Histoire de la civilisation occidentaleMarianopolis College
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Dernière mise à jour :
2001-08-20

La préhistoire

Claude Bélanger,
Département des Sciences humaines,
Marianopolis College.

On entend par préhistoire toute la période qui précède le développement de systèmes d’écriture. Nous ne nous attardons que très brièvement à cette période, la discutant de façon très schématique. Nous y distinguons deux périodes principales qui nous intéressent; ces périodes sont caractérisées par deux styles de vie différents.

Le Paléolithique

Période qui s’étend principalement de 250,000 à 10,000 anè. La partie qui nous intéresse le plus s’échelonne de 100,000 à 10,000. Deux types humains se partagent le globe au cours du Paléolithique: homo sapiens sapiens* (signifie : l’homme qui réfléchit, l’homme intelligent; il s’agit de l’ancêtre direct de tous les êtres humains) et homo sapiens néandertal*. Ces humains vivent dans un contexte difficile : il s’agit des grandes périodes de glaciation qui viennent par vagues déferler sur une grande surface du globe et qui s’échelonnent sur des milliers d’années. La surface terrestre où ces humains peuvent vivre est limitée (plutôt vers le centre du globe), les hivers sont très longs et rigoureux et les étés courts, laissant peu de chance à la végétation de progresser.

Les humains de cette période vivent une existence très précaire, misérable même, ponctuée par le désir constant d’assurer leur survivance. Ils font constamment face à la disette et à la famine. Ce sont des nomades qui vivent de cueillette et de chasse (pour en savoir plus, suivre ce site qui est en anglais). Ils dépendent d’un environnement qui n’est pas généreux et doivent se déplacer constamment pour suivre le grand gibier (mammouths, rhinocéros laineux, bison laineux, grand cerf etc.) qui lui-même suit le cycle des plantes et doit se déplacer dès les fourrages qu’ils consomment deviennent plus rares. Le déplacement de ces humains est donc marqué par le cycle des saisons et la présence de plantes et d’animaux. Il est évident que pour survivre dans un tel environnement, homo sapiens était un être très intelligent. Les productions artistiques de la grotte de Lascaux* en font aussi foi.

Quelles sont les caractéristiques de cette période et de ces habitants, outre celles déjà mentionnées ci-haut? Nous savons qu’ils avaient développé un langage. Ils vivaient en petits groupes (bande) de 25 à 40 individus sur des territoires de chasse et de cueillette déterminés mais vastes. Ils utilisaient des tentes faites de peaux ou des cavernes pour se loger. Ils connaissaient le feu qu’ils utilisaient pour se chauffer, se protéger contre les bêtes, s’éclairer ou pour faire cuire leurs aliments. Leur religion était simple, centrée sur des éléments de la nature et la fertilité (sculptures de femmes enceintes*). La survivance du groupe dépendait de la coopération de tous et la notion de propriété qui dominait était celle de propriété collective. Il y avait peu de différences entre les individus, et la spécialisation des tâches, même les différentiations des sexes, était gardée à un minimum. C’est sûrement l’époque de l’histoire de l’humanité où l’égalité entre les individus fut la plus complète. Leurs outils étaient de pierre (paléolithique fait référence à la pierre) qu’on façonnait de différente façon selon les besoins. D’autres matériaux pouvaient être utilisés (ivoire, bois, cornes). Vers la fin de la période on voit une très légère apparition de métaux (cuivre). Le gouvernement d’un tel groupe était une chose très simple.

L’amélioration des conditions climatiques (fin des glaciations) et l’accroissement constante de l’intelligence et des connaissances de ces individus amènent, vers la fin de la période, un début très modeste de domestication d’animaux et de plantes (Voir ce site en anglais pour en savoir plus sur le processus de domestication). C’était là établir les fondements de l’agriculture.

Le Néolithique

Le Néolithique (nouvel âge de pierre) s’ouvre vers 6,000 à 8,000 ans avant notre ère dans les endroits les plus propices du globe (Mésopotamie*, Turquie, certaines parties de la Chine, etc.) et se poursuit à des rythmes différents selon les endroits jusqu’à environ 3,000 anè dans le cas du Proche-Orient*.

Au coeur du Néolithique est ce qu’on appelle communément la révolution du néolithique (pour en savoir plus), c’est-à-dire le développement de l’agriculture. Il s’agit d’une révolution non dans le sens d’un changement brusque mais par l’ampleur des transformations multiples du style de vie qui va s’opérer.

Peu d’événements historiques, s’il en est, peuvent se comparer en importance à l’avènement de l’agriculture. Le mode de vie du paléolithique fut complètement transformé. Les humains devinrent sédentaires, leur nombre se multiplia, ils vécurent une existence moins rude, il est probable que leur longévité (espérance de vie) s’améliora quelque peu et leur niveau de vie aussi. C’est l’existence de l’agriculture qui explique notre présence aujourd’hui.

L’agriculture du Néolithique en est une principalement de subsistance. Chacun essaie de pourvoir à ses besoins et à ceux de sa famille. Les connaissances agricoles sont encore rudimentaires et, pendant des siècles, cette agriculture est loin d’être suffisamment organisée.

Qu'elles sont les autres caractéristiques de cette période?

Ils vivent maintenant en groupes de 200-500 individus (parfois plus) rassemblés dans des villages qu’entourent les champs. La notion de propriété individuelle a fait son apparition. La production peut amener un léger surplus qui est vendu. Des marchands font donc leur apparition et, avec eux, une forme de commerce. Ce commerce est centré sur les produits agricoles et sur les métaux, souvent transformés en outils. En conséquence, certains individus peuvent s’enrichir pour diverses raisons et les classes sociales font leur apparition, bien que ceci soit encore à l’état embryonnaire. Le statut des femmes subit une détérioration puisqu’elles sont de plus en plus reléguées aux tâches domestiques et aux soins des enfants; ceux-ci, présumément sont maintenant plus nombreux. Les maisons sont faites de matériaux disponibles, souvent de terre cuite. Le style de vie agricole donne à la société un élément de stabilité qu’elle n’avait pas eu auparavant. Néanmoins, les sociétés agricoles font encore face à la disette et à la famine puisqu’ils dépendent de conditions atmosphériques aléatoires. Ils ne savent pas encore comment maintenir la fertilité de leur sol.

Le style de vie du Néolithique amène une complexité sociale de plus en plus grande. Par exemple, on assiste à l’émergence d’un « état embryonnaire », d’un gouvernement du village avec un chef. Cette forme de gouvernement est nécessaire pour arbitrer les querelles de plus en plus fréquentes qu’on voit apparaître à cette époque : ces querelles sont souvent centrées sur la propriété. La nécessité de défendre le village contre l’incursion de maraudeurs et de brigands, le besoin de faire des lois pour réglementer une société de plusieurs centaines de personnes, tout pointe vers une organisation politique et sociale plus complexe.

Les outils dominants continuent à être faits de pierre; cependant, à mesure qu’on avance dans la période, ils se font de plus en plus complexes et sophistiqués. Les artisans sont apparus avec la spécialisation des tâches et les outils qu’ils façonnent, de plus en plus faits de métal, sont en demande croissante.

Le Néolithique est donc une phase importante dans l’histoire de l’humanité et le développement de l’agriculture était essentiel pour passer au stage de la civilisation.

© 2001 Claude Bélanger, Marianopolis College