Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Philip Durell

 

DURELL (Philip) (+ 1766), capitaine, com­mandant de bord, contre-amiral, commodore, vice-amiral de port, commandant en chef.

 

La Biographia Navalis ne donne aucun ren­seignement sur sa naissance, ni sur son en­gagement dans la marine. Le 6 février 1742, on lui octroya la commission de capitaine à bord du Gibraltar ou du Seahorse. En 1743, il commande l'Etham, de 40 canons, au siège de Porto-Caballo, au Vénézuela : toutefois le fait est douteux. En 1747, il commande le Gloucester, de 50 canons, dans l'escadre du contre-amiral Hawke, qui infligea, en octobre, une défaite navale à M. de l'Etenduère. En 1749, en temps de paix, il armait à bord du Rochester, de 50 canons, et on le perd de vue dans les années suivantes. En mars 1755, on le trouve capitaine en charge du Terrible, de 14 pièces, mouillé dans les eaux de Portsmouth : en mai, mis sous les ordres de Holburne, il fait voile vers l'Amérique, en vue d'y rejoindre l'escadre de l'amiral Boscawen. En 1757, on assure qu'il reçut le titre de commodore; et en 1758, on le nomme commandant en chef des navires stationnant à Halifax durant l'hiver; le 12 janvier, il arbora son pavillon sur la Diana; en mai, on le créa commandant en troisième rang au siège de Louisbourg; il armait sur la Princesse Amelia sous Boscawen; mais la flotte n'eut guère lieu de donner. Cet amiral, néanmoins, le chargea de reconnaître le littoral environnant, en vue de l'atterrissement convenable des troupes de terre. Durant cette absence au loin, le commodore fut promu contre-amiral des Bleus et perdit son épouse qui mourut à Bristol.

 

Dans la suite, il monte le Royal-William en qualité de contre-amiral des Rouges en fé­vrier 1759, avec mission d'opérer le blocus de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent : toutefois la flotte de ravitaillement française réus­sit à passer en trompant sa vigilance, en dépit de la prise de deux transports; il y trouva les cartes des passes du fleuve en aval de Québec. Embossé à l'Ile-aux-Coudres, sa flotte y attendit l'apparition de l'escadre de Saun­ders. Comme plusieurs de ses officiers et marins opérèrent une descente dans l'île, un Canadien, nommé Desrivières, s'y rendit avec quelques habitants et réussit à faire prisonniers trois jeunes gardes-marine : l'un d'eux était le petit-fils de Durell. Emmenés à Québec, ils y furent traités avec égards; plus tard, on demanda leur mise en liberté, qui fut refusée. Dès l'apparition de l'escadre, le 23 juin, le rôle de Durell s'effaça, durant le siège, devant Saunders et le contre-amiral Holmes : il fit sentinelle à l'Ile­aux-Coudres et laissa échapper 17 transports de France.

 

De retour aux ports d'Angleterre, il reçut aux Communes un vote de félicitation et de gratitude. Le 14 juin 1761, on le promut amiral de port à Portsmouth. Il y convola à une seconde alliance avec la veuve de l'infortuné capitaine Whitteronge Taylor, qui commandait le Ramillies lors du naufrage. En 1762, on le nomma vice-amiral des Bleus et, en 1763, commandant en chef de la marine en Amérique, à bord du Launceston. Il mourut à Halifax, vers le mois d'août 1766, laissant un Journal de son séjour à l'Ile-aux-Coudres.

 

Source : Louis LE JEUNE, «Philip Durell», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., pp. 563-564.

 

 
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