Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2005

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Le Fort Saint-Frédéric

 

SAINT-FREDERIC (Fort), érigé en 1727 par M. de Beauharnais, pour arrêter l'invasion des Anglais en Nouvelle-France.

 

Le gouverneur lui donne cette. appellation en mémoire et en l'honneur du comte Frédéric Phélippeaux de Maurepas, alors ministre de la Marine (Bull. des Rech. hist., 1897).

 

Le lac Champlain, affirme l'abbé F.-L. Adam, commence à White-Hall (Etat du New York), où j'ai exercé le ministère, six années durant, visitant tous les lieux illustrés par la valeur et la bravoure de nos ancêtres. Cette localité est située à 40 milles au sud de Saint-Frédéric; le fort de Crown Point à 6 milles du village de même nom.

 

Le fort Saint-Frédéric était relativement peu considérable, bien moins important que celui de Carillon. A la Pointe-à-la-Chevelure, le lac Champlain dévie au nord-est et se rétrécit considérablement : il forme une longue et large baie, aujourd'hui nommée Bulwaga, mot d'origine inconnue, et sépare de la terre ferme la longue pointe - ou presqu'île - sur laquelle était situé le fort Saint-Frédéric, dont on voit encore des débris de ruines peu importantes : un chemin creux ouvert vers le lac, quelques voûtes en briques, des excavations, le tracé de ce qui semble avoir servi d'alignement des rues du village. Des habitations se dressaient, en effet, sous le canon du fort, centre d'échanges et de commerce de fourrures, au XVIIIe siècle.

 

M. de Bourlamaque, avant d'opérer sa retraite sur Carillon (1759), à l'approche de la nombreuse armée du général Amherst, fit sauter le fort Saint-Frédéric. Ce fut à quelque distance de ce fort que le généralissime commença l'érection des nouvelles fortifications, appelées Crown Point, au coût, dit-on, de deux millions de livres sterling.

 

Les fossés, les terrassements ou remparts, les bastions étaient d'une parfaite exécution, le point de défense paraissant d'une exceptionnelle importance stratégique. Aussi bien, l'invasion de la contrée, les expéditions, comme celles de Montcalm au lac George, de William-Henry, de Carillon, n'étaient plus possibles : le fort Crown Point, capable de loger des milliers de combattants, était le boulevard et la clef du pays. Mais tous ces immenses travaux étaient inutiles, pour le moment : il n'y fut jamais tiré un seul coup de canon.

 

Les murailles des casernes, surtout celles des quartiers réservés aux officiers, sont encore dans un état relatif de conservation.

Source : Louis LE JEUNE, " Fort Saint-Frédéric", dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., p. 584.

 

 
© 2005 Claude Bélanger, Marianopolis College