Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès

Comte de Malartic

 

MALARTIC (Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès, comte de) (1730-1800), sous-lieute­nant, capitaine, aide-major, aide de camp, commandant, chevalier de Saint-Louis, major, colonel, gouverneur, maréchal de camp, lieu­tenant-général.

 

Sa famille comptait parmi la plus ancienne noblesse de l'Armagnac. Elle remonte à Odon de Malartic, damoiseau vivant en 1209, père du chevalier croisé, nommé Artaud, qui était présent au camp devant Joppé (Palestine), en 1252. Pierre-Hippolyte-Joseph de Maurès, qui eut trois de ses frères généraux, avait épousé Antoinette-Charlotte de Savignac de Saint-Urcisse (Tarn ou Lot-et-Garonne).

 

Anne-Joseph, leur deuxième fils, naquit à Montauban, le 3 juillet 1730. Sorti du collège de Nanterre, en 1745, il fut aussitôt nommé sous-lieutenant au régiment de la Sarre. Peu après, il obtint une compagnie dans celui de Béarn, avec lequel il fit, comme capitaine, les campagnes de Flandre, d'Italie et de Pro­vence. En 1749, on le nomma aide-major.

 

En 1755, son régiment est désigné pour le Canada, sous le commandant-général Dieskau. M. de Malartic assista A. la défaite des troupes françaises. En 1756, le marquis de Montcalm vint remplacer le baron prisonnier. Dés lors, l'aide-major le suit partout. D'abord, il se rend au fort Frontenac, traverse le lac Ontario et prend part au siège et au triomphe de Chouaguen. En 1757, il assiste à la prise du fort William-Henry. En 1758, il se bat avec bravoure à la bataille de Carillon. Le bataillon de Béarn était posté à la droite et, au plus fort de l'action, M. de Malartic eut le genou gauche percé d'une balle : cette blessure lui valut la croix de Saint-Louis. Déjà, M. de Montcalm avait écrit de

Chouaguen à M. de Lévis : « Je ne saurais trop me louer de mes aides de camp, de La Pause et de Malartic; j'eusse succombé à la besogne sans eux. »

 

A la bataille des Plaines, M. de Malartic se conduisit en chevalier sans peur : son cheval fut tué sous lui et ses habits furent troués de balles. On lui confia le commandement de la garde laissée à l'Hôpital-Général pour protéger les nombreux blessés, officiers et sol­dats. Il sut gagner même l'estime du général Murray qui l'invita plusieurs fois à sa table. Evacué sur Montréal, il prit part, en avril 1760, à la contre-attaque de M. de Lévis sur Québec et il y fut de nouveau blessé : un boulet de canon lui effleura la poitrine.

 

Rentré en France, il écrivit au ministre, de La Rochelle, le 29 novembre 1760. Au mois d'avril 1763, il est promu major du régiment Royal Comtois. Le ministre de la Guerre, M. de Choiseul, ne l'estimant pas assez récompensé de ses beaux états de service, le fit nommer, deux mois après, colonel du régiment de Vermandois.

 

En 1767, son régiment fut commandé de passer aux Antilles : élevé au grade de brigadier, M. de Malartic fut à la fois commandant en chef des forces et gouverneur de la Guadeloupe. Passé à la Martinique, puis à Saint-Domingue, son habileté fut d'un grand secours au prince de Rohan pour la répression des désordres qui agitaient cette île. A son retour en France, on le détacha avec son régiment en Corse. Le 30 niai 1780, il est fait maréchal de camp. Le 27 janvier 1792, le roi le nommait lieutenant-général et gouverneur des établissements français à l'est du Cap-de-Bonne-Espérance, ayant sa résidence à l'Ile-de-France, où il décéda le 28 juillet 1800.

 

Ses arrière-neveux ont publié à Paris, en 1890, son Journal des Campagnes au Canada, en 1755-60, qui offre d'intéressants renseignements.

 

Source : Louis LE JEUNE, «Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès, Comte de Malartic», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., pp. 224-225.

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College