Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

John Campbell

4e comte de Loudoun

 

LOUDOUN (John Campbell, 4e comte de) (1705-82), colonel, capitaine-général, gouver­neur de la Virginie, commandant en chef.

 

Son père Hugh Campbell, 3e comte du nom, décédé en 1731, était le petit-fils de John, pre­mier comte Loudoun et fils de James, marié à. Lady Margaret Montgomery, qui lui transmit le titre. Il avait épousé lady Margaret Dalryrnple qui n'eut qu'un fils unique.

 

John, né le 5 mai 1705, succéda à son père en 1731 et, de 1734 à sa mort, fut pair d'Ecosse. Il entra dans l'armée en 1727. En 1745, au moment où éclata la Rébellion, il leva le 54e régiment qui fut à peu près anéanti à la bataille de Preston : néanmoins il réussit à engager 2.000 mercenaires et à faire lever le siège du fort Augustus cerné par les Fra­ser Highlanders. Nommé colonel en chef, en 1755, du 60e régiment, il fut promu, en 1756, capitaine-général et gouverneur de la Vir­ginie, puis commandant en chef des forces britanniques en Amérique.

 

En 1757, c'est lui qui communiqua au ministre Pitt le plan des opérations arrêtées contre la Nouvelle-France : Pitt l'adopta sur-le-champ et l'imposa aux Treize Colonies américaines. Aussitôt le commandant mena son armée de New-York à Halifax, base d'opérations contre Louisbourg. Mais la flotte anglaise, commandée par l'amiral Holburne ne parut que le 9 juillet : ce qui permit à trois escadres françaises de s'assembler en rade de Louisbourg : en l'attendant, les 6.300 hommes de Loudoun plantaient des légumes à Halifax : thème de chansons à Londres dans la suite. Lorsque le commandant envoya, le 4 août 1757, demander à bord à l'amiral s'il avait encore quelque chance de réduire Louisbourg, en dépit de la saison, Holburne lui répondit négativement. En réalité, la faute retombait sur le retard des embarquements à Portsmouth et non sur le général en chef. William Shirley, homme énergique, mais non officier supérieur capa­ble, eut la charge des préparatifs d'attaque et fut remplacé par Loudoun, un général sans nulle décision : il avait sous ses ordres Webb et Abercromby. Ayant réuni une levée de 7.000 coloniaux, il les mit aux ordres de Winslow qui ne les mena qu'à la limite des forts an­glais. En juin, Abercromby s'appliqua à creu­ser des tranchées autour d'Albany. En juillet, Loudoun, modifiant les plans de Shirley, proclama un ordre d'après lequel nul officier colonial ne serait promu à aucun grade su­périeur au rang de capitaine des réguliers. Il alla jusqu'à mettre des hommes de la valeur de Johnson, de Lyman, de Winslow au service de majors ignorants de la stratégie. Ainsi les 12.000 combattants de Loudoun demeurèrent inactifs, contrairement aux Français, qui détruisirent le fort Bull, situé entre Albany et Chouaguen.

 

En décembre, William Pitt notifia à Lou­doun « que le roi avait jugé à propos de signer son rappel ». Toutefois, le général en chef ne subit aucune disgrâce, car en 1762 il était nommé commandant en second à l'armée du Portugal. Il mourut en 1782.

 

Source : Louis LE JEUNE, «John Campbell, 4e comte de Loudoun», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., pp. 175-176.

 
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