Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Décembre 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Jacques Cartier

Quatrième voyage au Canada

Dernières années

 

 

[Ce texte a été rédigé par Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.; il fut publié dans son Dictionnaire en 1931. Pour la citation exacte, voir la fin du texte. Pour une courte biographie du Père Le Jeune et une discussion de la valeur de son Dictionnaire, voir ce texte.]

 

VI. Quatrième voyage (juin-septembre (1543). - Plusieurs historiens ont mis en doute sérieux ce dernier voyage de Cartier. Toutefois M. de La Roncière, s'appuyant sur les documents, affirme que « l'expédition de secours (pour Roberval) arrivait de France avec Senneterre, capitaine de deux vaisseaux, et Cartier comme pilote. Partie d'Europe en juin 1543, elle était de retour quelques mois après, avec Roberval. Jacques Cartier, après débat avec son chef, prouva, par l'exposé de ses comptes - 21 juin 1544 par Me Le Goupil - que, loin d'avoir un reliquat à rendre au trésor, il restait créancier du roi. » (V. Hist. de la Mar. fr ., t. III); ( Mém. Soc. Roy. Can., 1884).

 

VII. - Dernières années (1544-57). - Jacques Cartier, après la mort du roi chevalier (1547), renonce définitivement à la mer. L'hiver, il le passe à Saint-Malo; l'été, au manoir de Lymouellou (Limoilou), situé entre Paramé et Saint-Coulomb, à mille mètres environ de la mer (V. Ramé, Note sur le manoir de J. Cartier, Paris, 1867). L'une des portes en existe encore. Durant onze ans, « le noble homme » est témoin dans les litiges, arbitre dans les contestations, parrain de 27 nouveau-nés, et assiste à 53 baptêmes et mariages. En 1557, la peste visite la ville et il meurt le 1er septembre dans les bras de son épouse, qui lui survécut jusqu'en 1575. Dès le 29 novembre 1547, il avait fondé un obit (anniversaire), moyennant une hypothèque sur ses immeubles. Son parent, Michel Audioeuvre, sollicita et obtint l'autorisation d'inhumer ses restes dans la cathédrale. La postérité devait honorer sa mémoire.

 

En 1835, on inaugura au Canada, le 4 septembre, un premier monument en son honneur. En 1843, les autorités de Québec partageaient avec les Malouins ce que l'on croyait à tort être les débris de la Petite Hermine. Le 23 septembre 1885, le Canada solennisait le septième cinquantenaire de son arrivée à Stadaconé. En 1889, au confluent de la rivière Saint-Charles (Sainte-Croix) et Lairet, on érigeait un cippe, illustré d'inscriptions commémoratives, ainsi qu'une croix monumentale. En 1901, à Québec, on dénommait une nouvelle paroisse « Notre-Dame de Jacques-Cartier », tandis qu'une autre plus récente prenait le nom de « Saint-Malo », et une troisième de « Limoilou ». Le 23 juillet 1905, la ville de Saint-Malo érigeait au découvreur une statue monumentale, le Canada français y ayant contribué pour 25.000 fr., grâce au passage applaudi du chansonnier breton, Théodore Botrel (V. L'Hermine, Rennes, 1905).

 

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[On pourra consulter l'excellente biographie de Jacques Cartier au site du Dictionnaire biographique du Canada pour compléter et mettre à jour la biographie du père Le Jeune. On trouvera aussi des informations pertinentes au site de l'Encyclopédie du Canada. Les lecteurs ayant une bonne connaissance de l'anglais pourront consulter la biographie rédigée par Narcisse-Eutrope Dionne au site de la Catholic Encyclopedia.]

Source  : LE JEUNE, L., « Jacques Cartier », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., p. 320.

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College