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on Public Immorality in Quebec in the Duplessis Era / Documents sur l'immoralité
publique sous Duplessis [1956]
L'immoralité
politique dans la Province de Québec par
Gérard DION et Louis O'NEILL prêtres La
province de Québec vient de se choisir ceux qui, durant les quatre prochaines
années, détiendront l'autorité publique. Même si en tant que prêtres et en tant
que citoyens, nous n'avons pas le droit de rester indifférents devant ce choix,
nous croyons que des opinions différentes peuvent être légitimement soutenables
et ce n'est pas le lieu d'en discuter. D'ailleurs, il n'appartient pas aux prêtres
de faire de la politique partisane. Cependant,
en face de certains moyens qui ont été utilisés durant la récente campagne électorale
et des conséquences qu'ils peuvent entraîner, c'est pour nous un devoir très grave
de nous arrêter au moins quelques instants pour analyser la situation. Le
déferlement de bêtise et l'immoralité dont le Québec vient d'être témoin ne peuvent
laisser indifférent aucun catholique lucide. Jamais peut-être ne s'est manifestée
aussi clairement la crise religieuse qui existe chez nous. Jamais ne nous fut
fournie une preuve aussi évidente du travail de déchristianisation qui s'opère
dans les masses populaires. Nul
doute que les bien-pensants vont sursauter devant de telles affirmations. Ceux
pour qui la moralité se réduit à peu près uniquement au problème des shorts, des
robes-soleil ou de la loi du cadenas trouveront bien osés les propos que nous
tenons ici. Mais une morale chrétienne qui respecte l'ordre des vertus pose la
charité, la vérité et la justice comme fondements de la vie sociale, et qui sait
encore se scandaliser devant le mensonge, la perversion des consciences, la corruption
systématique du droit ne peut que s'émouvoir devant un état de faits devenu manifeste. Ces
notes ne sont qu'une esquisse. Traiter convenablement de la signification profonde
du dernier scrutin exigerait un volume aussi considérable que l'étude de la grève
de l'amiante. Nous espérons que quelques moralistes et sociologues le feront. Le
mensonge érigé en système Une
chrétienté où le mensonge est érigé en système est un pays où inévitablement on
attaque le sens religieux, car la foi chrétienne est essentiellement d'abord un
culte de la vérité. Les méthodes modernes de diffusion de l'idée permettent de
bâtir d'immenses mensonges collectifs, de répéter à satiété, par le journal, la
radio et la télévision des slogans déformateurs, à un point tel que l'homme de
la rue devient incapable de résister et veut bien accepter que "ça devienne
vrai". Cette technique, perfectionnée par Hitler, fut reprise par les communistes.
Elle fait actuellement partie de nos moeurs électorales. Le mensonge sert à cultiver
les complexes, les craintes de l'âme populaire, à déformer les idées de l'adversaire,
à détruire la réputation des personnes. Bien cuisiné il réussit à faire accepter
à des chrétiens des attitudes nettement antichrétiennes. Par exemple l'on fera
croire que prôner la sécurité sociale, c'est glisser vers le marxisme, que promouvoir
l'assurance-santé, c'est saboter nos communautés religieuses, que donner à manger
aux hommes qui ont faim dans les pays sous-développés nous appauvrit et encourage
le communisme, etc. - Un universitaire bien connu de Québec s'est particulièrement
illustré avec ce dernier argument. Plus
les gens sont dépourvus de culture et de sens critique, plus cette méthode est
efficace. Elle s'avère un moyen rapide d'abrutissement des masses. Elle révèle
un danger grave lorsque les catholiques admettent le procédé comme légitime. Nous
avons vu les journaux officiellement catholiques publier des annonces grossièrement
mensongères, nettement immorales. Nous avons rencontré des prêtres qui estimaient
une telle propagande "habile" et ne s'y objectaient pas trop, aussi
longtemps que "ça favorisait le bien". L'emploi
des mythes L'emploi
des mythes constitue une partie intégrale des méthodes massives d'injection de
slogans. Le mythe, c'est la valeur apparente ou idéalisée proposée à la place
de la valeur réelle. C'est une abstraction qui revêt les apparences du réel le
plus concret. C'est moins souvent une pure construction de l'esprit qu'une corruption
systématisée d'une réalité bien connue. Le capitalisme occidental, tel que présenté
au peuple soviétique, est partiellement un mythe. Le problème juif fut un
mythe favori d'Hitler. Les meneurs totalitaires ont besoin de mythes pour conserver
leur pouvoir et faire oublier à la masse tant ses intérêts véritables que l'état
d'asservissement où l'on veut la maintenir. Le culte du mythe est immoral parce
qu'il détruit la vérité, bien premier de l'esprit. Il dégrade l'intelligence,
asservit l'homme, canalise les énergies aveugles des foules, et rend celles-ci
dangereusement maniables aux mains des agitateurs et des démagogues. Il sape à
la base le jeu démocratique. Tout le discours de Pie XII sur la démocratie (Noël
1944) serait à relire ici. Le
communisme : un mythe Le
communisme tel que présenté aux masses de Québec, est un mythe. La réalité
communiste n'est pas ce que recouvre l'image que s'en font les gens. On a vu le
thème de l'anticommunisme utilisé, et cela à peu près dans les mêmes termes, par
des religieux de bon renom, des fascistes reconnus, de pitoyables cabotins et
d'authentiques voyous. La même littérature, qui forme la conscience civique des
amateurs de Nouvelles et Potins ou enthousiasme les jeunes disciples de M. Adrien
Arcand a pénétré dans les presbytères et guidé plus de consciences religieuses
que nous n'osons l'imaginer. Comme on le voit, la "vérité anticommuniste"
est une merveilleuse panacée qui sait s'adapter à tous les niveaux de spiritualité. Le
cas de l'autonomie Il
serait temps, aussi de confier à des sociologues l'analyse du concept d'autonomie,
tel que pensé dans les cerveaux canadiens-français. Il est fort possible que nous
ayons là un cas typique d'une valeur désormais passée au stade de mythe. Méthodes
frauduleuses Le
mensonge systématique et l'emploi du mythe sont déjà des manoeuvres frauduleuses.
Les procédés tels que achat de votes, corruption de la loi électorale, menaces
de représailles pour ceux qui ne soutiennent pas le "bon parti", les
faux serments, les suppositions de personnes, la corruption des officiers d'élections,
Semblent aussi devenir des éléments normaux de notre vie sociale en période électorale.
Quelques secteurs urbains ont vu des exemples d'emploi de violence à rendre jaloux
les anarchistes les plus fervents. Ceux
qui actuellement emploient ou tolèrent ces procédés n'ont pas le mérite de les
avoir inventés. Il faut avouer que notre catholique province connaît depuis déjà
assez longtemps ce que l'on entend par fraudes électorales. Mais leur emploi est
de plus en plus généreux à chaque élection. Aucun parti n'en a le monopole. Qui
mesurera les suites d'un état social ou une telle immoralité est communément
admise ? Ici encore,
ce qui doit le plus nous inquiéter, c'est que peu de gens semblent se scandaliser
de tout cela. Des méthodes similaires, utilisées en pays communiste, soulèvent
l'indignation de nos braves gens et mettent en branle le zèle de nos journalistes
catholiques. Au pays du Québec, elles obtiennent rapidement une généreuse absolution
populaire. Même on s'en vante et on en rit comme s'il s'agissait de tours innocents. Un
peuple vénal C'est
là malheureusement une caractéristique de plus en plus manifeste du peuple canadien-français.
Nous avons glissé bien bas depuis qu'un de nos grands théologiens affirmait que
nous étions faits avant tout pour les grandes idées et les entreprises apostoliques
! On nous a rapporté plusieurs cas où non seulement les électeurs n'ont pas résisté
à l'offre de vendre leur vote mais où ils ont offert eux-mêmes spontanément leur
suffrage pour de l'argent ou de généreux cadeaux. C'est ainsi que l'on a payé
: réparation de toitures, comptes d'hôpital, accouchements, que l'on a fait promesse
de contrats généreux, etc. - Sans compter la parade des frigidaires et des appareils
de télévision. Dans un comté d'ouvriers peu fortunés, on a fait preuve de sens
pratique : ce sont des centaines de paires de chaussures qui sont allées récompenser
les convictions politiques. Dans une petite rue de banlieue où vivent une quinzaine
de familles, quatre au moins ont vendu leur droit de vote pour un généreux plat
de lentilles. Comme on le voit, certains candidats ont le coeur large ! Une
étrange religion Le
plus curieux, c'est que la plupart de ces gens vont continuer de dire le
chapelet en famille, surveiller la modestie chez leurs enfants, dénoncer les fallacieux
procédés des Témoins de Jéhovah. Ils ne s'accusent à peu près jamais de manquer
à la vertu de justice. Ils sont fidèles en cela à la ligne de conduite de ce bon
journaliste qui a trouvé important, deux jours avant l'élection, d'entretenir
ses lecteurs sur la modestie et qui, en période électorale, s s'était passionné
pour l'étude historique des élections d'autrefois. Nous n'appelons pas cela de
l'hypocrisie. C'est de l'inconscience à l'état de maladie. Il
fait vraiment pitié ce peuple qui concilie avec une si extraordinaire facilité
une vénalité aussi manifeste et communément acceptée avec une religiosité non
moins manifeste et acceptée. Infusion
de socialisme pratique A
considérer les moeurs électorales dans notre province, chaque élection est une
occasion pour tuer l'esprit démocratique et infuser davantage dans notre population
un esprit socialiste. Pour surprenant que cela puisse paraître, étant donné que
nos partis politiques font brandir devant le peuple le spectre du socialisme et
du communisme comme un épouvantail dont il faut se garer, il n'en reste
pas moins que c'est là une vérité des plus patentes : elle crève trop les yeux
pour que l'on ne s'en aperçoive. En
effet, qu'est-ce que l'esprit socialiste ? Le socialisme, tel que condamné par
l'Église, en plus de son caractère matérialiste est basé sur une fausse notion
de l'état et de ses rapports avec les individus et les groupements qui constituent
la société civile. L'esprit socialiste existe lorsque l'Etat se fait la providence
de tous et lorsque l'Etat s'immisce dans tous les groupements qui constituent
la société civile et tente de les contrôler. L'esprit socialiste existe lorsque
l'Etat est omniprésent et que rien ne peut se faire sans lui. Or,
si l'on considère l'attitude de la population, comme de ceux qui briguent les
suffrages, on constate que tous les partis multiplient les promesses, cultivent
l'égoïsme des individus et des groupes et tentent de s'infiltrer dans toutes les
organisations. Ils se font la Providence de tous. Malheur à ceux qui osent résister
aux gagnants. Nous avons atteint un degré tellement élevé d'esprit socialiste
que nous ne nous en rendons plus compte et que nous trouvons cela normal. C'est
du socialisme le plus primitif et le plus abject. Les vrais socialistes eux-mêmes
ont dépassé cette mauvaise conception. Récemment le chef socialiste italien, M.
Saragat s'exprimait de cette façon : "Le
socialisme croit que l'Etat est fait pour l'homme et non l'homme pour l'Etat.
L'individu a des droits inviolables : ce sont des droits naturels. L'Etat moderne
exerce un contrôle toujours plus grand sur les citoyens. Même lorsqu'il est démocratique,
l'Etat peut devenir despotique et oppresseur. D'où la nécessité de créer dès maintenant
des structures politiques, sociales, économiques et culturelles pour la sauvegarde
de la liberté et de la démocratie". (Le Devoir, 3 juillet 56). Et
ceux qui abusent le plus de l'épithète socialiste pour salir leurs adversaires
sont ceux qui, pratiquement contribuent le plus à créer dans notre peuple une
réelle mentalité socialisante. Utilisation
de la religion Nous
sommes ici devant une manoeuvre coutumière de nos techniciens d'élections. Le
procédé est devenu tout simplement plus raffiné et ignoble. On y est allé salis
scrupules, dénonçant partout de pseudo-ennemis de la religion et réussissant à
mettre en action les mécanismes de défense des croyants dont la bonne volonté
dépasse de beaucoup le sens critique. Le
slogan anticommuniste semble avoir été employé avec un succès considérable. Une
littérature de bas étage a pénétré les presbytères et les couvents. Un curé a
changé ses convictions après lecture de l'Unité nationale, de monsieur Adrien
Arcand ! Des religieuses ont lu ou entendu raconter d'étranges histoires sur des
gens que jusque
là, on croyait catholiques. On a parlé de la foi mise en danger, des ennemis
qui rôdaient, de l'exemple des pays où une poignée de communistes avait réussi
à prendre le pouvoir, etc. Vue de près c'était de la pacotille pour épater des
primitifs. Et pourtant, le truc a fonctionné à merveille ! L'argent
n'a pas d'odeur Il
y a certains cas où malheureusement le motif de vote semble avoir été moins spirituel.
Il y a lieu de croire que les laïcs ne sont pas les seuls à être influencés par
des dons en argent ou en nature. Les dons aux associations pieuses ou de bien-être,
les contributions aux associations paroissiales savent toucher la corde sensible
de certaines âmes ecclésiastiques. Devant quelques faits, on est enclin à méditer
la remarque du Chanoine Tellier de Poncheville sur les "causes cléricales
de l'anticléricalisme". Utilisation
de la naïveté Quelques
enquêteurs préparent actuellement un rapport sur le décompte du scrutin dans les
endroits où un nombre considérable de religieuses ont voté. Les premiers résultats
obtenus sont révélateurs. Le problème est sérieux vu que dans plusieurs communautés
les seuls renseignements que l'on possédait sur les candidats venaient soit du
presbytère, soit d'un "ami attentif", soit des sources d'information
"anticommunistes". Plusieurs cas indiquent des votes globaux "pour
la cause du bien". Le respect du mécanisme électoral exige qu'une solution
soit cherchée à ce problème. Une
habile pastorale Quelques
prêtres se sont lancés directement dans la mêlée. Dans une paroisse de banlieue
de Québec un curé a poussé la bienveillance non seulement jusqu'à parler en chaire
en faveur de son candidat mais est même allé, parait-il, jusqu'à solliciter
des votes à domicile. Autre cas : dans le même comté, un curé a conseillé
de voter pour le candidat dont le parti serait au pouvoir "Sans cela on n'a
rien", dit-il. Un autre "Votez pour qui vous voudrez, mais quand on
a un bon gouvernement, on le garde". Un dernier cas : "Avant d'aller
voter, n'oubliez pas de regarder notre belle école neuve". Est-il
trop tard pour réagir ? La
conclusion nous semble manifeste une période électorale comme celle que nous venons
de traverser s'avère un instrument de démoralisation et de déchristianisation.
Ce qui fait un pays chrétien, ce n'est pas avant tout le nombre d'églises, les
déclarations pieuses des politiciens, l'apparente influence temporelle et politique
de l'Église ou les "bonnes relations" entre l'Église et l'Etat. C'est
premièrement le respect de la vérité, le culte de la justice, l'intégrité des
consciences, le respect de la liberté. Les procédés électoraux actuels attaquent
de front toutes ces valeurs. Le danger est d'autant plus grand que des témoignages
nombreux montrent que la conscience de fidèles et même celle de religieux ne trouve
plus matière à scandale devant une telle corruption. Création
d'une conscience civique Il
est urgent de procéder à un travail d'éducation morale et civique de nos catholiques.
Nous sommes obligés d'avouer que sur ce plan nos compatriotes de langue anglaise
nous donnent l'exemple. Bien plus, c'est notre immoralité politique qui les scandalise.
Le travail presse avant que démagogues et apprentis-fascistes abrutissent tellement
la masse que tout effort de relèvement ne devienne impossible. Il
faut lutter contre le mensonge érigé en système, la vénalité, le goût croissant
pour une servitude bien nourrie. fi faut dénoncer sans pitié les hypocrites, les
mystifications, qu'elles soit raciales ou religieuses, le cléricalisme laïc et
son mercantilisme honteux. Nous sommes terriblement responsables devant Dieu si
le peuple finit par croire que le Royaume de Dieu, c'est cette macédoine de sentimentalité
pieuse, d'immoralité civique effrontée et de fascisme à peine larvé. Pour
une morale plus positive Nous
récoltons ici ce que nous avons semé. Notre prédication morale, nos campagnes
de moralité ont surtout insisté sur la luxure, l'intempérance et le blasphème.
Certains de nos prédicateurs populaires qui partageaient en cela, avec l'ensemble
de notre clergé, une conception assez restreinte du champ de la morale, mais qui
avaient un génie réel d'adaptation ont appris depuis longtemps à nos gens qu'il
n'y a, en pratique, que ces trois sortes de péché : la "champlure",
la "sacrure" et la "créature", comme le disait un apôtre de
renom. Un autre, qui s'adressait surtout aux gens de chantiers employait un langage
que ses auditeurs comprenaient bien : "les péchés secs" les "péchés
mouillés" et les "péchés poilus". Dans ces catégories évidemment,
il n'y a pas place pour l'injustice, le mensonge, la concussion et l'incivisme.
Une vraie ligue de moralité publique, indépendante de tous les partis politiques
existants ou à créer, devrait être mise sur pied pour faire l'éducation du peuple
surtout et, à l'occasion, dénoncer les scandales. Si les prêtres n'y ont pas pour
rôle d'être des porte-parole, ils ont la lourde responsabilité d'en être les inspirateurs
et de l'aider en lui fournissant les principes théologiques sûrs. Urgence
de la tâche Il
faut procéder rapidement. Plusieurs chrétiens ont perdu le goût d'entendre dire
la vérité. Ils sont bien contents de savoir que nous sommes prudents et n'osons
plus dire certaines choses. Ils ne veulent pas que l'on trouble leur conscience
alors que leur appétit des biens matériels, avivé par l'exemple de leur "élite"
et les acceptations de se vendre, s'affirme de plus en plus vigoureux et exigeant. Paradoxe
si l'on veut, mais l'attrait pour une servitude enjolivée est peut-être
plus puissant chez les hommes que l'amour de la liberté. Car la liberté exige
des sacrifices et un dépassement dont on peut vite devenir incapable. Et un peuple
devenu esclave de cette façon n'est plus chrétien. Son clergé pourra continuer
d'administrer les temples religieux, de présider aux offices et de diriger des
oeuvres d'un déploiement matériel considérable: l'âme spirituelle sera morte. Comme
moralistes sociaux, nous croyons, en terminant, devoir avouer notre négligence.
Retenus par certains problèmes de relations du travail, nous n'avons pas suffisamment
aidé nos confrères à élaborer une morale politique qui tienne compte de notre
droit constitutionnel et des pratiques courantes en notre milieu. La tâche n'est
pas facile, car il faudra affronter beaucoup d'intérêts, d'idées toutes faites
et de préjugés dans toutes les coteries politiques. Saint-Jean-Baptiste et beaucoup
d'autres martyrs ont appris à leurs dépens qu'il est dangereux de faire de la
morale politique. On les admire plus facilement qu'on les imite. Pour notre part,
nous n'avons pas l'intention de nous dérober à cette tâche. |