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La décision de Terre-Neuve

 

[Pour la source de cet article, voir la fin du texte.]

D'après un article de l'abbé C.-S. Eagan, écrit pour le service d'information de la "National Catholic Welfare Conference", les catholiques seraient au nombre de 204,000, sur une population totale de 313,000, à Terre-Neuve. Ce chiffre double celui qu'on trouve dans l' Encyclopaedia Brittanica à ce sujet. Comme il vient d'un organisme spécialisé dans la diffusion de nouvelles d'intérêt catholique, on n'a aucune raison d'en soupçonner l'exactitude. Mais, alors, on constate que la question de l'annexion de Terre-Neuve prend une importance considérable à l'égard des fidèles.

 

S'adressant donc aux catholiques américains afin de leur expliquer l'affaire, l'abbé Eagan a cherché à connaître l'opinion des catholiques de Terre-Neuve là-dessus. Il l'a trouvée dans le Monitor, publication qui est l'organe de l'archevêché de St-Jean de Terre-Neuve.

 

Après avoir fait l'historique de la question et apporté diverses considérations générales, le Monitor, dans un récent article de tête, centrait ses conclusions sur deux points : d'abord, le referendum qui doit avoir lieu afin de connaître l'opinion populaire sur le maintien du statu quo ou sur le retour à l'état de dominion, devrait se borner uniquement à cette question, évitant soigneusement d'y inclure le problème de l'annexion au Canada; en second lieu, si la population de Terre-Neuve doit se prononcer là-dessus, elle devrait au moins être saisie au préalable des conclusions auxquelles en seraient venus des experts des deux côtés, c'est-à-dire de Terre-Neuve et du Canada, après étude bilatérale du cas. Car, soutient le Monitor, jusqu'ici, il n'y a pas eu de négociations; il n'y a qu'une offre unilatérale. Apparemment, les Terre-Neuviens n'ont pas beaucoup prisé le fait que les Canadiens aient parlé d'annexion possible, immédiatement après le retour de la mission qui a rencontré les autorités fédérales canadiennes, l'automne dernier. Le but de ce voyage était uniquement de permettre à Terre-Neuve de se renseigner. Comment, se demande-t-on, à St-Jean, a-t-on pu en conclure que les Terre-Neuviens trancheraient la question aussitôt après, alors qu'aucune négociation bilatérale n'a encore eu lieu ?

 

Comme on le voit le point de vue est très justifié. Et il n'indique pas un grand enthousiasme de la part des intéressées à l'égard de l'annexion possible de leur île au Canada.

 

On sait que le 27 janvier, la convention nationale, réunie à St-Jean, décidait de n'inclure, dans le questionnaire du referendum, aucune allusion, sous quelle que [sic] forme que ce soit, à ce problème de l'entrée de Terre-Neuve comme dixième province dans la Confédération.

 

Si l'on tient compte des facteurs invoqués par le Monitor, on peut difficilement contester la légitimité de cette conclusion. En outre, la confirmation apportée par les faits au point de vue soutenu par le journal catholique de St-Jean - dont l'article est de beaucoup antérieur à la décision du 27 Janvier - indique bien que, comme électeurs, les catholiques terre-neuviens sont du côté de la majorité. A moins que, se basant sur les statistiques signalées au début, il faille plutôt dire que la majorité est du côté des catholiques.

 

Source: Georges-Henri DAGNEAU, "La décision de Terre-Neuve", L'Action Catholique, 5 février, 1948, p. 4. Article transcrit par Daniel Basile. Révision par Claude Bélanger.

 

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© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College