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Terre-Neuve sera canadienne en dépit de l'Axe
[Pour la source de cet article, voir la fin du texte.]
L'hon. M. Brooke Claxton, répondant lundi, aux Communes, à la manoeuvre électorale du chef de l'Opposition sur l'admission de Terre-Neuve dans la Confédération canadienne, déclarait:
Si ce parlement, le nôtre, ayant l'occasion, comme c'est le cas, de présenter à Terre-Neuve des conditions raisonnables et justes d'union, allait dire: "Non, nous ne le ferons pas, nous devons consulter les provinces", je crois que si nous parlions ainsi nous rejetterions notre droit. Nous n'exercerions plus la fonction de parlement de la nation et nous détruirions nous-mêmes la constitution.
Il n'est pas un Canadien, qu'il soit de Québec ou du Yukon, de Charlottetown ou de Calgary, qui n'approuve ce langage d'un politique digne de la grande tradition parlementaire de notre pays.
La manoeuvre électorale de M. Drew est fausse au départ. Plusieurs correspondants de presse ont percé l'intention évidente de M. Drew de jouer sur les mots lorsqu'il a réclamé, à la dernière minute, dans une motion, une "consultation" des provinces.
Depuis que l'Axe Drew-Duplessis a été formé dans le ciment de la désunion nationale, le phénomène de balkanisation dans le pays a présenté de multiples dangers. Par électoralisme, le premier ministre de Québec et l'ancien premier ministre de l'Ontario, M. Drew, se sont servis de la constitution canadienne comme d'un ballon politique pour entraver les lois de sécurité sociale, entre autres l'assurance-chômage et les allocations familiales, les projets nationaux de la Santé et les dispositions de prévoyance que réclamait dans l'immédiate après-guerre la forte expansion industrielle du Canada depuis 1940.
L'Axe Drew-Duplessis s'est ingénié à contrarier la loi de redistribution électorale qui accorde huit sièges de plus à la province de Québec aux Communes et qui donne justice à la représentation candienne-française dans la capitale du Canada.
Nous avons eu ces lois malgré l'Axe et tout le monde s'en félicite.
Nous voici à une autre phase de la même conjuration anticanadienne: faire échec à l'entrée de Terre-Neuve et à l'agrandissement de la patrie. Le Canada serait-il ce qu'il est aujourd'hui si l'esprit de l'Axe Drew-Duplessis avait triomphé du parlement canadien lors de l'entrée dans la Confédération du Manitoba en 1870, de la Colombie Britannique en 1871, de l'île du Prince-Edouard en 1873 et de l'Alberta et de la Saskatchewan en 1905?
Si c'est un mandat de sabotage constitutionnel que M. Drew cherche avec des manoeuvres doucereuses de cette sorte, Québec sera unanime, avec les autres provinces, à le lui réfuser. Canada d'abord dans le cas de Terre-Neuve. Duplessis a assez donné aux étrangers avec l'Ungava: empêchons l'Axe Drew-Duplessis de donner Terre-Neuve aux Américains comme le souhaitent chez nous certains Duplessistes.
Source: Éditorial, "Terre-Neuve sera canadienne en dépit de l'axe", dans Le Canada, le 16 février 1949, p.4. Article transcrit par Victor Esposito Jr. Révision Claude Bélanger.
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l'opinion canadienne sur l'entrée de Terre-Neuve dans la Confédération
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College |