Documents
in Quebec History
Last
revised: 23 August 2000 | Les
Québécois, le clergé catholique et l'affaire des écoles du Manitoba / Quebecers,
the Catholic Clergy and the Manitoba School Question, 1890-1916
Le
clergé québécois et les tergiversations du Parti conservateur [Note
de l'éditeur : Au cours de l'année 1895, donc cinq ans après le début de la
crise scolaire manitobaine, le parti conservateur, qui a reçu jusqu'ici un appui
massif du clergé québécois qui croyait que la solution au problème manitobain
passait inévitablement par ce parti, commence à décevoir certains membres du clergé
du Québec. Il y a deux raisons principales pour ce changement : la popularité
croissante de Laurier dans la province - le clergé peut-il se permette d'être
aux antipodes des sentiments de la masse de la population ? - mais, surtout, un
mécontentement progressif avec les tergiversations des conservateurs. La mollesse
des conservateurs, leur manque de courage, les faux-fuyants utilisés, les retards
à prendre la position qui s'impose, leur refus de forcer la main de Greenway,
tout cela érode en partie la confiance que le clergé québécois avait toujours
placée avec le parti « bleu ». Les deux
extraits reproduits ci-dessous expriment bien les sentiments grandissants de frustration
d'une partie du clergé québécois.] -
I - Monseigneur
Marois, vicaire-général du diocèse de Québec Les
libéraux nous crient depuis le commencement que nous assistons à une comédie montée
par le parti conservateur, et nous ont mis en garde contre tout ce qui arrive
aujourd'hui. Ils ont été prophètes, et nous ne pouvons jamais excuser les conservateurs.
Il faudra donc être contre eux, et nous le serons. Puis
qu'ont-ils à gagner avec tous ces atermoiements, tous ces retards, toutes ces
faiblesses ? [
] Ils se tressent un fouet pour se faire flageller, et ils
tissent la corde qui les pendra. Ils refusent de se couvrir d'honneur et de gloire
pour revêtir le manteau de l'ignominie, de la duplicité, du mensonge et de la
trahison! Nous avons fini d'être leurrés. Je
t'en prie, fais comprendre à Arthur qu'il doit tout faire pour urger l'action
dès cette session, ou c'en est fait de notre confiance au parti. [6 juillet 1895;
lettre à Landry ou Turcotte] -
II - Abbé
David Gosselin, éditeur de La Semaine Religieuse de Québec Ces
messieurs sont au pouvoir, depuis quarante ans, grâce au parti conservateur de
la province de Québec, et ils oublient, quand ce dernier a le plus grand besoin
de leur concours. Eh bien ! dit-elle, puisque c'est là tout le bénéfice de cette
alliance, son utilité a cessé! [7 septembre, 1895] Source
: Paul Crunican, Priests and Politicians: Manitoba Schools and the election
of 1896, Toronto, University of Toronto Press, 1974, 369p., pp. 104, 112. ©
2000 Claude Bélanger, Marianopolis College |