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Documents in Quebec History

 

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20 August 2001


Documents sur la grève de l’amiante de 1949 / Documents on the 1949 Asbestos Strike

Pierre-Elliott Trudeau et La Grève de l'Amiante (sixième partie)

Objectivité et méthode

par François-Albert Angers

Ce qui peut intriguer le lecteur, dans mes cinq articles précédents, où j'ai avant tout voulu démontrer les erreurs de méthode de Trudeau plus encore que ses erreurs de fait, ce sont les prétentions réciproques des deux parties en présence. D'une part, et appuyé par une non moindre autorité que Jean-Charles Falardeau, Pierre-Elliott Trudeau prétend montrer enfin d'une façon objective, la vraie position et le vrai rôle des nationalistes. D'autre part, c'est également sous le signe de l'objectivité que j'entreprends la critique de sa méthode et que je prétends le prendre en flagrant délit d'erreurs, à mon sens et selon mon expérience, grossières. Où est la clef de ce conflit ? Y a-t-il mauvaise foi, ignorance, indigence de pensée ou de conscience ?

La politique, mauvaise conseillère !

Certes, il y a avant tout chez Trudeau une sorte de conviction politique, de vague foi socialiste, qui a coloré et conditionné tout son jugement. Surtout qu'il n'intervenait pas en tant que spécialiste, ayant sans doute ses convictions propres, mais ancré avant tout dans la recherche et, par suite, habitué à discipliner ses émotions pour faire place à la science. II a écrit dans un but d'action politique assez évidente, quasi avoué (cf. Grève de l'amiante, p. ), et pouvait, par suite, plus difficilement permettre aux considérations scientifiques de militer contre ses fins politiques. Mais que dire du jugement d'un Jean-Charles Falardeau, qui nous apparaît bien, lui dans la peau du spécialiste capable de s'abstraire de vues politiques indépendantes de son activité propre ?

Nous touchons là le point crucial d'une situation idéologique qui dépasse de beaucoup le cas Trudeau ou le cas Falardeau. Trudeau n'a pas été une simple victime de ses préjugés et de ses ambitions politiques; je crois, au contraire, qu'il avait assez de vigueur d'esprit et d'honnêteté fondamentale pour dominer ses préjugés et ses ambitions, afin d'atteindre à plus d'objectivité. II a avant tout été victime des maîtres à penser qu'il s'est choisis ou que les circonstances de ses études et de ses voyages lui ont fournis, comme de l'équivoque générale qui s'est introduite depuis vingt ans dans les concepts méthodologiques. La situation est devenue tellement mêlée à ce sujet que c'est vers le scepticisme que les nouvelles générations évoluent. Comme Pilate au sujet de la vérité, les spectateurs de nos combats idéologiques et méthodologiques sont portés à se demander : qu'est-ce que l'objectivité ?

Qu'est-ce que l'objectivité ?

C'est une question qui n'a jamais été vraiment résolue dans le sens de rallier l'unanimité ou même une forte majorité des esprits. Il est facile, certes, de s'entendre sur l'idée générale de ce qui est objectif, comme étant ce qui est conforme au réel, conforme à l'objet étudié, donc débarrassé de ce que le sujet pensant peut y avoir mis qui n'existe effectivement que dans son esprit. Tout de suite cependant, le désaccord commence sur la question de savoir qu'est-ce que le réel, qu'est-ce qu'être réaliste ?

On n'a rien résolu, en effet, quand on a dit qu'être réaliste c'est voir les choses telles qu'elles sont. Car comment sont-elles ? Alors se sont dressées d'abord les écoles philosophiques ou les nuances philosophiques des mêmes écoles. Il y a eu, en somme, les partisans du réel contingent, en gros celui qui frappe nos sens; et du réel ontologique ou essentiel, celui qui fait qu'une chose est ce qu'elle est à travers la variété de ses accidents ou des contingences. Avec l'avènement de la pensée scientifique, du 17e au 19e siècle plus particulièrement, et la tendance des savants à répudier la métaphysique, des camps se sont constitués, des barricades se sont dressées et des batailles se sont engagées. Même si ces batailles se sont souvent poursuivies dans l'équivoque et la confusion à l'époque, la situation qui en résulte nous apparaît relativement claire en regard des équivoques et des confusions d'aujourd'hui. Chacun avait son « réel » bien nettement défini : les philosophes traditionnels considéraient le réel dans l'essence et les scientifiques dans le phénomène. En conséquence, chacun se considérait, dans les deux camps, comme le véritable penseur objectif. Il y avait en quelque sorte, et il y a encore, dans plus de confusion, deux types d'objectivité : l'objectivité philosophique et l'objectivité scientifique, les deux comportent, dans leur exclusivisme, une part de vérité et une part d'erreur.

Savants vs philosophes

Le savant du XIXe siècle dans un effort sincère, quoique souvent vicié par des hargnes philosophiques, essayait de se dégager de tous les postulats, principes ou préjugés afin d'apercevoir l'objet comme phénomène, tel qu'il est en tant que tel. C'est ce qu'il appelait être objectif; et c'est ce en quoi consiste l'objectivité scientifique.

Sa part de vérité vient de ce que, l'histoire de la connaissance n'entérine pas la prétention de la méthode philosophique à suffire pour bien connaître les choses sous tous leurs aspects et dans tous leurs détails. Elle engendre alors une aberration qui incite à ne plus voir que le principe ou l'essence des choses, ou à ne voir le phénomène qu'à travers le principe, et à nier par suite en toute bonne foi et en toute objectivité (philosophique) si l'on peut dire, des réalités qui sont évidentes, au moins sous certains aspects, puisqu'elles tombent sous le coup de l'observation.

Sa part d'erreur a tenu en ce que la science a voulu supplanter la philosophie, prétendre elle aussi à son autosuffisance, et nier qu'il y ait vraiment objet de connaissance au delà de ce qui se voit, se mesure, avant même d'avoir pu démontrer scientifiquement -- c'est le moins qu'on puisse dire -- qu'il en est bien ainsi. À ce moment, le savant violait lui-même les règles de sa propre discipline, se faisait philosophe tout en prétendant ne pas philosopher, et contestait des vérités dont il n'avait nullement démontré l'inanité. Il n'avait que substitué des postulats ou des principes de son invention à des postulats et à des principes rationnels qu'il niait par préjugés (en s'appuyant parfois sur des conclusions pseudo-scientifiques) ou par une adhésion de foi à des idées nouvelles.

A ces élucubrations pseudo-scientifiques, les philosophes opposaient leur propre conception du réel, parlaient d'un « vrai » réalisme (ontologique), bien supérieur au « faux » réalisme (phénoménologique) des savants. Être objectif pour eux, c'était pratiquer ce véritable réalisme qui peut aller parfois jusqu'à vouloir nous convaincre (non sans raison d'ailleurs) que ce que nous voyons de nos yeux comme étant vrai de toute évidence, est souvent faux parce que conditionné par des éléments d'une causalité supérieure qui en modifie toutes les perspectives. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, la fourmi qui a travaillé, avec toute son ardeur et sa persévérance coutumière, pour se construire une fourmilière dans une magnifique bûche connaît sans doute à merveille les particularités phénoménologiques de son milieu; mais parce qu'elle n'a pas pu percevoir, à travers ces particularités, que le destin de la bûche est de brûler dans mon foyer, tout son travail se révélera inutile et sa vie même pourra être mise en danger. Les avantages phénoménologiques de la bûche comme fourmilière étaient probablement indiscutables, mais la conclusion qui en a été tirée d'en faire une demeure pour des fourmis s'est révélée complètement erronée.

La part de vrai, la part d'objectivité (philosophique) dans cette position vient justement de ce que le réel phénoménologique n'est pas tout le réel. La méthode scientifique ne permet donc pas de tirer des conclusions qui dépassent l'ordre phénoménologique. Mais ce n'était pas là une raison pour condamner une méthode scientifique particulière et nier qu'il puisse y avoir des réalités aussi réelles dans leur ordre que le réel ontologique dans le sien. Au lieu d'admettre l'existence de deux vérités en contradiction apparente, parce que se présentant sous des jours ou selon des ordres différents, et d'en rechercher les véritables modes de conciliation, les philosophes se sont souvent engagés dans l'ordre phénoménologique avec leurs principes pour y nier les faits les plus évidents en prétextant de leur irréalité (ontologique). Erreur méthodologique en vertu de laquelle ils étaient amenés à transposer le vrai ontologique dans l'ordre phénoménologique pour affirmer faux ce qui reste incontestablement vrai sous un certain rapport.

La nouvelle objectivité !

Malgré tout, quelle clarté dans cette situation par comparaison avec l'état des discussions d'aujourd'hui. Car en définitive, l'objectivité dont se réclame Trudeau n'est ni philosophique, ni scientifique dans le sens précis que nous venons de définir. Elle s'affirme comme scientifique et méprise volontiers les distinctions scolastiques, mais elle se réclame d'un scientisme total ou global, qui veut en réalité être les deux à la fois et qui aboutit effectivement à la confusion sur le plan de la connaissance, et au dogmatisme et à l'intolérance sur le plan de l'action.

C'est le marxisme qui a inauguré et engendré cette nouvelle ère de confusion, en mêlant encore davantage des cartes qui avaient commencé à s'ordonner convenablement dans la discussion entre philosophes et savants. Au cours du premier quart du 20e siècle, en effet, les philosophes en venaient graduellement à reconnaître la valeur de la méthode scientifique et la nécessité quasi préalable de la forme particulière d'objectivité qu'elle commande, en particulier dans l'étude des problèmes du monde. Les savants, d'autre part, se rendaient de plus en plus compte des erreurs de leurs prédécesseurs et apprenaient à rester dans les limites de leur savoir.

Mais les marxistes, eux, pour des raisons politiques, visaient à faire de leur philosophie un système complet par lui-même, indépendant à la fois des anciennes conceptions essentielles des philosophes traditionnels, et positivistes des savants du XIXe. Vers les années 1930 à 1940, deux ouvrages français marquèrent particulièrement ce tournant de la pensée : l'un qui s'intitulait À la lumière du marxisme et l'autre Au delà du marxisme. La prétention de la nouvelle méthode (qui en fait répudiait le concept d'essence), c'est qu'elle permettait d'appréhender le réel total et de s'affranchir à la fois des préjugés philosophiques et des étroitesses positivistes.

L'équivoque philosophico-scientifique qui résulte de cette position séduisit malheureusement trop d'esprits. Beaucoup de non-marxistes à tendances philosophiques et moralisatrices, mais déjà ouverts aux points de vue scientifiques et insatisfaits des résistances des philosophes traditionalistes, s'y jetèrent au lieu de poursuivre leurs propres réflexions. Ils crurent trouver dans la méthode marxiste, indépendamment de ses conclusions, la clef des synthèses qu'ils recherchaient. Justement parce qu'ils connaissaient mal le marxisme, ils crurent y trouver ce que celui-ci ne pouvait pas donner parce qu'il ne constituait pas vraiment une synthèse des deux ordres d'objectivité, mais une négation du concept de réel ontologique et une prétention de substituer à la science des phénomènes, une métaphysique du phénomène.

Les illusions du marxisme !

A des esprits mal avertis, le marxisme donnait en fait aisément le change. Matérialiste dans son essence, il rapportait tout aux faits et par conséquent s'abstenait de bâtir la connaissance sur des concepts purement rationnels. Naturellement, il présumait par là que toute la connaissance peut sortir de l'étude des faits et que la pure rationalité n'aboutit qu'à des jeux de l'esprit; ce qui reste encore à démontrer, je pense bien, même si tous les adeptes de la nouvelle méthodologie se comportent comme si cela était démontré. À tout événement, il avait le style scientifique et son type d'objectivité paraissait digne du qualificatif.

Par ailleurs, contrairement à la tendance des savants (assez peu « emballante » pour des esprits engagés) à refouler leurs conclusions à l'échelle réduite d'un aspect phénoménologique, le marxisme offrait d'intégrer ces conclusions dans une explication totale du monde et de ses problèmes. Malheureusement, la base de ses prétentions est trop fragile. L'objectivité dont on se targue n'a plus, en fait, rien de scientifique et ses bases philosophiques sont inexistantes; c'est le cercle vicieux d'une fausse science, qui sert de fondement à un système philosophique dont elle se réclame ensuite pour se justifier.

Cette méthodologie se dit scientifique parce qu'elle étudie des faits dans leur réalité historique contingente, au lieu de chercher à en dégager uniquement un principe qui satisfasse aux exigences de la raison (« on ne peut pas être et ne pas être en même temps ») et serve ensuite à tirer par déductions d'autres vérités rationnelles. Ces faits, cependant, on ne les soumet plus vraiment à l'analyse cartésienne, à l'examen candide et non préjugé de ce qu'ils sont, pour arriver à des conclusions d'ordre en quelque sorte purement mathématique sur leurs répétitions, leurs proportions, d'où dégager des régularités et (les probabilités (établissement tic constantes oit lois scientifiques), On les traite plutôt comme en géométrie, en fonction d'une hypothèse préalable, dite hypothèse de travail. C'est après cela qu'on s'applique à analyser minutieusement les faits en vue de démontrer l'hypothèse et d'en faire une loi.

Or les hypothèses de travail d'où viennent-elles ? Soit de « vérités » préalablement établies selon la même méthode, jusqu'à une première hypothèse de travail, qui est le plus souvent le fruit d'un acte de foi ou d'un fait plus ou moins bien établi et érigé à la dignité de principe. Dans le système proprement marxiste, tel est par exemple la lutte des classes, fait dont il faudrait en réalité démontrer l'existence chaque fois que la question se pose dans tel cas particulier, mais qui a été au contraire, dressé en axiome et qui est utilisé comme moyen de communiquer un sens à tous les faits sociaux.

L'opération dite scientifique, dans cette optique, ce sont toutes les acrobaties syllogistiques, statistiques et autres auxquelles on se livrera jusqu'à ce que l'on ait pu interpréter le fait considéré dans une perspective de lutte de classe. Dans le système cartésien, l'hypothèse a aussi sa place, mais jamais au préalable; elle est simplement la béquille, fort utile, dont l'esprit humain se sert pour tâcher d'explorer le réel, au delà de ce qu'il est possible de rendre évident par l'analyse minutieuse et dégagée des faits.

Dans l'absolu, il est assez facile de soutenir que c'est peut-être bonnet blanc, blanc bonnet. Car au moment où l'hypothèse intervient, qu'elle soit hypothèse de travail ou hypothèse véritable, elle est toujours soumise aux exigences d'une vérification qui en établira l'inanité ou la véracité.Mais c'est ici que la question devient subtile et que la différence des résultats viendra de la différence des deux états d'esprit dans lesquels le chercheur travaille dans l'une ou l'autre méthode. Autant la méthode cartésienne de l'hypothèse terminale incite à rechercher d'abord la vérité dans la seule analyse et dans le seul langage quasi purement mathématique des faits, et par conséquent dans l'observation minutieuse, scrupuleuse et prudente, autant la méthode moderne d'origine marxiste incite à se satisfaire de vérifications sommaires et de vraisemblances qui passent facilement pour des vérités. On aboutit ainsi au paradoxe d'une philosophie inductive servant de base à une science déductive.

Un navire qui chasse sur ses ancres !

La faiblesse de cette méthodologie vient de ce qu'elle est en quelque sorte un laxisme de l'esprit. Elle se trouve dépourvue de toute rigueur rationnelle dans l'ordre des concepts (qui s'élaborent sommairement sous forme de faits intuitivement érigés à la dignité de principes) et de toute rigueur scientifique dans le traitement des faits (qu'on interprète à la lueur de ces faits-principes sans que ceux-ci soient sans cesse soumis à de nouvelles vérifications). La fausseté d'une hypothèse de travail n'apparaîtra alors vraiment que s'il est impossible de trouver, non pas une correspondance avec les faits scientifiquement analysés, mais une vraisemblance quelconque qui en justifie le maintien. Or tous ceux qui sont un peu familiers avec le travail scientifique et avec l'histoire des sciences savent combien nombreuses peuvent être les explications vraisemblables qu'il est possible de donner d'un même phénomène, alors qu'il n'y en a généralement qu'une qui soit scientifiquement vraie, c'est-à-dire en tout conforme avec les faits.

En brouillant ainsi tous les concepts, la nouvelle méthodologie conduit en quelque sorte au chaos scientifique. Elle ne peut même plus, comme c'était le cas dans l'ancien conflit entre philosophes et savants, aligner le navire de la connaissance en tirant soit sur l'ancre de l'objectivité philosophique ou du réel rationnel, soit sur celle de l'objectivité scientifique ou du réel froidement observé. Avec l'objectivité nouveau style, le navire chasse sur ses ancres, car ce qu'on appelle le réel ne s'accroche ni à la raison, ni à la simple observation charnelle; ce n'est qu'un effet de vraisemblance sans appui solide, soit sur une rationalité stricte dans un ordre, soit sur une pure constatation scientifique dans un autre ordre. La raison dans son ordre est forcée de capituler et de se soumettre aux seules évidences matérielles; et l'hypothèse de travail qui en découle, quand elle n'est pas un pur fruit de l'imagination, s'interpose entre les faits bruts et l'esprit comme un écran qui a toutes les chances de distraire le chercheur d'une observation complète et non biaisée. Nous ne sommes plus guère qu'en face d'un réseau d'opinions paraissant toutes aussi bonnes les unes que les autres aux esprits non préjugés, d'où le scepticisme assez général qui se développe dans le monde sur la question de savoir ce que peut être le vrai, le réel, et ce que ça peut bien signifier que de se dire objectif.

Dans le domaine des sciences de la nature, l'application d'une pareille méthode présente moins d'inconvénients, car le test final de l'efficacité technique sert constamment de guide et de correctif. Dans le domaine des sciences de l'homme, au contraire, on n'en peut guère sortir, car il est peu de conclusions qui puissent être absolument définitives de leur nature. Trop de nos traités modernes de sociologie, de psychologie, d'économie ne sont ainsi que des tissus de vraisemblances sans vraie couleur scientifique, sans valeur d'objectivité, ni du point de vue philosophique ni du point de vue d'une science rigoureuse du phénomène. Les exposés que publie Cité Libre appartiennent largement à cette catégorie.

Comme l'ont montré indiscutablement, je crois, mes articles précédents, c'est au traitement de ce genre de méthodologie que Pierre-Elliott Trudeau a soumis le problème du nationalisme au Canada français. La thèse est belle, je l'ai déjà dit, et elle pourrait être exacte car elle est vraisemblable. C'est sa vraisemblance même, combinée au surplus à des observations hâtives qui ne sont pas toutes fausses, qui lui donne une allure de vérité fort perverse. Le malheur pour les prétentions de Trudeau à avoir fait scientifique et objectif, c'est que ses affirmations de base, ses hypothèses de travail ne sont pas conformes aux faits. Il nous montre quelque chose qui aurait pu être ainsi, mais qui ne l'a pas été; du moins pas autant ni exactement comme il nous le dépeint. Nous en avons vu de nombreux exemples au cours des articles précédents. je me propose de le montrer d'une façon encore plus précise et plus systématique dans de prochaines études.

Source : François-Albert Angers, « Pierre-Elliott Trudeau et La grève de l’amiante. Sixième partie. », dans L’Action nationale, septembre-octobre 1958, pp. 45-56. Quelques erreurs typographiques ont-été corrigées.

© 2001 Claude Bélanger, Marianopolis College