Quebec History Marianopolis College


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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

L'histoire de la littérature canadienne-française (Québec)

CHAPITRE 12  

PHILOSOPHIE - ÉCONOMIE SOCIALE - POLITIQUE ET ÉDUCATION

AU QUÉBEC DE 1900 À 1943

 

Mgr L.-A. Paquet - Cardinal Villeneuve - Errol Bouchette - Léon Gérin - Edouard Montpetit - Hermas Bastien - Émile Miller - R. P. Archambault - Arthur Saint-Pierre - Léopold Richer - R. P. Georges Simard - R. P. Louis Lalande, et d'autres

 

[Ce texte a été écrit par l'abbé Camille Roy; il fut publié en 1962. Pour la référence complète, voir la fin du texte.]

La pensée canadienne ne s'est guère appliquée encore à une étude spéciale et originale des problèmes philosophiques. Absence de haute culture, absence de climat intellectuel, indifférence à l'endroit de la recherche et du travail personnel, tout cela causé en grande partie par une organisation universitaire très insuffisante; telles sont, croyons-nous, quelques-unes des raisons de notre longue stérilité philosophique. L'enseignement supérieur de la philosophie, que l'on vient de créer dans nos universités, déterminera sans doute un mouvement nouveau d'études dont bénéficieront nos lettres canadiennes.

 

Les questions sociales que pose sans cesse la vie politique ou économique ont davantage provoqué des oeuvres écrites. Ces oeuvres s'appuient, d'ordinaire, sur une solide philosophie chrétienne.

 

Théologie et Philosophie

 

Mgr Louis-Adolphe Paquet (1889-1942), auteur de six volumes de Commentaria sur saint Thomas, qui avaient mis en très vive lumière l'enseignement théologique de l'Université Laval de Québec, nous a donné les meilleurs ouvrages de littérature théologique, philosophique et de sociologie que nous ayons. Sous le titre général de Droit public de l'Église, Mgr Paquet a successivement publié : Principes généraux (1908), L'Église et l'Éducation (1909), L'Organisation religieuse et le Pouvoir civil (1912), L'Action religieuse et la loi civile (1918).

 

Tous ces ouvrages sont pleins d'une doctrine abondante, qui s'appuie sur les principes solides et féconds de la philosophie catholique; ils exposent les théories sociales les plus aptes à organiser pour le progrès, dans la liberté et le respect de tous les droits, la vie des États. L'auteur a su donner à sa pensée la forme souple, élégante, très littéraire qui caractérise son style. Il faut ajouter à cette oeuvre de Mgr Paquet six volumes d'Études et Appréciations: Fragments apologétiques (1917), Mélanges canadiens (1918), Nouveaux mélanges canadiens (1919), Thèmes sociaux (1922), Nouveaux Fragments Apologétiques (1927), avec nouvelle édition augmentée (1934), Nouveaux Thèmes Sociaux (1932), et Au Soir de la Vie (1938), pages philosophico-religieuses. Dans tous ces ouvrages reparaît le théologien lettré, préoccupé tout à la fois des intérêts de la vérité religieuse, des problèmes de philosophie et de notre avenir national. Dans Discours et Allocutions (1915) se trouvent les plus belles pages oratoires de l'auteur.

 

Mgr Paquet a aussi publié La Prière dans l'oeuvre du salut (1931) et un Cours d'Éloquence sacrée fait à l'Université Laval, Principes et Préceptes (1925), Genres et modèles (1926).

 

S. E. le cardinal J.-M. Rodrigue Villeneuve , archevêque de Québec, est aujourd'hui l'un des plus actifs ouvriers de la pensée philosophique et sociale au Canada. Parmi ses préoccupations pastorales, il y a celles de la doctrine, des idées maîtresses qui doivent régler notre vie religieuse, sociale, nationale. Ces idées s'appuient sur un solide thomisme. C'est sous la forme de discours ou de conférences que le cardinal expose d'ordinaire sa pensée. Quelques pierres de doctrine (1938) contiennent quelques-unes de ses conférences doctrinales les plus importantes. Quatre séries d'instructions sur Le Mariage ont été réunies en volumes: Notions fondamentales (1936), Préparation morale (1936), Empêchements (1937), Préparation canonique et célébration (1937).

 

La prédication de l'avent et du carême à la Basilique cathédrale de Québec a été pour le Cardinal archevêque l'occasion d'autres instructions à la fois dogmatiques et morales, réunies en volumes: La Messe (1938), Les divines Écritures (1938), Le saint Baptême (1939), L'Eucharistie et Le Sacrement de Pénitence (1942).

 

Ajoutons à ces publications une deuxième édition de L'un des Vôtres (1939), qui est une esquisse ou portrait moral d'un jeune religieux, Paul-Émile Lavallée. [À consulter également son «  Salute to Britain  », discours prononcé en 1941 devant l'Empire Club de Toronto.]

 

Charles de Koninck, doyen de la Faculté de Philosophie de l'Université Laval, de Québec, a d'abord publié Le Cosmos (1936 ), le Problème de l'indéterminisme (1937), Ego sapientia: La sagesse qui est Marie (1943). Son livre: De la Primauté du Bien commun contre les Personnalistes, avec le sous-titre Le Principe de l'Ordre nouveau (1943), met en singulière valeur l'autorité déjà établie du philosophe. Cette autorité procède d'un esprit qui est d'une pénétration aigu, d'une science philosophique et théologique très disciplinée, mais indépendante de toute routine, soit spéculative, soit pratique. Esprit personnel qui s'appuie avec discernement, avec une vigueur approfondissante et équilibrée sur les principes fondamentaux de la philosophie dAristote et de saint Thomas. M. de Koninck exprime sa pensée dans une langue dépouillée de toute rhétorique, et qui reçoit de la force concise et. de la clarté des raisonnements ses meilleures qualités. Cette prose où l'expression ne dépasse pas l'idée, ne cherche pas l'effet, ne se laisse pas fausser par la passion, est la plus appropriée aux spéculations hautes et loyales de la philosophie.

 

Le R. P.. Louis Lachance, o.p., expose des doctrines philosophiques: Le Concept du Droit selon Aristote et saint Thomas (1933), Où vont nos vies (1934), Nationalisme et Reli gion (1936).

 

François Hertel avait déjà ramené à une question sociale l'inquiétude des jeunes: Leurs inquiétudes (1936), joignant aux motifs d'inquiétudes des jeunes d'aujourd'hui ceux-là qui sont particuliers aux jeunes Canadiens français. Pour un ordre personnaliste (1942) est une autre et plus large contribution à la littérature philosophique et sociale. Le plan est vaste, comprenant à la fois l'étude de la personne et de la société. L'auteur soulève plus de problèmes qu'il n'en peut résoudre. Il le fait avec une vigueur d'expression qui lui assure toujours l'attention du lecteur, mais aussi avec un enthousiasme de l'esprit qui ne garantit pas assez la sécurité de la pensée philosophique.

 

Berthelot Brunet a publié Chacun sa vie. Critiques (1942). Livre curieux dressé contre l'incrédulité; fait de psychologie, de morale, d'examens de consciences, de leçons pour l'esprit et la conduite. Pages où se heurtent des paradoxes, des contradictions, des élans contraires de la vie. C'est aussi le récit d'une âme qui se tourne vers Dieu et qui lui apporte sa franchise, ses désillusions.

 

Le R. P. Charles Frédéric, s.j., a donné aux jeunes dans Toi, l'Homme nouveau (1941), des leçons de vie où la psychologie et la morale s'expriment en une forme alerte et attrayante.

 

Le R. P. Marcel-M. Desmarais, o.p., a réuni en volumes L'amour et les Chrétiens (1940) et Catholiques d'aujourd'hui (1941) des causeries données à la radio, où l'apôtre suggère de solides leçons de vie chrétienne.

 

Economie politique et sociale

 

Nous avons mentionné plus haut les ouvrages de Mgr L.-A. Paquet qui se rapportent â la sociologie.

 

Errol Bouchette (1862-1912) fut chez nous l'un des pionniers de l'étude des questions économiques. Journaliste, puis fonctionnaire, il a consigné dans quelques brochures le résultat de ses travaux: Emparons-nous de l'Industrie (1901) ; L'Évolution économique de la Province de Québec (1901); L'Indépendance économique du Canada français (1906). M. Bouchette a aussi publié une nouvelle à base d'économie sociale, Robert Lozé (1903).

 

Léon Gérin , avant Errol Bouchette, s'était adonné aux études sociales. Il voulut appliquer la méthode monographique de Frédéric Le Play à l'étude du type canadien-français, et donna ses premiers résultats dans la brochure: L'Habitant de Saint-Justin. Contribution à la Géographie sociale du Canada (1898). Il publia ensuite d'autres études: La Vulgarisation de la Science sociale chez les Canadiens français (1905); Deux familles rurales de la rive sud du Saint-Laurent (1909). M. Gérin a pris soin de grouper des études éparses, où sont consignées ses précieuses observations sur Le Type économique et social des Canadiens: Milieux agricoles de tradition française (1937). Traducteur des débats à la Chambre des Communes, M. Léon Gérin a voulu faire bénéficier le public de son expérience et de son art de la traduction; il a publié Vocabulaire pratique de l'anglais au français (1937).

 

Edouard Montpetit représente aujourd'hui chez nous, avec une autorité que confèrent de longues années d'enseignement, d'études, d'observations, la science de l'économie politique et sociale. Après avoir publié Les Survivances françaises au Canada (1913), Au service de la tradition française (1919), où ne se rencontraient qu'à l'occasion des considérations d'ordre social ou économique, il a donné une série d'ouvrages ou il expose plus assidûment la science de l'économique: Pour une doctrine (1931), Sous le signe de l'or (1932), Les Cordons de la Bourse (1935), Le Front contre la vitre (1936), D'Azur à trois lys d'or (1937), La Conquête économique: I. Les Forces essentielles (1938), II. Étapes (1940), III. Perspectives (1942) ; dans ces trois derniers ouvrages M. Montpetit a groupé des études déjà publiées, qui résument l'ensemble de sa doctrine sociale. Dans Sous le signe de l'or et Les Cordons de la Bourse, l'auteur a exposé avec une rigueur technique, dans le premier ouvrage, la science de la monnaie, dans le deuxième, les rouages de nos finances publiques. Volontiers, l'économiste, surtout dans les autres ouvrages, élargit jusqu'à des observations d'ordre général, la plupart ordonnées à une meilleure éducation de la vie canadienne, son dessein d'écrire. Il aime aussi à écrire d'une écriture artistique, travaillée. L'économiste s'accompagne toujours du lettré. Dans Reflets d'Amérique (1941), l'auteur a groupé une série d'études sur le Canada et les Etats-Unis.

 

Hermas Bastien a d'abord publié Les Ênergies rédemptrices (1923), études sur les forces intellectuelles, morales, sociales, religieuses qui doivent concourir à notre vie nationale. L'auteur reprendra ce sujet, à d'autres points de vue, dans Conditions de notre destin national (1935). M. Bastien ne vise pas à faire oeuvre de doctrine philosophique; il se fait plutôt écho, historien de la pensée philosophique, comme on peut le voir dans ses autres ouvrages: Essai sur la psychologie religieuse de William James (1928), Itinéraires philosophiques (1929), La Défense de l'Intelligence (1932), Témoignages, études et profils littéraires (1933), L'Enseignement de la Philosophie au Canada français (1936). Il a aussi publié: Le Bilinguisme au Canada (1938), Olivar Asselin (1938) .

 

Émile Miller (1884-1922) a introduit dans notre littérature économique la géographie canadienne et la géographie universelle. Ses pages de géographie canadienne, surtout celles qu'il a écrites dans Terres et Peuples du Canada (1912), sont tout à la fois de l'histoire et de la géographie, ces deux sciences se compénétrant souvent. Il y a là, sur la géographie physique, historique et sur la géographie humaine du Canada, des aperçus qui ont fait vivement regretter que l'auteur, enlevé par une mort prématurée, n'ait pu continuer, en l'approfondissant, l'oeuvre commencée. Émile Miller publia en 1921 Pour qu'on aime la Géographie, série d'études générales sur la découverte de la terre, l'évolution de la géographie, la méthode de la géographie et sa liaison avec l'histoire. On a publié après la mort de l'auteur: Mon voyage autour du monde (1923), et Géographie générale (1924) .

 

Raymond Tanghe a publié une Géographie humaine de Montréal (1928) qui est une contribution précieuse à l'économie politique.

 

Le R. P. Joseph-Papin Archambault, s.j., est un professeur d'action sociale catholique. Ses publications, brochures ou livres, exposent surtout des principes généraux sur lesquels se fonde l'action: La question sociale et nos devoirs de catholiques (1917); Le Clergé et l'Action sociale (1918); Les Syndicats catholiques (1919); Les Forteresses du Catholicisme (1921); Le Devoir professionnel (1928), Esquisses sociales (1930), Pour un catholicisme conquérant (1933), La Restauration de l'ordre social (1932), l'Action catholique d'après les directives pontificales (1938), De Rome à Montréal (1942), qui est un exposé de l'action catholique à travers le monde. Ajoutons à cette liste un livre de littérature de guerre: Le Prêtre sur le Champ de bataille (1916), et Les Retraites fermées (1915).

 

Le Père Archambault est le fondateur des Semaines sociales du Canada , qu'il dirige avec autorité depuis leur fondation en 1920.

 

L'abbé J.-B. Desrosiers traite des questions sociales actuelles dans son ouvrage: Choisissons la doctrine sociale de l'Église ou la ruine (1936).

 

Le R. P. Thomas-M. Lamarche, o.p., expose avec une précision à la fois élégante et technique, des considérations sur le corporatisme, le crédit et le travail, dans A qui le Pouvoir? A qui l'Argent? (1938). Dans Comment rendre l'argent (3 vols, 1939), l'auteur traite de la monnaie nationale, de la monnaie internationale et de Questions complémentaires.

 

Arthur Saint-Pierre fut l'un des premiers, chez nous, à écrire sur les questions sociales, en particulier sur les questions ouvrières . Signalons entre autres ouvrages: L'Organisation ouvrière de la Province de Québec (1911), L'Organisation professionnelle (1913), Questions et Oeuvres sociales de chez nous (1914), La Question ouvrière au Canada (1920), Le Problème social (1925), Ce que je pense sur... (1927). M. Arthur Saint-Pierre a aussi publié un recueil de trois nouvelles, Des Nouvelles (1928).

 

L'abbé Antonio Huot (1877-1929) orienta d'abord du côté de la question maçonnique et de la question juive ses études sociales qu'il livrait au public sous forme de brochures ou de livres: Le Fléau Maçonnique (1906), La Question juive (1914); L'Oeuvre de la Reconstruction (1919), La Question juive chez nous (1926); une nouvelle, Le Bien paternel (1912), signée Jean Duterroir , où l'auteur recommande l'attachement au sol; un volume d'impressions de voyage où se retrouvent le sociologue et le philosophe: France et Italie (1924). [N.D.É. L'abbé Huot est connu comme un antisémite notoire.]

 

Maurice Olivier , dans le domaine des études politiques et constitutionnelles, a écrit deux livres importants, dont l'un expose la nature et les conséquences du statut de Westminster, Le Canada, pays souverain (1935), et l'autre traite de L'Avenir constitutionnel du Canada (1935).

 

Léopold Richer publie sur la politique canadienne des ouvrages où sont groupées des études substantielles et vivantes: Marché de Dupes? - La Conférence impériale d'Ottawa, 1932 (1933), Nos Chefs à Ottawa (1935), Notre problème politique (1938), Le Canada et le Bloc anglo-saxon (1940).

 

Le R. P. Georges Simard, o.m.i., a publié Etudes canadiennes (1938), études importantes sur l'éducation, la politique, la religion, considérées à la lumière des principes de la philosophie et des faits de l'histoire. L'auteur avait auparavant fait paraître: Les Maîtres chrétiens de nos pensées et de nos vies (1937), qui sont saint Thomas dAquin, saint Augustin, saint François d'Assise et saint Albert le Grand. Les études du R. P. Simard reposent sur un fond solide de culture philosophique et historique. Cette double culture appliquée aux problèmes de la vie politique canadienne se manifeste tout particulièrement dans Le Canada d'aujourd'hui et de demain (1938) et Etat idéal et Etat canadien (1937). La pensée s'y accompagne d'un style alerte et solide.

 

Le Père Simard a aussi publié: Les universités catholiques (1939), Maux présents et Foi chrétienne (1940), les États chrétiens et l'Église (1942).

 

Le R. P. P.-A. Sylvestre, c.s.v., a fait une esquisse d'ontologie sociale thomiste : L'Unité sociale (1940). L'abbé Léonce Boivin continue une oeuvre, inégale mais instructive, d'enseignement social: Le Combat social: Au Théâtre de l'Esprit (2 vols, 1941), Au Théâtre de la Vie (2 vols, 1942).

 

Beaucoup d'autres esprits se préoccupent aujourd'hui des questions sociales ou politiques et des problèmes de la vie économique.

 

On retrouve ces préoccupations dans Le Divorce (1920) du R. P. Ceslas Forest, o.p.; dans Pour la terre et le foyer (1926) d'Alphonse Désilets ; dans L'Église au secours de la Société (1937), de l'abbé Charles-Omer Garant; L'Autre Guerre - Drame de la Bourse (1931) de Jehan Maria; La Nation canadienne-française (1934) d'Albert Lévesque; Est-ce la fin de la Confédération? (1936) du R. P. Théophile Hudon; La monnaie et le crédit (1941) de Roger Vézina.

 

Victor Barbeau a ramassé des statistiques sur notre vie économique dans Mesure de notre taille (1936), et cherché ensuite, dans son livre Pour nous grandir (1937), une explication des misères de notre temps. Paul Gouin a groupé dans Servir, 1: La Cause nationale (1938) des articles, causeries et discours. Josaphat Benoît a écrit une étude d'économie sociale, Rois ou esclaves de la machine (1931); vivant aux États-Unis, il a fait un livre bien documenté sur L'Âme franco-américaine (1935).

 

C'est aux jeunes d'abord et à tout le monde aussi, que s'adresse le R. P. Louis Lalande, s.j., dans Entre amis (1907), Causons (1915), Silhouettes paroissiales (1919), Au service de la Famille (1929), Leurs profils et leurs gestes (1932). Il y traite surtout des questions de mo­rale liées à la question d'éducation et à la question sociale. Sous forme de causeries, de conférences, le Père Lalande expose, développe ses pensées en une langue vivante et pit­toresque.

 

L'abbé Victorin Germain a publié sur différentes questions de sociologie, de morale, d'éducation, en style alerte, grave ou léger: Lettres à Claude (signées Fernand Saint-Jacques. 1916), La Société des Nations (1923), A propos d'autorité (1924). Amour et Intimité (1928), Les Récits de la Crèche (1935).

 

Éducation

 

La question sociale de l'éducation a été l'occasion de quelques oeuvres d'histoire ou d'organisation scolaire qu'il convient de mentionner ici.

 

Trois ouvrages d'histoire:

 

L'abbé Adélard Desrosiers : Les Écoles Normales primaires de la Province de Québec et leurs oeuvres complémentaires (1909), où l'auteur raconte l'histoire de notre enseignement primaire et celle des législations scolaires relatives aux Écoles Normales.

 

Boucher de la Bruère (1837-1917), longtemps surintendant de l'Instruction Publique, a publié Le Conseil de l'Instruction publique et le Comité catholique (1918), excellente contribution à l'histoire de l'instruction publique dans la province de Québec.

 

R. P. Égide Roy: La formation du Régime scolaire canadien-français (1924), étude à la fois historique et philosophique de notre système scolaire.

 

Mgr Camille Roy a écrit l'histoire de la fondation et des premiers développements de l'Université Laval de Québec, dans L'Université Laval et les Fêtes du Cinquantenaire (1903), et Nos Problèmes d'Enseignement (1935), où il traite surtout de l'enseignement classique et universitaire dans la province de Québec.

 

L'abbé Arthur Maheux dans ses Propos sur l'éducation (1941) nous fait part d'une documentation précise et suggestive, au sujet de nos problèmes d'enseignement.

 

Maurice Lebel a publié Suggestions pratiques sur notre enseignement (1939), où abondent les observations pédagogiques appuyées sur la psychologie et l'expérience.

 

L'abbé Paul Lachapelle a publié ses importantes et substantielles leçons de Psychiatrie pastorale (1942).

 

Cyrille-F. Delâge , longtemps surintendant de l'Instruction publique, a exposé différents problèmes d'éducation dans ses Conférences, Discours, Lettres (2 vols, 1919, 1927).

 

Le R. P. Joseph-H. Ledit, s.j., a appuyé sur l'expérience des pays européens d'instructives leçons d'éducation dans son livre Politique et Education (1941). Sous le pseudonyme Joseph Léolit, le même auteur a publié La Croix païenne (1940) où l'étude de l'hitlérisme suggère de fortes leçons de sociologie.

 

Des oeuvres de polémiques ont surgi autour de la question de notre enseignement primaire. C.-J. Magnan a publié: Mémorial sur l'Éducation au Canada (1903), Éclairons la Route (1922). Il a aussi publié sur la question de l'enseignement primaire: Au Service de Mon Pays, Discours et Conférences (1917). L'abbé Auguste La Palme (1870-1938) a écrit: Un Pèlerinage à l'École de Rang (1928) et Dialogues des Vivants et des Morts (1931), qui sont des critiques vigoureuses, sévères, mais très utiles de la petite école des campagnes.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

MAURAULT (Mgr Olivier) : Brièvetés.  

HÉBERT (Maurice) : Les Lettres au Canada français. 

PELLETIER (Albert) : Égrappages.

 

Source : Mgr Camille ROY, « Philosophie - Économie sociale et politique - Éducation », dans Manuel d'histoire de la littérature canadienne de langue française , Montréal, Beauchemin, 1962 [1939], 201p., pp. 141-152.

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College