Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Robert Monckton

 

MONCKTON (Robert) (1726-82), enseigne, lieutenant, capitaine, aide de camp, major, lieutenant-colonel, député, conseiller à Hali­fax, lieutenant-gouverneur, commandant en second, colonel, major-général, gouverneur, lieutenant-colonel.

 

Né le 24 juin 1726, il était le second fils de John Monckton de Cavil et Holyrod (Yorkshire), qui fut créé vicomte de Galway en 1727, et de lady Elizabeth, fille de John Man­ners, deuxième duc de Rutland. En 1741, Robert reçut une commission d'enseigne dans le 3e régiment des gardes et l'année suivante, il rejoignit l'armée en Flandre. Nommé lieutenant, il se battit en 1743 à Dettingen et il fut promu capitaine le 24 juin 1744. Il prit part à la bataille de Fontenoy en 1745, en qualité d'aide de camp de lord Dunmore. Le 15 février 1747, il est nommé major et lieu­tenant-colonel le 28 février 1751. Le 21 no­vembre suivant, à la mort de son père, il fut élu aux Communes comme député de Ponte­fract.

 

En 1752, il fut envoyé à Halifax, et devint membre du Conseil, le 28 août 1753. Le 21 août de l'année suivante, on le plaça à Annapolis comme lieutenant-gouverneur. En 1755, il amena de Boston environ 1.500 hom­mes de troupes provinciales, à la tête desquels il s'empara des forts Beauséjour et Gaspareau. Le lieutenant-gouverneur Law­rence lui confia le mandat d'exécuteur des hautes oeuvres contre les Acadiens : il s'en acquitta avec un cynique sang-froid et avec une allégresse sauvage dont il ne se: dépar­tait jamais. Il donna ses instructions à ses sous-ordres, Winslow, Murray, Handfield et autres officiers (V. E. Lauvrière, t. I et H. d'Arles, t. II et III). Comme salaire, on lui accorda, en décembre, le titre et la charge de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Ecosse.

 

En 1759, Monckton est promu commandant en second, sous les ordres de Wolfe, des troupes de terre dans l'expédition dirigée contre Québec, avec le titre de brigadier-général. Il prit une part prépondérante aux opérations en s'emparant d'abord des hau­teurs de Lévis. Mais tous ses efforts, com­binés avec ceux de Wolfe et de Townshend, vinrent se briser contre les troupes fran­çaises à la bataille de Montmorency.

 

Les deux brigadiers avisèrent alors le gé­néral en chef que, s'il voulait en finir avec les assiégés avant l'hiver, il était urgent de lever le camp et de tenter une descente au-dessus de Québec. On sait que la combinaison réussit à merveille.

 

Le corps de Monckton se trouva rangé en bataille sur les Plaines, le 13 septembre. Le 15, il écrivait à W. Pitt, du Camp de la Pointe-Lévy : « J'ai le plaisir de vous annoncer que, le 13 courant, les troupes de Sa Majesté ont remporté une victoire signa­lée sur les Français, un peu au-dessus de Québec. Pendant qu'il exerçait tous ses efforts sur la droite de notre armée, le géné­ral Wolfe reçut, presque au commencement de la bataille, une blessure dont il mourut peu après; et moi-même j'ai eu le grand malheur de recevoir à la poitrine, du côté gauche, une balle qui a percé une partie du poumon et qui a été extraite sous l'omoplate de l'épaule. J'ai été frappé juste au moment où les Fran­çais reculaient et j'ai dû quitter le champ de bataille. J'ai alors exprimé le désir que le général Townshend, qui commande maintenant les troupes devant la ville — dont il sera bientôt en possession, je l'espère, — vous fasse le rapport des événements de la journée et de nos opérations. Les troupes de Sa Majesté ont montré la plus grande fermeté et la plus grande bravoure. Comme les chi­rurgiens me disent que ma blessure n'offre aucun danger, j'espère que je serai bientôt ca­pable de rejoindre l'armée devant la ville. »

 

Le 24 septembre 1759, promu colonel, Monckton se rendit à New-York et reçut le commandement des troupes à Philadelphie. Le 20 février suivant, on lui accorda le grade de major-général, et, le 20 mars 1761, le titre de gouverneur de New-York et de comman­dant en chef des forces de la Province. Mais, la même année, il fut mis à la tête des troupes de terre dirigées sur les Antilles, tandis que l'amiral Rodney commandait les forces navales. Tous deux s'emparèrent non seulement de la Martinique, mais encore des îles de Grenade, de Sainte-Lucie et de Saint-Vin­cent : ils furent félicités en commun par un vote unanime des députés, à la Chambre des Communes.

 

Le 28 juin 1763, le général Monckton rentra en Angleterre, à peine âgé de 37 ans. Le 14 juin 1765, lorsque sir Henry Moore fut investi de son gouvernement de New-York, on le nomma gouverneur de Berwick-on-Tweed et Holy Island. Le 30 avril 1770, il recevait la commission de lieutenant-général et, huit ans après, la charge de gouverneur de Plymouth : il représenta comme député au Parlement ce comté durant trois ans. Il mourut le 3 mai 1782.

 

La ville de Moncton (variante) perpétue sa mémoire au N.-B.

 

Source : Louis LE JEUNE, «Robert Monckton», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., pp. 285-286.

 

 

 
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