Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Décembre 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Colliers de porcelaine

 

 

COLLIERS DE PORCELAINE, gages dont se servaient les Peaux-Rouges pour confirmer, faute de parchemins écrits, les contrats d'affaires dans les négociations de paix et de guerre.

 

D'après La Hontan, c'étaient des bandes de cuir « de deux ou trois pieds de longueur et de six pouces de largeur, garnies de coquillages que l'on trouve au bord de la mer, entre la Nouvelle-York et la Virginie ». Ces coquillages, bleuâtres ou blancs, étaient ronds et de la grosseur de petits pois; et, selon le Père de Charlevoix, « cannelés, allongés, un peu pointus et sans oreilles; l'intérieur était d'un beau vernis et d'une coloration très vive, tantôt blanche, tantôt violette ». On les perçait et on les enfilait comme des perles. L'alternance des couleurs, le nombre des rangées avaient des significations précieuses. Les Peaux-Rouges se déclaraient la guerre par des colliers rouges comme les calumets. Ils conservaient parfois tout un siècle ceux qu'ils avaient reçus de leurs voisins. Comme on les reconnaissait à leurs différentes marques, il appartenait aux vieillards de rappeler « le temps et le lieu où on les avait reçus ». A une époque révolue, on les pouvait utiliser pour de nouveaux traités.

 

En donnant chaque collier, le chef ou l'ambassadeur l'accompagnait d'une parole, qui était synonyme de discours.

 

Source  : LE JEUNE, L., « Colliers de porcelaine », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., p. 400.

 

 

 

        

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College