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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Alphonse Desjardins
DESJARDINS (Alphonse) ( 1854-1920 ), journaliste, rapporteur officiel, fondateur des Caisses Populaires, commandeur de Saint-Grégoire.
Antoine Roy dit Desjardins, fils d'Olivier et de Catherine Boderge, qui habitaient la paroisse Saint-Jean du diocèse de Sens, dans l'Yonne, émigra au Canada et se maria à Québec, en 1668, avec Marie Major de Saint-Thomas de Lisieux. Leurs trois enfants, Pierre, Augustin, Jean-Baptiste sont les descendants des familles Roy-Desjardins et Lauzier.
François Roy dit Desjardins, époux de Marie-Clarisse Miville dit Deschêne, eut une nombreuse famille. Alphonse naquit à Lévis le 5 novembre 1854, fit ses études au collège local et entra aux bureaux de rédaction de l'Echo de Lévis; plus tard, dans ceux du Canadien, propriété de son frère Louis-Georges et dirigé par M. Israël Tarte comme éditeur en chef. En 1879, M. Desjardins entreprit, à ses risques et périls, la publication des débats de la Législature de Québec, poursuivant son travail l'espace de onze années. Le 9 juillet 1891, il fondait à Lévis l'Union Canadienne, journal quotidien, lequel portait pour épigraphe Franc et Sans Dol et Avant tout soyons Canadiens. Mais pour des raisons de santé, le fondateur en suspendit la publication à la fin de l'année. Sa compétence et sa notoriété le firent nommer, peu après, au poste de rapporteur officiel des débats à la Chambre des Communes à Ottawa, position qu'il a remplie jusqu'en 1917.
Ce fut à l'occasion d'un débat aux Communes, au sujet d'une loi proposée contre les taux usuraires, que M. Desjardins conçut le projet de fonder une Caisse Populaire à Lévis. En 1900, il correspondait avec les initiateurs de la même oeuvre en Europe, H. W. Wolf de Londres, S. Suzzani de Rome, Ch. Gide de Paris et la Direction de l'Action Populaire, de Reims. A travers des difficultés innombrables, son oeuvre ébauchée, développée, s'est consolidée avant son décès à Lévis, le 31 octobre 1930: son épouse avait secondé ses héroïques efforts. Elle lui a mérité l'estime et la sympathie du gouverneur général, lord Grey, des hommes d'Etat, Laurier et Mackenzie King, des gouverneurs du Massachusetts et de Washington, des banquiers américains, des archevêques du Canada. Nulle décoration civique qui récompensât ses labeurs; seul le Pape l'a créé commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire.
Il avait épousé à Sorel, le 4 septembre 1879, Dorimène, fille de Joseph Desjardins et de Rosalie Mailhot, qui lui a donné dix enfants : Raoul (1880), Anne-Marie (1881), mariée à M. Lamontagne, Edgar (1882), Alice (1884), Alphonse (1886), Adrienne (1888), religieuse, Albertine (1891), Paul-Henri (1893), Léon (1897), Charles (1902).
Bibl. - L'Action cathol., journal quoi., Québec, 1er novembre 1920; Le Can. Français, revue, ib., 1921; L'Ecole Popul., tracts, Montréal, 1922.
[Sur Alphonse Desjardins et son œuvre des Caisses populaires, il existe une vaste littérature, sous forme de livres ou sur l’internet. On pourra consulter sa biographie au Dictionnaire biographique du Canada (en français) (in English); son arbre généalogique se trouve au site Le Québec, une histoire de famille; Michèle JEAN, « L’artisan des Caisses populaires : Alphonse Desjardins », dans Cap-aux-Diamants, Vol 4, No 4, 1989, pp. 49-52; Claude GENEST, « Dorimène Roy-Desjardins – un rôle déterminant dans la naissance des caisses populaires », dans Histoire Québec, Vol. 14, No 1, 2008, pp. 21-22; Guy BÉLANGER, « L’affaire Desjardins-Mercier », dans Cap-aux-Diamants, No 30, 1992, pp. 26-29; Pierre POULIN, « Desjardins vs Raiffeisen ou le défi de la reconnaissance sociale des caisses populaires au Québec de 1900 à 1906 », dans Culture française d’Amérique, 2002, pp. 115-131; Roger LEVASSEUR et Yvan ROUSSEAU, « L’évolution des bases sociales du mouvement des caisses Desjardins (1909-1965) », dans Revue d’histoire de l’Amérique française, Vol. 45, No 3, 1992, pp. 343-374; Luc MARCHAND, L’enracinement des caisses populaires en milieu urbain : le cas de Trois-Rivières, 1945-1980, Mémoire de maîtrise, Université du Québec (Trois-Rivières), 2003, 178p.; Francis LEBLOND, « Le mouvement Desjardins », dans Cap-aux-Diamants, No 31, 1992, 52-54; Charles-A. ROBERGE, « Alphonse Desjardins et les notaires », Histoire Québec, Vol. 3, No 2, 1998, pp. 17-19; Pierre POULIN, » Alphonse Desjardins et les Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre », dans Cap-aux-Diamants, No 61, 2000, pp. 48-51; Yves ROBY, Alphonse Desjardins et les Caisses populaires, 1854-1920, Montréal, Fides, 1964, 149p.; Ronald RUDIN, In Whose Interest ? Quebec’s Caisses Populaires, 1900-1945, McGill-Queen’s University Press, 1990, 185p.; Pierre POULIN, Histoire du Mouvement Desjardins, Éditions Québec/Amérique, publiée par la Société historique Alphonse Desjardins : Tome I, Desjardins et la naissance des Caisses populaires, 1900-1920, 1990, 373p.; Tome II, La percée des Caisses populaires, 1920-1944, 1994, 449p.; Tome III, De la caisse locale au complexe financier, 1945-1971, 1998, 480p.]
Source: Louis LEJEUNE, Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., p. 505.
Le lecteur est invité à lire le texte d’introduction et la mise-en-garde de l’éditeur de l’encyclopédie de l’histoire du Québec.
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© 2004
Claude Bélanger, Marianopolis College |