Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Mars 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

La Littérature canadienne-française (Québec)

 

Controverse entre Jules Fournier et Ch. ab der Halden

[1906-1907]

Réponse de Ch. ab der Halden

à Jules Fournier

[1906]

 

Ch. ab der Halden,
78 Grande rue de Cuire,
Caluire (Rhône).

Corte (Corse) le 12 septembre 1906.

A Monsieur Jules Fournier,

Rédacteur au Canada et

collaborateur à la Revue Canadienne. Montréal

 

Monsieur,

J'avais eu l'avantage de lire dans le numéro d'août de la Revue Canadienne votre article intitulé Comme préface, et j'avais apprécié le tour dégagé, l'allure sarcastique et l'apparence paradoxale que vous y donniez à certaines vérités dont un ob­servateur attentif des choses canadiennes pouvait, même de loin, découvrir l'existence après quelques années d'études. Ce m'est donc une agréable surprise de recevoir l'exemplaire que vous voulez bien m'adresser par l'intermédiaire de votre Com­missariat Général en France, et de trouver le court billet qui accompagne votre envoi. Ma réponse vous semblera, je le crains un peu tardive, mais je suis en ce moment dans un pays presque aussi éloigné que le Canada, et où les communications sont encore plus difficiles. C'est en rentrant à Corte, après une assez longue excursion dans l'île, qu'on me remet votre paquet.

 

Je ne puis laisser tomber ainsi une communication de cette importance et de cet intérêt, et je vais abuser de votre patience. Vous excuserez cette situation un peu insolite d'un Français de France prenant vis à vis d'un Canadien la défense de ce que je vous demande encore l'autorisation d'appeler la Littérature canadienne-française. Je réclame donc la liberté de présenter à votre billet d'abord, à votre article ensuite, quelques observa­tions et remarques auxquelles vous ne prêterez que l'attention qu'elles vous paraîtront comporter.

Le billet d'abord. Ce sera bref, étant personnel.

 

Vous me faites l'honneur de me demander si je suis sérieux lorsque je parle d'une littérature canadienne-française.

 

Je pourrais vous répondre – et j'espère que cela me hausserait dans votre estime  – que je suis simplement un doux far­ceur, qui a inventé la littérature canadienne-française à l'heure du cigare, pour s'amuser, berner un certain nombre de fort honnêtes gens de sa connaissance, et un plus grand nombre d'inconnus; que c'était une excellente plaisanterie à l'adresse de quelques académiciens, et que je n'ai jamais pris au sérieux la collection lilliputienne dont vous parlez. Malheureusement, je n'ai jamais eu assez d'esprit pour faire concurrence à Prosper Mérimée, inventer des Guzla et autres Théâtre de Clara Gazul, et si mystification il y a, je suis le premier mystifié.

 

Je pourrais aussi insinuer que c'est afin d'acquérir honneurs et profit dans mon pays, et que la Littérature canadienne-fran­çaise m'a servi de tremplin, comme à d'autres l'architecture Khmer ou le javanais. Hélas, Monsieur, j'aurais alors témoigné d'une insigne maladresse, car je vous assure que le Canada ne m'a point encore procuré les gros revenus que j'étais en droit d'espérer. L'automobile dont Crémazie et Gaspé doivent faire les frais est encore chez le constructeur, et je vais vous l'avouer tout bas, à condition que vous n'en fassiez part à personne, je suis le seul Français qui ne soit pas Officier d'Académie, et qui ne l'ait jamais demandé.

 

Donc, je suis sérieux. C'est malheureux pour moi, car cela peut me mettre en fâcheuse posture, et vous prouver que je me fais, suivant votre si belle expression «une rare conception des choses.» Mais vous me pardonnerez en faveur de la simplicité d'esprit dont cet aveu témoigne. Le royaume des cieux, vous le savez, est promis aux simples.

 

Vous me faites ensuite l'honneur de m'informer qu'en dix minutes de conversation vous me révéleriez un état de choses dont «je n'ai pas l'air de me douter.» Vous comprendrez sans peine que j'attends ces révélations sensationnelles avec une certaine terreur. Quelles choses atroces me feriez-vous toucher du doigt? Je ne me rassure un peu qu'en relisant votre spiri­tuelle préface, dont les plaintes très nettes et les griefs très réels m'étaient connus déjà par une assidue fréquentation avec les oeuvres de Buies et la correspondance entre Crémazie et l'abbé Casgrain.

 

Je reprends donc courage en attendant les révélations que vous ne manquerez pas de me faire, lorsque le hasard–le monde est si petit–nous aura mis en présence.

 

Laissons donc, si vous le voulez bien, ma chétive personnalité, et abordons votre article de la REVUE CANADIENNE, dont je chercherai à résumer les principaux griefs, pour m'assurer que je vous ai compris.

 

Je passe les choses mélancoliques que vous vous dites à vous-même, et le peu de cas que vous faites de l'oeuvre anonyme que cette verveuse préface devait accompagner. Vous avez, dites-vous, écrit un roman en huit jours sans y attacher plus d'im­portance qu'à une besogne manuelle, et vous en réclamez la propriété comme une propriété commerciale. Je sens ce qui doit gronder en vous de colère, en ravalant au rang de denrée coloniale un produit de votre cerveau, et en constatant que, dans cette société mal faite, il n'y a point de place pour l'exer­cice de l'art qui vous semblait, au moins aux jours de votre pre­mière jeunesse, le plus noble et le plus enviable. Je sens, der­rière la figure qui se force à ricaner, une âme désolée sincèrement que les choses aillent ainsi, et c'est pourquoi votre article est dépourvu de sérénité. Donc, regrettons avec vous cet état de choses. Permettez-moi d'ajouter que votre Préface est écrite de si bonne encre, que vous n'en resterez pas là, et que, pour reprendre une de vos expressions les plus savoureuses, vous tiendrez une place non «parmi les réels talents qui pourraient faire leur marque dans les lettres s'ils ne mouraient pas dans le germe avant d'avoir pu prendre conscience d'eux-mêmes,» mais parmi ceux qui ont «révélé des qualités qui n'au­raient pas manqué de les signaler à l'attention publique,» s'ils n'étaient nés en Canada.

 

J'ajoute que je vous plains sincèrement, d'être journaliste d'abord, et journaliste canadien ensuite. Je n'ai jamais compris comment on pouvait produire à jour et à heure fixes un nombre de lignes déterminées. Il me semble que j'aime encore mieux être professeur. En outre, le journalisme cana­dien–admirable je veux le croire, au point de vue des affaires et des informations, réalise exactement le contraire de mon idéal en la matière.

 

Cela dit, (et j'y vois les raisons d'un jugement qui, un peu trop subjectif, ne me semble pas tout à fait équitable,) – cela dit, voyons vos deux arguments contre l'existence possible des lettres canadiennes.

 

Vous reprenez les deux grands chevaux de bataille du pauvre Crémazie. Il ne peut y avoir de littérature canadienne, et tout votre effort doit se borner à la production de sortes «d'accidents littéraires» parce que la critique n'existe pas chez vous, et parce que la vie matérielle de l'homme de lettres n'est pas assurée.

 

La Critique, avec un grand C ! Ah ! la respectable vieille dame, comme vous la traitez ! Vous l'attaquez jusque dans ses moeurs, et si vous ne lui infligez pas la plus sanglante épithète que l'on puisse adresser à une femme, c'est par respect, non pour elle, mais pour le public canadien. Vous lui arrachez ses faux cheveux, vous lui brisez les lunettes sur le nez, vous lui enlevez les ongles, lui extirpez les dents, la marquez au fer rouge, et vous livrez sur son pauvre vieux corps à tous les sévices auxquels les Iroquois de jadis se livraient sur leurs prisonniers. Donc, vous attachez la critique au poteau de torture, et vous lui prodiguez l'insulte et les mauvais traitements. C'est trop d'honneurs que vous faites à cette Altesse Sérénissime, et je crois que vous la jugez coupable de crimes dont elle, est tout à fait impuissante à se noircir.

 

Je m'explique. Vous croyez donc, Monsieur, à la mission de la Critique? Cela me semble contestable. La Critique ne sert la plupart du temps qu'à importuner les écrivains, sans aucune utilité, surtout la critique contemporaine. Je ne crois pas qu'elle aide réellement à la production littéraire. Je ne connais guère que la littérature classique allemande qui ait com­mencé par la critique, et encore cette assertion de mes maîtres vénérés est-elle assez contestable. Pour rester en France, nos chefs d'oeuvre consacrés sont antérieurs à la critique. Si les Aristarques de son temps n'ont pas empêché Corneille d'écrire, ce n'est pas leur faute. Je ne puis croire que Boileau ait exercé une influence prépondérante sur Racine et Molière. C'était un ami sûr, et un homme de goût. Il rendit courage à Racine et à Molière, mais soyez sûr que s'il n'avait jamais écrit la plus petite Satire ni la moindre Epitre, nous aurions tout de même Andromaque et l'Avare. Si Molière l'avait écouté, nous n'au­rions pas les Fourberies et avouez que ce serait dommage.

 

Félicitez-vous donc que la Critique n'existe pas chez vous! Avez-vous présents à la mémoire les extraordinaires articles de Geoffroy, sous le premier Empire, et les étonnantes analyses de La Harpe ! Et le Commentaire sur Corneille, de François-Marie Arouet! Vous n'êtes pas romantique, dites-vous. Cependant, vous estimez que Victor Hugo avait à nous dire des choses plus intéressantes que Luce de Lancival. Relisez-donc, si vous avez du temps à perdre, les inepties que la Critique d'alors publiait contre lui. Et sans remonter au Déluge, j'ajoute que le bon Sarcey qui fit la joie des collégiens en leur révélant, à l'Odéon, tous les Jeudis, les délices de la littérature classique s'est rendu coupable d'un crime impardonnable, en menant tous les Dimanches soirs, dans le Temps, une campagne acharnée contre ceux qui ont rénové l'art dramatique, les Ibsen, les Mae­terlink, et tous les auteurs du Théâtre Libre qui sont aujour­d'hui l'honneur et l'orgueil de la scène française. Il a tué Henri Becque. Et c'était un brave homme. Jugez s'il eût été méchant.

 

Bénissez le ciel, Monsieur, que la Critique n'existe point dans votre fortuné pays. Mais profitez de l'heure, car les symptô­mes annoncent que cet heureux temps va finir. Ne nous dissi­mulons pas que la Société du Parler Français n'est pas seulement un cercle d'études philologiques, mais que la critique y sera fatalement en honneur. J'ai lu certaines études de M. l’abbé Camille Roy qui annoncent un maître, et qui sont d'un homme à la fois aimable et sensé. Le tout jeune M. Rinfret n'a pas mal débuté, dans sa double étude sur Crémazie et sur M. Fréchette, et le jour où votre enseignement supérieur sera com­plètement organisé, vous aurez, vous aussi, que vous le désiriez ou non, vos Sarceys, vos Faguets, et vos Doumics.

 

Puissiez-vous ne jamais le regretter.

 

La question de la vie matérielle est plus importante, et je ne puis sur ce point que compatir à vos souffrances. Si vous m'a­vez fait le grand honneur de lire le livre que j'ai consacré naguère à la Littérature canadienne française, et dont le titre me valut, je pense, l'avantage de recevoir votre billet, vous aurez vu que je citais l'opinion du pauvre poète de Québec sur la vie des hommes de lettres canadiens. Je ne puis que regretter pour vous que la situation ne se soit pas améliorée, que la res angusta domi empêche aujourd'hui encore l'éclosion des plus beaux talents.

 

Ne croyez pas cependant, Monsieur, que tous nos écrivains du vieux pays soient des nababs. Pour un romancier qui at­teint les gros tirages, pour un dramaturge qui connaît les joies de la cinq-centième, pour un poète à qui son éditeur surpris annonce la réimpression prochaine, combien ne retireront jamais de leur labeur que l'âpre joie d'avoir fait de leur mieux oeuvre d'artiste? Ne voyez pas seulement le brillant état-major qui caracole sur le front de nos troupes, pensez aux petits soldats de notre armée des lettres, et dites vous que, dans l'avenir, là aussi peut-être, les premiers seront parfois les derniers. Vous exercez un métier qui n'a rien de commun avec la littérature? Croyez que c'est le sort de beaucoup d'entre nous, que rares sont Ies favorisés qui vivent de leur plume, et que les neuf-dixièmes de nos grands classiques n'auraient pas dîné souvent, s'il leur avait fallu faire bouillir la marmite avec le produit de leurs ouvrages.

 

J'en viens maintenant à la question de fait.

 

«Il n'y a pas, déclarez-vous, de littérature canadienne-fran­çaise. La chose ne se discute pas. Il faut en effet se faire une rare conception des choses pour appeler littérature la collection lilliputienne des ouvrages écrits en français par les Canadiens, et qui comptent mille fois moins encore par la valeur que par le nombre.»

 

La chose ne se discute pas. Votre affirmation est si tran­chante, Monsieur, que je serais infiniment troublé si ce n'était une question de fait. Or, je suis de votre avis, un fait ne se dis­cute pas–mais il se prouve. Voyons un peu cette collection lilliputienne que vous traitez si dédaigneusement. Vous m'ac­corderez bien que Gaspé est un délicieux conteur, et que sa langue est savoureuse; que Garneau mérite le nom d'historien, malgré ses quelques incorrections, et même ses erreurs qui relè­vent du reste plus de la science que de la critique littéraire; que malgré tous ses défauts, Crémazie fut un initiateur, et qu'il a créé un poncif, ce qui est la suprême gloire; que Buies, malgré son manque de tenue et ses erreurs de composition fut un chro­niqueur de race, et que je pourrais ajouter à ces noms-là quel­ques-autres que j'ai dans l'esprit, mais que je ne mentionne pas pour éviter de faire intervenir les vivants.

 

Tout cela confirme simplement ce que je disais en 1904, au début de mon livre : «Si nous ne pouvons saluer l'éclosion d'au­cun chef d'oeuvre, nous aurons du moins la consolation de nous dire que ce n'est point en général par des chefs d'oeuvre que les littératures commencent.» Buies avait dit déjà qu'il n'y a pas de littérature canadienne, mais il eût été navré de se voir pris au mot et au sérieux, et par le fait même qu'il revêtait sa bou­tade de toutes les séductions de son style et de son esprit, cette littérature, dont il niait l'existence, existait.

 

Vous n'avez pas encore le nombre. Vous ne souffrez pas de cette surproduction qui nous accable. Voilà tout. Croyez ce que vous ne pouvez voir du point où vous êtes, et ce que nous voyons, nous autres, du point de vue où nous sommes placés.

 

La littérature canadienne existe. Elle est encore frêle, elle a beaucoup à faire, elle n'a pas donné sa mesure, elle nous doit infiniment plus que ce qu'elle nous a donné jusqu'ici. Mais l'enfant est né, l'enfant est viable, et s'il meurt, c'est que vous l'aurez tué, vous, les parents. La preuve de cette vitalité de vos lettres nationales, je la cherche, Monsieur, dans le petit inci­dent même qui me vaut le plaisir de vous écrire. Je ne sais plus quel philosophe grec prouvait le mouvement en marchant. Vous, c'est en écrivant que vous prouvez votre vie, et si vous n'aviez pas de littérature, vous ne trouveriez ni une Revue pour vous publier, ni un public pour vous lire, ni un bon Français naïf pour discuter avec vous sérieusement une question où vous êtes au fond d'accord avec lui.

 

Je n'ajouterai plus que de courtes réflexions. Elles auront de nouveau un caractère personnel, et me permettront de pré­ciser mon attitude. Je me suis permis de lire, moi, Français de culture moyenne, les livres que des Canadiens qui parlent ma langue maternelle ont écrit et écrivent encore. J'ai publié à l'usage de mes compatriotes les réflexions que m'avaient suggérées ces lectures, et je vais recommencer dans peu de temps, puisque mon nouveau livre va être mis sous presses à la rentrée. Si cela peut vous servir à quelque chose au Canada, tant mieux. Mais je n'ai jamais eu l'outrecuidante pensée de donner des leçons à qui que ce fût. J'ai tâché de formuler mon opinion sincère, en me tenant à égale distance du dénigrement et de l'adulation. Je n'attends rien de personne au Canada, et je suis totalement dépourvu d'ambition. Si vous avez trouvé mon livre trop élogieux c'est que vous n'aurez pas fait attention, peut-être, que l'on peut tout dire sans se fâcher, et même en restant de bonne humeur–et que tout cela est affaire de diapason. Je crains seulement, Monsieur, que ce soit le fond de notre désaccord apparent. Notre diapason n'est pas le même.

 

Je suis du reste de votre avis. Les auteurs les plus vantés de votre pays ne sont pas toujours les meilleurs, et je me promets de faire à ce sujet, dans quelques mois, certaines remar­ques qui me semblent nécessaires.

 

Je me suis abstenu, vous voyez, de faire intervenir dans notre polémique trop d'exemples vivants; mais si défavorables que soient les conditions où vous vous débattez, il ne faut pas nier les résultats de ces cinquante ans écoulés. Ces résultats sont tangibles, et la génération qui atteint à l'heure actuelle la trentaine virile, nous promet une large et belle moisson de talents, surtout si grâce à mon ami Louvigny de Montigny la concur­rence involontaire des écrivains français ne retire pas aux Canadiens le pain de la bouche. Nous sommes assez jeunes l'un et l'autre pour voir le temps où vous ne contesterez plus aux ouvrages canadiens le droit de former une littérature cana­dienne, fille émancipée de la nôtre, comme la littérature suisse ou la littérature belge.

 

Je n'ai jamais prétendu autre chose.

 

Et si maintenant, Monsieur, vous me demandez pourquoi je fais de la critique, alors que j'en reconnais l'inutilité, je vous répondrai qu'il n'est pas donné à tout le monde de brocher un roman du 19 au 26 décembre, qu'il faut bien borner ses forces au fardeau qu'on peut soulever, que cela vaut mieux que d'aller au café et d'y jouer au bridge, et que je dois à cette manie ab­surde, mais inoffensive après tout, puisque nul n'est obligé de me lire, quelques petites satisfactions intellectuelles, au nombre desquelles je place l'agrément d'entrer en relations avec vous.

 

Excusez cette lettre un peu longuette, comme disait la bonne Madame de Sévigné. Mais je suis en vacances, il fait très chaud, la Corse est un admirable pays, avec sa mer et son ciel bleus, et je n'ai pas le courage d'opérer la condensation d'une pensée qui n'en vaut du reste pas la peine.

 

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de ma haute considération.

 

 

Source : Ch. ab der HALDEN, "Réponse à M. Jules Fournier", Revue canadienne, Vol. 51 (octobre 1906): 315-323.

 

 

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College