Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2005

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Histoire de la Louisiane française

Chapitre XIII

L'Église catholique dans la Louisiane

 

Le Père Anastase Douai suivit M. d'Iberville dans son premier voyage : il fut remplacé par l'abbé Bordenave. Mais le héros canadien réclama bientôt les Jésuites, en 1700-03. M. Huet du Séminaire des Missions Etrangères vint en 1704. et se fixa à Mobile, où le rejoignirent (1707) ses deux confrères, de la Vente et Lemaire. En 1710; M. Davion, du Séminaire de Québec, y descendait du pays des Yazous: En 1703, l'abbé Buisson de. Saint-Côme fut assassiné par les Chétimachas et, en 1705, l'abbé Foucault par les Yazous. Dans la suite, selon le Père de Charlevoix, toute la Louisiane au-dessous des Illinois demeura sans prêtre : seul l'abbé Bergier, de Québec, évangélisait les Tamaroas jusqu'à son décès en 1712.

 

Le 23 juin 1716, la Compagnie Crozat proposa au Conseil de la Marine de rappeler les Jésuites, tandis que les abbés canadiens Le Mercier et Dominique Thaumur de la Source continuaient l'oeuvre de M. Bergier. Dans le pays des Illinois, les Jésuites de Québec s'occupaient du ministère près des Péorias et des Kaskakias.

 

Lorsque, en 1723, M. de Bienville fit de la Nouvelle-Orléans la capitale, la religion eut bientôt ses prêtres et ses missionnaires au bas Mississipi. La Compagnie des Indes confia la région méridionale des civilisés aux Pères Capucins de la province de Champagne et la région moyenne du fleuve aux Jésuites, chaque Ordre ayant un vicaire général, nommé par l'évêque de Québec. Les Ursulines de Rouen s'établirent à la Nouvelle-Orléans, en juillet 1727, sous la direction des Jésuites résidants. Un regrettable démêlé s'ensuivit avec les Capucins. Dans la suite, les Missionnaires Jésuites Souel et Sénat périrent de la main des indigènes, ainsi que le Père Du Poisson.

 

En juin 1763, le Conseil colonial appliquait aux Pères Jésuites l'arrêt de sécularisation du Parlement de Paris, en date du 6 août 1762; il les accusa gratuitement d'être les « usurpateurs du vicariat général de la Nouvelle-Orléans ». Le Père Meurin y séjourna jusqu'en 1767, seul prêtre des Illinois et du Mississipi. L'année suivante, Mgr Briand lui adjoignit M. l'abbé Pierre Gibaud (1737-1804) qu'il avait ordonné en mars, qu'il nomma en Louisiane son grand vicaire (1768-77), curé de Kaskakia (1768-75), de l'Immaculée Conception (1775-89), décédé en 1804 à New-Madrid dans les possessions espagnoles du Sud.

 

Ainsi la Louisiane végéta désormais sans les missions catholiques, sous le régime de l'Angleterre.

Chapitre [précédent] [suivant]

Retour à la page de l'Histoire de la Louisiane française

Source  : Louis LE JEUNE, "Histoire de la Louisiane française : L'Église catholique en Louisiane", dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 2, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 829p., pp. 188-189.

 
© 2005 Claude Bélanger, Marianopolis College