Quebec History Marianopolis College


Date Published:
août 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

David RAJOTTE, Les Jeunes Laurentiens. Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada français des années 1940, Mémoire de M. A. (Histoire), Université de Montréal, 2006, xxvi-215p.

 

 

Chapitre premier

L'idéologie des Jeunes Laurentiens

 

Ce premier chapitre analysera en détail la pensée des Jeunesses laurentiennes. Tout au long de leur existence, ces dernières proposèrent une doctrine clairement formulée. Elles furent des nationalistes traditionalistes qui plaçaient la nation et la religion au centre de leur vision du monde. Accordant à ces deux notions une importance fondamentale, elles avaient une façon particulière de concevoir l’essence du Canadien français. La sauvegarde et l’amélioration du sort de ce dernier composaient la majorité des préoccupations des laurentiens. Le Canada français avait son rôle et ses problèmes particuliers. Il en allait par extension de même du Canada en tant que tel. Les deux entités avaient en fait chacune leurs difficultés bien à elles. Le mouvement proposait conséquemment une série de solutions propre à affirmer le rôle des Canadiens français et du Canada dans le monde.   

 

Les Jeunes Laurentiens construisirent certes une doctrine, mais ne le firent pas en vase clos. Ils lisaient et écoutaient avec attention plusieurs idéologues canadiens-français de l’époque. Ils demandèrent même des directives à certains d’entre eux. C’est pourquoi on peut dire qu’ils furent influencés par divers penseurs et courants doctrinaux. Ils leur empruntèrent même plusieurs idées. Les laurentiens s’intéressèrent plus particulièrement à l’école de pensée traditionaliste canadienne-française. Ils furent dans une moindre mesure influencés par les catholiques sociaux et les divers moyens de formation que ceux-ci mirent en place.

 

On s’appliquera à analyser plus particulièrement ici l’essentiel des idées des Jeunes Laurentiens. On s’attardera à ce qu’était le nationalisme pour eux. Nous verrons toute l’importance qu’ils accordaient à la religion. Nous passerons ensuite à l’étude des problèmes du Canada français et du Canada et des solutions qu’on comptait leur appliquer. C’est enfin les influences des Jeunesses laurentiennes que nous examinerons. Nous verrons par qui et comment s’effectua la circulation des idées. Ce qui intéressa les laurentiens nous occupera bien sûr également.

 

1. La doctrine laurentienne

 

Les Jeunes Laurentiens étaient des nationalistes traditionalistes. Il existait en effet pour eux une équivalence parfaite entre tradition et nation. Lorsqu’on a compris que celles-ci sous-entendent une certaine façon d’appréhender le peuple canadien-français, on conçoit aisément que celui-ci vit un déclin. Si on emploie les moyens nécessaires, un relèvement serait toutefois possible.

 

a) Un nationalisme traditionaliste

 

Le nationalisme formait la base de l’idéologie des Jeunesses laurentiennes. Elles avaient leur définition de la nation. En bonnes traditionalistes, elles croyaient que la nation était formée par l’histoire. Rosaire Morin qualifiait ainsi l’origine et la langue commune «d’éléments de toute nation (1)». Cette dernière correspondait en outre à une culture et à des destinées (2). La nation canadienne-française était en fait six millions d’individus unis par la foi, la culture et l’histoire. Il arrivait qu’on emploie l’expression «nos traditions» lorsqu’on parlait de celles-ci (3). Elles étaient même considérées comme des «éléments naturels (4) » qui définissaient le groupe ethnique. Loin d’être une idée abstraite, la nation était vue comme une réalité léguée par les pères et forgée par l’environnement et les événements du passé. Le nationalisme était alors pour les laurentiens respect et préservation de cette nation fondée sur l’idée même de tradition. On naît avec une nationalité, on ne la choisit pas. La nation référait à une communauté tangible unie par des caractéristiques communes. On en avait donc une conception organique. Pour le mouvement, elle pouvait également correspondre à une «communauté d’idéal et d’intérêts». Elle devenait d’autant plus une nation lorsque ces derniers se couplaient aux «éléments naturels» de la tradition.

 

Les Jeunes Laurentiens différenciaient la nation de l’État et de la patrie. Rosaire Morin, alors responsable national du mouvement, expliquait ainsi que l’État est «un concep [sic] juridique qui peut comprendre l’organisation d’un groupe de nations soumises au même gouvernement ou à des mêmes lois (5) ». La patrie quant à elle correspondait essentiellement à un territoire. C’est plus précisément celui qui est généralement lié au vécu de la nation. Le Québec était donc vu comme la «patrie de ceux français (6) » en Amérique. Elle ne correspondait toutefois pas à la nation qui, elle, comprend «notre nationalité dispersée sur toute l’Amérique du Nord (7) ». De fait, le Québec n’était pas la patrie des Acadiens, Canadiens français différents par l’histoire. La nation incluait en fait tous les descendants des fils de la Nouvelle-France.

 

La nation des Jeunes Laurentiens correspondait à la tradition. C’est pourquoi ils insistaient beaucoup sur le passé lorsque venait le temps d’expliquer l’essence du Canada français. On disait en fait souvent que les Canadiens français étaient légataires des plus grandes civilisations. On affirmait que «notre culture [est] inspirée de la civilisation gréco-latine et du plus pur christianisme (8) ». C’était par la France que le Canada français pouvait être lié à l’antiquité classique. La nation était donc également héritière de l’ancienne mère-patrie. On ne se rattachait évidemment pas à n’importe quelle France. Le Canada français n’était pas lié à la France contemporaine et laïque, mais à la France catholique moderne et celle d’Ancien Régime, la fille aînée de l’Église. Le premier bulletin des Jeunes Laurentiens spécifiait ainsi que la France a transporté «sur la terre d’Amérique un peu d’elle-même, de son âme, de son sang et de sa civilisation (9) ». C’est «la France de Jeanne d’Arc, de saint Louis, de Veuillot (10) », du classicisme et du moyen âge qu’on retrouve au Canada français. Ce dernier a en fait «le dépôt de la conservation de cette civilisation française (11) ». 

 

Le Canadien français est toutefois «devenu un type nouveau, […] s’est détaché peu à peu du sol de la vieille France […]» (12). Il n’en est pas moins demeuré admirable et digne du plus grand respect. Il l’a été notamment par ses héros qui, de Champlain àHenri Bourassa en passant par Montcalm et Mercier, ont légué de nobles valeurs et ont permis la survivance du petit peuple (13). Les paysans, les coureurs des bois et les missionnaires sont «les fondateurs réels de notre nation française et catholique d’Amérique[…] (14)». Ce sont des «géants qui ont bâti notre paysqui ont lutté vaillamment pour conserver à notre groupe ethnique sa foi, sa langue et ses droits (15) ». Les Canadiens français d’aujourd’hui en étaient bien sûr les héritiers. Morin expliquait ainsi que «les traditions de nos vieux pères, […] leurs pensées et même leurs aspirations se sont transmises à travers les siècles (16) ». Le mouvement croyait que c’était la Providence qui avait voulu que cela soit conservé intact (17). La nation était par le fait même voulue par Dieu. Les Jeunesses laurentiennes pouvaient également rappeler les grands moments du passé, chaque siècle étant alors source de fierté à sa manière (18). On les qualifiait même «d’expérience dans une lutte contre la barbarie (19) ». Tout cela formait ce que le mouvement appelait le «fait français» ou le «miracle canadien». Ceux-ci représentaient «pour nous toutes nos valeurs morales et nationales (20) ».

 

C’est le passé qui avait formé la nation. Les Jeunes Laurentiens se sentaient donc légataires de l’histoire. C’est par ce qu’elle avait laissé de bon que le futur devait se construire. Ce n’est pas pour rien que Gabrielle Demers pouvait dire que «nous travaillons, à la lumière du passé, à éclairer les routes du présent et à préparer l’avenir (21)». Il s’agit certes là d’une excellente profession de foi traditionaliste. L’histoire avait non seulement fourni une série de valeurs, de vertus et de traditions formant le Canada français, mais aussi une mission à accomplir. Les Jeunes Laurentiens croyaient en effet que leur nation avait un destin particulier en Amérique. Ils disaient qu’elle avait un droit de survivance. Les pères ayant laissé un patrimoine d’une richesse inestimable, il fallait en assurer la continuité. Le peuple devait «se rappeler les bienfaits de la civilisation française, conserver sa religion, sa foi, ses institutions et sa langue, prendre tous les moyens pour devenir maître chez lui […] (22)». Il en tient au Canadien français d’aujourd’hui d’assurer la continuation de l’épopée vécue par les ancêtres. Pour assurer les desseins du Tout Puissant en terre d’Amérique, les Jeunes Laurentiens souhaitaient en fait conserver «dans toute leur pureté, les traditions de nos pères (23)». On faisait bien comprendre qu’on se devait d’agir pour conserver ce bel héritage. «Dieu ne nous sauvera pas malgré nous», comme le dit Morin (24). Cela même si la Providence a voulu le Canada français. En effet, elle choisit d’agir par l’intermédiaire de la libre collaboration de l’homme.

 

Ces nobles origines et cette mission donnaient une «communauté d’idéals et d’intérêts» au Canada français. C’est en fait ce qui devait lui permettre de vivre. Rosaire Morin disait ainsi que «pour vivre, un peuple a besoin d’une mystique (25) ». C’est cette dernière qui provoque une action et porte à défendre les valeurs nationales. Elle offre un modèle de vaillance et d’effort qui permet au peuple de croire et d’espérer. On fit en outre savoir que «l’histoire qui enseigne la patience incite au travail et au dévouement (26)». Le mouvement croyait que cette «volonté commune» existait bel et bien, mais que la population avait tendance à l’oublier. De là vient toute la volonté qu’on avait de faire de l’éducation nationale. 

 

L’importance donnée au passé par les Jeunes Laurentiens impliquait tout un éventail de devoirs et leçons. Cela les amenait à se rattacher à l’histoire de plusieurs façons. Un des éléments les plus parlants est le nom même du mouvement. C’est en effet une volonté de filiation avec les ancêtres qui est à l’origine de l’appellation «Jeunes Laurentiens». Cette dernière voulait en fait rappeler que le Canada français s’est d’abord construit sur les rives du fleuve Saint-Laurent. C’est pourquoi Rosaire Morin affirmait que «pour nous qui sommes fiers de nos pionniers, ce nom “Les Jeunes Laurentiens” ne pouvait être plus symbolique et ne pouvait signifier plus clairement notre volonté de rester ce que nous sommes (27) ». L’article 61 des règlements de l’association montre aussi très bien comment les Jeunes Laurentiens voulaient se lier à l’histoire. Cet article demande en fait à toutes nouvelles sections de se choisir un nom historique (28). La section masculine de la paroisse Saint-Ambroise opta ainsi pour La Fontaine. On expliqua alors que ce choix fut notamment fait à cause des qualités du personnage en tant que défenseur de la langue (29). La section féminine de la paroisse se baptisa quant à elle Marie-Rollet. À Trois-Rivières, ce fut La Vérendrye qui fut choisi (30).

 

Des mots d’ordre de puiser «à pleines mains dans le passé des ancêtres (31)» étaient parfois donnés. On disait que c’était un «devoir d’étudier notre histoire[…] (32)». On demandait d’effectuer des visites historiques et de connaître les musées et les monuments (33). Ce type de manifestation fut effectué par les Jeunes Laurentiens tout au long de leur histoire. De fait, les Jeunesses Saint-Eusèbe prirent part à des commémorations en l’honneur des Patriotes en 1939 (34). Des visites de Trois-Rivières furent par ailleurs organisées au congrès de 1947 (35). Dans certaines publications du mouvement, une série de dates historiques à se rappeler étaient par ailleurs données (36). Un agenda laurentien qui contenait «le fait historique quotidien propre à réveiller l’amour de Dieu et de la Patrie (37)» fut même créé.

 

b) Une religion au premier plan

 

Les Jeunes Laurentiens étaient des catholiques croyants et pratiquants. La religion occupait conséquemment une place prépondérante dans leur idéologie. C’est notamment pourquoi elle était partie intégrante de l’idée qu’ils se faisaient de la nation. On ne disait pas pour rien que «le Canda [sic] français est, plus que toute chose, le fils de l’Église […] (38)». C’est Dieu qui avait choisi de faire naître tel ou tel individu au Canada français. On expliquait que c’était le Tout Puissant qui «t’a placé dans […] la nation canadienne-française […] (39)». On pensait que la foi et le catholicisme étaient des constituants essentiels du Canada français. Les Jeunesses Laurentiennes affirmaient bien que « nous croyons fermementqu’un bon Canadien français ne peut être qu’un catholique croyant et pratiquant (40) ». Il arriva ainsi qu’on sous-entende qu’une personne ne respectant pas les préceptes de la religion n’était pas canadienne-française. Morin employait par exemple l’expression «s’affirme “canadien-français”»lorsqu’il parlait d’un marchand ouvert le dimanche (41).

 

Le mouvement croyait que c’était en bonne partie par la religion que la nation avait pu vivre. On a déjà parlé du rôle supposé de la Providence dans la création et la préservation du Canada français. Le manifeste des Jeunes Laurentiens précise par ailleurs que ce sont «les fortes traditions religieuses qui ont fait de la famille de chez nous une famille féconde et puissamment éducatrice (42)». Or, c’est par la famille «que le “miracle canadien” […] s’est opéré (43)». En d’autres endroits, on spécifiait plutôt que c’est carrément le prêtre qui « est toujours l’artisan de notre survivance française (44) ».C’est pourquoi les Jeunes Laurentiens n’avaient pas peur d’accorder respect et soumission aux membres du clergé.

 

Le nationalisme des Jeunesses laurentiennes se croyait d’autant plus sain et puissant qu’il était inspiré de la doctrine catholique. Dieu et Patrie étaient en fait vus comme «deux mots inséparables (45) ». On expliqua quelque fois en fait que «notre nationalisme est basé sur un catholicisme intégral (46) ». C’est même parce que le national est lié au spirituel «que nous y attachons une attention toute spéciale (47)». Rosaire Morin expliquait que rien ne peut résister à une mystique qui «puise dans le catholicisme la force invincible qui s’en dégage (48) ». On disait en outre que, pour que l’action nationale porte fruit, il fallait être des catholiques convaincus. Cela parce que le peuple ne peut s’épanouir que s’il en va de même de chacun des individus qui le compose. Or Gabrielle Demers précise bien que «le seul épanouissement complet de l’homme, c’est la sainteté (49)».  La religion pouvait aussi être source d’espérance pour le combat national. Devant tous les dangers qui menaçaient la nation, l’appui de Dieu pouvait réconforter. C’est en ce sens que Morin confiait que «[…] c’est parce que je crois que tout n’est pas perdu, que le Christ est avec nous, que je ne puis me dispenser du devoir patriotique […] (50)».

 

Si les Jeunes Laurentiens mêlaient nationalisme et religion, c’est d’abord à cette dernière qu’allait leur appui. Paul-Émile Robert expliquait que si les laurentiens étaient d’abord catholiques, c’est parce «qu’à la base de toute construction, il faut un principe solide (51) ». En semaine de formation, on pouvait ainsi parler de «la primauté de cette valeur [le spirituel] sur toute autre notion (52)». Le manifeste du mouvement précise par ailleurs que les Jeunesses laurentiennes «ne reconnaissent pour lois suprêmes que leur foi religieuse et la morale catholique (53) ». De fait, on disait que les Évêques et l’Église étaient les seuls dépositaires de la Vérité. «Alors pourquoi ne pas courir vers eux en toute confiance? (54) » demandait-on. Les Jeunesses laurentiennes avaient en fait une vision traditionnelle de leur religion. En réunion du conseil central, il arriva qu’on proteste contre les prêtres qui s’habillaient en «clergyman» (55). On stigmatisait très souvent le catholicisme libéral. On disait qu’il n’était «ni catholique ni libéral (56)». Il fallait plutôt être des catholiques pleins et entiers. Le vrai catholique devait non seulement croire, mais aussi pratiquer en tout et pour tout. Il devait comprendre que le dimanche était un jour saint entre tous parce qu’en le respectant on montre son obéissance à Dieu. On affirmait sans ambages que «la violation du dimanche est un crime contre Dieu et la Société (57) ». Le groupe de jeunes pouvait aussi demander de respecter la fête de l’Immaculée Conception et de vivre Noël à la chrétienne (58).

 

C’est pour ces raisons que l’organisation nationaliste accordait un rôle temporel important à l’Église. Les laurentiens n’avaient de cesse de «réclamer que notre gouvernement provincial reconnaisse l’action intermédiaire de la sainte Église catholique […] (59)».  On voulait globalement la conformité des législations à la doctrine de l’Église. C’est notamment aussi pourquoi on s’attendait à ce que le Canada soit représenté au Vatican. «Notre pays ne peut s’isoler du Saint-Siège» vint affirmer un communiqué (60). Dans un élan de passion, on alla même jusqu’à dire que le mouvement voulait faire la révolution « de tous les grands catholiques sousla dictature de la croix et celle de notre Saint-Père le Pape (61)».

 

Cette préséance de la religion faisait des Jeunes Laurentiens des catholiques militants. Une religion purement théorique ne valait rien selon eux. Il était un devoir de montrer que « nous combattons pour la civilisation chrétienne ou la chrétienté (62)» . Pour cela, il n’était surtout pas bon de se contenter de la prière et de la vénération. «Notre religion demande beaucoup plus», fit savoir Roger Lemay (63). Il fallait prendre conscience qu’il existe une autre vie que celle du corps. L’exemple du Dieu fait homme ne pouvait qu’avoir «sa répercussion dans notre manière de vivre (64)». Les Jeunesses laurentiennes étaient bien différentes des simples «fils du monde» ou des «païens».  Elles se devaient d’étudier en profondeur leur religion. De cette façon, elles seraient en mesure d’exposer les croyances, défendre la foi et vivre ouvertement en chrétiennes. C’était «la seule voie pour une union […] avec le Christ notre grand frère (65)». Il n’en tenait qu’au mouvement de montrer la route et de former une atmosphère plus chrétienne. Le laurentien se devait de prier et de vivre pleinement les sacrements. De cette façon, «nous respecterons les lois de la morale et nous serons vainqueurs dans la lutte contre le mal (66) ». La prière permettait par ailleurs de «reprendre courage» et «d’unir davantage» (67). Rosaire Morin dit, à un certain moment, que les Jeunes Laurentiens devaient être «les premiers en tout» dans les devoirs envers l’Église (68).  C’est n’est pas pour rien qu’un comité de religion, lors du congrès régional de Montréal en 1945, prêcha aux laurentiens l’assistance quotidienne à la messe et la communion fréquente (69).

 

Tout cela faisait en sorte que le mouvement laissait une grande place à la religion dans ses activités. Que la prière commence et termine une assemblée de section était fixé dans les règlements. Ceux-ci spécifiaient également que les Saints Martyrs Canadiens étaient les patrons religieux de l’organisation. Il était de même prévu qu’un conseiller spirituel en soit mandataire (70). Les Jeunesses Saint-Eusèbe avaient leur aumônier (71). L’assistance à des messes et un salut solennel au Très-Saint-Sacrement pouvait également ponctuer les congrès du mouvement (72). Les retraites fermées étaient en outre une activité régulière de ce dernier. Non seulement le conseil central en organisait-il (73), mais on conseillait aux sections d’y aller elles-mêmes deux ou trois fois par année. On rappelait bien qu’elles étaient un moyen de connaître, aimer et servir le Créateur (74).  Les laurentiens faisaient aussi des récollections. Ils pouvaient également participer à des manifestations comme la procession de la Fête-Dieu (75) ou la célébration en l’honneur des encycliques (76). Pas étonnant dans ce contexte que des Jeunes Laurentiens laissent le mouvement pour le séminaire (77).

 

Malgré ce respect et ce dévouement pour la religion, il arrivait à Rosaire Morin de dire un mot contre certains membres du clergé au détour d’une phrase. Il pouvait par exemple expliquer qu’il y avait plus d’évêques de langue anglaise qu’il ne devrait par rapport au nombre de catholiques anglophones. Les Canadiens français étaient les seuls qui avaient des évêques missionnaires (78). Ailleurs, il dira «nous nous en fichons royalement […] des chefs religieux qui nous montrent à ne plus nous respecter […] (79) ». Il expliqua en outre que «l’on a oublié de faire voir le point de vue national (80)» dans les cours de préparations au mariage. Cela ne l’empêcha pas de demeurer un ardent catholique jusqu’à la disparition des Jeunes Laurentiens. Il est toutefois possible que cela annonce le désintérêt relatif pour la religion qui le caractérisa plus tard dans sa vie (81).

c) Un Québec libre dans un Canada libre

Les Jeunesses laurentiennes étaient parfaitement conscientes de ne pas évoluer dans un univers fermé. C’est au Canada que vivaient le Québec et les Canadiens français. Elles avaient donc des idées bien arrêtées sur la nature et les rôles des provinces et du pays. Le mouvement voyait deux peuples principaux au Canada. Il croyait bien sûr qu’ils étaient différents, notamment par la culture. Autant celle des Canadiens français était noble et élevée, autant celle anglaise était «d’un matérialisme doublé d’un impérialisme plus rebutant encore (82)». La langue témoignait de cet état de fait. On n’expliquait pas sans raison que «sans le Canadien français, le Canada est un pays sans avenir (83)». La géographie du Canada faisait également qu’il n’y avait pas de véritable unité nationale. Rosaire Morin expliquait qu’il existait cinq régions au pays. «Il manquera toujours quelque chose pour rattacher le Centre aux Maritimes ou à l’Ouest (84)» précisa-t-il. Cela explique par ailleurs qu’il n’y ait aucune unité économique au Canada. La différence entre les peuples était également d’ordre religieux et social. Il existait une grande disparité de religion. Morin confiait en ce sens qu’il «serait intéressant de compiler les différentes sectes religieuses existantes au pays! (85) »

Tout cela impliquait que l’organisation avait sa propre vision de la Confédération. Celle-ci n’avait évidemment pas créé une nation. Elle était tout au plus un État qui comprenait un groupe de nations. On disait en fait que 1867 avait voulu unir des nations différentes dans une même idée de patrie. On demandait ainsi si le projet confédératif avait «un autre but que d’unir nos deux races dans une “affection commune pour la même terre” (86) ?» C’était en outre les Canadiens français qui avaient souhaité la confédération. L’Acte de l’Amérique du Nord Britannique consacrait l’autonomie des provinces. Les francophones l’avaient voulu «parce que la survivance de notre foi et de notre langue [l’]exigeait (87)». C’est pourquoi l’autonomie était qualifiée de «principe sacré» par les laurentiens (88).  Toutes les provinces y avaient droit.

Le mouvement conclut que la confédération avait créé un État français. Le Québec «a droit à tous les organes d’un État viable» selon Morin (89) . Les Jeunes Laurentiens écartaient cependant l’idée d’un État indépendant. Cela parce que «la faiblesse de notre économie nationale» et l’absence de chef ne permettraient pas au Québec de se protéger. On se demandait aussi «quel serait le sort des Maritimes (90))». L’importance que les laurentiens accordaient au Québec évolua en fait au cours des années. Le manifeste fut éventuellement «révisé, corrigé, adapté à notre nouveau champ d’action, le Canada (91)». C’est ainsi qu’il connut une deuxième version alors que l’organisation commençait à se répandre en dehors de sa province d’origine. La  première version, datant de 1942, parle ainsi de l’élection «d’une députation québécoise» au parlement fédéral. Cela dans le but de recentrer la politique sur le Canada (92). La version subséquente fait sauter l’expression «québécoise» (93). De même, le premier manifeste parle de «l’avènement à Québec d’un gouvernement du bien commun» qui n’ignore pas «le caractère dominant du Québec qui est […] un pays canadien-français (94)». Le second demande plutôt «l’avènement dans chacune des provinces d’un gouvernement du bien commun[…]  reconnaissant des droits égaux aux deux groupes majoritaires (95)».

Cet état idéal d’autonomie et de droits égaux n’existait toutefois pas en réalité. On disait en fait qu’avant la Confédération, les Canadiens français eurent à repousser une multitude de tentatives d’assimilation. Le nouveau régime aurait certes dû arranger les choses. Le pacte de 1867 ne fut cependant jamais vraiment respecté. Les Jeunes Laurentiens croyaient que le fédéral encourageait «l’hostilité de certaines provinces contre le fait français (96)». On expliquait de fait qu’il existait huit provinces unilingues contre une seule bilingue. Plusieurs provinces n’accordaient qu’une très faible importance aux francophones. En témoignaient les combats pour les écoles, les journaux et la radio française. Les francophones qui ont lutté pour ces droits dans l’Ouest étaient considérés comme des «frères» et des «héros» par les laurentiens (97). C’est également par l’ostracisme dans la fonction fédérale qu’on éloignait les Canadiens français du Canada. Le gouvernement d’Ottawa n’en faisait qu’à sa guise. Il centralisait tout au détriment de l’intérêt du plus grand nombre. Morin expliquait qu’on«met la main sur l’assurance-chômage, sur la législation sociale (98)» en plus d’une multitude de taxes. On disait également que le fédéral s’ingérait dans certaines sphères provinciales, notamment le droit civil (99). Le «pacte d’honneur» de 1867 avait donc créé un certain nombre d’inégalités selon les Jeunes Laurentiens. Le spectre de l’assimilation n’était jamais bien loin. Cela ne les empêchait pas de dire que l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique était la «base de nos libertés et de nos droits (100) ».

C’est pour cette raison que les Jeunes Laurentiens croyaient encore au Canada. L’allégeance de l’organisation allait d’abord au Canada français. Rien ne l’empêchait d’affirmer également que «nous aimons ensuite notre Canada devenu notre pays depuis 1867 (101) ». C’est en ce sens qu’elle voulait un statut convenable pour le Canada. Elle s’attendait qu’il soit libre et indépendant de la Grande-Bretagne. On déplorait le fait que, peu importe les circonstances, les Anglo-Canadiens prêtaient allégeance à cette dernière. Ce n’est pas pour rien que le «God Save the King» et l’Union Jack avaient encore leur place au pays. Morin rappelait que les appels au Conseil privé et les amendements à la constitution étaient signe de sujétion à la mère-patrie (102) . Il en était de même du «vice-roi» qui venait toujours d’Angleterre (103). C’est ce qui faisait que le Canada était encore une colonie selon les laurentiens. Étant donné que le pays s’affirmait de plus en plus sur le plan international, il était temps qu’il commence à agir par lui-même. Le manifeste du mouvement ne se terminait pas sans raison par l’exhortation «pour l’avènement d’un Québec libre dans un Canada libre ! (104)»  

d) Une nation en danger

 

La nation, si chère et si importante aux yeux des Jeunesses laurentiennes, n’était pas seulement menacée par l’irrespect de la confédération pratiqué par l’Anglo-Canadien. On croyait en fait qu’une multitude d’éléments mettait en danger la survie même du Canada français. Celui-ci vivait un sérieux déclin pensait-on. Les laurentiens croyaient que, sans la désigner par ce terme, c’était d’abord dû à la modernité philosophique. Celle-ci avait apporté matérialisme et individualisme. Les dignes traditions et la vieille morale étaient bien sûr écartées. Morin expliquait que «l’éducation morale et religieuse fait progressivement place à l’esprit matérialisme [sic]ou aux principes du Contrat Social de Rousseau (105) ». Une quantité phénoménale de problèmes en découlait. L’individualisme divisait «notre nation, notre groupement et [faisait] l’affaire de nos ennemis (106)», selon Patenaude. Pour avoir cherché des lumières hors du Christ, l’univers «s’est perdu dans les ténèbres (107)». La quasi-totalité des éléments constituant la société étaient attaqués et déchristianisés. Les Canadiens français en étaient venus à se mépriser eux-mêmes, à oublier ce qui les formait. «L’ignorance de nous-mêmes n’est pas notre moindre défaut» confia Rosaire Morin (108). C’est ce qui lui fera dire par ailleurs que «notre mystique nationale ressemble à des moustiques (109) ».

 

Les Jeunes Laurentiens croyaient que la famille, base de la nation (110), était foncièrement en danger. La prospérité de la guerre avait amené un relâchement de la morale. Les obligations religieuses étaient de plus en plus oubliées. La famille était en fait «profondément atteinte dans ses racines par l’absence de sens chrétien (111) ». Roger Lemay fit savoir que «à la maison la promiscuité règne (112)». Quand le père et la mère travaillent, ils ne se rencontrent presque plus. Les enfants étaient laissés à eux-mêmes. Les temps qui changeaient faisaient qu’on ne savait d’ailleurs même plus les élever. Respect et autorité disparaissent lamentablement peu à peu. Les fils qui gagnaient leur subsistance n’aidaient souvent plus leurs parents. On en vint ainsi à se demander: «Si dans les choses matérielles nous ne nous entendons pas dans la famille, qu’en sera-t-il dans l’ordre spirituel ? (113)» C’était le triste résultat de parents qui «n’ont pas voulu joindre aux méthodes traditionalistes, les méthodes progressives (114)» . La jeunesse se perdait et on avait de moins en moins d’enfants. C’est en fait l’esprit américain qui faisait croire que ceux-ci étaient un sacrifice ou une privation. Les bas salaires n’incitaient pas non plus à élever une famille nombreuse. On comprenait bien alors que dénatalité et déclin démographique marqueraient l’avenir du Canada français. «Un siècle de ce régime et c’en sera fini des querelles entre les deux grandes races», s’indignait-on (115).

 

C’est aussi tout le domaine économique qui jouait contre la nation canadienne-française. Le mouvement croyait que cette dernière n’occupait pas la place qui lui était due dans l’économie. On expliquait que le Canada français possédait le septième de la fortune canadienne, alors qu’il formait le tiers de la population. Cela faisait que «nous possédons donc la moitié de ce que nous devrions posséder (116) ». C’étaient en fait des étrangers qui étaient propriétaires de l’essentiel du Canada français. On affirmait ainsi que «les anglais et les américains dirigent nos entreprises financières […] (117)». De fait, les Jeunesses laurentiennes précisaient que leurs compatriotes étaient peu présents dans l’administration des grandes compagnies. Ils ne possédaient pas beaucoup de commerces. Ceux appartenant à des Canadiens français étaient par ailleurs généralement moins imposants que ceux des concurrents (118). Il existait en outre des trusts qui nuisaient aux intérêts de tous. Les laurentiens parlaient même d’une dictature financière. C’est, disaient-ils, «cette dictature qui gouverne les gouvernants, ce “pouvoir invisible qui contrôle la vie de la nation’’ (119)».

 

Les Canadiens français avaient leur rôle à jouer dans cet état de fait. On disait qu’ils dépensaient beaucoup trop chez l’étranger. Environ 80% des dépenses n’allaient pas chez des conationaux. Il ne fallait alors certes pas s’étonner que «les étrangers se consolident avec notre argent (120)» et d’être relégués au second rang. Les laurentiens affirmaient en fait que «nous leurs avons fourni par nos achats les armes avec lesquelles ils ont forgé notre servitude économique (121) ». On croyait que cet asservissement avait des effets sur la foi, la morale, la culture et la vie sociale (122). Des familles infécondes, des taudis, une anglicisation croissante, un exode rural, une dégradation physique et morale sont des conséquences de l’infériorité économique des Canadiens français (123). Il existait bien sûr des moyens de protéger les ouvriers. Trop d’entre eux allaient cependant rejoindre des syndicats internationaux «qui sèment des idées anti-nationales (124)» et font envoyer l’argent des cotisations vers les États-Unis.

 

Les Jeunes Laurentiens pouvaient également mettre en cause les grands systèmes économiques de la modernité politique pour expliquer la situation de leur compatriote. Ils fustigeaient le libéralisme. Ils croyaient qu’il était «la doctrine des bourgeois (125)». Il ne visait que le profit et croyait que tout pouvait s’arranger seul. Le libéralisme était le triomphe de l’individualisme égoïste qu’on pensait pouvoir corriger par la concurrence. C’est lui qui «a contribué à déséquilibrer l’économie des pays, à créer le prolétariat, à assujettir les peuples sous une dictature économique (126) ». Les laurentiens disaient que le socialisme, que certains défendaient à l’époque, n’était guère mieux. Ils pensaient qu’il favorisait la mésentente sociale par la lutte des classes. Il collectivise à outrance et incite à la haine et à la violence. «Cette néfaste doctrine est aussi totalitaire, elle abolit la propriété, asservit l’homme à l’État», ajoutait-on (127). Il va sans dire que le mouvement s’opposa au CCF et au communisme. D’autant plus que ces derniers étaient mal vus par les autorités religieuses. En fait, autant le nazisme, le bolchevisme, l’impérialisme que le Crédit social étaient vilipendés par les Jeunesses laurentiennes (128).

 

L’univers social menaçait également les Canadiens français selon celles-ci. Une licence des mœurs venue tout droit des États-Unis était en train de transformer la société. On parlait d’une «affection déréglée du plaisir (129)» qui remplissait les hôpitaux et les prisons. C’est ce qui faisait notamment que trop de gens préféraient se distraire que de respecter le dimanche. Ce dernier était trop souvent pour plusieurs une journée mondaine passée dans l’oisiveté. Les laurentiens allaient jusqu’à dire que «l’inobservance du précepte dominical compte parmi les principaux facteurs du désastre actuel (130)». Le «blasphème qui recrutent trop d’adhérents (131)» était également trop présent au Canada français. C’est toute l’immoralité ambiante qui inquiétait le mouvement. Ce dernier pouvait protester de la trop grande familiarité, des «mamours» ou des histoires scabreuses qui marquaient certains lieux de travail (132). Morin expliquait bien que «tout ce qui tue le moral tue le national (133)».

 

Si les Jeunes Laurentiens fustigeaient la modernité philosophique, il en allait de même d’une modernité techno-scientifique et culturelle qu’on ne contrôlait pas. On disait qu’une vague de matérialisme submergeait le monde en utilisant une propagande subtile (134). C’est pourquoi ils questionnaient l’usage des journaux, de la radio et du cinéma. On disait des journaux qu’ils étaient trop sensationnalistes et étrangers. Il y avait une surabondance de pages «subversives inspirée de la franc-maçonnerie ou du communisme (135)». C’est la saleté même qu’on trouvait dans certains périodiques. La radio était trop souvent réduite à «un tissu d’annonces commerciales, que l’on agrémente de chansons trop souvent grivoises, de nouvelles qu’on répète plusieurs fois par jour […] (136)». Elle favorisait le bilinguisme et les commerces étrangers. L’ineptie et l’inutilité de la radio faisaient dire à certains laurentiens qu’elle est «beaucoup plus dangereuse que la bombe atomique (137)». Le cinéma était quant à lui trop américain et cela tendait évidemment à américaniser les Canadiens français. Le grand écran accordait une trop grande place à l’amour et à la violence. Cela faisait croire à certains, notamment aux enfants,«que “l’amour’’ est ce qu’il y a de plus important dans la vie, ou qu’il est permis de voler ou tuer (138)».

 

Les Jeunes Laurentiens croyaient que l’usage qu’on faisait des loisirs desservait la nation. Les loisirs étaient en fait vus comme «commercialisés, américanisés et paganisés (139)». On regrettait le fait que les sports n’étaient pratiqués que par une poignée d’individus. On parlait ainsi de «décadence physique» pour la société (140). Ils n’étaient qu’un spectacle qui ne servait que trop le capitalisme. Les sports corrompaient la langue par l’argot anglais. C’est ce qui faisait dire aux laurentiens que les loisirs faisaient des Canadiens français «à “moitié’’ des “Américains’’, des “Français’’ et des “Anglais’’, mais tout autre chose que des Canadiens français de foi catholique (141) ». C’est également le fait que trop de Canadiens français s’adonnaient à l’alcool qui inquiétait le mouvement. Ce dernier croyait que trop d’argent se dépense en boisson. On disait que «l’alcool est un poison [qui] rend l’homme semblable à une bête (142) ». Il ne fait fleurir aucune vertu de cœur et d’esprit. Il tend au contraire à faire tourner vers le mal et les passions. C’est pourquoi les laurentiens disaient que «l’alcool est l’ennemi no 1 de la race canadienne-française (143)».

 

e) Le programme de relèvement national des Jeunes Laurentiens

 

Le Canada français était menacé de tout côté par une kyrielle de dangers. Les Jeunes Laurentiens ne se contentaient bien sûr pas de constater cela. Ils offraient tout un programme devant mener au relèvement de la nation. Ils croyaient que l’économie avait des effets sur la culture, la vie sociale et la politique (144). C’est pourquoi ils s’y intéressèrent en premier lieu. Ils proposaient plusieurs moyens pour que les Canadiens français se réapproprient l’économie. Ils insistèrent notamment sur l’achat chez nous, «base même de notre économie», selon Morin (145). On expliquait qu’on pouvait se procurer «n’importe quel article chez les nôtres (146)». Trois cents membres qui, avec famille et amis, pratiquaient l’achat chez nous, c’était «diriger au moins 500 000$ dans des entreprises canadiennes-françaises (147)». On avait tout intérêt à le faire parce que cela servait non seulement le marchand chez qui on achetait, mais toute la nation. Acheter chez les Canadiens français, c’était aider leurs entreprises et leurs commerces à grossir. Ces entreprises pouvaient alors rendre de plus fiers services à la communauté. C’était en bout de ligne prendre une place qui revenait de droit aux compatriotes. On expliquait bien que «l’achat chez nous n’est pas dirigé contre personne (148)». Il ne visait qu’à servir les intérêts des conationaux.

 

Les Jeunes Laurentiens proposaient plus globalement un système économique à part entière: le coopératisme. Ils expliquaient que ce dernier était la mise en commun d’efforts. Ils parlaient notamment des coopératives de consommation. Celles-ci exigeaient l’investissement d’un petit capital, ce qui impliquait que les profits étaient «partagés entre les coopérateurs au lieu de demeurer entre les mains d’un seul (149) ». Les coopératives servaient donc à la fois des intérêts communs et particuliers. Tous pouvaient entrer dans la coopérative et s’en retirer quand ils le voulaient en emportant son capital de départ. Le mouvement croyait qu’elle amenait un «désir de compréhension, d’entr’aide [sic], d’action concertée, capable d’enrayer toutes les maladies sociales telles que l’individualisme, l’égoïsme, la mésentente, la lutte des classes etc. (150) » Le coopératisme servait également la société parce qu’il impliquait un retour de fonds vers des œuvres sociales (151). C’était aussi le cas dans la mesure où il «considère la primauté du consommateur sur le profit (152) ». Ce qui était bien sûr le contraire du libéralisme, vilipendé par les Jeunesses laurentiennes.

 

Ces dernières appuyaient évidemment des formes particulières de coopération. Ce fut notamment le cas des Caisse populaires. On expliquait qu’elles étaient des coopératives «d’épargne et de crédit (153)». Elles fournissaient des prêts et favorisaient l’économie. Les laurentiens disaient en outre que les caisses faisaient œuvre de restauration sociale et nationale. Mettre les épargnes en commun allait dans l’intérêt de la patrie. C’était laisser le capital aux mains des Canadiens français. Les caisses «nous rendant maîtres de notre épargne, protège la petite industrie et aide au développement de notre commerce», affirmaient les Jeunesses laurentiennes (154). Celles-ci s’intéressaient aussi à l’Union économique d’habitations de la Cité-Jardin, une coopérative d’habitation. On y payait un loyer pendant vingt ans pour ensuite devenir propriétaire. On en vint à souhaiter que «tous les membres des Jeunes Laurentiens et Laurentiennes habitent une Cité-Jardin (155) ».

 

Le coopératisme formait l’élément central du système économique voulu par les Jeunes Laurentiens. Ceux-ci préconisaient en certains cas la nationalisation afin de«redonner à la province ses ressources naturelles (156)» . Ils s’intéressaient également au corporatisme (157). Ils ne s’épanchèrent cependant jamais vraiment sur cette doctrine. Tout au plus pouvaient-ils questionner son utilité en congrès (158) ou le mentionner au détour d’une phrase. On lit ainsi à quelques endroits des énoncés comme: «pour établir un jour dans notre pays le corporatisme (159)». On semblait en fait croire que le corporatisme devait couronner le système coopératif. Raymond Gaudreau parlait ainsi de «la société coopératiste et plus tard, corporatiste, que nous voulons bâtir (160)». C’est probablement pour cette raison que les laurentiens s’intéressèrent d’abord au coopératisme. Le mouvement demandait quand même la création d’un «conseil économique» au Québec afin de favoriser une politique de coordination (161). Il comptait également promouvoir le syndicalisme national (162).

 

Le syndicat d’épargne était également partie prenante du relèvement économique voulu par les Jeunes Laurentiens. Ceux-ci expliquaient que le syndicat d’épargne était un regroupement de personnes qui ont pour «but de mettre leurs économies en commun et de les faire fructifier dans le commerce (163)». Cette mise en commun de capitaux visait généralement à «lancer un commerce ou une petite industrie (164)» et à établir un des syndicataires. Il érigeait l’épargne en système et pouvait assurer la prospérité pour les Canadiens français. Les laurentiens voulaient en outre créer une fédération des syndicats d’épargne. Cette dernière aurait eu plusieurs objectifs. Elle permettrait notamment d’unir les efforts de plusieurs syndicats afin d’acheter, par exemple, une entreprise plus imposante. Les sociétaires «prendront le contrôle de cette industrie qui demeurera canadienne-française», fit-on savoir (165). La fédération suivrait par ailleurs l’activité économique et pourrait suggérer aux syndicats quelles entreprises encourager. Elle serait formée de gens compétents qui seraient bien en mesure d’offrir de tels conseils (166).

 

C’est aussi par la formation et le retour à la terre que le relèvement économique canadien-français devait s’opérer. Les Jeunes Laurentiens croyaient qu’il était bon d’étudier «les différentes carrières et leurs exigences» (167). Il en allait de même des «hommes de succès» et de leurs méthodes. Le mouvement s’intéressa notamment à l’homme d’affaires. Il étudia en détail le livre L’homme d’affaires d’Esdras Minville (168). Les laurentiens voulaient orienter les jeunes vers l’éducation. Ils appuyèrent ainsi le prêt d’honneur de la Société Saint-Jean-Baptiste (169). Ils promouvaient l’école technique, l’école ménagère (170) et les cours post-scolaires (171). Ceux-ci pouvaient couvrir les sujets les plus divers: de l’initiation aux affaires à la législation ouvrière. Les Canadiens français pourraient alors acquérir des compétences et s’emparer de certains secteurs de l’économie. Si le mouvement voulait moderniser les compétences de ses compatriotes, il souhaitait également encourager les vieilles traditions. C’est notamment l’artisanat qu’on voulait favoriser par  les « expositions artisanales, les cours de tissage, l’encouragement aux produits de l’artisanatetc. (172) » C’est aussi le retour à la terre qui fut mis de l’avant. Un vaste plan de colonisation qui permettrait à tous, selon leurs compétences, de s’établir était voulu par les Jeunes Laurentiens (173). 

 

Ces derniers établirent également tout un plan de ressaisie sociale. Ils demandaient une enquête publique sur la «dépravation actuelle des mœurs (174)». Ils souhaitaient une «politique familiale qui retournerait aux traditions du passé, relèverait le salaire ouvrier, réunirait le mari avec sa femme, les parents avec leurs enfants […] (175)». Pour relever le salaire, ils appuyèrent notamment l’idée de crédit ouvrier de la Ligue ouvrière catholique (176). Ce qui intéressa surtout le mouvement fut en fait les moyens de propagande sociale: lecture, cinéma et radio. Ils voulaient créer des bibliothèques et promouvoir les «bonnes lectures». «Lisons des livres français et non des pocket books (177)» enjoignit Lucienne Plante, vice présidente des Jeunes Laurentiennes. Notre Temps, Le Devoir, La Boussole, Le Travailleur, Relations, et La Famille étaient autant de périodiques à faire connaître. C’est également L’Action nationale qu’il fallait répandre. Rosaire Morin consacra ainsi plusieurs pages d’un discours à vanter cette revue (178). On se proposait par ailleurs d’essayer de faire entrer de bons rédacteurs dans les mauvais journaux (179).

 

Le mouvement reconnaissait à la radio un rôle pratique. Il croyait qu’elle «peut beaucoup pour un peuple (180)». Il faut seulement savoir bien l’orienter. Trois méthodes pour ce faire furent préconisées par les laurentiens au cours de leur existence. On proposa la création d’un comité provincial qui veillerait à assurer «des émissions intéressantes variées mais canadiennes-françaises et catholiques (181) ». Ailleurs, on voulut laisser cette tâche à l’organisation elle-même (182). Celle-ci pensa même qu’elle pourrait éventuellement créer son propre centre de radiodiffusion. Cela, au moment où elle aurait les ressources nécessaires (183), ce qui n’arriva évidemment pas. Les Jeunesses laurentiennes croyaient que la censure devait être parfaitement appliquée pour le cinéma. Ils pensaient que l’entrée des jeunes de moins de 16 ans devait être interdite (184). On disait également qu’il fallait y favoriser le beau et le bon. Le mieux étant de remplacer le cinéma par les arts et le théâtre national. Si non, «accordons toujours la préférence aux fil[m]s français qui l’emportent de beaucoup sur les américains parce qu’ils font appel à l’esprit et non aux sens (185) ». L’association ne proposa jamais, à notre connaissance, des projets de cinéma canadien-français comme le faisaient d’autres personnes à leur époque.

 

Les Jeunes Laurentiens avaient aussi des idées pour mettre les loisirs en conformité avec l’esprit canadien-français. Le folklore était pour eux un moyen qui permettait d’allier loisirs et sens national. On disait de lui qu’il était d’une «richesse artistique inestimable (186)». Danses et chansons folkloriques étaient donc à répandre. Le groupe de jeunes appuya en outre les résolutions de la JEC concernant les loisirs. Il voulait ainsi la formation d’un Conseil des loisirs au niveau provincial et l’instauration de cours pour former des professeurs d’éducation physique. Il qualifiait également la fête des loisirs « d’initiative louable (187)».L’organisation nationaliste voulait des subventions pour la construction d’une série d’infrastructures sportives, tels piscines et gymnases (188).

 

L’association pensait globalement que sport et loisir devaient être partie intégrante de l’éducation. Une pratique du sport qui «[maintient] notre santé, facilite le travail intellectuel, développe le caractère, favorise les relations (189)» était à propager, selon elle. C’était dans «la vie au grand air» et les intempéries qu’était le vrai sport (190). Les Jeunes Laurentiens voulaient en fait favoriser la santé au Canada français. C’est notamment pourquoi ils souhaitaient organiser toute une campagne contre l’alcool. Une interdiction des publicités sur la boisson, la diminution du nombre de bars et la formation d’une ligue de tempérance étaient autant de moyens proposés (191). Un large appui devait être accordé aux Lacordaire. Une bonne alimentation était aussi promue par les laurentiens. Ils proposaient notamment de «manger moins de viandes et de fèves et plus de légumes et de fruits […] (192)».

 

Le mouvement voulait «une ressaisie profonde de l’âme canadienne-française, pour une véritable renaissance nationale (193)».  C’est pourquoi il souhaitait favoriser des moyens propres à raviver la fierté nationale chez les Canadiens français. Ils souhaitaient ainsi répandre le fleurdelisé. Ils disaient qu’il était «signe de fraternité nationale et […] principe de ralliement (194)». Le drapeau démontrait les traditions et les croyances des Canadiens français. Il était la preuve de la volonté de survie du peuple. Léo Gagné, président régional des Jeunes Laurentiens de Québec, affirmait que l’adoption du «drapeau serait sans conteste l’affirmation de notre autonomie provinciale (195) ». Il fallait donc qu’il «soit arboré sur tous nos édifices publics,sur le toit de tous nos foyers, sur la poitrine de tous les nôtres (196)» .

 

Ce sont également les fêtes qui devaient raviver la fierté nationale. Les Jeunes Laurentiens insistaient plus particulièrement sur la célébration de la Saint-Jean-Baptiste et des fêtes de Dollard et de Marie-Rollet (197). Le mouvement voulait en outre «faire respecter sa langue dans tous les domaines (198) ». On expliquait bien que ce n’était pas «par ignorance de l’anglais, mais par préférence pour le français (199)». On croyait qu’il fallait un grand ménage contre l’anglicisation. On pouvait ainsi demander d’employer le «terme français pour chaque objet» ou d’utiliser des calendriers et cartes de souhaits français (200).

 

f) Les Jeunes Laurentiens devant les questions du temps

 

Les Jeunesses laurentiennes se questionnèrent évidemment sur les grands problèmes de leur époque. Inquiétées par tous ce qui menaçaient la nation, elles ne pouvaient pas ne pas s’intéresser à la politique. Le manifeste spécifie d’ailleurs qu’elles «assument cette originalité de ne pas se refuser à l’action politique (201) ». Nous avons vu qu’elles voulaient l’autonomie provinciale et l’indépendance du Canada. On expliquait en ce sens qu’on pouvait appuyer n’importe quel parti qui promeut cela. «Peu nous importe les partis politiques, pourvu que notre but est réalisé», affirmait Rosaire Morin (202). Le mouvement avait cependant des idéaux qui dépassaient le simple cadre de la politique partisane. Son ambition était de défendre la nation en tout et pour tout.

 

Si les Jeunes Laurentiens pouvaient appuyer certains partis pour des causes précises (203), ils se montraient très critiques à l’égard des principales formations au pouvoir. On expliquait en fait qu’un régime de parti s’était instauré avec la Confédération. C’était ce qui «a marqué, chez notre peuple, la décadence, la perte du vrai sens national»,selon Raphaël Beaudette (204) . Les partis se substituaient peu à peu au sens national. Rosaire Morin s’indignait: «les canadiens-français sont avant tout des libéraux ou des conservateurs […] (205) ». La politique partisane était devenue une fin en soi, au grand détriment des intérêts de la nation. La division nationale fut consommée et la poursuite des intérêts personnels élevée au rang de dogme. Le parti était en outre au pouvoir pour un temps limité. Les «intérêts anglais et protestants ou neutres premiers servis (206)», telle était la seule conséquence de tout cela. Les Jeunes Laurentiens se montraient en fait autant hostiles au Parti libéral qu’au Parti conservateur. Pour eux, il n’y avait aucune différence entre les deux formations politiques. C’est en fait «la même conviction impérialiste, c’est la religion matérialiste, c’est le rejet de la morale et de nos droits français (207) » qui caractérisaient ces dernières.

 

Le groupe de jeunes vécut à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Il dut évidemment expliquer ce qu’il pensait du conflit. C’est notamment sa façon de concevoir le rôle du Canada qui le mena à s’opposer à la conscription. On disait que la participation canadienne à la guerre était d’abord «pour protéger et défendre l’Angleterre (208)» . Ce sont en fait des gens «qui ont pour patrie la Grande-Bretagne» et «les grands capitalistes» qui voteraient oui au plébiscite (209). Il fallait d’abord penser au Canada avant d’aller se battre en Europe. «Nous devons organiser la défense du Canada», affirma Marcel Caron (210) . Paul-Émile Robert expliqua quant à lui que la conscription créait la désunion et qu’il fallait conséquemment s’y opposer (211) . L’orateur ajouta qu’on envoyait les Canadiens se battre alors qu’on faisait entrer des étrangers (212). Ce n’est surtout pas pour la chrétienté que la guerre se faisait puisque Rome était ouverte aux bombardements alliés (213).

Morin expliquait plus prosaïquement que la conscription tuait des gens et faisait augmenter la dette (214). Elle avait instauré un système de délation et de chasse à l’homme. Elle avait envoyé trop de jeunes dans des camps alors qu’ils pourraient être utiles ailleurs. La conscription nuisait à leur cheminement scolaire et professionnel. Les soldats manquaient de directives (215) . Les Jeunes Laurentiens admiraient en fait ceux qui avaient déserté. Ils disaient qu’ils avaient voulu «d’abord servir leur patrie et leurs idées (216)». C’est pourquoi ils demandaient l’amnistie pour les déserteurs et un procès public pour Camillien Houde (217) . C’est en ayant les intérêts du Canada en tête que les Jeunesses laurentiennes s’opposaient à la conscription. Elles ne s’intéressèrent de fait à peu près pas aux questions de politiques extérieures. Tout au plus firent-elles publier un communiqué pour le maintien des consulats français après la défaite du vieux pays (218). Elles critiquaient aussi le fait que la guerre servait Staline (219). On finit même par croire qu’une guerre avec la Russie était imminente (220). Après l’armistice, elles prirent aussi part à la campagne pour sauver de Bernonville (221).

 

Cette façon de concevoir la guerre, n’impliquait pas que les Jeunesses laurentiennes souhaitaient la défaite. Elles furent au contraire des artisans de la victoire à leur manière. Jean-Pierre Bastien, qui fit des discours contre la conscription et était présent lors de l’arrestation de Paul-Émile Robert, finit par s’engager dans l’aviation. Il expliqua des années plus tard que «tout en étant […] contre la conscription, je n’avais rien contre l’engagement volontaire (222) ». Armand Beaucage, un de ces successeurs, s’enrôla aussi (223) . Plusieurs Jeunes Laurentiens étaient en fait en âge d’aller se battre. Les sections étaient fières d’avoir des membres sous les drapeaux. Sur environ 25 adhérents, la ection Lafontaine avait trois des siens dans l’armée en 1944-1945 (224), alors même qu’elle était la seule organisation de sa paroisse à protester contre la conscription (225). Il arrivait que ces soldats viennent assister aux réunions (226). Le cercle mit même sur pied un «comité du soldat» dans le but de correspondre et offrir des cadeaux à ces laurentiens «spéciaux». On allait en fait jusqu’à employer le terme «frère» lorsqu’on parlait des combattants (227).  D’autres cellules organisaient plutôt des collectes pour les emprunts de la victoire. La section Sacré-Cœur s’était ainsi donnée un objectif de 50000$ (228).

La guerre et l’après-guerre furent marquées par l’arrivée de plusieurs immigrants au Canada. Les Jeunes Laurentiens étaient très critiques de l’immigration. C’est d’abord la crainte de l’assimilation qui les poussa à s’y opposer. On disait que «son seul but serait de noyer l’élément français et la population catholiquesous une vague de nouveaux venus […] (229)». Le mouvement disait en outre qu’il fallait nourrir et loger les immigrants alors qu’il existait déjà un grave problème de logement dans plusieurs villes. On expliquait par ailleurs «qu’une immigration massive augmenterait la dette nationale, accroîtrait l’émigration des véritables canadiens, compliquerait le problème du chômage et multiplierait les risques de troubles sociaux […] (230)». Chaque vague d’immigration avait apporté son lot d’épidémies, du choléra en 1832 jusqu’à Fred Rose en 1921 (231). C’est pourquoi les laurentiens revendiquaient l’arrêt de toute immigration avant d’avoir trouvé une solution aux problèmes sociaux (232). Il n’est pas étonnant que les Jeunes Laurentiens prirent part à la campagne contre l’immigration organisée par les Sociétés Saint-Jean-Baptiste et la Ligue nationale (233) en 1944. La question était alors considérée tellement importante, qu’on songea à demander aux sections de cesser toutes activités pour se concentrer sur la campagne (234).

Le positionnement par rapport aux étrangers est un élément qui évolua tout au long de l’existence des Jeunes Laurentiens. Le «problème juif» occupait une certaine place chez les Jeunesses Saint-Eusèbe. Ils firent parvenir des communiqués contre l’immigration juive (235). En réunion, on pouvait donner le nom des juifs engagés par la ville de Montréal (236). Il arriva aussi qu’on réprimande un membre fumant des cigarettes d’une compagnie juive (237). À la même époque Raphaël Beaudette expliquait toutefois que «nous n’avions pas le droit de nous croire supérieurs aux autres, mais que nous avions le devoir de ne pas nous croire inférieurs (238)». Les références aux juifs furent évacuées lorsque les Jeunes Laurentiens furent constitués. Dans les premières années du mouvement, il y avait toutefois Marcel Caron qui parlait du peuple élu dans Chez nous, son journal. Il écrivait des articles aux titres évocateurs comme «Formidable complot de juifs réfugiés à Montréal (239) » ou «Complot juif pour s’emparer des provisions à Montréal» (240). Notons que Chez nous finit par être prohibé (241).

Tout cela n’engageait toutefois pas les Jeunes Laurentiens (242). Ces derniers furent, comme on a dit, critiques de l’immigration. Ils s’intéressèrent cependant très peu aux étrangers. On expliquait ainsi que «la doctrine laurentienne n’est pas une tendance contre qui que ce soit. Nous ne sommes pas des antianglais, des antijuifs. Nous sommes des Pro-Deo, des pro-Canadiens français (243) ». Le mouvement préférait bâtir et travailler à un renouveau que perdre son temps à critiquer. Paul-Émile Robert s’étonnait qu’on puisse penser que les nationalistes veuillent mettre dehors les juifs et les Anglais (244). On répondit à quelqu’un qui demandait si le mouvement était contre les juifs que «tu pourras dire à tous les juifs que tu rencontreras que nous, nous ne sommes “contre’’ personne. Nous sommes “pour’’. Toujours “pour’’ (245) ». À notre connaissance, les seules fois où il fut mention des juifs de manière négative chez les Jeunes Laurentiens, c’est d’abord lors d’une conférence de l’abbé Pierre Gravel (246). C’est en outre dans certaines lettres qu’envoya Léon Patenaude pour protester contre l’immigration massive et en particulier celle du peuple d’Israël (247). C’est aussi les fois où on a pu mentionner la prépondérance des juifs dans certains secteurs de l’économie. Cela était cependant fait dans le but de montrer que les Canadiens français y occupaient une faible place (248).

 

 

(1) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “L’unité nationale est-ce réalisable ?”, 10 avril 1943», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(2) AUL, Lettre de Rosaire Morin à Philippe Hamel, 31 mai 1943, Fonds Philippe Hamel, P160/B.20

(3) Voir, par exemple: AUM, Gabrielle Demers, «Le programme national des Jeunes Laurentiennes», p. 1, Fonds de l’Action catholique canadienne, P16/04,160.

(4) Rosaire Morin emploie cette expression notamment dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “L’unité nationale est-ce réalisable ?”, 10 avril 1943», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(5) Ibid.

(6) CRLG, Notes manuscrites de Rosaire Morinsur le fleurdelisé, 1948, p. 5, Fonds Rosaire Morin, P16/E,175.

(7) CRLG, «Le drapeau national des Canadiens-français par André Robitaille», p. 4, Fonds Rosaire Morin, P16/E,137.

(8) ANQM, «Les Jeunesses laurentiennes: comité général, le 8 avril 1945», p. 3, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119, 1828.

(9) «Énorme travail à accomplir chez les “Jeunes Laurentiens”», Chez nous, vol. 2, n° 6, 1er septembre 1941, p. 8.

(10) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(11) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 14 février 1945», p.1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(12) Ibid.

(13) Ce n’est pas pour rien que les Jeunes Laurentiens nommaient souvent les héros du passé l’un à la suite de l’autre en donnant leurs qualités et apports respectifs. Voir, par exemple: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 14 mars 1945», p. 5, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(14) CRLG, «Le drapeau national des Canadiens-français par André Robitaille», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/E,137, p. 2.

(15) CRLG, «Interview de Rosaire Morin par Ernest Delongchamp, 1949», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(16) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 26 août 1945», p. 5, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(17) Voir, par exemple: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 22 septembre 1944», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(18) Voir, par exemple: Marcel Caron, «Confidence», La Saint-Jean-Baptiste: fête nationale des Canadiens français, le samedi 24 juin 1944, Montréal, secrétariat général, 1944, p. 93.

(19) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 22 septembre 1944», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(20) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 26 août 1945», p. 4, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34, p.4.

(21) Gabrielle Demers, «Message de la présidente générale», La Vérité, vol. 3, n° 4, p. 6.

(22) Lisons! Construisons!, vol. 2, n. 2, avril 1944, p. 3.

(23) C’est une des demandes que les Jeunes Laurentiens formulaient dans leur prière à saint Jean-Baptiste. Voir: ARSV, «Jeunes Laurentiens: Prière pour la nation Canadienne-française», p. 1 Fonds Simon Arsenault.

(24) Voir:  CRLG, «Causerie donnée à l’émission du 5 janvier 1946 de la Société St-Jean-Baptiste par Rosaire Morin, président général des Jeunes Laurentiens», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34. 

(25) Rosaire Morin, «Pour une élite nationale», Les Jeunesses Laurentiennes, 1948, p. 3.

(26) Ibid.

(27) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour la vérité”, 23 septembre 1945», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(28) CRLG, «Règlements des Jeunesses laurentiennes», p. 11, Fonds J.Z.-Léon Patenaude, P30/4,22. 

(29) Gaétan Marcellin Therrien, «Sir Louis Hippolyte Lafontaine», dans CRLG, «Rapport Annuel de la Section Lafontaine, 1943-1944», p. 9, , Fonds J.Z.-Léon Patenaude, P30/4,12.

(30) Voir: «M. le chanoine Groulx, aumônier général des Jeunesses Laurentiennes», Le Devoir, 7 octobre 1947, p. 10.

(31) Rosaire Morin, «Fierté nationale», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 21.

(32) «Le comité national: ‘‘chute brusque du régime français: 1754-1760’’», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 14

(33) Rosaire Morin, «Fierté nationale», loc. cit.

(34) «Manifestation en l’honneur de douze patriotes», La Presse, 20 février 1939, p. 7.

(35) Voir: «Programme du congrès», Le Nouvelliste, 4 octobre 1947, p. 13.

(36) «Soyons fiers d’eux», Lisons! Construisons !, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 37-38.

(37) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: comité général le 8 avril 1945», p. 6, Fonds J.Z.-Léon Patenaude, P30/4,23.

(38) «Le comité national: “Causes d’ordre particulier – l’Histoire ?”», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 1, p.25.

(39) CRLG, «Rapport annuel de la Section Lafontaine, 1943-1944», p. 8, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(40) Rosaire Morin, «Pour une résurrection nationale !», La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 14.

(41) Voir: ASJCF, Lettre de Rosaire Morin au chef du secrétariat de la ligue du dimanche, 6 décembre 1943, Fonds Joseph-Papin Archambault, R3-36-4,23.

(42)Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 7.

(43) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 16 novembre 1943», p. 9, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(44) «Les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 29 décembre 1947, p. 9.

(45) Olivette Payette et Rosaire Morin, «Réponses aux inquiets», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 27.

(46) Rosaire Morin, «Pour une résurrection nationale!», La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 14.

(47) Olivette Payette et Rosaire Morin, loc. cit.

(48) Rosaire Morin, «Pour une élite nationale», Les Jeunesses laurentiennes, 1948, p. 3.

(49) Gabrielle Demers, «Message de la présidente», Les Jeunes Laurentiennes, mars 1945, p. 2.

(50) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 28 décembre 1942», p.8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(51) Paul-Émile Robert, «Appel à la jeunesse», La Saint-Jean-Baptiste: fête nationale des Canadiens français, le dimanche 24 juin 1945, Montréal, secrétariat général, p. 93.

(52) «Les Jeunesses Laurentiennes: clôture de la semaine de formation tenue à Québec du 21 au 27 juin», Le Devoir, 5 juillet 1948,  p. 9. 

(53) Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 6.  La même profession de foi se retrouve dans le manifeste des Jeunes Laurentiennes. Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiennes, s.l., s.d., p. 6.

(54) «Réponses aux inquiets», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 30.

(55) Montréal CRLG, «Procès-verbaux des réunions du Conseil central des Jeunes Laurentiens, 1945-1946», 29 mai 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(56) «Pourquoi ?», La Vérité, vol. 3, n° 1, septembre 1944, p. 23.

(57) «Pour ou contre Dieu ?…», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 19.

(58) «Consigne», Les Jeunes Laurentiennes, décembre 1944, p. 10 et «Les Jeunesses Laurentiennes», Le Devoir, 29 décembre 1947, p. 9.

(59) Montréal, CRLG, «Mémoire à la commission canadienne de la jeunesse par les Jeunes Laurentiens», p.1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,12.

(60) Voir: ASQ, «Une ambassade au Vatican», Fonds Université, Université 313, n° 79.

(61) CRLG, «Les Jeunes Laurentienssection Lafontaine: circulaire n° 2, décembre 1944», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11.

(62) «Le comité social: “La famille canadienne-française”», Lisons! Construisons!, vol. 2, n°1, mars 1944, p. 12.

(63) Roger Lemay, «Le domaine économique: la coopération», La Vérité, vol. 4, n° 2, décembre 1945, p.10.

(64) Ibid.

(65) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: 3e congrès national tenu à Montréal les 21-22-23 novembre 1945», p. 8, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(66) «Les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 3 juillet 1947, p. 9.

(67) Ce sont des expressions employées par Rosaire Morin dans: Montréal, CRLG, «Résumé du discours de la clôture, 25 septembre 1945», Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(68) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 9 septembre 1943», p.4, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(69) CRLG, «Procès-verbal du congrès, 11 février 1945», p. 3, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(70) CRLG, «Règlements des Jeunesses laurentiennes», p. 3, 13 et 14, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,22.

(71) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 19 février 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(72) C’est notamment ce qui arriva au congrès régional de Montréal en 1946. Voir: CRLG, «Congrès régional des Jeunesses laurentiennes de Montréal tenu le 31 mars 1946», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(73) Voir, par exemple: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 20 août 1946, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(74) Lisons! Construisons!: mémoire sur les Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 6.

(75) C’est ce que faisait notamment la Section Lafontaine, voir: CRLG, «Rapport annuel de la Section Lafontaine, 1943-1944», p. 3, Fonds J.-Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(76) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 22 avril 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(77) C’est ce qui arriva à Gérard Cusson de la section Lafontaine et Léonce Bouchard, organisateur régional de Québec. CRLG, «Deuxième rapport annuel des activités de la section Lafontaine», p.3, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12 et entrevue de l’auteur avec l’abbé Léonce Bouchard, 3 avril 2006.

(78) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Quelques faits et quelques causes”, 14 août 1945», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34,.

(79) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre,  8 mars 1943», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(80) Rosaire Morin, CRLG, «Un mouvement d’action nationale, 10 octobre 1945», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,12.

(81)Selon Pierre Trépanier, qui côtoya Morin à la fin de ses jours, il semble que ce dernier ne parlait alors à peu près pas de religion.

(82) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “L’unité nationale est-ce réalisable ?”, 10 avril 1943», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(83) Rosaire Morin, «Pour un élite nationale», Les Jeunesses laurentiennes, 1948, p. 3.

(84) Ibid., p. 4.

(85) Ibid., p. 5.

(86) «Le comité national», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 2 , avril 1944, p. 16.

(87) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Notre problème économique”, 24 mai 1945», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(88) «Pour l’autonomie provinciale», Les Jeunesses Laurentiennes, 1948, p. 19.

(89) Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Notre problème économique”, 24 mai 1945», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(90) «Les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 12 septembre 1947, p. 3.

(91) CRLG, « Procès-verbaux des réunions du conseil exécutif, 1943», 21 novembre 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,7.

(92) Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., 1942, p. 6.

(93) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 10.

(94) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., 1942, p. 6.

(95) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 10

(96) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: 3e congrès national tenu à Montréal les 21-22-23 septembre 1945», p. 12, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(97) Ce sont des expressions employées par Rosaire Morin dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Pour une éducation nationale”, 26 septembre 1945», p.6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(98) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p.5, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(99) «Le comité national», Lisons !, Construisons!, vol. 2, n° 2, p. 12.

(100) «Programme pour les Jeunesses laurentiennes», Le Droit, 28 novembre 1946, p. 5.

(101) «Les Jeunesses laurentiennes: pourquoi deux drapeaux ?», Le Devoir, 31 mars 1947, p. 12.

(102) Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “L’unité nationale est-ce réalisable ?’’, 10 avril 1943», p.8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(103) C’est ce qu’on explique dans: «D-Le domaine politique: l’indépendance du Canada», La Vérité, vol. 3, n° 2, février 1945, p. 14.

(104) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 11. Selon Daniel Latouche et Diane Poliquin-Bourassa, ce sont les Jeunes Laurentiens qui employèrent pour la première fois l’expression «Québec libre». Voir: Daniel Latouche et Diane Poliquin-Bourassa ed., Le manuel de la parole: manifestes québécois: tome 2, 1900-1959, Montréal, Éditions du Boréal Express, 1977, p. 210.  

(105) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “A la jeunesse de mon pays’’, 23 juin 1943», p.1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(106) CRLG, Message de Léon Patenaude, 10 août 1944, p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(107) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p.2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(108) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 mars 1943», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(107) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(110) Morin affirme que la nation c’est d’abord la famille dans: Rosaire Morin, «Pour une résurrection nationale!», La Vérité, vol. 3, n° 3, p. 14.

(111) «Congrès des Jeunes Laurentiens», Le Devoir, 27 septembre 1943, p. 2.

(112) Roger Lemay, «Réalités !», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 14.

(113) «Le comité social: le problème matériel dans la famille», Lisons! Construisons !, vol. 2, n° 1, p. 19.

(114) Les laurentiens croyaient en fait que le monde moderne demandaient certaines méthodes d’éducation modernes. On ne précisait cependant pas lesquelles. Voir:  Roger Lemay, «Réalités !», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 16.

(115) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 16 novembre 1943», p. 8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(116) «Le domaine économique: notre richesse aux mains des étrangers», La Vérité, vol. 3, n° 1, septembre 1944, p. 11.  

(117) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: 3e congrès national tenu à Montréal les 21-22-23 septembre 1945», p. 11, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(118) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Notre problème économique’’, 24 mai 1945», p. 1-2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(119) CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: 3e congrès national tenu à Montréal les 21-22-23 septembre 1945», p. 14, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(120) CRLG, «Rapport annuel de la section Lafontaine 1943-1944», p. 5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(121) «Énorme travail à accomplir chez les “Jeunes Laurentiens’’», Chez nous, vol. 2, n° 6, 1er septembre 1941, p. 8.

(122) ANC, «“Équipe économique: notre situation économique’’, La Vérité, vol. 5, n° 3, avril 1949», p. 2, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98,  dossier «Jeunes Laurentiens, 1943-1949».

(123) Morin mentionne ces conséquences dans: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Notre problème économique’’, 24 mai 1945», p. 4, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(124) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 27 janvier 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(125) Aline Normandeau et Roger Lemay, «La coopération», La Vérité, vol. 4, n° 4, mars-avril 1946, p. 22.

(126) Ibid., p. 24.

(127) Ibid., p. 23.

(128) Voir: CRLG, «Manifeste du responsable social», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,1, p. 2.

(129) Rosaire Morin,  «Chronique des Jeunes Laurentiens: “Je me souviens’’», La Boussole, 24 juin 1944, p.6

(130) «3e semaine: coup d’œil sur l’état actuel», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 20.

(131) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1945-1946», 18 octobre 1945, Fonds Rosaire Morin, P16/C,11.

(132) Voir: Roger Lemay, «Réalités !», La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 17.

(133) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Ou vivre ou mourir’’, 27 janvier 1946», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,36.

(134) Voir: Roger Lemay, «Réalités !», La Vérité, vol. 3, n° 4, avril 1945, p. 15.

(135) AUM, «Discours de Gabrielle Demers, “Le programme nationale des Jeunes Laurentiennes’’, sans date», p. 4, Fonds de l’Action catholique canadienne, P16/04,160.

(136) Marcel Coupal, «2e semaine: “Ce qu’est la radio’’», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 17.

(137) «Un intéressant débat chez les J. Laurentiens», Le Nouvelliste, 14 mars 1946, p. 3.

(138) Marcel Coupal, «Moralité du cinéma», La Vérité, vol. 4, n° 1, novembre 1945, p. 17.

(139) CRLG, «Mémoire sur les loisirs, 6 mars 1945», Fonds Rosaire Morin, P16/C,12.

(140) Voir: «Consignes sociales pour l’année 1948», Les Jeunesses laurentiennes, 1948, p. 12.

(141) «Domaine social», Les Jeunesses laurentiennes, 1947, p. 17.

(142) Rosaire Morin, «Pourquoi Lacordaire et Jeanne d’Arc ?», La Vérité, vol. 4, n° 4, mars-avril 1946, p.20.

(143) CRLG, «Procès-verbal du congrès des section, 11 février 1945», p.5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.

(144) C’est ce qu’on affirme dans le manifeste. Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d, p. 6.

(145) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p.2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(146) «Énorme travail à accomplir chez les “Jeunes Laurentiens’’», Chez nous, vol. 2, n° 6, 1er septembre 1941, p. 8.

(147) Montréal, CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

 

(148) ANC, «Où acheter dans la paroisse St-Ambroise», p. 1, Fonds Ordre de Jacques-Cartier, MG 28 I98,  vol. 45, dossier «Jeunes Laurentiens (1943-1949)».

(149) Raymond Gaudreau, «La coopération !», La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 11.

(150) Roger Lemay, «Le domaine économique: la coopération», La Vérité, vol. 4, n° 2, p. 11.

(151) C’est ce qu’on explique notamment dans: Roger Lemay, «Le domaine économique: la coopération», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 12.

(152) Roger Lemay et Aline Normandeau, «Le domaine économique: la coopération», La Vérité, vol. 4, n° 4, mars-avril 1946, p. 20.

(153) «Domaine économique: les caisses populaires», Les Glaneuses, janvier 1946, p. 13.

(154) «Domaine économique: “les caisses populaires, une œuvre patriotique’’», Lisons!, Construisons!, vol.2, n° 2, p. 12.

(155) CRLG, «Rapport annuel de la Section Lafontaine, 1943-1944», p. 10, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(156) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Notre problème économique’’, 24 mai 1945», p. 5, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

(157) Sur le corporatisme, on pourra consulter: Pierre Trépanier, «Quel corporatisme ? (1820-1965)», Les cahiers des dix, , n° 49, 1994, p. 159-212.

(158) Voir: CRLG, «Les Jeunesses laurentiennes: 3e congrès national tenu à Montréal les 21-22-23 septembre 1945», p. 14, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(159) CRLG, «Les Jeunes Laurentiens, section Lafontaine, circulaire n. 2», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11.

(160) Raymond Gaudreau, «La coopération !», La Vérité, vol. 3, n° 3, mars 1945, p. 11.

(161) Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 10.

(162) Voir: Ibid., p. 8.

(163) CRLG, «Domaine économique: Règlement d’un syndicat d’épargne», p. 1, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,15.

(164) Lisons! Construisons!: mémoire sur les Jeunes Laurentiens, s.l., 1944, p. 3.

(165) «Le domaine économique: “la fédération des syndicats’’», La Vérité, vol. 3, n° 2, février 1945, p. 16.

(166) Voir: Ibid.

(167) CRLG, «Première semaine d’études de la Jeunesse laurentienne», p. 7, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(168) Voir: CRLG, «Henri-Paul Ouellette, directives économiques, avril 1948», p. 1, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11.

(169) «Domaine social», Les Jeunesses laurentiennes, 1947, p. 17.

(170) Le manifeste des Jeunes Laurentiens et celui des Jeunes Laurentiennes parlent de ces deux types d’établissement. Voir: Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p. 7 et Manifeste des Jeunes Laurentiennes, s.l., s.d., p. 7.

(171) Voir: «Les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 17 novembre 1947, p. 2.

(172) «Les Jeunesses laurentiennes: directives économiques et sociales pour l’année 1948-49», Le Devoir, 13 juillet 1948, p. 5.

(173) Voir: «Résolutions adoptées par les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 21 octobre 1946, p. 7.

(174) «Congrès des Jeunes Laurentiens», Le Devoir, 27 septembre 1943, p. 2.

(175) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(176) «Le 4e congrès national des Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 7 octobre 1946, p. 7.

(177) Lucienne Plante, «Les Jeunes Laurentiennes», L’Ami du peuple, 15 mars 1945, p. 5.

(178) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 2 décembre 1943», p. 10-16, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(179) CRLG, «Procès-verbal de la réunion des présidents de section du 26 avril 1946», p. 4, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(180) «Le domaine national: la mission de la radio», La Vérité, vol. 3, n° 2, février 1945, p. 8.

(181)Lisons! Construisons!: mémoire sur les “Jeunes Laurentiens’’, s.l. 1944, p. 8.

(182) Voir: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 2 décembre 1943», p. 8, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(183) Voir: Marcel Coupal, «Pour ou contre Dieu ?», La Vérité, vol. 4, n° 3, février 1946, p. 18.

(184) Olivette Payette, «Domaine national: cinéma et théâtre», Les Jeunes Laurentiennes, février 1945, p. 4.

(185) CRLG, «Procès-verbal de la réunion des présidents de section du 26 avril 1946», p. 5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(186) Un ami de l’art, «Jacques Labrecque au Plateau», La Vérité, vol. 3, n° 5, p. 15.

(187) CRLG, «Mémoire sur les loisirs, 6 mars 1945», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,12.

(188) «Nos campagnes en 1948», Les Jeunesses laurentiennes, 1948, p. 17.

(189) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 17 novembre 1943», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,32.

(190) Voir: Ibid., p. 3.

(191) Voir: Lisons! Construisons!: mémoire sur les “Jeunes Laurentiens’’, s.l. 1944, p. 6 et 7.

(192) «Le comité des loisirs: “l’éducation physique’’», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 33.

(193) ANQM, «Conférence-concert de monsieur Robert Rumily, historien et des chanteurs du vieux moulin sous les auspices des Jeunes Laurentiens de Québec», p. 2, Fonds Robert Rumilly, P303,S6,SS9, D1

(194) «Résolutions adoptées par les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 21 octobre 1946, p. 7.

(195) «Le drapeau, symbole d’autonomie», L’Action catholique, 21 janvier 1948, p. 3.

(196) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l. s.d., p. 9

(197) Voir: Ibid.

(198) ANQM, «Discours de Rosaire Morin, “Les Jeunes Laurentiens: 1945-1946’’,  5 octobre 1946», p. 11, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119, 1830. 

(199) CRLG, «Règlements de l’association», p. 5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,1.

 

(200) CRLG, «Directives d’action par Rosaire Morin», p. 10, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,11.

(201) Manifeste des Jeunes Laurentiens, s.l., s.d., p 10.

(202) Rosaire Morin, «La politique et nous», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 32.

(203 Nous étudierons plus longuement au chapitre 3 les relations entre les Jeunes Laurentiens et certains mouvements politiques, notamment le Bloc populaire canadien.

(204) Raphaël Beaudette, «Le comité politique: “la politique chez les Jeunes Laurentiens’’», Lisons!, Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1945, p. 31. 

(205) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Que penser de la politique’’, 21 décembre 1942», p. 2, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(206) CRLG, «Première semaine d’études de la Jeunesse laurentienne», p. 5, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,23.

(207) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Que penser de la politique’’, 21 décembre 1942», p. 3, Fonds Rosaire Morin, P16/C, 31.

(208) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 3 novembre 1944», Fonds Rosaire Morin, P16/J,4,  p.2.

(209) C’est ce qu’affirme Jean-Pierre Sullivan dans: «Le plébiscite: l’assemblée d’hier soir à la salle paroissiale Ste-Marguerite-Marie», Le Devoir, 9 avril 1942, p. 2.

(210) Le Devoir, 11 mars 1942, p. 4.

(211) Voir: «Le plébiscite: l’assemblée d’hier soir à la salle paroissiale Ste-Marguerite-Marie», Le Devoir, 9 avril 1942, p. 2.

(212) Cette affirmation vaudra un procès au président des Jeunes Laurentiens. Nous reparlerons plus en détail au chapitre 4 de l’arrestation de Robert et plus globalement des activités des Jeunes Laurentiens contre la conscription.

(213) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31

(214) C’est ce qu’il expliquait à Jean-François Pouliot dans: CRLG, Lettre de Rosaire Morin à Jean-François Pouliot, M. P., 11 juin 1943, p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/L,1

(215) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 26 juillet 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(216) «Les Jeunes Laurentiens demandent l’amnistie», Le Devoir, 3 avril 1946, p. 6.

(217) «Les “Jeunes Laurentiens’’ en pleine activité(leurs communiqués)», L’Union, vol. 1, n° 17, 13 novembre 1942, p. 6.

(218) «Les “Jeunes Laurentiens’’ contre la fermtnre [sic] des consulats français», L’Union, vol. 1, n° 10, 23 mai 1942, p. 7

(219) Voir: «Les Directives», La vérité, vol. 3, n° 1., septembre 1944, p. 5.

(220) C’est du moins ce que croyait Rosaire Morin. Voir: ANQM, Lettre de Rosaire Morin à Joseph Jean, 11 avril 1946, p. 1, Fonds Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, P82/119, 1832.

(221) Les Jeunes Laurentiens de Québec tinrent ainsi une conférence avec Robert Rumilly: ANQM, «Conférence-concert de monsieur Robert Rumilly, historien et des chanteurs du vieux moulin sous les auspices des Jeunes Laurentiens de Québec», Fonds Robert Rumilly, P303,S6,SS9,D1. Nous traiterons plus longuement des activités des laurentiens dans «l’affaire Bernonville» au chapitre 4.

(222) Jean-Pierre Bastien, «Trois cents ans plus tard, en l’an de grâce 1942», La Presse, samedi 29 août 1992, p. A9.

(223) CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil central, 1942-1945», 27 janvier 1943, Fonds Rosaire Morin, P16/C,6.

(224) Voir: CRLG, «Deuxième rapport annuel de la section Lafontaine», p. 2, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,12.

(225) Ibid., p. 3.

(226) Ce fut notamment le cas les 23 avril et 15 octobre 1944, les 4 et 18 mars et 29 avril 1945. Voir: CRLG, «Procès-verbaux de la section Lafontaine, 1943-1945», Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,4.. 

(227) Voir, par exemple: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, sans titre, 8 septembre 1942», p. 1, Fonds Rosaire Morin, P16/C,31.

(228) CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Un mouvement d’action’’, 20 septembre 1944», p. 6, Fonds Rosaire Morin, P16/C,33.

(229) «En marge de l’immigration: les Jeunesses laurentiennes», Le Devoir, 17 décembre 1946, p. 7.

(230) «Le comité politique: l’immigration», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 15.

(231) Voir: «Le comité politique: “l’immigration… et la prospérité…”», Lisons! Construisons!, vol. 2, n° 1, mars 1944, p. 21.

(232) Voir: «En marge de l’immigration: les Jeunesses laurentiennes», loc. cit.

(233) La Ligue nationale était, selon toute vraisemblance, un organe de l’Union nationale. Nous parlerons plus longuement de cet organisme et des activités des Jeunes Laurentiens lors de cette campagne au chapitre 4.

(234) Voir: CRLG, «Procès-verbaux des réunions du conseil général, 1943-1944», 7 janvier 1944, Fonds Rosaire Morin, P16/C,8.

(235) Voir: «Contre l’immigration juive: protestation des Jeunesses St-Eusèbe», Le Devoir, 9 décembre 1938, p. 9.

(236) CRLG, «Procès-verbaux des réunions des Jeunesses Saint-Eusèbe, 1939», 24 avril 1939, Fonds Rosaire Morin, P16/C,4.

(237) Ibid., 16 mars 1939.

(238) Ibid., 9 janvier 1939.

(239) Chez nous, vol. 2, n° 6, 1er septembre 1941, p. 4.

(240) Chez Nous, vol. 2, n° 7, 6 octobre 1941, p. 4.

(241) Voir: «Le Journal “Chez nous’’ est interdit», L’Union des consommateurs canadiens-français, vol. 1, n° 1, 10 novembre 1941, p. 2.

(242) Nous reparlerons des liens des Jeunes Laurentiens avec Chez nous au chapitre 3.

(243) «Les Jeunesses laurentiennes: 5e congrès national», Le Devoir, 25 septembre 1947, p. 10.

(244) Paul-Émile Robert, «La vie Laurentienne», La Vérité, vol. 3, n° 5, juin-juillet 1945, p. 6.

(245) «Réponse aux inquiets», Ibid., p. 31.

(246) Voir: «Succès pour le congrès des Jeunes Laurentiens», Le Nouvelliste, 28 janvier 1946, p. 3.

(247) CRLG, Lettre de Léon Patenaude au Ministre des mines et des ressources naturelles, 18 novembre 1943, Fonds J.Z. Léon Patenaude, P30/4,17.

(248) Voir, par exemple: CRLG, «Discours de Rosaire Morin, “Quelques faits et quelques causes’’, 14 août 1945», p. 4, Fonds Rosaire Morin, P16/C,34.

 

 

[Introduction]

[Fin du premier chapitre]

 

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Source : David RAJOTTE, Les Jeunes Laurentiens. Jeunesse, militantisme et nationalisme dans le Canada françaisdes années 1940, Mémoire de M.A. (Histoire), Université de Montréal, 2006, xxvi-215p., pp. 14-44.

 

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College