Quebec History Marianopolis College


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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Sir Georges-Étienne Cartier

 

 

[Cette biographie a été écrite en 1931 par L. Le Jeune. Pour la référence exacte, voir la fin du texte.]

 

 

CARTIER (Sir Georges-Etienne) (1814-73), avocat, homme d'État, ministre, l'un des fondateurs ou pères de la Confédération, baronnet.

 

La famille est originaire, non point de la Bretagne, mais de l'Anjou. Jacques Cartier dit Langevin, fils de Pierre et de Marie Baunnier, natifs de la paroisse de Pruillé, en Maine-et-Loire, épousa à Beauport où il était charpentier, le 6 juillet 1744, Marguerite Mongeon et devint en 1750 marchand à Québec. De leur union naquirent quinze enfants, entre autres Jacques, né le 11 avril 1750, marié le 27 septembre 1772 à Cécile Gervaise, à Saint-Antoine de Chambly, décédé en 1813 : du 6 août 1804 au 2 octobre 1809, il représenta à la Chambre le comté de Surrey ou Verchères. Il avait acquis dans le commerce de grains une fortune considérable, que son fils dissipa dans la suite. Ce fils, nommé Jacques, né le 29 août 1774, se maria à Saint-Antoine, le 4 septembre 1798, à Marguerite Paradis.

 

Leur fils Georges-Etienne, naquit le 6 septembre 1814. Il reçut en bas-âge les leçons de deux Frères ambulants et suivit le cours des études secondaires au collège de Montréal. M. Edouard Rodier dirigea son cours de droit et le fit admettre au barreau en 1835. Dès l'année précédente, il paraît dans les élections en faveur des Patriotes, chansonnant à plaisir leurs adversaires anglais. En 1837, le Petit Georges est le plus ardent des Fils de la Liberté , qui paradent en chantant : «  Avant tout, je suis Canadien! » Le 24 novembre, il est à Saint-Denis sous les ordres de Wolfred Nelson. Après la bataille de Saint-Charles, il rallie les chefs du mouvement qui veulent revenir à la charge. Bientôt, en compagnie de Brown, Nelson, Marchessault, il part vers la frontière : en route, la débandade se produit et Cartier passe pour mort. Avec son cousin, le docteur Henri Cartier, il va se cacher chez Antoine Larose de Verchères; une fois découverts, tous deux s'enfuirent à Plattsburg, de là à Burlington jusqu'à la déclaration de l'amnistie.

 

Dès lors, l'avocat se remit à la pratique de sa profession en société avec son frère. Il se pénétra de la connaissance du droit en général et des droits des Canadiens, de la Constitution anglaise et de l'histoire coloniale. Dès 1841 et en 1844, il refusa de se produire dans l'arène politique, sans toutefois s'en désintéresser. Le 7 avril 1848, les électeurs de Verchères le choisirent comme député jusqu'au 28 juin 1854. Ce ne fut qu'en 1851 qu'il manifesta la maîtrise de son talent dans les débats et qu'il se plaça au premier rang dans le parti libéral : il se fit l'avocat des voies ferrées, des canaux, des entreprises commerciales. La même année, le ministère Hincks- Morin continua de gouverner avec l'appui des libéraux: si Cartier déclina deux fois le portefeuille, il lui accorda néanmoins un efficace concours. Le 31 juillet 1854, nouveau mandat de député au comté de Verchères jusqu'au 10 juin 1861. Le 27 janvier 1855, le ministère MacNab- Taché le choisit comme membre de l'Exécutif en qualité de Secrétaire provincial jusqu'au 23 mai 1856; puis le 24 mai, le cabinet Taché- Macdonald, comme Procureur général jusqu'au 25 novembre 1857; le lendemain, il devenait chef de l'administration Macdonald-Cartier jusqu'au 1er août 1858; et encore, du 6 août au 23 mai 1862; enfin, du 30 mars 1864, au 1er juillet 1867.

 

Chef du parti libéral-conservateur, dès 1855, Cartier ne tarda point à observer les écarts du parti libéral, qui s'aliéna le clergé et les hommes modérés par les idées radicales de M. Papineau et par une alliance avec les esprits les plus fanatiques de l'Ontario. Dès lors, il se posa comme un adversaire de ces idées et de ces projets, comme le plus énergique défenseur des intérêts nationaux et religieux des Canadiens français. Il s'allia à John Alexander Macdonald et collabora avec lui dans toutes les circonstances. Il a su attacher son nom aux grandes mesures d'intérêt public : le pont Victoria, les lois de l'éducation, les réformes du code criminel, l'abolition du système seigneurial, la décentralisation judiciaire du Bas-Canada, la loi agraire des cantons de l'Est, la codification des statuts, la réorganisation de la milice dont il fut ministre, l'adoption du régime fédéral, la création du chemin de fer du Pacifique, qui lui fit dire en Chambre : « Embarquons pour l'Ouest ». Mais ses adversaires lui ont adressé bien des reproches, surtout à l'occasion du scandale de ce même chemin de fer. En 1868, la reine le créa baronnet du Royaume-Uni. Il mourut à Londres, le 20 mai 1873 et fut inhumé le 13 juin à Montréal.

 

En 1847, il avait épousé Hortense, fille d'Édouard-Raymond Fabre, qui a laissé deux filles, Joséphine , décédée à Cannes en 1886, et Hortense : ni l'une ni l'autre ne s'est mariée.

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Source : L. Le JEUNE, « Sir Georges-Étienne Cartier », Dictionnaire Général de Biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 320-321.

 

 
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