Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2007

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Cap-de-la-Madeleine

 

CAP-DE-LA-MADELEINE (Notre-Dame du Rosaire au), jadis chapelle dédiée à Marie et devenue dans la suite un lieu de pèlerinage national en son honneur.

 

Entre les années 1636 et 1640, Messire Jacques de La Ferté, abbé de Sainte-Marie-Madeleine et associé de la Compagnie des Cent Associés, reçut en fief une étendue de terrain appelé le Cap des Trois-Rivières. En 1651, les Pères Jésuites se virent attribuer une seigneurie par la même Compagnie, avec la charge d'y fonder un poste central de missions en faveur des indigènes, qui s'y rendaient chaque année à la traite des fourrures. Les missionnaires, en souvenir du premier bénéficiaire, l'abbé de La Ferté, appelèrent la localité le Cap de la Madeleine. En 1659, une modeste chapelle en bois fut érigée par le gouverneur Pierre Boucher et cédée en 1661 à la paroisse naissante de Sainte-Marie-Madeleine, qui inaugura le culte de la Vierge Marie. En 1694, son culte s'implanta en permanence sous la forme de la Confrérie du Rosaire. Mgr de Saint-Vallier se détermina à remplacer le modeste oratoire par une église en pierre; mais les paroissiens, sur le conseil du curé Paul Vachon, qui avait succédé (1685) aux Récollets successeurs eux-mêmes des Jésuites, durent solliciter les aumônes à Québec, à Ville-Marie, aux Trois-Rivières. Les travaux ne furent commencés qu'en 1734.

 

Toutefois, florissante à ses débuts, la Confrérie du Rosaire, en raison d'un curé résidant, ou absent du lieu, subit, l'espace d'un siècle, un sérieux ralentissement. Ce n'est qu'en 1854 qu'elle reprend sa vigueur dans un autel latéral, orné d'une belle statue de Marie. En 1864, M. Luc Désilets, curé de la paroisse, employa tout son zèle à rénover la dévotion envers la Vierge : sa vieille église revêtit l'éclat d'un pèlerinage privé et local.

 

En 1872, Mgr Laflèche ordonna la construction d'une nouvelle église. Les matériaux de l'édifice devaient provenir de la paroisse Sainte-Angèle, sise sur la rive sud du fleuve. La glace faisant défaut sur son cours, en mars 1879, les paroissiens attribuèrent à Marie, en vertu de la récitation du chapelet, la congélation de la surface permettant, à cette époque tardive, le transport des pierres à travers le Saint-Laurent. Le mouvement des pèlerinages s'accentua, dès l'année 1883. En 1888, dédicace solennelle de l'ancien sanctuaire à Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire. En 1892, fondation d'une Revue et, en 1894, célébration grandiose du second centenaire de la première dédicace; le chiffre annuel des pèlerins monte à 40.000. Le curé Duguay est secondé du service des deux Religieux de Saint-François, les Pères Frédéric et Augustin.

 

En 1900, Mgr Cloutier rend le pèlerinage obligatoire à chaque paroisse du diocèse. En 1902, le prélat convie des Oblats de Marie-Immaculée à la desserte du sanctuaire nationale de Notre-Dame du Cap. Le 12 octobre 1904, couronnement solennel de la statue de Marie, au nom de Pie X, par le Délégué apostolique, Mgr Sbarretti. En 1929, le total des pèlerins a atteint le chiffre de 200,000. Les Annales comptent environ 50.000 abonnés. Les terrains d'alentour ont été appropriés, rehaussés d'un calvaire et de quinze monuments qui représentent les mystères du Rosaire. Il n'y manque plus que la présence d'une superbe et immense basilique.

Source: LE JEUNE, L., «Cap-de-la-Madeleine», dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., p. 301.

 
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