Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Décembre 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Samuel de Champlain

Intervention et négociations, 1629-1630

 

 

[Ce texte a été rédigé par Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.; il fut publié dans son Dictionnaire en 1931. Pour la citation exacte, voir la fin du texte. Pour une courte biographie du Père Le Jeune et une discussion de la valeur de son Dictionnaire, voir ce texte.]

 

XVII. Intervention et Négociations (1629-30). - Signé le 24 avril 1629, le traité de Suse est ratifié le 16 septembre suivant : les prises anglaises ou françaises seront restituées, à l'issue de deux mois à partir de la date de la signature. En conséquence, Champlain remet à l'ambassadeur le Mémoire des préliminaires et l'original même de la convention, avec la carte de la Nouvelle-France. Sur les représentations de M. de Châteauneuf, Charles Ier reconnaît la prise de Québec comme caduque. Mais sur les injonctions du Parlement d'Ecosse, il se garde de mentionner l'Acadie et le Cap-Breton. Puis, Champlain convie à Londres M. de Lauzon, l'un des douze directeurs des Cent Associés; et, voyant le peu de diligence que l'on faisait, il voulut se rendre en hâte en France. Le 30 novembre, il est à Dieppe, où il s'abouche avec le capitaine Daniel, qui détenait encore la commission qu'il lui portait au nom de la Compagnie de Québec. A Rouen, les Jésuites lui apprennent le naufrage de leur voilier sur les rochers de Canseau. A Paris, il s'entretient avec les directeurs; puis il visite Richelieu et est reçu en audience par le roi. Les négociations entamées diplomatiquement vont durer deux ans, avant le traité de Saint-Germain-en-Laye. Dans l'intervalle, le fondateur de Québec adresse à Sa Majesté, en 1630, une requête intitulée Mémoire en requête de Champlain pour le payement de sa pension. Puis il prépare la nouvelle édition de ses Voyages depuis 1603 jusqu'en 1629 (Paris, in-4°, 1632), où il résume et complète les éditions de 1613 et 1619, sans énumérer les pièces officielles concernant Chauvin, le marquis de La Roche, le capitaine Daniel, Marsolet, le Père Lalemant.

 

M. Laverdière a reproché à l'auteur - qu'il croit être un jésuite de Paris - de n'avoir pas rendu entière justice aux labeurs des Récollets. M. H. P. Biggar met en doute cette opinion, attribuant l'oeuvre à Champlain et quelques omissions à la négligence de l'imprimeur, constatant aussi que, dans la préface, il est parlé de « la mission faite de divers Ordres de Religieux, et de leur progrès en la conversion des Sauvages »; il affirme également que Champlain n'avait pas eu à se louer des procédés du Père Le Baillif, Récollet, quand il alla en 1621 exposer au roi la pétition des colons. En outre, quatre lettres de rectification, « écrites par Champlain, le 25 août 1622, au roi, au duc de Montmorency, au chancelier de Sillery, au sieur de Villemon - conservées à la Bibliothèque nationale de Paris - une cinquième du 31 août, adressée au dit Père Le Baillif, l'accuse d'avoir fabriqué les dites lettres qu'il disait « venir de la part des habitants se plaignant du sieur De Caen ». L'on n'a guère lieu de s'étonner que Champlain ait modifié ses sentiments à l'égard des Récollets en 1631, ni qu'il ait inséré dans son ouvrage la Doctrine chrétienne, traduite en langue canadois par le Père de Bréboeuf, ainsi que l'oraison dominicale, traduite en langue des Montagnards par le Père Massé. Il convient de noter qu'il parut une édition chez Louis Sevestre à Paris, en 1632, et une autre semblable chez Pierre Le Mur, la même année.

 

Au printemps de 1632, le traité étant signé, le cardinal de Richelieu ordonne « que messieurs les Associés enverront à Québec un nombre d'hommes, qui seront mis en possession du fort et habitation par le sieur De Caen, qui promet de les y passer ». Dès le 18 avril, le sieur Emery, M. Bochard-Duplessis, les Jésuites montent à bord à Honfleur; en juillet, Louis Kirke remet les clefs du fort.

 

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[On pourra consulter l'abondante biographie de Champlain au site du Dictionnaire biographique du Canada pour compléter et mettre à jour la biographie du père Le Jeune. On trouvera aussi des informations pertinentes au site de l'Encyclopédie du Canada. Les lecteurs ayant une bonne connaissance de l'anglais pourront aussi consulter la biographie rédigée par Daughty à la Catholic Encyclopedia. Les lecteurs sérieux pourront consulter le texte intégral des Oeuvres de Champlain au site de la Société Champlain.]

Source  : LE JEUNE, L., « Champlain (Samuel de) », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., p. 357.

 

 

 

 

 

 
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