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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Histoire de la Louisiane françaiseChapitre XIM. de Vaudreuil : 8e gouverneur(1742-1752)
Le 10 mai 1743, il débarqua à la Nouvelle-Orléans. C'était un administrateur honnête et juste. Par malheur les ouragans ruinaient souvent les récoltes de tabacs, de riz, d'indigo, de blé. La métropole portait alors la charge des approvisionnements. On réussit à supprimer (1744) la monnaie de carte; mais le gouverneur eut le tort d'affermer les postes établis chez les Indiens, de caresser la chimère des mines, de favoriser le principe de la traite exclusive. Il ne s'entendit point avec les ordonnateurs successifs, Lenormant (1746-48), Salmon et Michel de la Rouvillière (1748-52); ces officiers civils se plaisaient à entraver son action, à l ' accuser de promouvoir ses intérêts personnels et ceux des Canadiens. En 1748, une partie de la tribu des Chactas, menés par leur chef le Soulier Rouge, se déclara en faveur des Anglais, qui les comblaient de présents, l'autre partie s'attacha aux Français pour un motif intéressé analogue. L'assassinat du chef par les siens vint résoudre un problème dangereux. Néanmoins on eut à déplorer plusieurs meurtres, commis par des bandes d'Indiens sur les colons.
En 1750, les Natchez sont à peu près anéantis; les Chicachas vivent en paix. Grâce à ses influences à la Cour, le gouverneur obtint pour la colonie 1,850 soldats. En 1751, une soixantaine de filles du roi sont débarquées et bien vite établies. M. de La Rouvillière s'obstina à rétablir le papier-monnaie : il fut bientôt déprécié, quand on découvrit un nombre considérable de faux billets de carte. Cependant, la colonie avait progressé; les fortifications de la Balise s'achevaient, les troupes régulières étaient en caserne, la culture s'était améliorée, surtout au village des Allemands industrieux, la capitale se peuplait, ayant environ 1,500 âmes. Le budget colonial s'élevait à 920,000 liv. annuelles, bien supérieures aux recettes. Enfin, M. de Vaudreuil, estimé et aimé généralement, ainsi que son épouse qui était une dame de grande distinction, demanda au ministre l'érection de la majorité du pays des Illinois en lieutenance de roi. Il proposa comme major M. Macarty et comme aide M. de Neyon. En 1752, il est appelé au gouvernement du Canada. Chapitre [précédent] [suivant] Retour à la page de l'Histoire de la Louisiane française Source : Louis LE JEUNE, "M. de Vaudreuil : 8e gouverneur", dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 2, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 829p., p. 188.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |