Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Novembre 2004

Documents de l’histoire du Québec / Quebec History Documents

 

Écrits des Jeune-Canada

 

Comment chacun de nous fera de

l'éducation nationale

 

par

 BERNARD HOGUE

 

Mesdames,  

Messieurs,

 

Nous voici donc, en l'an de grâce 1934, devant un danger nouveau. Après avoir enduré, pendant soixante ans, un pacte fédératif dont certains articles puent la mauvaise foi, nous nous voyons menacés de nouvelles vexations ingénieusement cachées sous le manteau d'une réforme constitutionnelle. Mes prédécesseurs vous ont exposé la situation et les graves conséquences qui pourraient résulter d'une centralisation des pouvoirs.

 

Malheureusement, devant la possibilité d'une sécession, nous constatons qu'il manque à notre peuple un idéal national qui lui permettrait de se faire une vie politique indépendante.

 

La partie n'est cependant pas perdue. Certains faits nous permettent d'espérer une résurrection de notre âme française. II est indéniable que les Canadiens français, fouettés par une crise économique bienfaisante, ont actuellement un sursaut de vie nationale : il faut en profiter.

 

Comment exploiter cette heureuse circonstance ? Par quel moyen rendre à nos compatriotes le visage catholique et français qu'ils avaient autrefois ? Comment reconstruire l'édifice moral édifié par des siècles de vertu et de courage et que vingt-cinq années d'américanisation ont réduit à l'état de vestige ? PAR L'ÉDUCATION NATIONALE. C'est la seule arme à tir précis que nous possédions et c'est avec celle-là seulement que nous pourrons abattre certains préjugés idiots, certains termites étrangers et certains politiciens pour qui l'échafaud est une élévation à laquelle ils ne sont pas dignes d'accéder. (Appl.)

 

Il me reste à vous exposer comment il faut faire cette éducation et sur quels points elle doit porter. L'éducation nationale doit se faire en deux étapes : il faut d'abord se persuader soi-même des grandes vérités nationales et, ensuite, en persuader les autres.

 

SE PERSUADER SOI-MÊME

 

J'ai dit se persuader. Je m'adresse ici à ceux qui se croient fervents patriotes. Plusieurs personnes, très sincères par ailleurs, parce qu'elles ont compris les déficiences de notre peuple, constaté les lacunes de notre vie nationale et approuvé les réformes proposées, croient avoir accompli tout leur devoir et se classent, sans broncher, parmi les ardents patriotes. Je crois, pour ma part, qu'elles font erreur. Elles sont bien intentionnées peut-être, sûrement intelligentes, mais pas du tout persuadées. La persuasion ne réside pas dans l'intelligence d'un problème, ni même dans l'adhésion de l'intelligence à certains principes. Ce n'est pas une affaire de spéculation. Ce serait trop facile. La persuasion va beaucoup plus loin : elle consiste dans la conformité des actes à la pensée. C' est une foi agissante qui, après avoir séduit l'esprit, influe sur la volonté et pousse l'individu à poser des actes en accord avec ses principes. A la lumière de cette définition, plusieurs ombres s'effacent qu'on prenait pour des réalités. Les ardents deviennent moins nombreux qu'on ne le croyait.

 

J'ai donc raison de dire qu'il faut d'abord se persuader soi-même. Et lorsque je prétends qu'il faut des actes, je n'entends pas seulement ceux qu'on pose en public, dans les occasions solennelles. Au contraire, ce sont les actions cachées, quotidiennes, répétées, exigeant du temps et de l'argent, ce sont les sacrifices qui comptent, parce qu'à cause de ces sacrifices, ce qui n'a jamais été pour nous qu'un fantôme ou un sujet de discours devient une réalité vivante, une affaire personnelle qui nous tient au coeur et que nous défendons, sans compter nos efforts.

 

Ces actes, je n'ai pas besoin de vous les indiquer; vous les connaissez tous : ce sera d'exiger du français partout et toujours, ce sera de donner le bon exemple, ce sera d'acheter chez les nôtres, ce sera d'extérioriser notre âme nationale dans tous les domaines de l'activité humaine. C'est une lutte de tous les moments, contre nous-mêmes et contre les autres, mais une lutte qui finira par nous passionner et qui fera de nous les hommes que nous devons être.

 

PERSUADER LES AUTRES

 

Après cela il faudra persuader les autres. Ce sera plus facile. Un homme persuadé devient nécessairement apôtre; il sent le besoin de crier sa foi et, en l'occurrence, cette foi sera d'autant plus forte que, pour plusieurs, ce sera celle d'un néophyte.

 

Il nous faudra donc prêcher. Sur quoi ? Sur tout. Il y a cependant des points saillants, des maux plus douloureux que les autres. Ce sont ceux-là que je voudrais signaler.

 

LE CANADA ET L'EMPIRE

 

La situation de notre pays vis-à-vis de l'Angleterre, pour étrange que cela paraisse, est assez mal connue de nos compatriotes. Plusieurs croient encore à l'état colonial du Canada. C'est une erreur. Le Canada est un pays indépendant et autonome. Le gouvernement canadien seul a le pouvoir de légiférer en ce pays et lui seul peut lier le Canada par des engagements internationaux. Sans doute notre pays fait-il partie de l'Empire britannique, mais c'est librement, de la même façon, j'oserais dire, qu'un associé fait partie d'une société; cela n'affecte en rien notre autonomie. Notre roi, Georges V, n'est pas notre souverain parce qu'il règne en Angleterre ou aux Indes, mais bien parce que nous le reconnaissons comme tel, sans égard à ses autres titres. (Appl.)

 

Vous pensez, je suppose, à ce ridicule appel au Conseil privé, ainsi qu'à la nomination d'un Anglais au poste de gouverneur général et à celui de gouverneur de la Banque centrale (rires). Ces façons de procéder répugnent au bon sens le plus élémentaire. C'est comme si Montréal allait chercher son maire à Québec (rires, puis appl.). C'est au gouvernement canadien qu'il faut   s'en prendre. Lui seul, comme les gouvernements d'autres pays de l'Empire l'ont déjà fait, peut changer ce régime ou l'abolir quand il le voudra. Il ne le conserve actuellement que pour prouver que logique et politique ne sont pas nécessairement synonymes. (Rires et appl.)

 

On m'objectera encore que le Parlement canadien n'a pas le pouvoir d'amender sa constitution sans la sanction du Parlement anglais. C'est vrai. Mais cela ne constitue pas une reconnaissance d'un pouvoir supérieur ni un lien envers l'Angleterre. Le Canada étant composé de neuf provinces et de deux groupes ethniques dont les intérêts sont souvent opposés, soumet, pour plus d'impartialité, les changements à sa charte à un arbitre qui, pour le moment, est Londres, mais qui pourrait aussi bien être la Société des Nations ou le Tribunal international de La Haye.

 

UNE PARENTHÈSE

 

Nous vivons donc, depuis le statut de Westminster, dans un pays libre, indépendant et souverain, ce qui veut dire que les lois de l'Angleterre ne nous affectent pas et que ses engagements internationaux ne nous regardent pas. Ce qui veut dire aussi que nous ne sommes pas tenus de participer aux guerres de l'Empire. Je parle de cette question, en passant, parce que, vu les événements actuels, elle pourrait revenir sur le tapis. Nous, les jeunes, et cela nous regarde, (longs appl.) nous sommes prêts à défendre notre pays et à mourir pour lui, mais nous nous désintéressons complètement des chicanes de l'Empire. (Appl.) Nous n'avons pas l'intention d'aller nous faire trouer la peau pour le bénéfice des fabricants d'armements et des marchands de jambon. (rires et appl.) S'il y en a encore qui comptent, pour sauver l'Angleterre et l'Empire, sur la fameuse loi dite de la conscription, nous leur conseillons de laisser cette loi dans les statuts -- ils auront ainsi le plaisir de livrer à la postérité un chef-d'ceuvre de littérature juridique mais de ne pas s'en servir autrement. Si jamais nous sommes forcés de prendre un fusil dans nos mains, nous le prendrons, (appl.) mais ce ne sera certes pas pour aller tuer de pauvres diables comme nous. Nous nous en servirons à des fins plus utiles. Avis aux intéressés. (Appl. frénétiques.)

 

LE « CANADIANISME TOUT COURT »

 

Après avoir établi notre situation vis-à-vis de l'Angleterre, il faut revenir en Amérique et en faire autant vis-à-vis de notre pays. Les conditions dans lesquelles vivent les deux nations qui forment le peuple canadien, les petits chocs qu'occasionnent leurs contacts quotidiens et la diversité de leurs moeurs ont ému chez nous de belles âmes. Tracassées par un besoin touchant de satisfaire tout le monde, d'éviter   luttes fratricides et d'avoir la paix, lesdites belles âmes ont cherché le moyen magique de contenter Dieu et Mammon. Elles ont cherché longtemps et, un beau jour, leur esprit en travail a enfanté une montagne : le « canadianisme tout court ». Cette théorie, sous prétexte d'unité, veut qu'il n'y ait qu'une nation en ce pays, et partant, que la vie commune soit imprégnée de tolérances, de lâchetés et de démissions, de notre part évidemment. (Sourires)

 

Qu'est-ce qu'une nation ? Les champions du « canadianisme tout court » ne se le sont probablement jamais demandé. C'est un groupe d'hommes liés entre eux par des façons communes de penser et d'agir et déterminés à vivre selon cet esprit.

 

Peut-on espérer au Canada une unité nationale conforme à cette définition ? Il est évident qu'il y a en ce pays deux nations ou tout au moins deux groupes bien distincts, presque opposés. Vouloir les unir, c'est un rêve à la Jules Verne; vouloir les assimiler, c'est désirer une nation bâtarde. (Rires) Cette théorie est inacceptable et illogique. Nous sommes Canadiens français et nous devons le demeurer dans notre propre intérêt et dans celui de notre pays. Nous servirons notre patrie dans la mesure où nous deviendrons des hommes de valeur, et nous ne deviendrons des hommes de valeur que dans la mesure où nous nous développerons dans le sens de nos aptitudes naturelles, de notre tempérament national, de notre esprit français. (Appl.) Il va de l'intérêt de tous que nous restions ce que nous sommes, et nous le demeurerons malgré ceux qui craignent la lutte et qui, avides de tranquillité, inventent des théories absurdes.

 

L'ÉDUCATION NATIONALE ET LA FAMILLE

 

J'ai dit qu'il fallait nous développer selon notre esprit national. Ceci m'amène au point le plus important et le plus délicat de ce discours : l'éducation nationale des enfants. Elle peut être considérée sous deux aspects : dans la famille et à l'école.

 

Personne ne niera, je l'espère, l'importance de l'éducation. A quoi servira l'érudition, s'il manque à celui qui la possède du jugement et du coeur ? L'éducation nationale est la plus importante après l'éducation religieuse. Elle donne à l'enfant la notion de ses devoirs envers sa nation et envers sa patrie, l'ambition de les défendre et le désir de les voir grandir. Elle forme le citoyen comme le catéchisme forme le chrétien.

 

Or nous constatons un défaut d'éducation nationale au foyer encore plus qu'à l'école. On surprendrait bien des parents si on leur disait qu'il est de leur devoir d'inculquer à leurs enfants une haute conception de la nation et de la patrie. Ils enseignent à leurs enfants le respect qu'ils leur doivent, les principes religieux; pourquoi ne leur enseignent-ils pas le civisme, pour employer un mot cher à M. Montpetit ? J'entends votre réponse: nemo dat quod non habet; comment voulez-vous qu'ils enseignent à leurs enfants ce qu'ils ignorent eux-mêmes ? Et ce n'est que trop vrai, hélas !

 

C'est pourquoi une campagne s'impose, qui aura pour objet de faire comprendre aux parents le sens de leurs responsabilités nationales . Il faudra leur mettre dans la tête qu'ils doivent faire naître dans le coeur de leurs enfants la noble ambition de rendre à la nation canadienne-française la place à laquelle elle a droit, le désir de devenir quelqu'un pour aider leurs compatriotes à reprendre le terrain perdu, l'amour de la patrie, la fierté d'être nés français, une admiration justifiée pour notre histoire et nos héros, toute cette exaltation, enfin, qui de tout temps a fait les grands soldats, les patriotes acharnés et les politiques désintéressés.

 

L'ÉDUCATION NATIONALE ET L'ÉCOLE

 

Mais si les parents peuvent faire beaucoup dans l'éducation des enfants, l'école a aussi son rôle à jouer en cette matière. Ici encore, déficience. Depuis quelques années, des progrès énormes ont été accomplis dans l'enseignement. Nous sommes heureux de le constater et d'en féliciter les auteurs. Mais on a oublié l'essentiel. Comment s'en étonner ? L'instituteur et l'institutrice ont besoin, pour remplir leur tâche souvent ingrate, d'encouragement, de directives : il ne leur en est jamais venu. Nous avons pourtant des foyers de culture française et catholique: nos universités. Qu'en est-il sorti ? Sauf quelques lumières venues d'hommes qui ont eu le courage de dire la vérité, mais se sont toujours butés à l'indifférence et à l'antipathie, quand on ne leur a pas fermé la bouche avec des menaces, sauf ces louables exceptions, peut-on dire que les centres de vie française en question ont bien éclairé notre vie française ? Non. Il ne faut donc pas nous scandaliser outre mesure des erreurs qui se sont glissées dans l'enseignement.

 

Parmi ces erreurs, la plus grave est sans contredit la place qu'occupe l'enseignement de la langue anglaise dans nos écoles. (Longs appl.) On a tellement exagéré l'importance de cet enseignement qu'il va bientôt prendre le premier rang. (Honte !)

 

On commence dès la troisième année, c'est-à-dire à un âge où l'enfant n'a qu'une connaissance rudimentaire de sa langue maternelle, à lui faire prononcer des mots et des phrases qu'il ne comprend pas et qui lui brouillent les idées. On a dépensé $60,000 pour munir nos écoles de gramophones et de disques destinés à faciliter l'étude de l'anglais. Combien a-t-on dépensé pour activer l'étude du français ? L'on répète à l'enfant pendant tout son cours que, pour réussir dans la vie, il devra parler anglais, que l'Anglo-Saxon seul est apte aux affaires, et cette trouvaille ahurissante que le Français est un homme d'art, de littérature, qui n'entend rien au commerce ou à l'industrie. Quand dit-on aux élèves que leur langue est la plus belle du monde, que les méthodes d'affaires françaises sont celles qui ont le mieux traversé la crise (appl.) et que l'Angleterre, selon le mot de Douville-Maillefeu, « n'est après tout qu'une colonie   française qui a mal tourné ? » (Rires, puis appl.)

 

Après cela, l'on s'étonne que le jeune Canadien français ne possède, au sortir de l'école, aucun esprit national, ne parle ni l'anglais ni le français, (appl.) et ne rêve que de devenir commis dans une banque anglaise. (Rires)

 

LE RÔLE DE LA FEMME CANADIENNE-FRANÇAISE

 

Portons nos regards d'un autre côté. Nos couvents, où se forme l'élite féminine de notre population, ne sont-ils pas trop souvent des écoles de snobisme ? N'y sacrifie-t-on pas parfois au formalisme un temps précieux que l'on devrait consacrer à tremper le caractère de la femme forte de l'Évangile, catholique et française avant tout? (Appl.) Et pourtant, qu'y a-t-il de plus important que l'éducation de la jeune fille ?

 

On demandait un jour à Napoléon: « Quand a commencé votre éducation? » Il répondit : « Vingt ans avant ma naissance, par celle de ma mère ». Parole profondément vraie. N'oubliez pas une chose, mesdames, c'est la femme canadienne qui, avant la paroisse, avant même le clergé, a sauvé la nation canadienne-française. (Appl.) C'est la mère de famille qui, en accomplissant son rôle caché mais fécond, en opposant à la tyrannie du vainqueur sa tendresse maternelle, en donnant à ses enfants ce que l'école ne pouvait pas ou ne voulait pas leur fournir, c'est elle qui a formé les lutteurs et les héros qu'étaient nos pères. (Appl.) Il est vrai qu'à cette époque les femmes avaient d'autres préoccupations que le droit de vote !

 

On ne pourra jamais assez exalter le devoir bien accompli d'une mère de famille et l'on n'apportera jamais trop de soin à la formation de la jeune fille. De ses convictions et de ses principes dépend le moral de la génération future. Si demain les femmes de chez nous décidaient de changer de méthode et de faire de leurs enfants des Canadiens français, nous n'aurions plus qu'à nous taire et à nous croiser les bras : les problèmes de notre nationalité seraient résolus. (Longs appl.)

 

Nous pourrions parler longtemps de l'éducation des enfants. Il ne sert de rien de noircir le tableau. Dans tous les domaines il y a eu des fautes et l'école est responsable, pour une bonne part, de notre situation nationale.

 

Encore une fois, veuillez bien croire que je fais toutes ces remarques dans le meilleur esprit du monde et nullement en vue de dénigrer qui que ce soit. Nous sommes heureux de signaler et de louanger tout effort tenté pour améliorer la situation, comme la proposition de M. Montpetit de refondre notre système d'enseignement pour y introduire un peu plus de civisme.

 

CONCLUSION

 

Tous ceux qui ont à coeur le relèvement de notre nationalité devront orienter le plus fort de leur énergie vers le perfectionnement de l'école chez nous. Exiger une éducation nationale plus intense, combattre le bilinguisme quasi intégral de l'enseignement actuel sont les deux points de mire que nous devons viser. Si la situation ne change pas, deux générations n'auront pas passé que déjà la nation canadienne-française aura vécu en Amérique. (Honte!)

 

Mesdames et messieurs, QUI SAUVERA QUÉBEC ? Nous l'avons dit : L'ÉDUCATION NATIONALE. Mais, comme vous l'avez constaté, l'éducation nationale n'est pas du seul ressort des instituteurs. Chacun a sa part à faire dans cette oeuvre de rénovation. A l'élite de définir notre idéal national et de scruter notre âme. A ceux qui tiennent la plume dE répandre la bonne nouvelle. A chacun de nous de convertir son voisin. Aux parents et aux maîtres de façonner la génération qui monte pour que ce soit une armée de croyants.

 

Et dans ce travail de résurrection, pas de lamentations (rires). L'ère des défaitistes et des croque-morts est passée (rires). L'avenir est aux enthousiastes. Une armée qui marche au combat ne se fait pas précéder de ses morts. C'est avec du pain blanc que l'on nourrit un homme, non pas avec des tartines de mélasse. (Rires, puis appl.)

 

Pour soutenir notre courage dans la lutte, ne perdons pas de vue que nous aspirons à un État libre, indépendant, où s'épanouira dans toute sa plénitude notre vie française et catholique (appl. nourris). La lutte sera dure, mais nous sommes d'une race qui est venue au monde le glaive à la main. Souvenez-vous que dans notre histoire, il est plus simple de compter les traîtres que de compter les héros. Si nous tenons indéfectiblement, dans un avenir plus ou moins rapproché une nation riche et forte aura remplacé le groupe amorphe (sourires) que nous sommes présentement.

 

Mesdames et messieurs, ne craignons pas de viser trop haut: il n'y a que ceux qui rêvent grand qui accomplissent de grandes choses. (Appl. prolongés.)

 

Puis, dans un grand recueillement, la foule chante

 

l'0 CANADA

 

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Source : Bernard Hogue, « Comment chacun de nous fera de l'éducation nationale », dans Les Cahiers des Jeune-Canada, No 3, Qui sauvera Québec  ? Montréal, Imprimerie populaire, 1935, 84p., pp. 71-84. Quelques erreurs typographiques ont été corrigées.

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College