Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Août 2013

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Charles-Auguste-Marie-Joseph de Forbin-Janson

 

 

FORBIN-JANSON (Charles-Auguste-Marie­-Joseph de) (1745-1844), officier et auditeur du Conseil d'Etat, prêtre, supérieur, grand vi­caire, fondateur de l'oeuvre de la Sainte-Enfance, évêque, exilé, missionnaire au Canada, prélat domestique.

L'ascendance remonte au XIIe siècle, en Ita­lie et en Angleterre. Une branche s'étant fixée en Provence, Louis XI délégua ses pouvoirs au comte Palamède Forbin : d'où la devise familiale : J'ai fait le Roi comte et le comte m'a fait Roi.

Fils du comte Michel-Palamède et de Cor­nélie-Henriette-Hortense-Gabrielle, princesse de Galéan, Charles-Auguste naquit à Paris le 3 novembre 1785, fit ses études et opta pour l'armée. Plus tard, Napoléon Ier  le nomma auditeur du Conseil d'Etat, malgré sa jeu­nesse. En 1790, la famille se réfugia en Ba­vière, échappant durant cinq années aux hor­reurs de la Terreur. En 1809, l'appel inté­rieur le conduisit à Saint-Sulpice et il fut ordonné prêtre à Chambéry en décembre 1811, nommé supérieur du séminaire et grand vicaire (1811-12.). Retourné à Paris, il de­vint vicaire et catéchiste à Saint-Sulpice (1812-14), cofondateur de la Congrégation des Pères de la Miséricorde (1814-24), prédi­cateur éminent de retraites ou missions à Marseille, à Toulon, à Reims, à Paris, ayant visité la Terre-Sainte en 1817.

Le 20 février 1824, il est préconisé évêque de Nancy et de Toul, sacré le 6 juin et in­tronisé le 18 juillet : le 12 septembre 1829, il accueille avec démonstration dans sa ville le roi Charles X. La Révolution de Juillet 1830 le contraint à s'exiler à Trèves et à Co­blentz, en Suisse et à Rome; mais il rentre à Nancy en 1832 jusqu'en 1839. En octobre de cette année, l'évêque se rend à New-York, établit une maison de sa Congrégation près de la Nouvelle-Orléans en Louisiane, assiste au IVe Concile plénier de Baltimore (mai 1840), visite Buffalo, Détroit, Dubuque, Cin­cinnati.

Le 3 septembre, il prêche à Québec la re­traite générale : le 2 octobre à Montréal, puis à Terrebonne, à Oka. Absent à New-York le 2 décembre, il est dix jours après de retour à Montréal, où il installe le  21 janvier 1841 le chapitre de la cathédrale. En février, il donne des retraites à Sainte-Scolastique [sic], à Saint-Laurent, aux Trois-Rivières. En mai, voyage à Philadelphie et à Baltimore; en juin, à Albany et à Troy, d'où il revient porter la parole à l'Acadie, à Chambly, à Sorel, à Maskinongé, à Berthier, à Rigaud, à Vau­dreuil, à Saint-André, à Saint-Damase, à Saint-Jean, à Saint-Ours; en août, il est à Pictou; en octobre à Burlington; et le 6, il bé­nit à Saint-Hilaire la croix de la montagne. Le 26, il préside à Bytown à la bénédiction de la pierre angulaire de la cathédrale. Le 5 no­vembre, il regagne New-York et assiste, le 30, au sacre de Mgr Kenrich à Philadelphie : le 8 décembre, il s'embarque pour la France.

Le 30 janvier suivant, il se trouve à Rome, où le Pape le nomme prélat domestique, assistant au trône et comte romain. Le 15 août, il remplit une mission diplomatique à Lon­dres et en Irlande, en faveur de l'élargisse­ment des Canadiens déportés à la Nouvelle­Galles-du-Sud : il hâta ainsi leur rapatrie­ment. Le 20 juin 1843, il organise l'Oeuvre de la Sainte-Enfance. Puis, il reprend en France la série de ses prédications, d'Arras à Char­tres (1844). Epuisé et malade, il meurt chez son frère, le 11 juillet, dans le voisinage de Marseille; mais ses restes furent inhumés au cimetière de Picpus à Paris.

[Sur Mgr de Forbin-Janson, et son rôle dans le renouveau de la ferveur catholique au Québec, on pourra consulter les sources suivantes :

CÔTÉ, F. X., « Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy et de Toul et le mouvement du Québec vers 1840 », Rapport de la Société canadienne d'histoire de l'Église catholique, vol. 9, 1941-1942, pp. 95-118.

DIONNE, Narcisse-Eutrope, Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy. Sa vie, son oeuvre au Canada, Québec, Laflamme, 1910.

GALARNEAU, Claude, « Monseigneur de Forbin-Janson au Québec en 1840-41 », dans Nive VOISINE et Jean HAMELIN, Les ultramontains canadiens-français. Etudes d'histoire religieuse présentées en hommage au professeur Philippe Sylvain, Montréal, Boréal Express, 1985, pp. 121-142.

GROULX, Lionel, « La situation religieuse au Canada français vers 1840 », dans Notre Maître, le passé, troisième série, Montréal, Granger Frères, 1944, pp. 179-232.  Ce texte a  été originellement publié dans les Rapports de la Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, 1941-1942, pp. 51-75.

 

HARDY, René, « Note sur certaines manifestations du réveil religieux de 1840 dans la paroisse Notre-Dame de Québec », dans Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, Sessions d’étude, Vol. 35, 1968, pp. 81-98.

 

POULIOT, Léon, « La prédication de Mgr de Forbin-Janson », dans La réaction catholique de Montréal, 1840-1841, Montréal, Imprimerie du Messager, 1942, 121p., pp. 13-67.

POULIOT, Léon, « Impulsion donnée à la pratique religieuse par Mgr Bourget », dans Revue d’histoire de l’Amérique française, Vol. 16, No 1, 1962, pp. 66-80.

ROUSSEAU, Louis, « À l'origine d'une société maintenant perdue: le réveil religieux montréalais de 1840 », dans Y. DESROSIERS, éd., Religion et culture au Québec. Figures contemporaines du Sacré, Montréal, Fides, 1986, pp. 71-92.

ROUSSEAU, Louis, « Les missions populaires de 1840-1842 : acteurs principaux et conséquences », dans Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, Sessions d’étude, vol. 53, 1986, pp. 7-21.

SYLVAIN, Philippe, « Charles-Auguste-Joseph-Marie de Forbin Janson », dans Dictionnaire biographique du Canada (en français) (in English)

VOISINE, Nive, « Jubilés, missions paroissiales et prédication au XIXe siècle », dans Recherches sociographiques, Vol. 23, No 1-2, 1982, pp. 125-137.

Bibl. -- N.-E. Dionne, Galer. hist., Québec, 1910; Bull. des Rech. hist., tabl. gén., 1925; J.-B.-A. Allaire, Dict. biogr. du Clergé, Montréal, 1910.

Source: Louis LEJEUNE, Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., pp. 635-636. 

Le lecteur est invité à lire le texte d’introduction et la mise-en-garde de l’éditeur de l’encyclopédie de l’histoire du Québec.

 

 
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