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Last
revised: 23 August 2000 | Les
Québécois, le clergé catholique et l'affaire des écoles du Manitoba / Quebecers,
the Catholic Clergy and the Manitoba School Question, 1890-1916
Recommandation
de Laurier sur l'attitude à prendre Lettre
à Ernest Pacaud [Note de l'éditeur
: Au cours du mois de janvier 1896, l'agitation autour de l'affaire des écoles
du Manitoba se concrétisa dans une élection partielle dans le comté de Charlevoix.
Ce fut l'occasion d'une Circulaire au clergé par Mgr. Labrecque, évêque de Chicoutimi,
qui devait être lue en chaire le dimanche. Dans cette circulaire, Mgr Labrecque
recommandait à ses ouailles de ne voter que pour un candidat s'engageant, « d'une
façon positive », à voter pour la loi réparatrice que tous attendaient, à la prochaine
session du Parlement fédéral. Les deux candidats s'empressèrent de s'engager à
le faire faire, ce qui fut particulièrement favorable au candidat libéral, sujet
particulièrement aux suspicions cléricales. Charles Angers, le candidat libéral,
fut élu malgré que plusieurs curés aient outrepassé la consigne épiscopale et
aient nommément condamné le Parti libéral. Ce fut l'occasion pour la presse libérale
de condamner l'intervention du clergé. Ainsi, d'après l'historien Robert Rumilly,
L'Électeur du 28 janvier aurait titré : LE CANDIDAT LIBÉRAL ÉLU PAR UNE
MAJORITÉ DE 176 - SUR L'ARGENT, LE WHISKY, LES ORANGISTES ET LES CURÉS. On comprendra,
avec un tel contexte, les recommandations de Laurier données dans la lettre qui
suit.] Ottawa, le 8 février 1896. On
ne peut plus douter maintenant que le clergé prenne fait et cause pour le gouvernement
aux prochaines élections, à moins qu'il ne survienne quelque complication, ce
qui, à cette heure, me paraît tout à fait improbable. Nous allons avoir une nouvelle
guerre ecclésiastique. C'est justement la raison pour laquelle il ne faut pas
se mettre dans son tort, par des écarts de langage. Il faut au contraire, en se
tenant dans les limites de ses droits, ne donner prise à aucune critique ; il
faut faire appel à la conscience des vrais catholiques et leur faire comprendre
que, sur cette question comme sur toutes les autres, nous n'avons aucune hostilité
contre le clergé. Il faut arriver à les éclairer et non à les froisser. Bien
à toi, WILFRID LAURIER. Source
: Lucien Pacaud, Sir Wilfrid Laurier. Lettres à mon père et à ma mère. 1867-1919,
s.l., s.d., 349p., pp. 212-213. ©
2000 Claude Bélanger, Marianopolis College |