Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Esdras Minville et l'Action nationale

 

[Ce texte a été rédigé par Marcel-Aimé Gagnon en 1976. Pour la référence exacte, voir la fin du document.]

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Il n'est point étonnant qu'il y ait eu durant les années trente une recrudescence du nationalisme au Québec.

 

L'état stagnant de crise économique des années 29 à 36 [sic], appauvrissant les classes moyennes, conduisant les couches laborieuses au seuil de la mendicité, déci­mant le commerce et l'industrie, bref frappant impitoya­blement le peuple canadien comme beaucoup d'autres peuples, devait aboutir, chez nous en sol québécois, à une prise de conscience collective.

 

Première conséquence sur le plan politique de la perturbation économique, un besoin de changement. Au cours des années de « dépression », les partis proli­férèrent : Action Libérale Nationale, Union Nationale, CCF, Crédit Social, Union des Electeurs, ouvrier-progressiste et autres formations.

 

Seconde réaction tout à fait normale de la part d'un peuple insatisfait : un raffermissement de son nationalisme.

 

Quand les affaires vont mal, on s'en prend aussitôt aux gouvernements au pouvoir. C'est ainsi qu'Alexandre Taschereau dut abandonner son fief devant la poussée inattendue des forces neuves et jeunes de l'Action Li­bérale Nationale, dirigées par Paul Gouin, et la coalition duplessiste — que d'aucuns ont toujours trouvé quelque peu machiavélique — de l'Union Nationale.

Au fédéral, les libéraux ne purent tenir le coup au lendemain du Krach de 29, puis remontèrent en selle en 35 pour y demeurer longtemps.

 

La conscience nationale

 

Mais au delà des chefs, des partis et des scandales, au delà même de la faillite apparente du système capitaliste et du libéralisme classique, un phénomène d'éveil extraordinaire de la conscience nationale se produisit.

 

Le nationalisme québécois s'intensifia et se consolida comme si notre âme collective, malade, pensait trouver dans l'idéologie traditionnelle adaptée aux conditions présentes le remède au chômage et à la misère.

 

Pour une bonne partie de l'élite du Québec, le na­tionalisme employé comme moyen politique et socio-économique, apparaissait comme la meilleure solution à l'état de crise nationale. Les mouvements d'action se partagèrent les plus belles intelligences et la thèse, devenue très populaire à l'époque, de l'abbé Lionel Groulx, préconisant un nationalisme que l'on a désigné avec raison d' « ecclésial » et de « laurentien ».

 

On était aussi à la recherche d'un chef de file capable de remplacer ceux qui avaient professé d'autres orientations nationalistes, tel un Henri Bourassa et son « péché » nationaliste pan-canadien dirigé contre l'impé­rialisme britannique, tel un Olivar Asselin et son natio­nalisme culturel en vue d'un retour aux sources fran­çaises.

 

Tous semblaient s'entendre sur la nécessité de réévaluer notre condition nationale dans l'espoir d'at­teindre à une nouvelle dimension. Forte donc du désir de protestation contre le système, d'une volonté de règlement des problèmes de l'heure, d'une soif d'identi­fication, la jeunesse désemparée cherchait les voies de sa libération.

 

Les publications d'avant-garde se multipliaient et se disputaient les thèmes à la mode : Vivre, Jeunesse, les Idées, l'Ordre, la Renaissance, les Cahiers Noirs, et plus tard le Jour, participèrent à leur façon à la conception du renouveau politique et social.

 

C'est dans ce climat d'effervescence intellectuelle que naquit en décembre 1932 l'association des Jeune-Canada et qu'un mois plus tard la Ligue d'Action Nationale, présidée par Esdras Minville, commença la publi­cation de l'Action Nationale, successeur de l'Action Française et de l'Action Canadienne- Française.

 

Une doctrine nationale

 

La nouvelle revue mensuelle se désignait comme un « organe de pensée et d'action au service des traditions et des institutions religieuses et nationales de l'élément français en Amérique. »

 

Pour sa part, Esdras Minville proposait de rationaliser davantage la vocation historique du peuple canadien-français en lui donnant d'abord une doctrine qui serait autre chose que des mots et des sentiments patriotiques. II suggérait en fait une révolution de notre esprit social et politique.

Devant les Jeune-Canada, il déclarait :

 

« ... Notre situation n'est si précaire à tous les égards, nos droits ne sont si souvent bafoués à l'exté­rieur et saccagés à l'intérieur, notre langue ne jouit de si peu de considération chez les étrangers et ne dépérit si tristement sur nos lèvres, en un mot nous n'avons tant de raisons d'interroger le présent et de redouter l'avenir, que parce que nous avons toujours manqué et manquons plus que jamais de direction ; parce que notre élite, avec une inimaginable inconscience de ses devoirs et de ses responsabilités, n'a jamais su réaliser l'accord des esprits sur quelques principes fondamentaux qui de­vraient régir notre vie collective, ne s'est jamais donné la peine d'élaborer la doctrine de vie nationale qui, visant un idéal bien défini, serait assez simple pour pénétrer toutes les intelligences, assez généreuse pour combler tous les sentiments, assez forte pour rallier toutes les volontés. Nous touchons là à la racine du mal, et ce mal, il est chez nous, dans nos esprits ... »

 

Programme de « restauration sociale »

 

La mise en oeuvre et l'application d'une telle doctrine nationale devait bientôt prendre la forme d'un vaste « programme de restauration sociale » auquel Minville travailla résolument et avec une exceptionnelle compétence professionnelle.

 

Inspiré de maintes sources, de l'Encyclique Rerum Novarum, d'un projet semblable de l'École Sociale Populaire, le nouveau manifeste influença particulièrement le programme politique de l'Action Libérale Nationale et celui de tous les autres partis. II inspira la plupart des plus importantes lois adoptées à partir de 1935 tant à l'échelle provinciale que fédérale.

 

Les réformes « rurales » proposées par le programme et propagées par les campagnes d'éducation de la Ligue d'Action Nationale recommandaient un retour à l'agriculture familiale (idée chère à l'historien Groulx), l'expansion du mouvement « coopératiste », l'étude de méthodes de diversification de la production, un inventaire de la consommation sur les marchés urbains, une politique planifiée de la colonisation, la promotion des arts do­mestiques et des industries locales.

 

Dans le domaine « ouvrier », le programme préconisait l'uniformisation de certaines lois ouvrières, l'application de la Loi des pensions de vieillesse, des allocations aux mères nécessiteuses, un « salaire vital proportionné à la famille moyenne », des allocations familiales, un salaire minimum aux « journaliers », l'apprentissage obligatoire, la création d'un conseil supérieur du travail, un code du travail, l'organisation coopérative de la profes­sion, la révision de la Loi des accidents de travail, la réglementation des ventes à tempérament.

 

Etatisation de l'électricité

 

Sur le plan « économique », le programme condamnait les trusts, Ies cartels du charbon et de la gazoline », la trop forte concentration de l'industrie du lait et du pain au détriment des petits commerçants. Il s'en prenait aussi au grand trust de l'électricité et proposait une saine concurrence, par la création d'une commission provinciale hydro-électrique. En ce secteur, il recommandait des enquêtes publiques sur la Beauharnois Power, la Montreal Light, Heat & Power et autres compagnies d'utilité publique. Il favorisait l'étatisation de la Beauharnais de même que l'obligation pour les compagnies d'électricité de créer, entre les mains de l'État, par le versement annuel d'un pourcentage de leur capitalisation, une réserve avec laquelle le gouvernement pourrait, en cas d'abus prouvés, racheter ces entreprises d'après la valeur matérielle de l'actif.

 

De nombreuses réformes « financières » s'ajoutaient au programme, allant de la prévoyance de règlements stricts tant pour les compagnies que pour leurs actionnaires, à l'uniformisation de la Loi des sociétés à fonds social dans tout le Canada, à l'uniformisation des bilans, à la réglementation « sévère » et au besoin à l'abolition des « Investment Trusts » et des « Holding Compagnies ».

 

Quant aux réformes « politiques », elles s'attaquaient au « patronage » ; elles voulaient interdire aux ministres d'être administrateurs d'entreprises industrielles, com­merciales ou financières ; elles favorisaient la création d'une imprimerie d'État provinciale, des élections à date fixe, l'obligation pour les partis politiques de déclarer les sommes souscrites à leur caisse électorale, la créa­tion d'un conseil économique provincial, etc.

 

Un travail d'équipe

 

Ce programme avait été préparé sous la direction d'Esdras Minville par une équipe composée des personnes suivantes : le Dr Philippe Hamel, Albert Rioux, V.-E. Beaupré, le Dr. J.-B. Prince, Anatole Vanier, Arthur Laurendeau, Alfred Charpentier, Wilfrid Guérin et René Chaloult.

 

La revue l'Action Nationale reprit chacun des articles du manifeste, les commentant au besoin, en faisant ressortir certains aspects ou en présentant de nouveaux. Ces propositions, on le conçoit bien, voulaient faire échec à la dictature économique par une meilleure répartition des richesses, par le relèvement des classes populaires, par la « reconstruction de notre édifice économique ».

 

Par ailleurs, pour mieux promouvoir cette œuvre d'éducation populaire, Esdras Minville misait sur le postulat fondamental de la démocratie. II lui apparaissait essentiel aussi, comme à ses collègues de la Ligue, de faire appel à l'élite pour qu'une fois convaincue de l'urgence du programme de restauration sociale, celle-ci puisse démarrer à son tour et orienter la masse dans le sens des intérêts les plus élevés de la nation.

 

Le principal besoin de notre peuple, écrivait Minville, c'est un besoin de doctrine... qu'il faut dispenser à l'élite, c'est-à-dire à ceux qui doivent exercer une action sur la masse. »

 

« Nos gens ne pensent pas nationalement, poursui­vait-il. Ils ignorent tout de leurs devoirs envers la collectivité nationale, ne soupçonnent même pas la néces­sité pour chacun d'ordonner sa vie au progrès de cette collectivité.»

 

II reprochait à ses contemporains leur patriotisme instinctif » qui s'exprimait, disait-il, en une suite dé­sordonnée d'hésitations, de sursauts, d'abandons, de reprises : « ... Là où l'élite n'existe et n'agit pas, là encore où elle abdique, ou est entravée dans ses mouvements, faute des organisations nécessaires pour attein­dre la multitude, la démocratie ne tarde pas à dégénérer en servitude et despotisme. »

 

Une université « nationale »

 

Parmi les institutions puissantes de pensée et de culture qu'il croyait aptes à former de telles élites, Minville plaçait au sommet l'université, clef de voûte de l'enseignement, centre de directives sociales.

 

Universitaire de carrière, Minville ne pouvait concevoir (en 1935) que l'université s'écartât d'une formule nettement axée sur la culture française en vue de « l'épa­nouissement du sens national » dans l'âme des étudiants.

 

II rêvait ainsi d'une « université nationale », d'autres diront nationaliste. Quoi qu'il en soit de son objectif et du dirigisme du mode d'éducation supérieure qu'il énonçait, l'idée-maîtresse qui s'en dégage mérite ici un rappel.

 

Autant dire que l'enseignement universitaire, de quelque spécialité qu'il se fût agi, ne pouvait produire à son avis tous les fruits que la société était en droit d'en attendre, s'il bornait l'étudiant aux horizons de la tâche professionnelle et s'il se complaisait, au point de vue « national », dans une « prudente » et « débilitante » neu­tralité.

 

II affirmait que les maîtres avaient le devoir de dégager en tout le point de vue national et de créer ainsi une ambiance propice à l'épanouissement d'une personnalité intellectuelle, nettement canadienne-française et « ethnique », d'une conscience patriotique, c'est-à-dire génératrice de fierté nationale.

 

Sans doute, l'enseignement « neutre », c'est-à-dire pour lui visant simplement à meubler l'esprit, pouvait réussir à former des « spécialistes », des hommes de culture ou des savants, mais jamais, disait-il, des « chefs sociaux et nationaux ».

 

Le premier devoir national de l'université était de s'affirmer nettement, ouvertement, « sans l'ombre même d'une équivoque » comme une institution nationale, capable de reproduire dans sa propre physionomie les traits distinctifs, ce par quoi se manifeste l'originalité du Qué­bec.

 

« L'université, concluait Minville, doit tenir compte de la situation particulière du peuple dont elle veut ainsi exprimer les plus hautes aspirations, de ses ori­gines, de sa vocation historique, de ses aptitudes, bref de tout ce qui fait que ce peuple est ce qu'il est, de tout ce qui lui trace une voie différente de celle des autres peuples... Sans une telle adaptation, elle ne répondra jamais à la fin pour laquelle elle existe d'abord : éclairer et guider la nation, la doter d'une élite ... »

 

La presse, instrument d'éveil

 

Esdras Minville considérait aussi la presse comme autre « puissant » instrument d'éveil, de redressement et d'éducation nationale, comme gardienne encore des véritables libertés démocratiques.

 

Dans cette optique, l'Action Nationale devait offrir une « tribune libre à ceux qui chez nous pensent librement », tribune qui fut surtout utilisée par le clan nationaliste et par les Jeune-Canada.

 

Il y a quarante ans, la presse (du moins une certaine presse capitaliste) avait cessé d'honorer sa mission « pour se mettre au service de quiconque manie des billets de banque », soulignait Minville. « Pour des fins cupides toujours, répudiant la règle du journalisme honnête, la presse a voulu refléter l'opinion au lieu de l'éclairer : elle s'est mise... à lui servir en pâture quotidienne les raclures des pires bas-fonds de la société...»

 

De la langue française

 

Minville ne croyait pas (en 1934) à la nécessité du bilinguisme intégral et même du bilinguisme tout court. « Une population intégralement bilingue, disait-il, ne se conçoit même pas, et demeure une parfaite absurdité. » Il jugeait néfaste et indigne pour les nôtres leur angli­cisation progressive à tous les niveaux. Il visait, avec la Ligue, à mettre au point des méthodes d'action suscepti­bles d'endiguer la vague d'anglomanie qui était « en voie de compromettre le caractère essentiel de la Confédération » — à savoir la dualité nationale — et de favoriser par ailleurs la thèse de la « réserve québécoise ».

 

Pays français, visage anglais, répétait-il à la suite de l'abbé Groulx : aboutissement lamentable d'une fausse éducation nationale ! « Nous en avons assez produit, en vérité, de ces prétendus bilingues, diplômés à satiété et bouffis de prétention, n'ayant que du vague dans la pensée pour n'avoir que de l'à-peu-près dans leurs moyens d'expression, voués à perpétuité, de par leur déformation intellectuelle, aux fonctions de domestiques dans la maison de leurs ancêtres. L'aventure n'a que trop duré dans laquelle nous nous sommes ainsi fourvoyés, sous l'égide de borgnes acclamés roi dans un royaume d'aveugles. Si le peuple auquel nous appartenons doit survivre, qu'on le sache enfin. C'est par l'intelligence qu'il survivra...»

 

A un autre moment, s'adressant encore à un groupe de jeunes intellectuels, il s'exprimait ainsi :

« Pourquoi sommes-nous ici ce soir? Je suis chargé de répondre : pour protester. Eh oui ! pour protester. C'est en une protestation collective que nous nous associons contre le traitement infligé à la langue française, c'est-à-dire à l'élément le plus précieux, après la foi religieuse, de notre patrimoine moral... Le bilinguisme intégral tel qu'on veut le réaliser chez nous est une chimère désas­treuse...La condition essentielle pour parvenir à une connaissance exacte et approfondie de l'anglais, c'est d'abord, pour nous, de posséder la langue française... Si l'ignorance de l'anglais peut être en certains cas une lacune, une connaissance insuffisante du français est en toutes circonstances pour nous pire qu'une lacune, une infériorité... S'il doit y avoir du français au Canada, c'est à nous d'en mettre...»

 

Esdras Minville ne croyait pas possible la restauration économique et sociale sans formation ou réforme de l'esprit « par l'intérieur ». « Pour atteindre comme peuple au sommet de la civilisation, et comme individu au plein épanouissement de notre personnalité, nous devons accepter la discipline que notre génie lui-même s'est forgée selon ses besoins et pour ses besoins au cours des siècles, à savoir, la discipline de la langue maternelle, de la langue française, signe et sauvegarde de l'âme française...» Minville voulait un peuple fran­çais dans un pays français.

 

L'organisation corporative

 

L'économiste Minville a souvent insisté sur l'impor­tance de l'organisation de « l'institution corporative sur le plan national canadien-français. »

 

« Personne ne doute plus, lançait-il en 1938, que la génération montante n'endurera guère la dictature éco­nomique et qu'elle ne consentira plus aux grands capi­talistes étrangers la situation privilégiée dont ils ont joui jusqu'ici à notre détriment.

 

« L'heure approche où grands industriels anglo-saxons ou américains, grands commerçants de toutes provenances, devront accepter les règlements que nos autorités politiques leur imposeront. »

 

II voyait la nécessité de transformer les associations professionnelles de même que les syndicats ouvriers et agricoles en « corporations » ou « institutions corporati­ves », cela afin de mettre fin à !la dictature économique et d'assurer une meilleure répartition des richesses.

L'ensemble de la politique économique et sociale mise de l'avant par Esdras Minville dans l'Action Nationale débouchait sur l'initiative collective et l'action per­sonnelle. Son oeuvre d'éducation populaire a largement favorisé le développement des coopératives de produc­tion et de consommation, tant du côté commercial en général que dans le domaine des pêcheries, des forêts, de l'électricité, des coopératives de crédit, des caisses populaires, des associations professionnelles et des syn­dicats.

 

Bien entendu, le programme de restauration sociale de 1933 fut l'oeuvre de toute une équipe, et non d'un seul homme. Or, il fallait quelqu'un à la Ligue d'Action Nationa­le pour grouper les bonnes volontés, établir les campa­gnes d'éducation, suggérer des enquêtes, proposer des sujets de discussion, Minville joua ce rôle avec plusieurs dizaines de collaborateurs et les directeurs de la revue l'Action Nationale, Harry Bernard, Arthur Laurendeau et André Laurendeau, notamment.

 

Durant son mandat à la présidence de la Ligue — j'émets cette opinion après avoir relu ses textes de 1933 à 1943 — Minville a axé son énergie vers des réformes viables, à caractère socio-économique. II a contribué à préparer, de longue main, une nouvelle idéo­logie nationale. Il a pratiqué davantage le culte de l'avenir. C'est là une des lignes de force de sa pensée nationaliste et l'influence qu'il a exercée.

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Source : Marcel-Aimé GAGNON, « Esdras Minville et l’Action nationale », dans l’Action nationale, Vol. LXV, Nos 9-10 (mai-juin 1976) : 677-688.

 

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College