Leconte et de Marie Poulet; il était sergent-major dans les troupes régulières et devint père de cinq garçons et de trois filles.

L'aîné, né le 31 décembre 1716 et appelé Jean-François, est la tige de la branche transplantée au Canada. Après avoir pris part à divers combats, il vint en Nouvelle-France en 1748. Il se maria à Québec, le 15 juin 1750, à Geneviève Duchesne qui mourut sans en­fant; et en secondes noces, le 10 juillet 1764, à Marguerite Casault, qui lui donna quatorze rejetons dont dix décédèrent en bas âge. Des deux garçons survivants l'un, nommé Jean-Baptiste, laissa neuf enfants de son second mariage. Le second, Pierre, né le 16 juin 1771 et décédé le 17 novembre 1828, épousa à Québec, le 27 juillet 1790, Marie-Marguerite Bonenfant et en eut treize enfants, entre au­tres :

Pierre-Thomas (1797-1863), marié à Emélie Lacombe et père de dix enfants : Sophie (1799), mariée à Letellier de Saint-Just ; Luce (1802), mariée au juge Philippe Panet ; Justine (1802), mariée d'abord à Charles Maguire, ensuite à Pierre Beaubien : Olivier-Eugène (1812), marié à Hortense Dionne et père de douze enfants;

Charles-Eusèbe, leur frère, né en 1800, s'unit à Elisabeth-Anne Baby, qui donna nais­sance à quatorze enfants, huit garçons et six filles dont pas un seul ne mourut au berceau. C'est la tige de la branche cadette : Charles-Eusèbe, né en 1825, épousa Charlotte Chase en premières noces, devint sénateur et eut six garçons : Pierre-Philippe, né en 1826, se maria à Mathilde Perrault et fut père de huit enfants; Elisabeth-Marie, née en 1828, entra en religion; Auguste-Eugène, né en 1830, s'allia à Odile Blais et en eut cinq enfants; Julie-Virginie (1835-98) devint Soeur Baby chez les Soeurs Grises et Marie-Amélie (1847-74), Soeur Sainte-Marguerite de la Congrégation de Notre-Dame; Henri-Raymond et René-Edouard (1839), tous deux prêtres.

Henri-Raymond naquit à la Rivière-Ouelle le 16 décembre 1831, le cinquième de la famille et fit ses études classiques au collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En 1852, il sé­journa quelques mois dans la pharmacie de son oncle Beaubien à Montréal et, l'hiver de 1853, dans le laboratoire de M. Casault, pro­fesseur de chimie au séminaire de Québec. En 1854, le grand séminaire lui ouvrait ses portes. Puis il professa les lettres à Sainte-Anne, où il fut élevé à la prêtrise le 5 octo­bre 1856. Une ophtalmie maligne le força au repos et aux voyages. En 1858, il se rend en France et en Italie. L'année suivante, l'évêque le nommait vicaire à Beauport, puis à la cathédrale (1860), d'où il passa comme aumô­nier au couvent du Bon-Pasteur (1861-70) : il se retira alors du ministère et demeura dans un appartement du même asile jusqu'à son décès, le 10 février 1904.

La nomenclature de ses ouvrages est assez complexe. En 1860, il adresse une Epître en vers à sa soeur Rosalie; en 1861, il publie les Légendes canadiennes; en 1864, paraît son Histoire de la Mère Marie de l'Incarnation; en 1865, la biographie de M. A.-E. Aubry; en 1866, celle de F.-X. Garneau et celle de Jules Livernois; en 1867, la biographie de G.-R. Faribault, et une Vie des Saints, in-4°; en 1869, parution des Miettes en vers; en 1870, monographie de la Famille de Sales La Ter­rière; en 1871, biographie de Philippe Aubert de Gaspé; en 1872, celle de Francis Parkman, et une critique littéraire sur Chauveau; en 1876, paraissent les opuscules : Légendes canadiennes, en 2 vol.; en 1878, publication de l'Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec; en 1880, monographie intitulée Une Paroisse ca­nadienne au XVIIe siècle; en 1882, étude litté­raire Notre passé litt. et nos deux historiens, Mém. Soc. Roy. Can.; en 1884, apparition en quatre volumes in-8° des OEuvres complètes et d'une étude critique Les Quarante Derniè­res Années par le docteur Dent, dans les Mém. Soc. Roy. Can.; en 1885, Biographie de Gérin-Lajoie, ibid.; en 1886, Un Pèlerinage au pays d'Evangéline, ibid.; en 1887, étude sur Les Acadiens après leur dispersion, ibid.; en 1888, Eclaircissement sur la question aca­dienne, ibid.; en 1889, esquisse sur Montcalm peint par lui-même, ibid.; en 1891, paraissent deux volumes intitulés Montcalm et Lévis et réédition des Mémoires de famille de sa mère; en 1894, il donne au public Une Se­conde Acadie; en 1896, l'Histoire de l'Asile du Bon-Pasteur de Québec; en 1897, volume sur Les Sulpiciens et les Prêtres des Miss. Etrang. en Acadie; en 1898, un opuscule sur Les Origines du Canada et La Guerre du Canada, in-4°; enfin Notes relatives aux Ins­cript. du monument Champlain.

Source: Louis LE JEUNE, «Henri-Raymond Casgrain», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., pp. 323-324.

 

 
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