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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Jacques CartierDeuxième voyage au Canada
[Ce texte a été rédigé par Louis-Marie Le Jeune, o.m.i.; il fut publié dans son Dictionnaire en 1931. Pour la citation exacte, voir la fin du texte. Pour une courte biographie du Père Le Jeune et une discussion de la valeur de son Dictionnaire, voir ce texte.]
IV. Deuxième voyage (mai 1535-juillet 1536). - Dès le 31 octobre 1534, l'amiral de Chabot avise Jacques Cartier de fréter trois vaisseaux dans le plus bref délai : le roi et sa Cour rêvent de voies commerciales à ouvrir, de mines à exploiter, de colonies à fonder, d'infidèles à convertir, en étendant au loin le champ des découvertes. Le 25 mars 1535, le Trésor royal a ordre de verser la somme de 3,000 livres pour l'armement des bâtiments, tandis que plusieurs gentilshommes s'empressent de contribuer aux frais de l'expédition. Le 19 mai, les préparatifs sont terminés : la Grande Hermine de 120 tonneaux environ, que monte le capitaine-général, a pour maître Thomas Frémont, accompagné de Claude de Pontbriand, fils du seigneur de Montréal (dans le Gers), de Charles de la Pommeraye, de Jehan Poullet, le rédacteur probable des récits de Cartier, et d'autres gentilshommes; la Petite Hermine de 60 tonneaux est commandée par le capitaine Macé Jalobert et maître Guillaume Le Marier; l'Emérillon, galion d'environ 40 tonneaux, était sous les ordres de Guillaume Le Breton et du maître Jacques Maingard. Outre deux aumôniers, dom Guillaume et dom Antoine, il y avait à bord un personnel de 100 hommes et les deux Sauvages.
Le récit du voyage est précédé d'une Dédicace au Roy Très Chrétien : c'est une suite de considérations concernant l'astronomie, la cosmographie, la géographie des diverses parties du monde connues des anciens, les découvertes des Espagnols et « le grand fleuve des terres occidentales ».
Le 16 mai, trois jours avant le départ, dimanche de la Pentecôte, « du commandement du capitaine-général et du bon vouloir de tous, chacun se confessa, communia en la cathédrale, se présenta au choeur devant l'évêque qui donna sa bénédiction ».
Cartier selon Descelliers. En réalité, il n'existe pas de portrait authentique du navigateur.
En 1891, M. Honoré Mercier, premier ministre de la Province de Québec, a fait placer au choeur cette inscription : Ici s'est agenouillé Jacques Cartier pour recevoir la bénédiction de l'évêque de Saint-Malo, à son départ pour la découverte du Canada, le 16 mai 1535 . Navigation avec bon temps jusqu'au 26 mai; puis un mois de vents contraires; le 25 juin, les navires se perdent de vue jusqu'au 7 juillet à l'Ile-aux-Oiseaux (Terre-Neuve). Le 8, au Blanc-Sablon; le 15, à Belle-Isle; le 26, réunion des trois vaisseaux pour faire eau et bois; le 29, on nomme deux îles du nom de Saint-Guillaume , évêque de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) (Dukes and Shagg Isl.); le 30, on nomme les îles Sainte-Marthe (Mecatina, Treble Hill, Flat), les îles Saint-Germain (Wapitagun and Lake Isl.); le 31, le cap Thiennot (Whittle), le havre Saint-Nicolas (Pashashibu Bay). - Août : le 8, au cap de Rabast (Anticosti); le 10, à la baie du Pillage (côte Nord) que l'on nomme baie de Saint-Laurent (nom donné au fleuve et au golfe dans la suite); le 13, au cap d'une île (West Point) et le 15, on l'appelle île de l'Assomption; le 17, au Saguenay, commencement du fleuve d' Hochelaga (Saint-Laurent) et chemin de Canada, au dire de nos deux Sauvages à bord; le 18, aux Iles-Rondes ou les Sept-Iles; le 21, on range l'île de l'Assomption; le 29, au havre du Sud (Le Bic) de peu de valeur, appelé avec trois îles les Ilots-Saint-Jean (fête de la Décollation). - Septembre : le 1er, pour aller vers Canada et rivière de Saguenay : sa description; le 2, à l'Ile-aux-Lièvres ; le 6, à l'lle-aux-Coudres; le 7, veille du jour de Notre-Dame, après avoir dit la messe, on vint à 14 îles (15 en réalité) « commencement de la province de Canada ». Une autre île grande (île d'Orléans) où gens demeuraient de la nation de Taïgnoagni et dom Agaya qui leur parlaient aussitôt; le lendemain 8, le seigneur de Canada, Donnacona, vint avec 12 barques et parla à nos deux Sauvages, échangea des présents avec le capitaine; le 14, à la rivière Sainte-Croix (en raison de l'Exaltation) avec les trois navires, non loin de Stadaconé, où vinrent gens, hommes, femmes et enfants, dansant et chantant de la venue. Le capitaine retourna voir l'île, où il trouva de fort beaux arbres et force vignes et la nomma Ile-de-Bacchus (Orléans).
Le 15, Cartier met les navires en sûreté et entra en relation avec Donnacona par les deux Sauvages revenus de France : ceux-ci commencent leurs intrigues contre les Français en indisposant contre eux Donnacona et ses sujets; le 16, on atterrit les deux grands navires dans le havre, laissant à flot le troisième « pour mener à Hochelaga » : plus de 500 Sauvages sont reçus et bien fêtés à bord et munis de menus présents. Cartier reçut du chef une fillette de dix ans et deux garçons d'un âge inférieur, mais avec l'intention de le dissuader de remonter le fleuve : ce que le capitaine récusa avec énergie et ce qui amena une querelle entre Taïgnoagny et dom Agaya. Ayant fait tirer une salve d'artillerie, Cartier est accusé par le premier d'avoir tué deux hommes : et les Sauvages de s'enfuir. Le 18, mascarade de trois Sauvages en vue d'effrayer les Français « pour empêcher d'aller à Hochelaga » ; insistance des deux traîtres, qui promettent et refusent tour à tour de servir de guides. Le 19, Cartier à bord du galion remonte le fleuve et arrive à Achelaï (Portneuf), où le chef lui présente deux de ses enfants : une fillette de 8 à 9 ans et un garçon de deux à trois qu'il refusa. Du 19 au 28 du mois, navigation en amont « sans perdre heure ni jour » : description de la flore et de la faune. Le 28, à un grand lac (Saint-Pierre), lequel étant franchi, on y laisse le galion avec des hommes; les barques doublent sept îles par un chenal et y rencontrent cinq hommes à la chasse : Cartier est accompagné « de partie de gentilshommes, savoir : du Pontbriand, de La Pommeraie, Jean de Goyon, Jean Poullet et de 28 mariniers, y compris Macé Jalobert et Guillaume Le Breton ».
Octobre : le 2, on arrive à Hochelaga (bourgade de l'île de Montréal), ayant en route reçu des victuailles de gens du pays et avoir été accueilli de « plus de mille personnes aussi bien que jamais père envers son enfant, menant joie merveilleuse, donnant poisson et de leur pain de gros mil, le jetant dans nos barques comme s'il tombait de l'air ». En retour, menus présents distribués et danses avec chant; le 3, le capitaine s'accoutra et fit mettre ses gens en ordre, laissant huit aux barques « pour aller voir la ville par chemins comme en France, avec trois guides, rencontrant sur la route un seigneur, qui harangua et reçut deux hachettes et couteaux avec un crucifix qu'il pendit au col : la terre parut bonne et fertile ». Description de la bourgade, des coutumes, des usages, du traitement des captifs. Réception amicale faite par signes et attouchements; affluence de malades et d'infirmes, parmi lesquels le vieux chef paralysé; imposition des mains par Cartier, ainsi que la lecture de l'évangile de saint Jean, de celui de la Passion, accompagné de signes de croix et de regards vers le ciel et suivi du son des trompettes et instruments de musique, au grand étonnement de la foule; visite à la montagne, nommée aussitôt Mont-Royal et récit de la perspective sur les contrées environnantes; attouchement par les Sauvages du sifflet d'argent et du manche en laiton du poignard de Cartier, montrant la direction d'où provenait ce métal; retour aux barques, amarrées au rivage, sous la conduite d'un grand nombre dont quelques-uns, voyant nos gens las, les chargeaient sur eux, comme sur chevaux, lequel partement ne fut sans grand regret de tout ce peuple qui nous suivit en aval; le 4, on arrive au galion; le 5, on fit voile pour retourner à Canada; le 7, on vint au travers d'une rivière (le Saint-Maurice), la nommant rivière de Fouez (Foi), en l'honneur de la sainte martyre d'Agen (dont on célèbre la fête le 6 octobre), où il y a quatre petites îles (il y en a six en réalité) pleines d'arbres; sur l'une qui s'avance au fleuve, le capitaine fit planter une belle croix sur la pointe (île Saint-Quentin) et commanda les barques pour aller au fond de la rivière (Saint-Maurice), « qui fut trouvée de nulle expérience ». Le 11, retour à Sainte-Croix (Saint-Charles); où maîtres et mariniers avaient fait un fort devant les navires, tout clos de grosses pièces de bois, plantées debout, joignant les unes les autres et garni d'artillerie; le 12, entrevues avec Donnacona et les deux Sauvages, et plusieurs autres, feignant avoir joie de la venue du capitaine, l'invitant pour le lendemain : Cartier y alla avec 50 compagnons et gentilshommes, fut fêté et visita les cabanes : suit « la façon de vivre du peuple, de certaines conditions et créance; leur visite aux navires avec poissons et victuailles, interrompue par l'avertissement des deux traîtres, sujet de discorde; doute du capitaine sur leurs intentions, renforcement du fort, indécision dans les pourparlers au sujet de la fuite de la jeune Sauvagesse; description du grand fleuve, de la faune et de la flore, topographie : renseignements acquis sur les Saguenay, les rivières du Nord et du Sud (Ottawa et Richelieu); irruption du scorbut dans Stadaconé et contamination des navires : description de cette maladie endémique, inquiétudes mortelles de Cartier, qui fut l'un des quatre ou cinq épargnés par le mal de terre, décès de 25 hommes et dépérissement général; procession solennelle avec litanies des Saints, voeu de Cartier à Notre-Dame de Rocamadour, - non au sanctuaire antique du Lot, mais à la chapelle de Rocamadour, bâtie en 1527 près de Camaret à l'entrée de la rade de Brest et encore existante - découverte du remède efficace, grâce à dom Agaya victime du fléau et guéri; absence de Donnacona, de Taïgnoagny et d'autres, durant l'hiver, qui amenèrent un grand nombre de Sauvages (novembre à avril).
Le 21 avril 1536, Donnacona fit le malade, refusant de voir Cartier et sollicitant plutôt sa visite : Jean Guyon et Jean Poullet vont le remplacer et se rendre compte de tout. Taïgnoagny voulant se défaire du chef subalterne Agona, Cartier lui promit de le débarquer à Terre-Neuve.
Le 3 mai, érection d'une croix d'environ 35 pieds de haut, sous le croisillon de laquelle on mit un écusson en bosse, des armes de France - trois fleurs de lys - avec l'inscription au-dessus : Franciscus Primus, Dei Gratia Francorum Rex, Regnat. Dans l'après-midi, Donnacona, Taïgnoagni, dom Agaya et deux notables vinrent au fort, furent appréhendés et mis en sûre garde. La nuit, leurs gens vinrent hurler comme des loups devant les navires; le 4, le capitaine les calma en leur disant que, dans douze lunes, il les ramènerait de France : aussitôt échanges de harangues et de présents; le 5, quatre femmes vinrent apporter des vivres à bord; le 6, les deux navires appareillent - la Petite-Hermine étant abandonnée faute de bras - s'arrêtent à l'île d'Orléans, alors ainsi nommée en l'honneur de Charles, duc d'Orléans, troisième fils de François 1er; le 7, à l'Ile-aux-Coudres jusqu'au 15, à cause du courant, et où vinrent des Sauvages saluer Donnacona; le 16, à l'Ile-aux-Lièvres, où l'on en prit quantité, mais le vent contraire contraint de retourner aux Coudres jusqu'en 21; de là, on navigua entre l'Assomption et Honguedo (Gaspé), vers le cap de Prato (Cap d'Espoir) à la baie de Chaleur; le 24, à l'île de Brion; le 25, à une autre île (East Isl. des Madeleines); le 26, retour à Brion jusqu'au 1er juin.
Le 1er juin, à une haute terre (Cap-Breton) au Sud et ensuite à trois îles (Madeleines ), de nouveau à la même terre haute du Nord au Sud, nommant un cap Cap-de-Lorraine (Cap Saint-Sacrement) et un autre Saint-Paul (Cape North); le 4, à Terre-Neuve, au havre appelé du Saint-Esprit (Port-aux-Basques) et à l'île Saint-Pierre, où se trouvaient plusieurs navires de France et de Bretagne, depuis le 11 jusqu'au 16, et où l'on fit eau et bois pour la traversée et on y laissa une des barques; le 19, appareillage; le 6 juillet, au havre de Saint-Malo.
Les résultats étaient considérables : la mainmise de la France sur le Canada, à l'exclusion de toute compétition; la saine appréciation des « commodités » d'une région colonisable, riche de faune et de flore; la facilité de dompter le naturel des Sauvages et de les évangéliser. Toutefois, selon M. de La Roncière, une double erreur subsiste : « le continent découvert forme « un bout de l'Asie du côté de l'Occident»; « et il contient des mines d'or; d'argent, de pierres précieuses ».
Juste un mois avant le débarquement, la lutte se rouvrait entre François 1er et Charles-Quint (juin 1536) : elle mettait en suspens les projets du roi chevalier. Le 19 juin 1538, le pape Paul III réussit à les amener à signer la trêve de Nice : les deux rivaux passaient ensemble quatre jours à Aigues-Mortes (Gard).
François 1er remboursa Cartier de ses dépenses pour l'entretien des Sauvages qu'il avait expatriés. Cartier remit à Sa Majesté un long Mémoire, où il proposait une nouvelle exploration du Saguenay : il demandait six voiliers d'au moins 100 tonnes; 2 barques de 50 hommes, munis de provisions pour deux années; 3 chaloupes pour les rivières de Canada; 120 matelots d'équipage, 150 soldats et ouvriers, 6 prêtres, etc. Le roi se passionnait pour l'entreprise : il passa, en effet, plusieurs soirées penché sur les cartes, en compagnie d'un pilote portugais qu'il avait pris à son service personnel. Ce pilote en écrivit à son prince, Jean III, beau-frère de Charles-Quint (V. H. P. Biggar, A. Collect. , 1930). En 1539, l'Empereur fait en automne un voyage en France, passant huit jours à Paris au milieu des fêtes royales. Rendu aux Pays-Bas espagnols, en 1540, il apaisa à Gand une sorte de rébellion. Soudain, au cours du mois d'août, Charles-Quint apprend que François 1er délivre des patentes à ses sujets qu'il autorise ainsi à naviguer vers l'Ouest, contrairement aux clauses de Nice : il mande aussitôt à son ambassadeur à Paris d'en entretenir le roi de France. Simultanément il en avise le cardinal de Tolède, ainsi que le Conseil d'État et celui des Indes, afin de réunir au besoin une flotte rivale.
Le 17 octobre 1540, François 1er signe une commission en faveur de Cartier et de son expédition au Canada : il désigna le capitaine malouin comme « maître-pilote » de la flotte, avec la faculté de faire choix de 50 bons colons, personnes à prendre dans les districts indiqués : Paris, Rouen, Caen, Blois, Tours, Maine, Anjou, Guyenne.
Informé du fait le 13 novembre, l'Empereur récrit au cardinal de Tolède, « déplorant, dit-il, l'insuccès de son ambassadeur à Paris et de celui du Portugal, la violation des clauses de Nice, insistant sur l'urgence d'expédier une flotte commune pour s'emparer des vaisseaux français et d'en jeter les équipages à la mer jusqu'au dernier homme, pour l'exemple ». Le 13 décembre, le cardinal assure son prince que les deux Conseils avaient résolu de faire l'armement.
Mais François 1er, affirma, dans l'intervalle, au commandeur d'Alcantara, alors à Paris, « qu'il n'organisait pas une flotte en guise de rupture de la paix ni de déclaration de guerre à l'Empereur, mais que le soleil lui déversait sa chaleur comme aux autres mortels et qu'il voudrait bien voir le testament d'Adam pour savoir s'il avait opéré la division du globe ». Aussi bien, il charge le nonce à Paris, le 2 novembre 1540, de solliciter « une indulgence accordée à un certain Breton (Cartier) envoyé en expédition avec quelques vaisseaux aux mers glaciales, où il a trouvé, dit-on, certaines îles neuves ....».
L'ambassadeur espagnol à Paris informe Charles-Quint, le 27 décembre, qu'il a communiqué avec le roi à ce sujet, sans aucun amendement de sa part. Rendu à Spire, l'Empereur écrit (5 février 1541) au cardinal de Tolède qu'il approuvait les décisions des Conseils de poursuivre la flotte de Cartier. Mais, le 24 mars, le cardinal le dissuada d'insister sur l'intervention papale auprès du roi chevalier qui attache peu de valeur à sa démarche; ajoutant que, le trésor étant à sec, sans les 150,000 ducats nécessaires pour l'équipement d'une forte flotte, les Conseils avaient décidé de fournir d'armes et de munitions les forts coloniaux de l'Espagne.
Sans nul souci des protestations des ambassadeurs hispano-portugais, François 1er, hâtait les préparatifs de l'expédition pour le printemps de 1541. Dès le 15 janvier, il confère à Jean-François de La Rocoue, sieur de Roberval le titre de lieutenant-général et ducteur de toute l'entreprise : jusqu'au débarquement au Canada. J. Cartier avait le commandement, mais à terre Roberval devait diriger les opérations pour la conquête du royaume de Saguenay. Toutefois, le roi reconnaissait maintenant les réclamations hispano-portugaises, au point d'insérer dans la commission de Roberval une clause conditionnelle, à savoir que « celui-ci ne devait point prendre possession d'une région soumise à l'obédience de ses bons amis et frères, l'Empereur et le roi du Portugal ».
Cette commission, dont copie fut transmise à l'Empereur, remua l'activité de son ambassadeur qui dépêcha un espion à Saint-Malo, avec ordre de faire un rapport précis des agissements de Cartier : lequel rapport, rédigé aux premiers jours d'avril, fut communiqué à Charles-Quint qui se trouvait à Ratisbonne (Bavière) en mai 1541. Le 7, il en écrit au cardinal de Tolède, lui disant que la flotte française est partie vers des terres situées à 750 lieues de Terre-Neuve et à 600 autres au-delà, que le Canada se trouvant si proche devait être dans les limites de ses possessions; qu'il est urgent de convoquer les Conseils pour faire réunir une flotte, etc. Le cardinal lui répond, le 26 juin, en lui envoyant le texte des délibérations, lequel fut communiqué aussi au cardinal de Séville, qui est d'avis que les régions du Canada sont improductives et que le sol froid y est stérile. Mais, conformément aux volontés des Conseils, deux caravelles sont équipées pour voler à la recherche de la flottille de Cartier la caravelle du Cap-Vert fait voile le 26 août, aborde à Porto-Rico et retourne sans aucune nouvelle en janvier 1542; la caravelle de Bayona (Esp.) cingle vers le Nord le 25 juillet, deux mois après le départ de Cartier, dont elle apprit le passage à Terre-Neuve et rentre le 17 novembre 1541.
Retour à la page de la biographie de Jacques Cartier [On pourra consulter l'excellente biographie de Jacques Cartier au site du Dictionnaire biographique du Canada pour compléter et mettre à jour la biographie du père Le Jeune. On trouvera aussi des informations pertinentes au site de l'Encyclopédie du Canada. Les lecteurs ayant une bonne connaissance de l'anglais pourront consulter la biographie rédigée par Narcisse-Eutrope Dionne au site de la Catholic Encyclopedia.] Source : LE JEUNE, L., « Jacques Cartier », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 315-319.
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