Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

George Townshend

 

TOWNSHEND (George) (1724-1807), marquis, volontaire, aide de camp, capitaine, lieutenant-colonel, colonel, brigadier-général, conseiller privé, vice-roi d'Irlande, lieutenant-général d'ordonnance, major-général, maréchal de camp.

 

Il était l'aîné des enfants de Charles, le troisième vicomte de Townshend, et naquit le 28 février 1724. Ayant fini ses études à l'Université de Cambridge, il s'engagea comme volontaire dans l'armée et suivit un détachement en Allemagne (1742) mis sous les ordres de lord Stair. L'année suivante, il est choisi comme aide de camp de lord Dunmore. La même année, durant son congé en Suisse, il projeta de lever deux batail­lons d'Irlandais au service du roi. Le 24 mai 1745, on le plaça à la tête d'une compagnie du 20e régiment. En 1748, il fut promu capitaine du 1er régiment des gardes du corps, grade équivalent à celui de lieu­tenant-colonel d'infanterie. En 1751, il épousait lady Charlotte Compton. En 1755, le roi le nomma aide de camp du général Ligo­nier ; mais le duc de Cumberland refusa de sanctionner sa nomination et, peu après, M. Townshend fut appréhendé en se rendant à une partie de chasse, sous prétexte d'absence sans permission; aussitôt il résigna sa charge. En 1758, on le réinté­gra dans ses grades militaires et promut au rang de colonel d'infanterie. Au mois de décembre, on lui offrit le grade de brigadier dans l'expédition de Wolfe centre Québec; il s'empressa d'accepter.

 

Arrivé à l'Île d'Orléans le 26 juin 1759, il reçut ordre de s'y établir; puis il alla camper ses troupes sur la rive droite du Montmorency, d'où il bombardait le camp des Français. Mais toutes ces combinaisons, celles de Wolfe et de Murray, vinrent échouer, durant deux mois, contre la ténacité des Franco-Canadiens, secondés des alliés sauvages. Consulté par Wolfe dans un conseil de guerre, il joignit son avis à celui des brigadiers Monckton et Murray, concernant l'évacuation du camp de Montmorency et la descente des troupes au Cap-Diamant, afin de forcer Montcalm à une bataille rangée et d'affamer la ville. On sut réaliser ce plan hardi.

 

M. Townshend suivit les troupes sur les plaines d'Abraham. Sur la gauche, à la hau­teur du chemin de Sainte-Foy, Wolfe plaça en potence le régiment d'Amherst avec deux bataillons du Royal-Américain, sous le commandement de Townshend, afin de protéger le flanc de son armée. Dès que M. Wolfe fut atteint mortellement et qu'il expira en quinze ou vingt minutes, le brigadier Townshend prit le commandement et acheva la victoire. Dans la suite, il déclara dans son Journal que M. de Bougainville arriva avec les siens après la déroute de notre armée. Le 17 septembre, c'est lui qui reçut M. de Joannès, major de Québec et envoyé par M. de Vaudreuil pour obtenir de sa part les meilleurs termes pos­sibles de capitulation : le lendemain, la signature fut convenue de part et d'autre. Le 19, le commandant anglais, accompagné de trois compagnies de grenadiers et d'une compagnie d'artillerie, portant sur un canon de campagne le drapeau britannique, se présentait devant le château Saint-Louis.

 

Au mois d'octobre, il rentra tout fier et joyeux à Londres avec quelques régiments. Toutefois, en accostant au port de Plymouth, il apprit que l'amiral Hawke, qui luttait contre une flotte française, sollicitait des secours à la baie de Quiberon; il refusa d'at­terrir et se porta auprès de l'amiral et ne revint en Angleterre qu'en janvier 1760. Au mois d'octobre 1759, on l'avait promu colonel à la place de Philip Bragg, décédé. M. Townshend paraît avoir souffert des im­prudentes démarches de la part de ses amis, qui firent d'extravagantes réclamations en Son nom personnel.

 

En 1760, on le nomma conseiller privé et, en 1767, vice-roi d'Irlande; mais, en 1763, il fut fait lieutenant-général d'ordonnance et mérita les faveur royales, en renseignant Sa Majesté sur l'état des fortifications au Canada. En 1772, on le promut maître-géné­ral d'ordonnance; et, en 1783, l'on construi­sit sur ses instances la citadelle en dehors des remparts de Québec. Le rang et la dignité de marquis lui sont conférés en 1787 et, en 1790, de maréchal de camp : il mourut en 1807.

 

Source : Louis LE JEUNE, «George Townshend», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., pp. 729-730.

 
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