Date Published: |
L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Michael Francis Fallon
FALLON (Michel-Francis) (1867-1931), Oblat de Marie Immaculée, prêtre, professeur, évêque de London (Ont.).
Fils de Dominick Fallon, descendant d'Irlandais émigrés, il est né à Kingston (Ont.) le 17 mai 1867. Élève des Frères des Écoles chrétiennes et au collège affilié, il a suivi le cours classique à l'Université d'Ottawa, le couronnant par le diplôme de bachelier ès-arts, en 1889.
Rendu à Rome, il étudia la théologie à l'Université Grégorienne, sollicita son admission au noviciat des Missionnaires Oblats en Hollande, prononça ses voeux le 29 juin 1894 et fut élevé à la prêtrise le 29 juillet suivant : à Rome, il avait obtenu le doctorat en théologie.
L'obédience lui assigna à l'Université d'Ottawa la chaire de littérature anglaise. En même temps, il entreprit la rédaction d'une publication mensuelle The Owl, durant sept années; puis The Union, l'espace d'un an. Ses conférences littéraires sur O'Connel, Edmund Burke, et d'autres Irlandais de renom, étaient fort goûtées du public. Promu vice-recteur pour trois ans, il quitta l'enseignement pour occuper la cure de Saint-Joseph, paroisse irlandaise attachée à l'Université (1898-1901). Transféré à la maison de Buffalo (N.-Y.), il exerça les fonctions de recteur de la paroisse Holy Angels (1901-04) et fut élu provincial des Oblats dans les États-Unis du Nord (190409). Ses frères, James et Charles, sont aussi Oblats.
Le 14 décembre de cette année, il est préconisé évêque de London (Ont.), où il fut sacré le 25 avril 1910 et publié le 27 novembre 1911: il vient de mourir, le 22 février 1931.
[La biographie de Mgr Fallon du père Le Jeune ne laisse rien percer du vent de controverse qui a entouré la carrière de son personnage, surtout à l’époque de son séjour à la direction de l’Université d’Ottawa et de son épiscopat à London. Fallon fut l’une des têtes dirigeantes derrière le Règlement XVII qui niait aux Franco-Ontariens le droit à des écoles françaises, sinon même à des écoles bilingues. D’un caractère intransigeant et outrancier, Fallon était incapable de s’entendre avec ses adversaires, de faire des compromis, ralliant autour de lui tout ce que la société ontarienne pouvait produire de plus intolérant. Pendant plus d’une génération, il fut au centre d’une coterie dont la vision des choses était loin d’être édifiante, même s’il pensait toujours agir dans le meilleur intérêt de l’Église catholique. Il fut aussi la cible de nationalistes extrémistes qui voyaient en lui la personnification de la « perfidie irlandaise » et qui étaient incapables, eux aussi, de compromis et d’accommodements, de comprendre le point de vue de l’Autre.
Les écrits sur Fallon touchent surtout à la confrontation des nationalismes canadien-français et Irlandais dans le premier quart du vingtième siècle et à la question des écoles séparées et bilingues de l’Ontario.
Pour compléter les informations sur Fallon, on consultera les études suivantes :
BARBER, Marilyn, « The Ontario Bilingual Schools Issue: Sources of Conflict », dans Canadian Historical Review, Vol. XLVIII, No 3, September 1966, pp. 227-248.
CÉCILLON, Jack, Turbulent Times in the Diocese of London : Bishop Fallon and His French Canadian Flock, 1910-1918, M. A. thesis (history), University of Windsor, 1989.
CÉCILLON, Jack, Language, schools and Religious Conflict in the Windsor Border Region : A Case Study of Francophone Resistance to the Ontario Government’s Imposition of Regulation XVII, 1910-1928, Doctoral dissertation (history), York University, 2007, 433p.
CÉCILLON, Jack, « Turbulent Times in the Diocese of London: Bishop Fallon and the French-Language Controversy, 1910-18, » dans Ontario History, 4, vol. 87, 1995, pp. 369-95. Une partie de ce texte a été traduit en français et est disponible à ce site.
CIANI, Adrian, « An Imperialist Irishman: Bishop Michael Fallon, The Diocese of London and the Great War », dans Canadian Catholic Historical Association, Historical Studies, Vol. 74, 2008, pp. 73-94.
CHOQUETTE, Robert, Language and Religion. A History of English-French Conflict in Ontario, Ottawa, University of Ottawa Press, 1975, 264p., pp. 25-29, 81-160.
CHOQUETTE, Robert, « Linguistic and Ethnic Factors in the French Irish Catholic Relations in Ontario », dans Canadian Catholic Historical Association, Study Sessions, Vol. 39, 1972, pp. 35-43.
DIONNE, René, « Une première prise de parole collective », dans Les Cahiers Charlevoix, No 1, 1995.
FARRELL, John K. A., « Michael Francis Fallon, Bishop of London, Ontario, Canada, 1909-1931. The Man and His Controversies », dans Canadian Catholic Historical Association, Study Sessions, Vol. 35, 1968, pp. 73-90.
FIORINO, Pasquale, « The Nomination of Michael Fallon as Bishop of London », dans Canadian Catholic Historical Association, Historical Studies, Vol. 62, 1996, pp. 33-46.
GAFFIELD, Chad, Language, Schooling, and Cultural Conflict. The Origins of the French Language Controversy in Ontario, Kingston and Montreal, McGill-Queen’s University Press, 1987, 249p.
GERVAIS, Gaëtan, « Le Règlement XVII (1912-1927) », dans Revue du Nouvel-Ontario, No 18, 1996, pp. 123-192.
GROULX, Lionel, « Les écoles franco-ontariennes », dans L’enseignement français au Canada. Vol. II : Les écoles des minorités, Montréal, Librairie Granger, 1935, 271p., pp. 194-239.
GUINDON, Roger, Coexistence difficile. La dualité linguistique à l’Université d’Ottawa, Vol. 1 : 1848-1898, Coexistence menacée. Vol. 2 : 1898-1936, Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1989, 1993.
HOGAN, Brian, « Language : the 1912 Quarrell. Ontario and the Use of French », dans Chelsea Journal, July-August 1976, pp. 168-171.
OLIVER, Peter, « The Resolution of the Ontario Bilingual Schools Crisis, 1919-1929 », dans Journal of Canadian Studies, Vol. VII, No 1, February 1972, pp. 22-45.
POWER, Michael, « The Mitred Warrior : A Critical Reassessment of Bishop Michael Francis Fallon, 1867-1931, » dans Catholic Insight, 3, vol. 8, April 2000, pp. 18-26.
POWER, Michael, Bishop Fallon and the Riot at Ford City, 8 September 1917, Windsor, Essex County Historical Society, Occasional papers, No 3, 1986, 42p. On pourra consulter la recension du livre par J. Mark Walsh.
POWER, Michael, « Fallon Versus Forster : The Struggle Over Assumption College, 1919-1925 », dans Canadian Catholic Historical Association, Historical Studies, Vol. 56, 1989, pp. 49-66.
PRANG, Margaret, « Clerics, Politicians, and the Bilingual Schools Issue in Ontario, 1910-1917 », dans Canadian Historical Review, Vol. XLI, No 4, December 1960, pp. 281-307.
WALKER, Franklin A., Catholic Education and Politics in Ontario. A Documentary Study, Toronto, Thomas Nelson & Sons, 1964, pp. 126-321.
ZUCCHI, John, The View from Rome. Archbishop Stagni’s 1915 Reports on the Bilingual Schools Question, Montreal and Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2002, 131p.]
Bibl. — J. H. Morgan, Can. Men, Toronto, 1912; J. Greene, Who's Who, ib., 1928-29; Can. eccl., Montréal, 1926.
Source: Louis LEJEUNE, Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., p. 614.
Le lecteur est invité à lire le texte d’introduction et la mise-en-garde de l’éditeur de l’encyclopédie de l’histoire du Québec.
|
© 2004
Claude Bélanger, Marianopolis College |