Dernière mise à jour :
2002-10-15

Vocabulaire utile en histoire occidentale

Claude Bélanger,
Département des Sciences humaines,
Marianopolis College.

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A-C D-G H-N O-Z

Absolutisme : Forme de gouvernement où le monarque détient tous les pouvoirs; c'est donc dire qu'il fait les lois, les fait exécuter et qu'il est le juge suprême. Dans la période moderne, au moment où sous Louis XIV (France) l'absolutisme régnait dans toute sa gloire, on le disait de droit divin. Le roi n'était donc redevable pour ses décisions ou ses actions qu'à Dieu. [Absolutism; divine right of Kings]

Acropole : Ville haute, perchée sur une colline, qui constituait le centre de la polis. On y mettait la forteresse, les palais royaux, les principaux temples, l'ecclésia, l'agora, tout ce qui était précieux aux Grecs et qu'ils voulaient protéger. L'acropole d'Athènes est particulièrement très connu et d'une rare beauté. (Voir en particulier le Parthénon et l'ensemble des temples de l'acropole d'Athènes) [Acropolis]

Agora : Marché public situé au centre de la polis, habituellement sur l'acropole. Les habitants de la polis s'y retrouvaient chaque jour pour faire leur marché et discuter de questions politiques.

Alexandrie : Ancienne capitale de l'Égypte de l'époque hellénistique; elle compta plus de 600,000 habitants. La ville fut fondée en l'honneur d'Alexandre le Grand. Elle contenait une grande bibliothèque avec des centaines de milliers de manuscrits provenant des quatre coins du monde connu, un « musée » (espèce d'institut  de recherches contenant un zoo, un jardin botanique, des laboratoires où l'on faisait des études d'anatomie, de mathématiques,  de philosophie et autres; cet institut devint une pépinière de savants et de chercheurs pour le monde antique), des temples, des palais immenses ainsi que Pharos, gigantesque phare de près de 100 mètres de hauteur qui protégeait son port et qui devint l'une des sept merveilles du monde ancien. À l'image de l'époque hellénistique qu'elle symbolise, Alexandrie fut un brillant centre cosmopolite de culture greco-romaine. La ville était réputée contenir la plus grande communauté juive hors Israël à l'époque. [Alexandria]

Alliance (peuple de) :  Au moment de leur exode de l'Égypte (voir le contexte*), alors qu'ils erraient dans le désert du Sinaï, les Hébreux, sous le leadership de Moïse*, forgèrent une alliance avec Dieu. Les principes de cette alliance étaient les suivants : les Hébreux reconnaîtraient Yahweh (ou Jehovah) comme leur seul Dieu et ils obéiraient à la loi que Dieu donna à Moïse (les Dix Commandements*); en retour, Dieu fit d'eux le peuple élu (choisi), leur promit une alliance éternelle et une terre où ils pourraient s'établir (la Terre Promise). Cette alliance devint rapidement la base de leur religion monothéiste : le Judaïsme. [Covenant with God; see the discussion at the World Civilization site]

Anarchie : Système politique qui se caractérise par une absence de pouvoir, d'état, jugés non nécessaires. Les anarchistes rejettent toute soumission de l'individu à l'autorité d'autrui. [Anarchy]

Ancien régime (l') : Expression popularisée par les révolutionnaires de 1789 (Révolution française) pour décrire la société française de la période pré-révolutionnaire. Cette société française plusieurs historiens la jugent en déclin au cours du XVIII^ième siècle. Pour eux, l'ancien régime était caractérisé par un ordre social hiérarchisé et figé par les lois. Les classes supérieures (clergé et noblesse) y avaient des privilèges multiples et y exerçaient un monopole du pouvoir politique et social. La structure politique s'agençait toujours autour de la monarchie qu'on disait de droit divin. L'ancien régime constituait donc un univers hérité du Moyen-Âge, peuplé d'inégalités politiques, sociales et de droits. Le tiers-état, qui formait la presque totalité de la nation, n'y jouait encore qu'un rôle secondaire et effacé. Cela frustrait particulièrement la bourgeoisie, la partie la plus active et ambitieuse du tiers-état qui prendra le leadership de la masse paysanne dans la révolution. L'absence de liberté, la structure d'inégalités et l'antagonisme qui marquait les relations entre les diverses classes expliquent que la Révolution française se fera avec le slogan « Liberté, égalité, fraternité ». On peut consulter le texte classique d'Alexis de Tocqueville sur L'Ancien régime et la révolution écrit en 1856. (Téléchargez à partir du site de l'Université du Québec). [Ancien régime = Old regime]

Antiquité : Période de l'histoire occidentale qui correspond à l'époque des premières civilisations du Proche-Orient et à la civilisation gréco-romaine. La chute de Rome, en 476, met fin à l'Antiquité. [Ancient World]

Anti-Sémitisme : On décrit par ce mot toute hostilité dirigée envers les Juifs et pouvant résulter en discrimination ou action qui visent à nuire aux Juifs. Le mot est de création récente (seconde moitié du XIX^ième siècle) bien que la réalité qu'il exprime plonge ses racines loin dans le passé occidental. Jusqu'au XIX^ième siècle, l'antisémitisme occidental avait une base surtout religieuse et donc constituait une forme d'anti-judaïsme. Au cours du XIX^ième siècle, on assista à la montée du racisme et l'antisémitisme acquit éventuellement, surtout chez les Allemands, avec Hitler, une virulente forme raciale qui allait aboutir à l'Holocauste. L'antisémitisme contemporain se manifeste principalement par une opposition et une critique exacerbées de l'État d'Israël et par la négation de l'Holocauste. Voir le texte qui accompagne l'exposition : Anti-Sémitisme du Moyen-âge à nos jours. [Anti-Semitism; you may also consult this site]

Apartheid : Système raciste créé progressivement en Afrique du Sud au cours du XX^ième  siècle et démantelé par la constitution de 1993. Apartheid est un mot en langue Afrikaane qui signifie littéralement : « séparation ». Le mot décrit la politique sud-africaine poursuivie pendant longtemps et qui visait à séparer, avec fortes pénalités légales, la population majoritaire des Noirs de celle des Blancs. Cette politique visait à la subordination de la majorité à la minorité. Un des éléments les plus importants de la politique d'apartheid fut le cantonnement d'une proportion importante de la population noire dans des bantoustans, enclaves minuscules, sans ressources et sans espoir de développement. Une politique de résistance de plus en plus opiniâtre de la majorité noire, organisée par l'African National Congress (ANC) de Nelson Mandela, et la pression internationale mirent fin à la politique d'apartheid au début des années quatre-vingt-dix et ouvrirent la voie à l'établissement d'un gouvernement démocratique supporté par la majorité. [Apartheid]

Archevêque : Évêque d'un rang plus élevé qui a juridiction sur plusieurs diocèses. [Archbishop]

Archonte : Nom donné à Athènes aux magistrats ayant le gouvernement de la cité. [Archon]

Arêtai ou arêtê: Grande vertu recherchée par les Grecs. Elle signifie recherche de l'excellence, du dépassement de soi. Les olympiades étaient le test suprême de l'arêtai des compétiteurs. Il n'était pas aussi important de gagner que de se dépasser. [see the discussion at the World Civilization site]

Aristocrates : (aristos : les meilleurs) Classe des nobles et des privilégiés chez les Grecs. Ce sont les bien-nés, ceux à qui devait échoir naturellement le commandement de la polis, qui se croient « meilleurs » que les autres. Les patriarches des grandes familles formaient ensemble l'oligarchie de la polis. L'aristocratie transmet ses pouvoirs et ses privilèges par hérédité. [Aristocrats; see the discussion at the world Civilization site]

Arts libéraux : On décrit avec ces termes les sujets habituellement étudiés dans les écoles de cathédrale et les facultés (dites des arts) des universités du Moyen-Âge. Les arts libéraux consistaient essentiellement du trivium et du quadrivium. [Liberal Arts]

Athéisme : Essentiellement, la négation de l'existence de Dieu. [Atheism]

Auguste : Titre donné à Octave par le sénat de Rome. Il signifie : « celui que l'on vénère ». Par la suite, on donna ce titre aux autres empereurs romains. [Augustus]

Balkanisation : Morcellement politique excessif d'un territoire en plusieurs états. Fréquemment, ce sont des facteurs géographiques (en Grèce, par exemple, où les Balkans ont isolé des poches de population en Antiquité avec la résultat qu'une multiplicité de poleis furent créées) ou culturels (comme dans l'ancienne Yougoslavie, maintenant émiettée en plusieurs états) qui provoquent cette atomisation d'un territoire. La balkanisation amène fréquemment toute une séquelle de problèmes dont le plus sérieux est sûrement une multiplication de conflits militaires. Pour une discussion plus approfondie de la nature de ce concept et de ses effets en Grèce ancienne, voir ce texte. [Balkanization]

Banalités : Paiements qu'un seigneur exige des censitaires (ou serfs selon l'époque) pour utiliser le moulin banal, le four et autres services que le seigneur rend disponibles. Dans certains cas, le seigneur peut aussi exiger une partie des prises de poissons et des produits de la chasse. [Banalities]

Barbare :  Du Grec Var-Var, qui signifie : ceux qui ne sont pas nous, les étrangers, ceux qui ne parlent pas notre langue. Par extension, les Grecs considéraient tous les autres, les non-Grecs, comme des barbares. Les Romains adoptèrent une conception similaire. Il est commun pour les anciens peuples de s'être considérés comme le « nombril du monde » et d'avoir perçu les autres comme des êtres barbares. On pouvait craindre les barbares mais on n'avait rien à apprendre d'eux. Aristote - pourtant grand philosophe ! - présente les barbares comme des êtres faits pour obéir alors que les Grecs étaient des homme libres. (Naviguer jusqu'au chapitre 8 - ou mettre "barbares" dans la boite de recherches - pour lire un texte sur l'attitude des Grecs envers les barbares). [Barbarian]

Bénéfice : Dans la société médiévale, sous le régime féodal, un bénéfice est une terre, une charge ou un honneur concédés à un aristocrate, un évêque ou un monastère, pour une période limitée ou non, en échange  de services ou de soutien. Le terme est fréquemment utilisé dans l'Église chrétienne de la même période pour désigner une charge ecclésiastique à laquelle est attaché un revenu. [Benefice]

Bourgeois (Bourgeoisie) : Au Moyen-Âge, l'expression signifie littéralement un « habitant des bourgs », des villes. Ces bourgeois, essentiellement artisans et marchands, jouissaient de privilèges royaux particuliers. Dans la période moderne, à l'époque de la Révolution française, il s'agit de la classe moyenne entre la paysannerie et la noblesse. C'est elle qui dirigera le mouvement révolutionnaire. [Bourgeois]

Byzantin (empire) : On appelle Byzantin l'empire successeur de Rome qui lui survécut jusqu'à la chute de Constantinople en 1453. [Byzantine empire]

Calife : Leader politique et spirituel du monde islamique. Les califes firent rapidement leur apparition après la mort de Mahomet. [Caliph]

Capitalisme : Le capitalisme est un système économique de production, de distribution et d'échange qui a quatre caractéristiques principales : il est basée sur l'entreprise privée, sur l'individualisme;  le but de l'activité économique est de faire des profits; la croyance dans les vertus, les bienfaits, de la compétition; un système de salaires pour les employés qui ne possèdent pas les instruments de production. Le bon fonctionnement du capitalisme requiert la liberté de mouvement du capital et du travail ainsi que la possibilité de disposer librement de ses biens. Les sources lointaines du capitalisme plongent leurs racines dans le monde médiéval européen où des marchands et des banquiers firent leur apparition et cherchèrent à transformer l'économie fermée du monde médiéval. Le système a reçu sa définition la plus classique avec Adam Smith (The Wealth of Nations, 1776) qui s'opposait fortement aux économies mercantilistes. [Capitalism; see the discussion at the World Civilization site]

Captivité de Babylone : On appelle captivité de Babylone la période d'histoire des Hébreux où ils furent conquis par les Assyriens, puis par les Chaldéens. Les Hébreux furent amenés à Babylone où ils restèrent en captivité jusqu'à ce que le roi Cyrus les libère. La conséquence principale de cette captivité fut la diaspora juive. [Babylonian captivity]

Cathédrale : L'Église principale d'un diocèse, sujette à un évêque. On trouve ordinairement les cathédrales dans les grandes villes. [Cathedral church]

Cause : Une cause est ce qui amène un effet; ce qui fait qu'un événement se produit, qu'une action humaine est faite; c'est la raison qui explique qu'une action est entreprise. On peut distinguer des causes immédiates et des causes profondes (ou lointaines). La cause immédiate est celle qui semble avoir provoqué l'événement. Elle est immédiatement antérieure à l'événement, facile à identifier. Les causes profondes sont plus difficiles à mesurer puisqu'elles ne sont pas aussi visibles et qu'elles peuvent être complexes. Si l'histoire se préoccupe de décrire les événements, elle ne trouve toute sa signification que dans la recherche des causes des événements. Les causes peuvent être de diverses natures : économique, sociale, politique, idéologique, culturelle, etc. [Cause]

Césaropapisme : Dans l'Empire byzantin, l'un des éléments distinguant sa forme de Christianisme de celle dominant l'Europe occidentale, était l'union intime de l'Église (le Patriarche de Constantinople) et de l'État (l'Empereur). Mais alors que l'absence de pouvoir politique réel en Europe occidentale avait amené le Pape à jouer un rôle dominant, politiquement aussi bien que religieusement, en Orient, dans l'empire byzantin, c'est l'empereur, par ailleurs tout puissant, qui assuma le leadership de cette société, même religieusement. On appelle cette dominance de l'Empereur sur l'Église, sa capacité de définir les dogmes, de nommer des individus aux fonctions religieuses, d'imposer la discipline au clergé, etc. du césaropapisme. [Caesaropapism]

Chansons de geste : Récit légendaire, en forme de poème, rédigé en langue vernaculaire. Les chansons de geste font leur apparition dans le Bas Moyen-Âge.  Ces chansons de geste racontent les exploits d'un héros. Elles ont une base historique mais qui a été mythifiée. De ces ouvres littéraires, l'historien Jacques Le Goff a écrit : « Sans doute les origines et les processus de formation des chansons de geste ont été multiples, mais leur succès est lié à la constitution d'une caste seigneuriale désireuse de voir ses prouesses et ses idéaux célébrés et qui favorise l'emploi de la langue vulgaire par opposition au latin des clercs. » Voir Chanson de Roland.

Chanson de Roland : Elle est la plus ancienne des chansons de geste en français. Elle aurait été écrite vers 1100. La Chanson de Roland raconte les détails d'une expédition militaire lancée par Charlemagne contre les Maures en Espagne vers 778. Les Chrétiens francs, lors de leur retour, auraient été traîtreusement attaqués, alors qu'ils traversaient les Pyrénées, par des Basques. Ils furent massacrés. Ce « crime » ne fut jamais puni. Sur cette base historique, une grande mythologie s'est développée. On ne connaît pas l'auteur de la chanson de geste. Il s'agit d'un exemple typique de littérature occidentale à l'époque du Bas Moyen-Âge. (Pour en savoir plus  cliquer ici; consultez un extrait de la chanson pour voir la différence entre le français ancien et celui d'aujourd'hui) [See Roland]

Chevalier : Le chevalier fait partie de la classe des nobles à l'époque médiévale. Être membre de la noblesse impliquait qu'on se comportait de manière honorable et courtoise, qu'on devait démontrer de la grandeur d'âme et avoir de bonnes manières. Être membre de la chevalerie impliquait également qu'on devait protéger les faibles et toujours être fidèle à la parole donnée. À l'ère de la chevalerie, la femme était idéalisée; plus d'un chevalier rêvait de servir sa noble dame. La réalité différait souvent de cette image idyllique de la chevalerie. [Knight; chivalry]

Christianisme : Religion monothéiste, dont l'origine remonte au Judaïsme,  et où ses adhérents ont en commun les Saint-Évangiles et la croyance en Jésus. Le christianisme présente une grande diversité de groupes. Parmi les principaux, on compte : les Catholiques romains, les Orthodoxes et les Protestants. La Chrétienté fut aussi un idéal médiéval de rassemblement des divers peuples qui avaient autrefois été unifiés au temps de Rome. A cette époque, plusieurs espéraient que « la Chrétienté » fournirait le cadre politique et social unifié du monde occidental. Cet idéal ne fut jamais réalisé à cause de la multiplication des états médiévaux et des nombreux antagonismes nationaux qui firent surface. [Christianity]

Cinq piliers de l'Islam : Ce sont : 1) la confession de foi (il n'y a qu'un Dieu et Mahomet est son prophète); 2) la prière faite cinq fois par jour, agenouillé et prosterné en direction de La Mecque; 3) le jeûne durant le mois de Ramadan; 4) l'aumône envers les pauvres et les miséreux; 5) le pèlerinage vers La Mecque au moins une fois dans sa vie (si cela est possible). De plus l'islam réclame l'abstinence des boissons alcooliques et le respect de règles culinaires. [Five pillars of Islam]

Civilisation : Le mot civilisation est utilisé en histoire dans deux sens. Dans son sens le plus commun, il est utilisé de façon interchangeable avec le mot culture, décrivant ainsi simplement les attributs humains et les réalisations d'un groupe. On l'utilise aussi pour décrire un stage de développement humain qui reflète un certain degré de complexité. On trouvera une discussion des caractéristiques de ce stage ailleurs au site. [Civilization; see the discussion at the World Civilization site]

Classe sociale :  Groupe d'individus ayant en commun un statut social et un mode de vie. Les membres d'une classe partagent non seulement, habituellement, des conditions matérielles mais aussi une vision du monde. Pour les marxistes, la classe est l'unité fondamentale de la société et toute l'histoire est marquée par l'exploitation d'une classe par l'autre et par les conflits qui en résultent. [social class]

Classique : On définit la culture du monde gréco-romain comme étant classique. Cette culture joua un rôle important non seulement en marquant la culture occidentale à ses débuts mais aussi en influençant les écrivains et les artistes de l'époque de la Renaissance qui considéraient l'époque classique comme une espèce d'âge-d'or de la culture occidentale. Les standards de beauté établis à l'époque classique ont été utilisés comme modèle à d'autres époques. [Classical]

Client : Chez les Romains, il s'agit d'un plébéien pauvre qui a reçu le patronage et la protection d'un patricien. Celui-ci devient le « client » du patricien. Alors que des formes plus démocratiques de gouvernement étaient en voie de développement à Rome, il pouvait être intéressant aux familles patriciennes de s'attacher des clients. [Client]

Colonie :  Une colonie est un territoire extérieur dépendant de l'autorité d'un pays qu'on appelle parfois mère-patrie. Sauf dans certains cas rares, les anciennes colonies grecques par exemple, la colonie est dépourvue de pouvoirs souverains; elle ne contrôle pas sa destinée, quoique une certaine autonomie peut lui être reconnue.  Le but d'un pays colonisateur est de tirer profit de l'existence de colonies. On peut distinguer deux types de colonies : la colonie de population  et celle d'exploitation. Les colonies de population se trouvent sur les territoires relativement peu peuplés et qui nécessitent donc un transfert important de population, de la mère-patrie vers la colonie, si l'on veut que le territoire génère des profits. Dans ce cas, la colonie constitue un « fragment » de la mère-patrie et lui ressemble sur plusieurs points (exemples : la Nouvelle-France, les colonies de la Nouvelle-Angleterre, etc.). La colonie d'exploitation est établie là où la population autochtone est déjà bien établie et suffisamment nombreuse. Il suffit alors à la mère-patrie de se superposer politiquement et socialement, de contrôler et d'exploiter les indigènes, pour tirer grand profit du territoire (exemples : l'Inde, différentes colonies africaines, etc.). Dans les deux cas, sauf exceptions très rares, la trajectoire ultime d'une colonie est de se détacher de son empire, de devenir indépendante.  [colony]

Communisme : Système politique et socio-économique où les facteurs de production sont possédés et contrôlés par les travailleurs et/ou par l'État, au nom de tous. La richesse ainsi générée est mise au profit de tous selon la formule « à chacun selon ses besoins ». Le système mène donc, selon la théorie, à une société égalitaire, sans classes. Selon ses idéologues-fondateurs, Karl Marx et Friedrich Engels, l'établissement du communisme était inévitable puisque le capitalisme constituait « l'exploitation de l'homme par l'homme » et que ses contradictions amèneraient sa chute. Dans le Manifeste communiste, Marx et Engels demandaient aux travailleurs du monde entier de s'unir pour protéger leurs intérêts et créer, au delà des frontières, une solidarité internationale entre les travailleurs. Le communisme est donc une idéologie internationaliste. C'est aussi une doctrine révolutionnaire. L'idéal communiste fut aussi développé de façon substantielle par Lénine. Grâce aux efforts de ce dernier, les révolutionnaires communistes prirent le pouvoir en Russie en 1917. Un autre grand succès communiste fut leur victoire avec Mao Zedong en Chine en 1949. La dernière décade du XX^ième siècle vit l'essoufflement du monde communiste et sa disparition de plusieurs pays, sinon sa transformation dans certains pays comme en Chine. L'un des derniers révolutionnaires communistes encore au pouvoir est Fidel Castro.  [Communism; defined here]

Concert de l'Europe : Désigne le mouvement, suivant le Congrès de Vienne, après la période napoléonienne mouvementée, qui unit dans une même vision la Russie, l'Autriche, la Prusse, la Grande-Bretagne et la France dans le but de maintenir l'harmonie entre les nations, la stabilité intérieure et les valeurs traditionnelles. [Concert of Europe]

Concile : Assemblée officielle d'évêques, d'archevêques et de cardinaux (souvent avec le pape) dans le but de prendre des décisions importantes. On compte parmi les conciles les plus connus ceux de Nicée (pour condamner l'Arianisme), de Trente (pour développer une réforme catholique qu'on opposerait à celle du protestantisme), de Vatican I (qui prononça le dogme de l'infaillibilité papale) et de Vatican II (qui modernisa plusieurs éléments de l'Église catholique). [Church Council]

Concordat : En histoire occidentale, un concordat est un arrangement formel négocié entre la papauté et un état. [Concordat or here]

Conséquence : Une conséquence est ce qui résulte d'une action, les effets qu'elle a entraînés. Les conséquences peuvent être de nature politique, économique, sociale, culturelle, psychologique, etc. Le rôle de l'historien est non seulement de décrire avec exactitude les événements mais d'en mesurer les conséquences immédiates ou lointaines. [Effect, consequence]

Conservatisme : À l'opposé des libéraux qui avaient une conception individuelle de la société, les conservateurs avaient une vision plus corporatiste, collective, du monde. Pour eux, l'individu faisait partie d'un groupe. Les conservateurs cherchaient à protéger la tradition, l'héritage du passé, jugés comme l'accumulation de la sagesse des générations. Ils jugent cet héritage essentiel pour la construction du futur. Les conservateurs acceptaient plus volontiers que les libéraux d'utiliser l'état et, de façon générale, favorisaient les tarifs douaniers pour protéger l'industrie nationale. [Conservatism]

Constitution : La constitution est la loi suprême, ou fondamentale, d'un pays. C'est ce qui régit tout le système politique, définit le pouvoir des organes étatiques et les droits des citoyens. Il existe plusieurs formes de constitutions : républicaine, monarchique, fédérale, etc. [Constitution]

Consul : Il y a deux consuls à Rome. Ce sont en fait les chefs de l'état. Ils sont  imbus d'un imperium considérable. Ils ont entre leurs mains les pouvoirs exécutif et militaire. Pendant longtemps, ils furent recrutés uniquement chez les patriciens. Ils exercent normalement leur fonction pour un an. [Consul]

Coran : Voir Qur'an. [Koran]

Corpus Juris Civilis : Codification des lois et de la jurisprudence romaines ordonnée au VI^ième siècle, dans l'Empire Byzantin, par l'empereur Justinien. Par cette codification, il donna une base légale à son empire et assura la pérennité des lois de Rome puisque celles-ci étaient en train de disparaître dans les zones germanisées de l'Europe. (Voir la discussion à ce site; en anglais à ce site)

Cosmopolite : Littéralement : « dont le pays est le cosmos ». On appelle cosmopolite les cultures ouvertes aux influences des autres cultures, voyant dans ces contacts des chances d'enrichissement de toute sorte. Les Grecs de l'époque hellénistique développèrent une attitude très cosmopolite. Le plus grand symbole de cosmopolitisme était la ville d'Alexandrie. [Cosmopolitan]

Croisades : Série de guerres religieuses («guerres saintes») qui s'étendent de la fin du XI^ième à la fin du XIII^ième siècles et au cours desquelles les chrétiens européens tentèrent de « libérer » les lieux saints de la Chrétienté du Proche-Orient du contrôle des « infidèles », c'est-à-dire des Musulmans. La montée du pouvoir des turcs seldjoukes, la faiblesse marquée de l'empire byzantin, le regain de force des chrétiens de l'Europe occidentale, le renouveau de l'économie médiévale, les idéaux chevaleresques de la féodalité, un regain de la ferveur religieuse stimulée par le mouvement cluniaque sont tous des facteurs qui contribuèrent aux Croisades. Les premières croisades, où on note un élan religieux particulièrement important, eurent un certain succès et aboutirent à la création de quatre royaumes latins au Proche-Orient (Edessa, Antioche, Tripoli et Jérusalem). Avec le temps, les idéaux religieux furent remplacés par des considérations politiques et économiques générales quant ce ne fut pas par l'appât individuel du gain. Éventuellement, les Chrétiens durent abandonner la région aux Musulmans. Les Croisades renouèrent les liens entre l'Europe occidentale et l'Orient. Pour la première fois, depuis des siècles, des Européens purent visiter en grand nombre la région, goûter à ses produits et à ceux qui venaient des profondeurs de l'Asie. Ils augmentèrent leurs connaissances géographiques et autres, développèrent leurs marines, acquirent une dépendance des produits de luxe orientaux. Lorsque la région leur fut progressivement fermée, que les produits sur lesquels ils dépendaient augmentèrent considérablement de prix, ils cherchèrent une voie alternative pour pouvoir attendre les produits des Indes et de la Chine. Ce désir stimulera les explorations (par les voies africaine ou atlantique) et amènera la découverte de l'Amérique. Pour une description plus élaborée des Croisades, visiter ce site. [Crusades; for a very detailed description from a Roman Catholic perspective, consult this site]

Croissant fertile : Terme qui décrit une bande de terre qui s'étend de l'est méditerranéen (Israël et Liban), et formant un arc en forme de croissant se termine au golfe persique. Dans une région aride et désertique ce croissant a pour caractéristique qu'il est fertile. Ce fut le lieu de plusieurs civilisations antiques qui sont à l'origine de la culture occidentale. Certains auteurs incluent la vallée du Nil dans le Croissant fertile. [Fertile crescent]

Culture : Le mot culture s'entend dans un sens large et dans un autre plus restreint. Dans un sens large, il s'agit de la manière d'être, d'agir et de penser d'un groupe ou peuple. Ces éléments sont acquis socialement et sont transmis de manières formelle et informelle. Ils comprennent la langue, la religion, le gouvernement et autres institutions, les valeurs et les coutumes, l'art, les sciences, la technologie, les biens matériels, etc., tout ce qui sert à définir le groupe et à le distinguer des autres. Dans un sens plus restreint, on utilise le mot culture (« un homme cultivé », les « produits culturels ») pour décrire les arts et les lettres d'un groupe. [culture; see the discussion at the World Civilization site ]

Cunéiforme : Système d'écriture inventé par les Sumériens il y a environ 5-6,000 ans et utilisé dans le Proche-Orient. Il s'agit d'une écriture en forme de signe qu'on pressait dans de la terre. On cherchait à représenter les sons pour former des mots. [Cuneiform; consult the glossary at the World Civilization site]

Cyrillique : Alphabet dérivé de l'alphabet grec et utilisé en langue russe, ukrainienne, bulgare ou serbe. [Cyrillic]

© 2002 Claude Bélanger, Marianopolis College