Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

George-Augustus Howe

 

HOWE (George-Augustus) (1724-58), vicomte, lieutenant et capitaine d'infanterie, co­lonel, brigadier-général, lord d'Irlande.

 

Né en 1724 ou 1725, il était le troisième du titre comme pair d'Irlande. Son père, Emma­nuel Scrope Howe, second vicomte, mourut gouverneur de la Barbade, en 1735. Richard, comte Howe, amiral de la flotte, était son frère. Un autre frère, le vicomte William (1729-1814), devint général d'armée sous les ordres de Wolfe à Québec (1759) : il succéda au général Gage en qualité de commandant en chef des troupes (1775), qu'il mena à Bun­ker Hill : il défit Washington aux White Plains (1776), à Brandywine (1777) et fut rappelé l'année suivante; puis il fut fait gouverneur de Berwick et plus tard de Plymouth.

 

George-Augustus franchit tous les grades du corps d'infanterie et fut promu colonel du 60e régiment ou Royal Américain, le 25 fé­vrier 1757; puis, il passa, le 28 septembre, au 55e régiment. Il avait abordé à Halifax en juillet de la même année et, le 29 décem­bre suivant, il reçut le grade de brigadier-général en Amérique. L'année suivante, il servait sous Abercromby au lac George : William Pitt semble avoir escompté sa bravoure énergique pour le succès de l'en­treprise. Par son habileté, son enthousiasme et son héroïsme, lord Howe s'affectionna à ses troupes, s'attacha aux réformes, nécessai­res aux troupes américaines et inconnues de leurs chefs.

 

Un officier français, le capitaine Pouchot a écrit dans ses Mémoires : « Howe avait amené tous ses officiers à se mettre au niveau du soldat, par crainte de la même défaite que Braddock, dont on tua de préférence les officiers (à la Mononoga­héla). Il persuada à ses hommes de porter une chevelure courte, environ deux doigts de longueur : officiers et soldats étaient munis de guêtres ou mitasses des Sauvages et des Canadiens. Leurs havres-sacs étaient roulés dans une couverte portée à la façon des in­digènes. Ils portaient chacun 30 liv. de nour­riture, une livre de poudre et quatre de balles, outre les boites remplies de cartouches : ainsi les troupes se passaient du magasin pour un mois. Les cantines regorgeaient de rhum. Mais les officiers et soldats mêlaient leurs repas d'un peu d'eau, cuisaient des gâ­teaux sous la cendre; procédé excellent pour une courte expédition. Le soldat avait ainsi le nécessaire pour son usage, sans être grevé d'un fardeau trop lourd. Chaque officier et soldat portait une seule chemise, de coton sans doute, mais bien tissée. Lord Howe donna l'exemple, le premier, lavant son linge, le séchant au soleil, ne portant entre temps que son uniforme. »

 

Le 6 juillet 1758, l'armée d'Abercromby se mettait en ligne d'attaque contre les troupes de Montcalm, à Ticonderoga (Carillon), lorsque Howe, à la tête d'un parti de reconnais­sance, tomba soudain dans une décharge des ennemis. « Les Français, écrit le major Thomas Mante, furent défaits, mais le lord était tué. Par son décès, l'âme de l'armée sembla à la fois expirer. Son audace infusait une noble ardeur dans tous les rangs et son in­trépidité créait une sorte d'émulation parmi les soldats. A partir de ce moment, le Général ne trouva entre eux ni ordre, ni discipline : un étrange esprit d'infatuation succéda à l'esprit de résolution. » (Hist. of the Late War in Amer.)

 

Lord Howe fut enterré dans l'église Saint-Pierre d'Albany.

 

Source : Louis LE JEUNE, «George-Augustus Howe», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., p. 771.

 

 
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