Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Novembre 2005

Documents of Quebec History / documents de l'histoire du Québec

 

La loi du cadenas

The Padlock Law

 

L'enquête sur le communisme à Québec

[1939]

 

[Ce texte a été rédigé par Édouard LAURENT. Pour la citation exacte, voir la fin du document.]

Le communisme en face du monde ouvrier

 

Le parti communiste travaille à enrôler dans ses rangs tous les ouvriers, afin de pouvoir organiser la dictature. C'est là le premier objectif du parti communiste, lorsqu'il s'installe dans un pays, et c'est actuellement l'objectif de ce parti au Canada. Le dossier Lessard-Drouin est très révélateur à ce sujet.

 

a) Sympathie pour les Unions internationales

 

On sait le jeu des communistes français sur le plan syndi­caliste. Ils ont manoeuvré si bien le monde ouvrier qu'ils sont aujourd'hui les maîtres de la Confédération générale du Travail. Pouvons-nous dire que les membres du parti communiste canadien poursuivent le même objectif que leurs camarades français? Nous sommes bien tenté de le croire à la suite de la déclaration faite en 1938 par M. John-P. Frew, secrétaire de la Fédération américaine du Travail au congrès annuel de la Fédération à Houston, Texas. Les Unions internationales, qui groupent un bon nombre de nos ouvriers, font partie de cette Fédération.

 

Le secrétaire a alors attiré l'attention du Congrès sur la situation dangereuse dans laquelle se trouvent placées actuellement les Unions canadiennes. Elles sont de plus en plus pénétrées, dit-il, par le C. I. O. et par le communisme. Et il a reproché au Comité central canadien, c'est-à-dire au Conseil des Métiers du Canada, de manquer à son devoir (1).

 

Personne ne niera que les chefs du parti communiste ont beaucoup de sympathie pour les Unions internationales. Toutefois, nous pouvons aller plus loin et affirmer que les dirigeants du parti communiste recommandent à leurs partisans d'activer la fondation d'unions internationales à travers le pays. En voici une preuve:

 

Le parti communiste, dit E. Samuel, est la forme supérieure de l'organisation de la classe des prolétaires. Il doit donner la direc­tion aux autres organisations en lutte contre la bourgeoisie, encourager et organiser les Unions Internationales, les Fédérations de Chômeurs, etc. (2).

 

Nous retrouvons la même pensée dans les brochures de propagande. Toutefois, par pudeur, on la couvre d'un léger voile:

 

L'unification des groupes travaillistes n'est plus une possibilité éloignée, mais une tâche urgente et immédiate. Par elle, on peut arriver aux résultats suivants, comme l'expérience de France l'a amplement démontré.

 

Parmi ces résultats attendus, on signale:

 

qu'elle permettra aux partis de la classe ouvrière de faire pression sur le Conseil des Métiers et du Travail pour l'amener à lancer une campagne d'organisation dans toute la province, tâche qu'il faut réaliser à tout prix pour vaincre le fascisme (3).

 

b) Le noyautage des Unions internationales

 

Les communistes se contentent-ils de formuler des désirs et d'émettre des voeux ? Peut-être, mais la police a trouvé à la résidence de Lessard, centre de propagande communiste, un livre de procès-verbaux de l'Union internationale (local n° 5) des tailleurs de pierre de Québec. Les procès-verbaux du livre couvrent la période qui s'étend du 20 février 1935 au 16 juin 1936. Ils portent tous la signature du secrétaire de l'Union, E.-C. Maranda. Les agents de la paix ont également trouvé la liste complète des Unions internationales à Québec. Cette liste comprend la mention suivante: a Union internationale des Tailleurs de pierre, n° 5 (International Union of Stone Cutters), président: M. F.-X. Maranda, 1164, rue Saint-Vallier; secrétaire: Chas-E. Maranda, 47, rue Montmartre. D Le document porte la date de 1935.

 

Cette liste servait probablement à l'organisation de la pro­pagande chez les membres des Unions internationales. Pourquoi la garder parmi les archives du parti si elle était sans utilité ? Il est difficile de croire que les dirigeants du parti communiste la conservaient à titre documentaire pour leurs études. D'ailleurs, voici une lettre qui nous prouve bien que le noyau­tage des Unions internationales n'est pas une invention d'adversaires, mais une triste réalité:

 

Association des compagnons-tailleurs de pierre de l'Amérique du Nord, Union locale n° 5, 356, boulevard Charest, Québec.

 

M. Charles Perry,

Montréal.                                              

Québec, le 2 sept. 1936.

 

Cher Camarade,

 

J'ai retardé quelques temps à écrire parce que j'avais des dé­veloppements nouveaux à faire connaître.

 

Nous avons réussi à faire sortir ou presque éliminer les séparatistes de l'Union Ouvrière Nationale. Nous avons élu deux de nos hommes dans le comité, et nous avons fait élire six autres sympathiques dans le comité de direction de l'Union.

 

Nous pouvons dire sans ambages que nous contrôlons à l'heure actuelle. La démission de Joseph Denis n'est plus qu'une question d'heure.

 

J'ai appris par le confrère Morin, que je dois être à Montréal du 5 au 8...

 

J'ai mes lettres de crédit pour assister à la convention des délégués de l'Union Internationale, mais je n'ai pas le temps d'y assister. Si tu pouvais t'arranger avec quelqu'un du parti qui prendrait ma place, je lui passerais mes lettres de crédit.

 

Ça prendrait quelqu'un qui parlerait l'anglais et le français et qui ne serait pas beaucoup connu. Il pourrait prendre ma place à toutes les assemblées. Je lui passerais mes lettres de crédit. Tâche de me répondre au plus vite, et de prendre les arrangements nécessaires. Je t'en expliquerai plus long à Montréal.

 

Des saluts à tous et réponds-moi au plus vite,

 

C.-E. MARANDA,

47, rue Montmartre,

Québec.

 

Afin de mieux saisir la portée de la lettre, permettons-nous les quelques remarques suivantes:

 

1° Le confrère Morin, dont il est question, n'est autre que François Morin, le fondateur du parti communiste à Québec. Ce chef communiste est mort en Espagne, en combattant pour les loyalistes à Jarama, près de Madrid, au cours de 1937.

 

2° Le ton de la lettre et les faits nous permettent de dire sans erreur que Maranda et Perry sont membres du parti com­muniste. Charles Perry avait été délégué, il y a quelques années, par le parti communiste de Montréal, à l'assemblée tenue à Ottawa pour marquer la sortie de prison de Tim Buck, le secrétaire du parti communiste canadien. Charles Perry avait été envoyé comme délégué officiel, en compagnie d'une dame Lebrun. Et au cours de son allocution, il avait cru devoir s'excuser d'être obligé de se servir de sa langue maternelle, — il ne savait pas l'anglais, —pour haranguer ses camarades. On peut voir que ce citoyen ne pèche pas par excès de patriotisme. C'est d'ailleurs le même individu qui avait été si mal reçu à la salle Saint-Pierre, de Québec, il y a quelques années, alors qu'il était venu pour entretenir les ouvriers des bienfaits d'un Front populaire.

 

3° Si le signataire de la lettre déclare qu'il a ses lettres de créance pour la convention des délégués de l'Union internationale, c'est qu'à ce moment il était membre actif de cette organisation.

 

4° La lettre nous permet de conclure que les communistes noyautent avec assez de succès les Unions internationales. C'est là une accusation assez grave contre les chefs de ce mouvement ouvrier. Comme ces derniers ne donnaient aucune explication, le secrétaire général de la C. T. C. C., M. Gérard Picard (4), déclara qu'il trouvait bien étrange que les chefs des Unions internationales n'aient trouvé rien à dire en marge de cette lettre. Même après cette déclaration, tous gardèrent un silence prudent. Si nos renseignements sont exacts, les dirigeants des Unions internationales ont tenu une réunion pour discuter de la conduite à suivre. On aurait décidé que dans les circonstances il était bien difficile de présenter une explication, et que la meilleure politique était de faire mine d'ignorer la lettre.

 

Tous ces faits, à notre avis, nous permettent de parler du noyautage des Unions internationales par les membres du parti communiste.

 

c) La lutte contre le syndicalisme catholique

 

Il n'y a rien de répréhensible à vouloir l'organisation de la classe ouvrière, afin qu'elle soit mieux en mesure de revendiquer ses droits. L'Église la recommande fortement. Toutefois, nous pouvons nous demander quel est le mobile de la propagande des communistes en faveur des Unions internationales. Est-ce dans le seul but de procurer plus de bien-être aux ouvriers ou bien n'est-ce pas dans le but de soustraire la classe ouvrière à l'influence bienfaisante de l'Église ? Pour répondre à ces questions, consultons les documents du « camarade » Lessard.

 

Dans la brochure intitulée le Réveil du Canada français, l'au­teur, — qui signe É. Roger, mais dont le vrai nom est Stanley Ryerson (5), — après avoir parlé de la misère des ouvriers de la province de Québec, écrit:

 

Cet état de chose honteux ne s'explique que par le fait que nos travailleurs ne se sont pas groupés jusqu'ici dans des Unions ou­vrières fortes et indépendantes de toute tutelle patronale ou autre... unions qui puissent protéger leurs salaires (6).

 

Le mot « autre » est très significatif. L'auteur veut parler de la tutelle de l'Église. D'autres textes sont là pour le prouver.

 

L'auteur parle un peu plus loin de quelques grèves qui ont éclaté dans la province de Québec au cours des dernières années et il conclut que

ces mouvements éparpillés et bien des fois spontanés n'ont pas jusqu'ici été généralisés en mouvement large et efficace. Les efforts faits par les syndicats catholiques pour empêcher les travailleurs de se grouper dans des unions indépendantes de toute tutelle, sont un indice de l'inquiétude des patrons sous ce rapport (7).

 

Et plus loin:

 

A mesure que les masses ont commencé à se défaire de leur sommeil hivernal... certains groupements cléricaux sont intervenus de plus en plus directement dans le conflit social croissant... Nous faisons face au danger d'un enchevêtrement des forces cléricales et fascistes, d'une espèce de clérico-fascisme sur le modèle autrichien (8).

 

Malgré ce style « enchevêtré », nous comprenons que les communistes ne veulent pas des Syndicats catholiques, parce que ces derniers sont sous le contrôle moral de l'Église. Lorsque ces Syndicats poursuivent avec une certaine vigueur une campagne pour faire reconnaître les droits de leurs membres, comme dans le cas de la grève du textile, les communistes font la moue et ils se permettent des critiques méprisantes. « Les syndicats catholiques contre Blair Gordon n'ont pas lutté adroitement (9) », dit É. Samuel. Que voulez-vous ? Ils ont le monopole des luttes adroites, c'est-à-dire des luttes qui conduisent à la révolution.

 

d) Un bel exemple de mauvaise foi

 

Les « fabricants » de propagande communiste ne craignent pas d'aller plus loin. Ils savent bien que ce n'est pas avec des affirmations vagues qu'ils pourront réussir à ébranler la mentalité religieuse de notre race. Il semble que ces « fabricants » aient parcouru en vain les principaux documents pontificaux pour trouver des textes qui porteraient à penser que l'Église ne protège pas les travailleurs. En effet, les communistes veulent faire croire au peuple que l'Église protège les grands monopoles. Pour cela, ils sont obligés de falsifier un texte et de fausser la pensée du Souverain Pontife pour donner une couleur de vérité à leurs affirmations fausses.

 

En voici un exemple. Il est pris dans la brochure de É. Roger (10). Avant de donner ce texte, regardons un peu l'encyclique Quadragesimo anno.

 

A la fin de la deuxième partie de l'encyclique qui porte sur la doctrine de l'Église en matière économique et sociale, le Pape Pie XI enseigne qu'il faut faire appel à des principes supérieurs pour restaurer la vie économique, « c'est-à-dire à la justice et à la charité sociale ». Puis plus loin:

 

Récemment, ainsi que nul ne l'ignore, a été inaugurée une organisation syndicale et coopérative d'un genre particulier. L'objet même de Notre Encyclique Nous fait un devoir de la mentionner et de lui consacrer quelques réflexions opportunes.

 

Et Sa Sainteté Pie XI, sans le mentionner, donne un résumé de la doctrine corporative italienne. En voici un extrait:

 

Les corporations sont constituées par les représentants des syn­dicats ouvriers et patronaux d'une même profession ou d'un même métier et, ainsi que de vrais et propres organes ou institutions d'État, dirigent et coordonnent l'activité des syndicats dans toutes les matières d'intérêt commun.

 

Grève et lock-out sont interdits: si les parties ne peuvent se mettre d'accord, c'est l'autorité qui intervient.

 

Point n'est besoin de beaucoup de réflexion pour découvrir les avantages de l'institution, si sommairement que Nous l'ayons décrite: collaboration pacifique des classes, éviction de l'action et des organisations socialistes, influence modératrice d'une magistrature sociale.

 

Et voici ce qui est important:

 

Mais, pour ne rien omettre en une matière aussi importante, tenant compte des principes généraux ci-dessus invoqués (voir à ce sujet le début de la deuxième partie de l'encyclique (11) et de ce que Nous ajouterons à l'instant, Nous devons dire cependant qu'à Notre connaissance il ne manque pas de personnes qui redoutent que l'Etat ne se substitue à l'initiative privée, au lieu de se limiter à une aide ou à une assistance nécessaire et suffisante. On craint que la nouvelle organisation syndicale et corporative ne revête un caractère exagérément bureaucratique et politique, et que, no­nobstant les avantages généraux déjà mentionnés, elle ne risque d'être mise au service de fins politiques particulières, plutôt que de contribuer à l'avènement d'un meilleur équilibre social (12).

 

Puis l'encyclique note quels sont les moyens d'atteindre ce meilleur équilibre social, et ces moyens, nous les chercherions en vain dans l'exposé des doctrines corporatives politiques.

 

Le corporatisme décrit par Sa Sainteté le Pape ne fait donc pas partie de la doctrine sociale de l'Église. Le Pape signale à son sujet les craintes des personnes bien renseignées et ces craintes ne font qu'exposer les dangers de l'État totalitaire, conception de l'État qui est bien loin d'être celle de la doctrine sociale de l'Église.

 

Maintenant, voici l'interprétation de ce passage par un « fabricant » de propagande communiste, E. Roger. L'auteur note qu'en 1931 Sa Sainteté Pie XI a publié l'encyclique Quadragesimo anno.

 

Ici on trouvait, dit-il, une approbation ouverte du système corporatif établi en Italie par le grand capital des monopoles.

 

Et l'auteur cite les quelques lignes suivantes (12) :

 

Récemment, ainsi que nul ne l'ignore, a été inaugurée une organisation syndicale et coopérative d'un genre particulier... Les corporations sont constituées par les représentants des syndicats ouvriers et patronaux d'une même profession ou d'un même métier. Grève et lock-out sont interdits. Pas n'est besoin de beaucoup de réflexion pour découvrir les avantages de l'institution, si sommairement que Nous l'ayons décrite: collaboration pacifique des classes, éviction de l'action et des organisations socialistes (13).

 

Nous avons donné toute la citation du livre de Roger. L'auteur a faussé délibérément la pensée du Souverain Pontife, et il a pris soin, en plus, d'enlever tous les passages qui peuvent nous permettre de voir les avantages de la doctrine corporative exposée par le Pape, non à titre de doctrine, mais à titre de renseignement. On n'a qu'à comparer les deux textes pour tirer soi-même la conclusion.

 

C'est là, à notre avis, l'une des plus belles preuves que l'on puisse donner en faveur de la sollicitude de l'Église pour les travailleurs, puisque ses adversaires sont obligés de fausser la pensée du Chef de la chrétienté pour tenter de s'attirer la sympathie de notre classe ouvrière.

 

e) En face des Fédérations de chômeurs et des individus

 

Dans la lettre adressée à Charles Perry et signée par Maranda, nous avons vu que les communistes de Québec se félicitaient d'avoir fait élire deux de leurs membres et six de leurs sympathisants dans le bureau de direction de l'Union ouvrière nationale, une association de chômeurs de Québec. C'est là un premier fait.

 

Voici maintenant le récit des mêmes événements dans la brochure de Roger:

 

Les chômeurs, tout d'abord, se sont groupés dans les différentes fédérations contrôlées par les politiciens de quartier, dans l'espoir d'être dirigés sur le chemin de la lutte pour des conditions d'existence supportables. A un moment donné, les gens de l'A. L. N. essayèrent de se mettre à la tête des chômeurs dans la ville de Québec (14).

C'est tout. Pas un mot du succès obtenu par les membres du parti communiste à Québec. Il est vrai qu'il s'agit là d'une brochure de propagande et qu'il ne faut pas dévoiler toutes les manoeuvres communistes devant le grand public.

 

Et voici un mot d'ordre adressé aux membres du parti:

Unification des travailleurs, habituer le peuple à demander plus et à lutter contre l'état. Ces mesures sapent contre l'état bourgeois (15).

 

En conclusion, les communistes travaillent à grouper les chômeurs pour organiser la lutte contre l'État. Ils ne cherchent en rien à soulager leurs misères. Le livre de compte du parti nous révèle qu'aucun sou n'a été donné en faveur des pauvres et des sans-travail.

 

Et maintenant quelques mots sur leurs activités auprès des particuliers. Nous nous contenterons de citer quelques notes écrites sur des feuilles trouvées dans le dossier Lessard-Drouin. Quelques-unes de ces feuilles portent la mention a Bureau politique », ce qui peut nous faire croire que les indications contenues sur ces feuilles ont été discutées par le comité du parti en notre ville. Le seul but de ces notes est, semble-t-il, de révéler à la direction du parti le nom de certaines gens chez qui les propagandistes pourraient avoir quelque succès. Afin de ne faire tort à personne, nous avons enlevé les noms contenus dans ces notes.

 

En voici une première:

 

... après avoir travaillé un été de temps à vendre du linge de seconde main et se voyant à l'automne sans feu ni lieu, X... et son épouse se sont vu dans l'obligation de prendre du bois à bucher à la corde pour un certain habitant en moyen de la rivière aux pins... (Et la note continue...) Découragé, il veut retourner se placer sur le secours.

 

En voici une autre:

 

Cadoret (la note fait allusion aux travaux de chômage exécutés en 1937, sur les terrains du Parc Victoria) laisse les infirmes faire de la grosse ouvrage, pendant que des gros hommes font des travaux légers. Cadoret est placé par la Ligue des Propriétaires et certaines organisations cléricales.

 

Le parti communiste de Québec et sa propagande

 

Quel peut être l'effectif du parti communiste dans la ville de Québec ? Une réponse précise est impossible, même après avoir examiné tous les documents du dossier Lessard-Drouin. Les communistes eux-mêmes ne semblent pas plus désireux qu'il ne faut de publier la liste et le nombre de leurs partisans. S'il nous est permis d'exprimer une opinion, après avoir examiné les documents du dossier, nous nous croyons justifiable de dire que le parti communiste n'a jamais compté plus de cent cinquante membres à Québec.

 

Les listes de membres que contient le dossier Lessard sont évidemment incomplètes. Nous avons, par exemple, la liste des membres d'une cellule, tandis qu'un autre document note qu'il y avait au moins, en mai 1938, cinq cellules en activité à Québec. Depuis ce temps, les meilleurs renseignements nous permettent de croire que le parti communiste à Québec est passablement désorganisé, pour le moment du moins.

 

Document intéressant, nous possédons la liste des membres de l'exécutif du parti communiste de Québec. Ces noms sont contenus dans un livre de caisse, où sont inscrites les contributions de ces membres pour le parti, l'U. R. S. S., Clarté et Clarion. On remarquera que tous les prénoms sont supprimés. Il est vrai que l'exemple vient de haut, puisque l'on dit toujours le camarade Staline. Voici la liste de ces « camarades »: Langlois, Lapierre, Bédard, Biais, Descroiselles, Beaupré, Lortie, McKinnon, Patry, Saint-Laurent, Maranda, Parent et Baillargeon.

 

a) A travers les listes de membres

 

Un livret de cotisations mentionne les noms des membres d'une cellule du parti à Québec. Les voici: «A.-A. Parent (2604); madame Lessard (2616); Renaud (2665); Lemieux (2608); madame Dallaire (2661); Michaud (2618); Valcourt (2609) et madame Lemire (2659). »

 

Le chiffre accompagnant le nom est celui qui est inscrit sur la carte de chaque adhérent. L'exécutif du parti, à ce qu'il semble, ne tient pas compte des noms, mais seulement des chiffres. Nous avons rencontré, en effet, une série de factures rédigées de cette façon: « Prenez note que 2549, 2618, etc., n'ont pas payé leur contribution pour le dernier mois. » Ceci est une belle réalisation de la doctrine communiste qui ne tient aucun compte des personnes, et ne connaît les individus qu'en autant qu'ils font partie d'une masse.

 

La police, au cours de ses perquisitions, a également saisi une série de cartes destinées au comité provincial de Montréal. C'étaient des cartes de nouveaux membres, et les dirigeants du comité de Québec n'avaient pas encore eu le temps de les ex­pédier à leurs « supérieurs » de Montréal. La liste des nouveaux membres et la date de leur adhésion au parti nous montre que les propagandistes sont très actifs, car ils avaient réussi à convaincre six individus à rejoindre les rangs du parti, et ceci en l'espace de trois jours. La voici:

 

Florand Michaud, 21 mai 1938; Emile Bougie, 21 mai 1938; Joseph Vallée, 23 mai 1938; Léo Boucher, 23 mai 1938; Albert Gagnon, 23 mai 1938; Clermont Dallaire, 24 mai 1938.

 

Il ne faut pas conclure de là que tout va comme dans le meilleur des mondes chez les partisans de la IIIe Internationale. Si les propagandistes trouvent de nouveaux membres, bien des anciens quittent les rangs du parti, après s'être rendu compte par eux-mêmes des motifs réels du communisme. Un livre du parti, en effet, note que les cartes 2610, 2633, 2603, 2611, 2614 et 2619 ont été annulées. Il doit s'agir de gens qui s'étaient laissé prendre par les beaux discours de ces « donneurs de recettes » au mal social.

 

b) La circulation des journaux communistes

 

Les entrées au livre de caisse du parti communiste à Québec ne sont pas très complètes, car le livre est très mal tenu. Toutefois, elles peuvent nous permettre des constatations très intéressantes sur les activités du parti dans la ville de Québec.

 

Du 29 janvier 1938 au 23 mai 1938, le livre de Caisse mentionne que la somme de $38.13 a été reçue pour le journal Clarté. Le parti a envoyé à l'administration du journal, la somme de $15.80. D'où il est facile de conclure que dans quatre mois le parti a réussi à écouler à Québec environ 763 exemplaires de ce journal, soit près de 200 exemplaires par mois. Notons qu'il est resté dans la caisse du parti un surplus de $22.23.

 

Le même livre note également l'encaissement d'une somme de $7.50 pour le journal Clarion, organe anglais du parti communiste canadien. Durant la même période, on a donc distribué 150 exemplaires de Clarion. Les propagandistes ont un surplus en caisse de $5.70, car la somme de $1.80 a été envoyée à l'administration de ce journal.

 

En ce qui concerne les journaux communistes étrangers, une série de reçus adressés à M. et Mme François-Xavier Lessard par M. A.-E. Larouche, secrétaire des Amis de l'Union soviétique de Montréal, nous permet des réflexions pleines d'intérêt sur la propagande rouge à Québec.

 

Disons d'abord qu'une circulaire mentionne la liste des journaux étrangers vendus par l'Association des Amis de l'Union soviétique. Voici la liste de ces journaux et, entre parenthèses, l'endroit où ils sont imprimés: Journal de Moscou (Moscou), Russie d'Aujourd'hui (Paris), Revue de Moscou (Moscou), Moscou News (Moscou), Russia To-Day (Londres), Soviet Russia To-Day (New-York), Sovietland (Moscou). En russe: Izvestia, Kracodil, Ogoniuk, tous de Moscou.

 

Les reçus que nous avons sur le commerce de ces journaux étrangers couvrent la période du mois de décembre 1936 au mois de mars 1938, soit seize mois. Total: $100.53. Supposons que chaque numéro de ces journaux se vend 10 sous, nous pouvons conclure qu'il se vend en notre ville, chaque mois, près de cent numéros de journaux communistes étrangers. Si nous ajoutons ce nombre aux deux cents exemplaires de Clarté, nous sommes en mesure d'affirmer qu'il se distribue trois cents numéros de journaux communistes, chaque mois, à Québec. Rien ne nous permet d'affirmer que ces chiffres sont complets et nous avons toute raison de croire que la circulation des journaux rouges est encore plus considérable.

 

c) Les brochures de propagande

 

Une liste de comptes nous permet de faire des constatations analogues en ce qui concerne la diffusion des brochures de propagande. Ces comptes couvrent la période du 23 février 1938 au 25 mai 1938, soit une période de trois mois. Encore là, rien ne nous dit que la liste des comptes est complète. Nous reviendrons sur l'origine de cette propagande, car les factures, que nous passerons en revue, ne portent aucune indication nous permettant de dire le nom du vendeur.

 

Les comptes s'élèvent à environ $200.00. Si nous supposons que chaque brochure se vend en moyenne 20 sous, nous arri­vons à la conclusion que près de mille brochures de propagande communiste ont été distribuées dans la ville de Québec du 23 février au 25 mai 1938, soit dans un espace de trois mois.

 

d) Les revenus du parti communiste

 

Si les membres du parti communiste de Québec n'ont à leur actif aucune organisation, ni même aucune tentative d'organisation pour venir en aide aux travailleurs et aux classes pauvres, ce n'est pas parce que les coffres du parti sont vides. Les dirigeants ont imaginé bien des moyens pour se procurer des fonds et les membres sont appelés à participer à des souscriptions et à payer des contributions de toutes sortes.

 

Dans certaines circonstances, que nous ne connaissons pas faute de renseignements précis, les membres sont obligés de verser des amendes dans la caisse du parti. C'est ainsi que le livre de caisse contient l'inscription suivante: « Descroiselles, amende de $27.45. » Rien ne nous permet de dire si le nommé Descroiselles a dû payer l'amende lui-même ou s'il était simplement chargé d'en faire la collection.

 

Un programme de réunion nous permet de signaler toute l'attention et tout l'attachement qu'on apporte aux fonds du parti. Ce programme semble être l'ordre du jour d'une réunion du comité exécutif du parti à Québec. On remarquera que la moitié de la séance est consacrée à discuter des « questions financières ». Le voici:

  1. Clarté. (Comptes dus Descroiselles, circulation, vente.)
  2. Littérature. (Dus par membres.)  (Dus par la section de Québec à Montréal.)
  3. Amis de l'Union Soviétique (dus).
  4. Propagande et recrutement.
  5. Rapport des groupes.
  6. Descroiselles, mouvement des masses.
  7. Lettre de Montréal.
  8. Elections municipales.

 

Afin de ne pas être obligé de revenir sur ce programme, nous signalons que le mouvement des masses, — malgré que les masses ne soient pas très considérables, — semble être confié à un nommé Descroiselles, puisqu'il apparaît que ce dernier est chargé de faire rapport à ce sujet. Disons qu'un individu du même nom a déjà eu des démêlés avec la justice pour un commencement d'émeute près de la pelle mécanique de Champigny, en 1937.

 

En conclusion, ajoutons que nous avons cherché les moindres traces qui auraient pu nous permettre de dire que le groupe de Québec avait à son actif une oeuvre charitable, et nous n'avons rien trouvé, rien. Pas même la moindre tentative pour aider un chômeur dans la misère. C'est là une confirmation de fait que la doctrine communiste n'a pas pour but d'aider les travailleurs, mais de les exploiter plus copieusement qu'ils ne l'ont jamais été sous tous les régimes.

 

e) Le commerce des timbres

 

Plusieurs lettres nous permettent de retrouver l'origine des timbres de propagande. Toutes ces lettres sont adressées à Mme François-Xavier Lessard et nous font croire que cette dame avait la haute main sur le commerce des timbres communistes à Québec. Ces envois de timbres étaient assez fréquents, puisque les deux lettres que nous avons ont été adressées à deux jours d'intervalle.

 

L'agent en charge pour ce commerce dans le district de Montréal semble être un nommé James Gould, domicilié à 3472, avenue du Parc.

 

f) L'origine des brochures de propagande

 

Plusieurs lettres sont là pour nous faire découvrir le point de départ des brochures communistes distribuées en notre ville. Les factures ne contenaient aucune indication propre à découvrir le nom du vendeur ou de l'envoyeur; toutefois, d'autres documents sont de nature à nous faire affirmer que toute cette propagande est expédiée par un individu connu sous le nom de Roméo Duval, domicilié à Montréal.

 

Voici une lettre de Roméo Duval adressée à Mme F.-X. Lessard :

Montréal, 22 mai 1938

Mad. F: X. Lessard                              

31 rue Mazenod

 

Camarade,

 

Quelques mots pour vous dire que j'ai envoyer cette semaine 28 correspondance et je vous envoie votre bill avec un détail au complet concernant votre compte, et veuillez me faire dire aussitôt que vous l'aurez reçu si il y a erreur.

 

Je vous enverrai d'ici quelques jours les livres que vous avez demandé à Dubé, c'est-à-dire je pourrai pas vous les envoyer tous parce que je les ai pas tout et je pourrai dire à Parent que nous avons réorganisé notre système de publicité et de littérature qui permettra certainement de propager et de faire connaître plus facilement nos décisions et notre propagande, je veux dire que quelqu'un communiquera régulièrement avec vous autre, de cette façon vous serai tenu au courant de ce qui se passe aussi je vous ai chargé 10 cts par correspondance, parce Toronto a commencé par me charger la malle.       

 

Bien à vous

 

Roméo DUVAL

1554 rue Poupart, Montréal.

 

P. S. — Aussi je veux vous dire que j'ai en main présentement quelques livres voici les titres: 1 L'origine des mondes, 1 Fascism et Revolution, 1 Les Montagnes et les Hommes. Les voulez-vous ? J'attends votre réponse ? Mais au plus tôt que possible. Roméo Duval.

 

Voici un bref résumé de trois autres lettres sur le même sujet: 1° Lettre de Roméo Duval à Mme Lessard, en date du 22 avril 1938, pour lui adresser un discours de Maurice Thorez, le secrétaire du parti communiste français. Duval communique à Mme Lessard qu'elle pourra vendre le livre 5 sous et qu'il le lui laissera pour 3 sous. Au moment où Duval écrivait cette lettre, il demeurait à 2719, rue Ontario, Montréal. 2° Lettre de Duval à Mme Lessard, mais sans date, où il lui signale l'envoi de cent exemplaires du pamphlet d'Évariste Dubé. Ce pamphlet tant attendu depuis notre dernier congrès », déclare Duval. Il s'agit probablement du livre intitulé: What's behind the padlock law? 3° Lettre du même à la même, le 8 avril 1938:

 

J'espère, dit Roméo Duval, que vous réussissez malgré les difficultés que vous traverser à progresser ici nous autre nous nous concentrons sur le recrutement parce que c'est la meilleure réponse que nous pouvons leur donner...

 

C'est probablement pour dépister les agents de la sûreté que les dirigeants communistes confient à leurs épouses la tâche d'échanger la correspondance.

 

Quelques bribes de doctrine communiste

 

Que de fois n'entendons-nous pas les « gens larges » parler des distinctions qu'il faut faire entre les communistes «canayens» et les communistes des autres pays. Ces derniers sont des gens bien dangereux; sans aucun doute, ils cherchent à répandre des idées subversives. On ne trouve pas cela chez les nôtres; les nôtres, ce sont surtout des mécontents. Ils ne veulent pas la destruction de la religion et de l'ordre social, dit-on.

 

C'est à cette objection que nous voudrions répondre en citant quelques-uns des documents authentiques des communistes de la province de Québec. Notre prétention n'est évidemment pas de faire un exposé de la doctrine communiste avec ces documents, mais simplement de mettre sous les yeux du public quelques-unes des idées en cours chez les partisans canadiens-français de la IIIe Internationale. Une conclusion se dégagera d'elle-même de cette accumulation de documents, c'est que la doctrine communiste est la même à Québec, à Montréal, à Paris, à Londres, à Moscou, et que les directives pontificales sur ce danger pour l'ordre social trouvent autant leur application chez nous que dans les autres pays, puisque le mal est le même.

 

Voici quelques opinions communistes en cours dans la province de Québec:

 

a) La question de l'existence de Dieu

 

Il semble bien que les dirigeants du communisme aient jeté aux orties le petit catéchisme en usage dans la province de Québec, pour étudier les questions religieuses dans des bouquins pas très recommandables. La police a saisi à la résidence de Lessard un exemplaire très usé du petit Catéchisme de l'Athée par Charles Boyer. Le livre a été imprimé en France, en 1903. C'est un livre sale, tellement sale qu'il est à peu près impossible d'y trouver quelques lignes que nous pourrions citer devant des gens honnêtes. Nous nous bornerons à la question de l'existence de Dieu et de la filiation de l'homme et du singe. Sur la question des dogmes, il est complètement impossible de trouver une citation qui ait au moins quelque propreté.

Voici la définition de Dieu donnée par cet auteur:

 

Qu'est-ce que Dieu? C'est un être surnaturel créé par les hommes pour expliquer ce que leur ignorance les empêche de comprendre. Il n'y a donc pas de Dieu? A toute évidence non.

 

C'est tout. Et l'on est obligé de croire qu'il se rencontre des gens pour accepter cela comme du pain bénit. Et Lessard ne devait pas être le seul à apprendre son catéchisme dans ce manuel. D'autres livres de même nature, d'autres livres aussi sales, doivent être en circulation. Ce sont des livres de cette espèce qui forment dans un pays la première génération d'athées. Leur formation est silencieuse et cachée; c'est cette génération qui profitera ensuite de toutes les occasions favorables pour semer la haine contre Dieu.

 

b) L'ancêtre de l'homme : le singe

 

Les communistes, on ne sait pour quelle raison, tiennent absolument à descendre du singe. On dirait qu'ils ont honte d'avoir été créés par Dieu et qu'ils veulent cacher leurs origines divines sous la thèse de la filiation de l'homme et du singe. A part quelques articles que nous avons trouvés sur le sujet dans le dossier Lessard-Drouin, voici ce que dit sur le sujet le Catéchisme de l'Athée de Charles Boyer (il est bien difficile d'y comprendre quelque chose):

 

L'homme descend-il du singe ? A toute évidence. De même que les singes inférieurs, tels que les macaques et les paviens sont voisins des prominiens, les singes supérieurs sans queue se rapprochent fort de l'homme. Les différences anatomiques entre l'homme, le gorille et le chimpanzé sont bien moindres qu'entre le gorille et les singes inférieurs... etc.

 

Et avec cette démonstration obscure, on conclut à l'évidence de la filiation de l'homme et du singe.

 

c) La religion et le clergé

 

Communisme et fascisme sont en lutte pour la domination du monde. Tous deux se regardent comme des adversaires et ils ne laissent passer aucune occasion de se défier. Les deux, toutefois, présentent une formule d'État totalitaire, où l'on déifie soit la masse, soit la race, soit la nation. Le communisme a plus de chance de se trouver des adeptes en se présentant comme l'adversaire du fascisme qu'en se présentant directement comme l'adversaire de l'Église. C'est une tactique électorale tout simplement pour capter l'adhésion des simples d'esprit. Toutefois, les dirigeants du parti communiste ont soin de faire appel à tous les sophismes pour tenter d'assimiler le fascisme et l'Église. Ils cherchent alors à atteindre l'Église derrière le fascisme. Ils font mine d'ignorer que l'Église est universelle et uniquement chargée des intérêts spirituels de ses membres; qu'elle est au-dessus de tous les régimes politiques.

 

Alors les communistes peuvent dire: « Le centre du fascisme, c'est l'Église (16). » Il est entendu qu'ils oublient de signaler les courageuses protestations de Sa Sainteté le Pape contre les abus des régimes totalitaires, ce qui serait bien difficile à concilier avec leurs sophismes (17).

 

Voici quelques notes intéressantes sur l'esprit des communistes de la province de Québec:

Pour le moment, l'attaque de la religion ne donnerait rien (18).

Une autre:

 

Le parti communiste doit défendre les libertés religieuses du clergé, si celui-ci se déclare pour les ouvriers (c'est-à-dire pour les partisans du communisme et la révolution).

 

Une autre note nous permet d'affirmer que les communistes de Québec tiennent des réunions spéciales pour l'étude de l'athéisme.

 

Voici maintenant une parole de Stanley Ryerson, le secrétaire du parti communiste provincial:

 

La question canadienne-française n'est pas encore réglée définitivement, le clergé aidait à maintenir le canadien français arriéré. L'instruction publique et les conditions spéciales favorables la bourgeoisie fasciste française et anglaise.

 

De grâce, M. Ryerson, le peuple canadien-français est capable de régler ses problèmes sans être obligé de faire appel aux étrangers.

 

Les dirigeants communistes sont des hommes universels: ils ne se contentent pas d'être des « théoriciens », ils veulent être « historiens ». Toutefois, comme notre histoire est une épopée religieuse, il faut bien la falsifier pour justifier la démolition de toute notre société et de toutes nos traditions. C'est là le travail de ces nouveaux historiens. Leurs travaux ne sont pas présentés devant le grand public, mais devant les plus sûrs adeptes du parti. Autrement, ils craignent le ridicule. Voici un extrait de ces cours sur l'histoire du Canada, d'après des documents qui n'existent pas:

 

La compagnie de la Nouvelle France qui a existé de 1627 à 1636 et était sous la direction de Armand Duplessis, jésuite, et était en mesure de supplanter toutes les autres compagnies. Il a obtenu par lettre patente du Roi de France le monopole de la fourrure pour la vallée du Saint-Laurent. Ensuite, c'est la compagnie East-India, Indes de l'Est, qui essaie de faire concurrence et de supplanter le groupe de Richelieu.

 

Et plus loin:

 

Marie de l'Incarnation apporte de la boisson afin de se procurer de la fourrure. Les jésuites ne sont pas ici pour instruire les indiens mais pour extirper les peaux de castor (19).

 

C'est tellement stupide qu'il est inutile de prendre la peine de corriger les faussetés qu'on rencontre dans le texte.

 

d) Les religieux de la Compagnie de Jésus

 

C'est une vérité historique que les membres de la Compagnie de Jésus sont parmi les premières victimes des persécutions religieuses, lorsque l'État décide de faire la guerre à l'Église. On l'a vu en France, en Espagne, au Mexique, etc.

 

Les communistes de la province de Québec ne semblent pas les apprécier outre mesure. En voici la preuve:

 

Le fascisme, c'est la dernière tentative désespérée que font les cercles dirigeants de la haute finance afin de tenir enchaînée, par la démagogie et par la terreur, la masse populaire qui se réveille. Chez nous, en pays de Québec, le fascisme et sa « doctrine » sont puisés à deux sources principales: ces deux sources, qui sont des armes éprouvées de la classe au pouvoir, sont d'une part les influences de certains groupements d' « extrême-droite » dans l'Église (certains Jésuites qui entourent l'Ecole Sociale Populaire) et d'autre part le nationalisme du petit bourgeois canadien-français (20).

 

Et plus loin:

 

Déjà lors du branlement profond du capitalisme dans les années d'après-guerre, les Pères jésuites ont organisé les « Semaines Sociales », dont le but était l'étude des problèmes du capitalisme, de l'état corporatif et des moyens à prendre pour combattre le communisme (21).

 

Encore un exemple de la tentative des communistes d'assi­miler la doctrine sociale de l'Église et la doctrine fasciste. Rien de plus facile à réfuter, lorsque l'on sait que l'Église ne s'occupe que des valeurs spirituelles. On ne trouve rien de tel dans les doctrines fascistes.

 

e) Pourquoi se joindre au parti communiste?

 

Pour répondre à cette question, nous nous contenterons de citer une lettre de François-Xavier Lessard destinée aux sympathisants. La voici:

 

Ayant su que vous comprenez que le régime qui nous gouverne est pourri, je me permets de vous écrire quelques mots pour vous demander s'il vous plairait d'étudier la structure du système capitaliste, pour être mieux en mesure de le démolir. Nous devons démolir ce régime qui oppresse notre peuple canadien, cette exploi­tation de la moitié de la population par une minorité de paresseux, qui vivent des sueurs des ouvriers et qui non contents d'accumuler des richesses avec le travail des ouvriers s'organisent pour faire mourir de misère et de privations de toutes sortes des milliers de travailleurs en leur créant des conditions de vie malsaine.

 

Pour remédier à cet état de chose, il faut que les travailleurs s'empare des moyens de production, afin d'en faire une meilleure distribution et qui sont des produits faits par les mains des travailleurs, mais qui est accaparé par ces exploiteurs au détriment de la classe productrice et travailleuse.

 

Le capitaliste étant trop paresseux pour produire son papier à toilette. On nous accuse d'être contre la propriété privée et c'est vrai nous sommes contre la propriété privée qui empêche la majorité du peuple de posséder une propriété.

 

Si vous voulez me poser des questions, ou me faire connaître vos objections, si toutefois vous en avez, je m'efforcerai de vous répondre d'une manière claire et précise.

Espérant avoir le plaisir de vous lire bientôt,

Je demeure le dévoué défenseur des travailleurs,

 

F.-X. LESSARD

 

C'est clair et la lettre a de plus l'avantage d'être beaucoup plus précise que les circulaires de propagande que le parti fait distribuer dans les grandes villes de temps à autre.

 

« Il faut démolir le régime capitaliste », voilà ce qui ne prête à aucune équivoque. Il ne s'agit pas de réformer le régime capitaliste de manière à ce que les droits de chacun et surtout ceux des travailleurs soient mieux protégés. Non, il faut tout jeter à terre, probablement pour permettre aux dirigeants du parti communiste de s'enrichir des dépouilles du régime actuel et de continuer ensuite le même régime en l'enveloppant d'un nom nouveau.

 

Il faut également bien retenir le passage de la lettre qui regarde la propriété privée. « On nous accuse... » Là encore nous sommes en face d'une déclaration précise. Nous ne sommes pas habitués à trouver autant de clarté dans les brochures de propagande.

 

f) Le succès du parti avant tout

 

Quel est le but de toute la propagande communiste ? Est-elle faite pour faire disparaître la misère des classes pauvres ? Est-elle faite pour trouver des conditions d'existence acceptables pour les travailleurs ? Non, car toutes les activités du parti communiste tendent au seul succès du parti. Il faut avouer que les chefs n'ont pas tort, car leur fortune politique future, — en admettant qu'elle ait un futur, — dépend exclusivement du succès du parti. Lisons quelques-unes des directives des chefs du parti dans la province de Québec. Ces déclarations sont d'autant plus intéressantes qu'elles n'étaient pas faites pour la publicité.

 

Le parti communiste est le groupe d'ouvriers capables de donner une directive claire pour l'établissement du système ouvrier paysan. Les masses populaires ne peuvent renverser le capitalisme sans une direction et la mobilisation des ouvriers à l'alentour de leurs intérêts communs. La lutte doit se faire par les demandes suivantes, qui sont de nature à augmenter la sympathie des masses envers le parti: lutter pour de gros salaires, défendre les droits du peuple pour l'obtention des secours, problèmes de la jeunesse, apprentissage, éducation et culture, défense des ouvriers en général et direction vers le socialisme (22).

 

On ne veut pas lutter pour obtenir des avantages, on veut lutter tout simplement pour amener des adhérents au parti.

 

Le ton est tout autre dans les brochures de propagande. Là, les communistes mettent hypocritement l'accent sur la misère du peuple. En voici un exemple et l'on pourra constater de quelle façon ces révolutionnaires savent voiler leur pensée:

 

La misère des gens devient plus profonde, et il faut organiser une force pour secourir et sauver le peuple qui autrement ne pourra survivre et progresser (23).

 

Si nous voulons un exemple encore plus frappant de la différence de ton entre les brochures de propagande et les discours des dirigeants devant le cercle intime de leurs amis, consultons un résumé de cours donné par Évariste Dubé, l'auteur de la petite brochure What's Behind the Padlock Law? Voici ce que dit ce monsieur lorsqu'il ne soupçonne pas que sa prose pourra être imprimée:

 

Il ne faut jamais consoler la classe ouvrière, parce que la consoler, c'est l'empêcher de lutter (24).

 

Remercions ce monsieur Dubé de venir confirmer de son autorité les affirmations de nos meilleurs sociologues sur les menées communistes. Quelle (sic) témoignage voulez-vous ajouter à celui-là ?

 

Et pendant que les chefs se cachent dans l'ombre pour faire des déclarations, les brochures de propagande parlent à grand bruit « des grandes réalisations de l'U. R. S. S. », de la noble lutte du Front Populaire en Espagne, etc. L'auteur de la brochure déjà citée déclame de son côté en style boursouflé:

 

Nous prenons l'engagement de rester farouchement loyaux aux grandes traditions révolutionnaires de notre parti, le parti de Lénine, de Staline, de Dimitrov (25).

 

Un autre témoignage:

 

Maintenant que nous sommes au dernier stade du capitalisme, les membres du parti communiste doivent instruire la classe ouvrière en lui enseignant le marxisme (26).

 

Enfin une dernière citation:

 

Les communistes sont les politiciens de la classe ouvrière (27).

 

Notons que suivant les meilleurs dictionnaires, un politicien est un homme qui pense à ses intérêts dans une place où il devrait penser à ceux de ses administrés. Voilà encore une autre vérité que nous trouvons sur les lèvres d'un chef communiste, E. Samuel. Les communistes sont donc les hommes publics les plus propres à mettre de côté les intérêts de la classe ouvrière pour s'occuper de leurs intérêts personnels. C'est M. Samuel et le dictionnaire qui le disent. Nous n'y pouvons rien.

 

g) Le sacrifice de toutes les libertés

 

Les chefs communistes cherchent à introduire une discipline de fer au sein de leur parti. Ils tentent de faire accepter sans discussion, par les membres, toutes leurs décisions. Les dirigeants habituent leurs subordonnés à obéir aveuglément à tous leurs ordres. Ils cherchent à détruire chez eux toute initiative, afin de pouvoir compter sur des instruments dociles, si un jour les événements pouvaient leur permettre d'espérer.

 

Voici une déclaration faite par E. Samuel:

 

La discipline du parti doit être comprise et acceptée suivant le degré de connaissance politique du membre du parti. Exemple: un dirigeant du parti doit accepter une discipline rigide, tandis qu'un nouveau membre ne peut accepter qu'une discipline assez restreinte, en raison de son peu de connaissances politiques.

 

Un groupe peut être exclu du parti, parce qu'un groupe dissi­dent qui ne veut pas se soumettre à la majorité, pratique de ce fait du fractionalisme, et est de nature à affaiblir la discipline du parti, ce qui peut aider beaucoup nos ennemis de classes surtout dans les périodes de luttes aiguës. Notre parti étant une volonté unique est incompatible avec l'existence de fractions. Notre parti a l'expérience de 83 partis communistes et sait fort bien que la moindre petite fraction dans le parti paralyse le bon fonctionnement du parti...

 

La lutte doit se faire sur deux fronts, contre la bourgeoisie et contre les importunistes au sein du parti...

 

Accomplir un montant de travail en faveur du parti chaque jour et pratiquer constamment une observation de la politique actuelle internationale, fédérale, provinciale. Connaître la valeur de la morale bourgeoise sur les choses fausses. Travailler à briser l'axe Duplessis-Hepburn, qui est le centre de la réaction principale au Canada (28).

 

h) Les divisions de l'histoire

 

A la suite de l'« importante découverte » de la filiation du singe et de l'homme, les théoriciens du communisme ont dû forcément remanier les grandes lignes de l'histoire. Ce n'est pas logique, mais c'est bien compréhensible, lorsqu'on veut tout refaire l'édifice social. Les pseudo-historiens au service du parti déchirent quelques pages de l'histoire, changent le cours des événements et leur interprétation. Que voulez-vous ? Il faut bien trouver une atmosphère historique à des doctrines inhumaines.

 

Voici, d'après un document écrit par Lessard et qui semble un résumé de cours, la division de l'histoire universelle:

 

L'histoire universelle se divise en cinq périodes principales: 1° de la révolution de 1818 à la commune de Paris (1871); 2° de la commune de Paris à la révolution russe de 1905; 3° de la révolution de 1905 à la révolution d'octobre; 4° de la révolution d'octobre au premier plan quinquennal; 5° du premier plan quinquennal au mouvement stakanoviste.

 

Alors une conclusion s'impose. Le monde a été créé en 1818, ou bien, si l'on tient compte des doctrines communistes, on s'est aperçu en 1818 que le singe n'était plus singe, mais homme. La première année de ce nouveau monde a été marquée par un événement d'une importance capitale: la naissance de Karl Marx. Les communistes font-ils débuter l'histoire du monde en 1818, parce qu'ils prétendent que Karl Marx fut le premier singe fait homme ? Les documents ne nous le disent pas, mais c'est au moins la conclusion de leurs doctrines. Avant 1818, il n'y eut rien. Alors, il ne peut être question de dix-huit siècles d'histoire de l'Église. Rien de plus simple pour résoudre la question.        

 

i) La nouvelle figure de Papineau

 

Ce ne fut pas une mince besogne pour le petit groupe com­muniste du Québec que de se mettre à la recherche d'un ancêtre canadien. Les « intellectuels » du groupe se mirent à fouiller notre histoire. Ils cherchèrent longtemps, et ils décidèrent enfin, après bien des discussions probablement, à décorer Papineau du titre d'ancêtre communiste au Canada.

 

Papineau, dit en substance E. Samuel, organisa la lutte de classe contre les bourgeois du temps. Il ne craignit pas de faire alliance avec les anglais du Haut-Canada pour déclencher la révolution. Papineau et les patriotes, disent les communistes, réclamaient une meilleure répartition de la richesse.

 

Voilà une interprétation très fantaisiste de l'histoire, puisque Papineau faisait la lutte pour l'obtention des libertés parlementaires que l'Angleterre nous refusait. Fait intéressant à noter, c'est qu'il n'y a pas seulement les communistes du Québec qui s'affirment les successeurs de Papineau, car il y a déjà eu, il y a bien des années, un petit groupe de partisans des doctrines fascistes qui se réclamaient également comme les successeurs du grand patriote. Il ne faut pas se surprendre alors de l'opposition entre fascisme et communisme.

 

Ajoutons que d'après les documents du camarade Lessard, Papineau serait né avant le commencement du monde. Il avait déjà commencé ses luttes politiques au moment où Karl Marx « était encore à faire ses dents ». C'est tout de même un peu fort, puisque Marx est reconnu comme le grand pontife du communisme. Les communistes commettent une injustice grave envers Papineau, en ne signalant pas qu'un Canadien avait déjà mis en pratique les doctrines du communisme avant Karl Marx. Indiquons le fait au journal Clarté, dont les rédacteurs font tout leur possible pour répandre cette interprétation fausse de la lutte des Patriotes de 1837.

 

j) En marge de l'actualité

 

Signalons, pour terminer cette longue énumération, un certain nombre d'opinions des chefs du parti communiste, en marge de l'actualité. On verra que les communistes n'aiment ni l'Action catholique, ni le Devoir, ni le parti conservateur, ni le parti libéral, ni la C. C. F., ni le très honorable Lapointe, ni l'honorable Duplessis, ni l'honorable Godbout, etc.

 

Les fascistes emploieront leurs armées pour opprimer les peuples et leur enlever leurs libertés. Un certain nombre de C. C. F., l'Action catholique, le Devoir, journaux capitalistes, prêchent cette doctrine (29).

 

Que pense-t-on des grands partis politiques qui se disputent le pouvoir au Canada ? Voici la définition de parti et un jugement sur le parti conservateur, le parti libéral, le parti C. C. F. et le parti communiste:

 

Le parti est le groupe d'hommes les plus avancés de sa classe qui défend les intérêts de sa classe.

 

Le parti conservateur est le groupe le plus avancé qui défend les intérêts de 50 big shots, groupe le plus riche.

 

Le parti libéral est le groupe de la bourgeoisie moyenne, non oligarchique.

 

Le parti C. C. F. est le parti de la petite bourgeoisie et de l'aristocratie du travail.

 

Le parti communiste est le parti du prolétariat, est le groupe le plus avancé du travailleur prolétarien.

 

Nous sommes dans la période de l'entraînement des masses au renversement de la bourgeoisie (30).

 

Les hommes politiques en vedette n'ont pas beaucoup de sympathies dans les milieux communistes. François-Xavier Lessard appelle l'honorable M. Duplessis « Morice du Calnas ». Une découpure du Soleil, avec des commentaires au crayon, nous prouve qu'on n'en a pas davantage pour l'honorable E. Lapointe. La découpure de ce journal contient un article de la page de rédaction, en date du 10 juin, où se trouve commenté un discours prononcé par le ministre de la Justice devant les Chevaliers de Colomb de Drummondville. Après avoir rappelé un discours du Pape contre l'athéisme et le communisme, l'honorable Lapointe ajoutait en s'adressant aux jeunes gens: « N'allez pas orienter vos vingt ans vers l'abîme de l'incrédu­lité. » En marge de cette déclaration, on trouve au plomb les mots suivants: « Hypocrisie et mensonge. »

 

Quant à ce qui concerne l'honorable M. Godbout, on semble l'appeler d'une façon courante « Gandhi-Godbout ».

 

On ne s'en tient pas aux opinions sur les hommes, mais les principaux événements de l'actualité sont également sujets à discussion. Une longue suite de découpures de journaux pourrait nous permettre de faire l'énumération des principaux sujets de discussion chez les membres du parti à Québec, au cours des premiers mois de 1938. Ce serait trop long. Contentons-nous de signaler que les communistes collectionnent le récit des disputes entre catholiques sur les problèmes comme ceux de la guerre d'Espagne. Ils gardent précieusement tous les témoignages en faveur de la Russie rouge, y compris celui de la naïve Mlle A. McPhail au retour d'un voyage en Russie, où elle faisait l'éloge du modernisme de Moscou. Ils conservent également les résumés de conférences où des « sociologues improvisés » tentent de prouver que le fascisme est la réalisation la plus complète de la doctrine sociale de l'Église. Enfin, le dossier Lessard contient une longue documentation sur le bill autorisant la province à faire un prêt aux Sulpiciens. Il ne faudrait pas supposer que le projet avait leur approbation.

 

Conclusion

 

Il serait facile de rapprocher tous les textes cités des principales thèses de la doctrine communiste, telle que réalisée de façon concrète en Russie. Nous y trouverions la même pensée, le même esprit, les mêmes espoirs et les mêmes haines.

 

Nous avons atteint, croyons-nous, le but proposé, celui de démontrer que les communistes poursuivent ici le même objectif que celui qui leur a donné le pouvoir en Russie.

 

(1) L'Ordre nouveau, 20 décembre 1938.

 

(2) Résumé dactylographié d'un cours donné le 27 février 1938.

 

(3) Dossier Lessard-Drouin; le Réveil du Canada français, par E. Roger, page 38; l'Ordre nouveau, 5 janvier 1939.

 

(4) L'Action catholique, 5 novembre 1938.

 

(5) L'Ordre nouveau.

 

(6) Le Réveil du Canada français, p. 17.

 

(7) Le Réveil du Canada français, p. 23.

 

(8) Ibid., p. 25.

 

(9) Dossier Lessard-Drouin, résumé d'un cours en date du 27 février 1938.

 

(10) Le Réveil du Canada français, p. 27.

 

(11) Ceci n'est pas dans le texte de l'encyclique.

 

(12) La citation de Quadragesimo anno est faite suivant le texte donné par la Docu­mentation catholique le 6 juin 1931.

 

(12) Aucun mot n'a été retranché de la citation.

(13) Réveil du Canada français, p. 26.

 

(14) Ibid., p. 22. (Nous devons signaler ici une erreur de l'auteur. Il ne s'agit pas de l'A. L. N., mais bien du groupe de La Nation.)

 

(15) Cours du mercredi 1er mars 1938.

 

(16) Note d'un discours trouvé dans le dossier Lessard-Drouin.

 

(17) On trouve également dans le dossier plusieurs opinions (il s'agit de nouvelles découpées dans les journaux) de personnages bien intentionnés qui viennent apporter « l'appui de leur autorité » à cette erreur. C'est ainsi qu'en voulant combattre le com­munisme ces gens lui fournissent des armes contre l'Église.

 

(18) Note extraite des résumés de cours.

 

(19) Cours donné le 16 février 1938.

 

(20) Le Réveil du Canada français, p. 24.

 

(21) Ibid., p. 26.

 

(22) Résumé de cours (le vendredi 5 mars 1938), par Richer.

 

(23) Le Réveil du Canada français, p. 39.

 

(24) Résumé de cours (le 1er mars 1938), par Évariste Dubé.

 

(25) Le Réveil du Canada français, p. 39.

 

(26) Résumé d'un cours donné par C. B.

 

(27) Résumé d'un cours donné par E. Samuel.

 

(28) Résumé de cours par E. Samuel, en date du 4 mars 1938.

 

(29) Cours donné par E. R., le 9 mars 1938.

 

(30) Résumé d'un cours donné par E. Samuel, en date du 27 février 1938.

 

Source: Édouard LAURENT, "L'Equête sur le communisme à Québec", dans Une enquête sur le communisme à Québec, Montréal, École Sociale Populaire, No 303 (avril 1939): 5-27. Quelques erreurs typographiques ont été corrigées.

 

 
© 2005 Claude Bélanger, Marianopolis College