Newfoundland History |
Signature du pacte de Terre-Neuve
[Pour la source de cet article, voir la fin du texte.]
Enfin les négociations qui se poursuivent depuis plusieurs mois entre les autorités de Terre-Neuve et celles du Canada ont abouti à l'accord tant souhaité. On doit procéder aujourd'hui même dans la capitale fédérale à la signature de l'entente qui ajoute une nouvelle province aux neuf autres que compte déjà la Confédération et fait de l'île de Terre-Neuve une partie intégrante du Canada. Événement d'une grande importance historique pour notre continent.
Les parties au contrat ont choisi l'anniversaire du Statut de Westminster, passé en 1931 pour sa signature. C'est marquer d'une manière plus sensible une autre phase mémorable dans les annales de notre pays. Il y a dix-sept ans, en effet, le Canada obtenait la reconnaissance officielle de son indépendance politique et devenait le véritable maître de ses destinées.
Un nouveau pas vient d'être franchi. Sans doute, l'accord d'aujourd'hui ne s'appliquera qu'après avoir reçu l'approbation des deux pays contractants en plus peut-être de la ratification des autorités britanniques. Il atteste cependant dès maintenant la volonté du peuple terre-neuvien et du peuple canadien d'unir leur sort et de ne former qu'un seul territoire pour les fins de leur vie nationale.
Personne ne saurait prétendre que, d'un coté comme de l'autre, les délégués ou porte-parole n'ont pas pris les précautions nécessaires afin que le pacte produise son entière utilité et donne pleine justice aux parties en cause. Soins qui ne sont pas superflus, l'expérience démontrant que l'avenir réserve toujours assez de problèmes imprévus à résoudre.
Le Canada, pour ce qui le concerne, s'est efforcé de ne poser aucun acte qui put paraître une intention d'influencer les autorités et les populations de Terre-Neuve. Lorsqu'il exerçait les fonctions de premier ministre, le très honorable Mackenzie King, et son successeur, le très honorable Louis Saint-Laurent, n'ont voulu, dès le commencement, ne laisser subsister aucun doute à ce sujet. On doit les en féliciter.
Terre-Neuve vient au Canada de son gré et après avoir scruté à fond les conséquences de sa démarche. Et le Canada est heureux de l'accueillir et de lui assurer qu'il n'épargnera rien pour lui faire bénir le jour où il a décidé de se joindre à nous et former la dixième province de la Confédération.
Source: « Signature du pacte de Terre-Neuve », dans La Presse, le 11 décembre 1948, p. 32. Éditorial transcrit par Hélène Lopez.
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l'opinion canadienne sur l'entrée de Terre-Neuve dans la Confédération
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