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Le Canada se montre très généreux

 

[Pour la source de cet article, voir la fin du texte.]

Si Terre-Neuve ne décide pas d'unir son sort à celui du Canada, il ne pourra certainement pas protester que les offres du gouvernement canadien pêchent par mesquinerie. En effet, comme le premier ministre, le très honorable Mackenzie King, l'a souligné dans une lettre explicative et, après lui, le ministre des Affaires extérieures, le très honorable Louis Saint-Laurent, dans une conférence de presse à Ottawa, notre pays ne pouvait accorder des conditions plus avantageuses dans les circonstances.

 

C'est bien ce qui ressort d'un examen même superficiel de l'accord projeté. A en lire les diverses clauses, on vient bientôt à la conclusion que les autorités n'ont rien épargné pour ne pas troubler la vie collective des gens de Terre-Neuve tout en leur procurant le maximum d'assistance financière compatible avec les ressources du Canada et, principalement, avec les obligations déjà contractées envers les autres provinces.

 

Ainsi, par exemple, puisque c'est une question d'argent qui a mis l'administration Terre-neuvienne à mal et a entrainé la perte de son autonomie, le Canada établit un système de ce que l'offre appelle "des subventions de transition", afin de faciliter la remontée de la nouvelle province et de lui permettre en même temps de garnir son trésor. Ajoutons que, dès le commencement, les citoyens de Terre-Neuve, jouissent à tous égards des privilèges politiques, économiques et sociaux qui sont le partage des habitants de notre pays.

 

Oui, il était difficile d'aller plus loin dans la voie des concessions et du compromis. Par quoi le Canada témoigne nettement du désir qu'il a de voir se conclure une entente acceptable aux deux parties. N'empêche que MM. King et Saint-Laurent insistent sur le fait que l'alliance intéresse les populations en cause et que ce sont elles qui auront à se prononcer en dernier ressort. Procédure la plus conforme aux principes qui nous régissent et qui sont à la base de notre constitution.

 

La parole est pour le moment à Terre-Neuve. Grave décision certes et qu'il ne faut pas brusquer afin de n'avoir rien à regretter plus tard. Dans l'intervalle les provinces du Canada ont droit de souhaiter que, l'an prochain, elles soient dix et non plus neuf à célébrer ensemble l'anniversaire de la Confédération au retour du premier juillet.

Source: "Le Canada se montre très généreux", dans La Presse, le 7 novembre 1947, p. 10. Article transcrit par Hélène Lopez. Révision par Claude Bélanger.

 

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© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College